Des drones terrestres pour sortir l’Ukraine de l’impasse

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.

L’ÉVÉNEMENT

La guerre des drones

La multiplication des drones aériens en Ukraine a contribué à transformer le conflit en guerre des tranchées. Le pays mise maintenant sur des drones terrestres et, à terme, des robots autonomes.

“Un robot autonome évolue sur le champ de bataille” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Le déploiement massif de drones aériens a aidé l’Ukraine à arrêter l’invasion puis, en bloquant les mouvements de blindés, elle a installé le conflit dans une guerre de tranchées qui rappelle la première guerre mondiale à partir de 1915. Le gouvernement ukrainien vient maintenant d’annoncer qu’il entend déployer une armée de robots terrestres pour des rôles de combat, et non seulement la logistique ou le déminage.

United24, une agence du gouvernement ukrainien qui recueille des fonds à l’étranger pour les investir dans la défense du pays, vient d'annoncer que 14 projets de drones terrestres entrent en production, après avoir été approuvés par l'incubateur Brave1 Cluster.

Celui-ci vient également de présenter Lurie, un prototype de robot autonome de combat terrestre. Celui-ci pourra représenter, s’il arrive jusqu’au front, une percée technologique et peut-être stratégique.

Jusqu’à présent, seuls les Israéliens ont déployé un robot autonome de combat : une munition volante, Harpy, qui s’active dès qu’un système allume son radar dans la zone qu’elle surveille (lire Qant du 15 février).

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L’ESSENTIEL : Amazon, Anthropic, Avalanche, Oasis Pro, Ray, Tether, TRM Labs

ROBOTS

De la grimace au sourire

Emo, un visage robotique développé à l’université de Columbia, est capable d’imiter les expressions faciales de son interlocuteur humain et même de lui rendre son sourire.

Une équipe de chercheurs de l'université de Columbia à New York vient de présenter un visage robotique capable de prédire et de reproduire les expressions faciales humaines, notamment le sourire, avec une anticipation proche de la seconde. Emo utilise des modèles d'intelligence artificielle et deux caméras haute résolution, une pour chaque “œil”, afin d’analyser et de reproduire les expressions humaines. Doté de 26 degrés de liberté, Emo peut générer des expressions asymétriques, ce qui améliore la précision de ses réactions. Les caméras embarquées dans ses yeux facilitent la perception visuelle humanoïde, ce qui est crucial pour anticiper les expressions faciales des interlocuteurs.

Jusqu'à présent, la communication robotique a bénéficié des progrès des grands modèles de langage, mais la communication non verbale a été négligée. Les expressions faciales des robots sont souvent préprogrammées et manquent de la spontanéité nécessaire. Grâce à un double réseau neuronal, le robot peut prédire à la fois ses propres expressions faciales et celles de son interlocuteur humain, ce qui permet une co-expression en temps réel. Les chercheurs comptent désormais explorer la manière dont différents contextes culturels interprètent la capacité du robot à anticiper les expressions faciales. Il s’agit ainsi d'améliorer les compétences de communication sociale d'Emo pour une utilisation générale et des applications spécifiques.

Pour en savoir plus :  

• Yuhang Hu et al., Human-robot facial coexpression, Science, 27/03/2024

• Rachael Jack, Teaching robots the art of human social synchrony, Science, 27/03/2024

• New Scientist

SÉCURITÉ

• Un raid sur Ray compromet les grands de l’IA • Des milliers de serveurs stockant des workloads IA et des informations d'identification réseau ont été piratés dans une campagne d'attaque ciblant une vulnérabilité dans Ray, un framework notamment utilisé par OpenAI, Uber et Amazon, selon la start-up israélienne Oligo Security. Active depuis au moins sept mois, cette campagne a compromis des modèles IA, des informations d'identification réseau permettant l'accès à des réseaux internes et des bases de données, ainsi que des comptes sur des plateformes comme OpenAI, Hugging Face, Stripe et Azure. En plus de corrompre des modèles et de voler des identifiants, les attaquants ont installé des mineurs de cryptomonnaie sur l'infrastructure compromise, qui fournit généralement d'énormes quantités de puissance de calcul, et ont également installé des coquilles inversées pour contrôler à distance les serveurs.
  Pour en savoir plus: Ars Technica

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

• Amazon met le paquet sur Anthropic • Amazon vient d'investir 2,75 milliards de dollars (2,55 milliards d'euros) supplémentaires dans la start-up d'IA Anthropic, créatrice du modèle de fondation Claude. Cela porte la mise totale d’Amazon à 4 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros), son plus grand investissement externe depuis sa création en 1994. La première tranche avait été libérée en septembre dernier (lire Qant du 26 septembre 2023). Anthropic utilisera AWS comme son principal fournisseur de cloud et emploiera également les puces d'Amazon pour entraîner et déployer ses modèles de base. Pendant ce temps, l’investissement de 2 milliards de Google (lire Qant du 30 octobre 2023) censé compléter les 550 millions déjà investis (lire Qant du 6 février 2023) se fait toujours attendre.
  Pour en savoir plus: CNBC

• L’IA dans la finance menace la concurrence • Le Département du Trésor américain vient de publier un rapport qui dénonce les risques de sécurité liés à l'utilisation croissante de l'intelligence artificielle dans le secteur financier. Il en appelle à une collaboration urgente entre le gouvernement américain et l'industrie pour protéger la stabilité financière. Et il souligne la disparité croissante entre les grandes banques, qui développent des systèmes d'IA sur mesure, et les petites institutions, qui dépendent de solutions d'IA tierces. Le faible partage de données sur la prévention de la fraude désavantage ultérieurement les petites institutions financières.
  Pour en savoir plus: Pymnts

MONNAIES NUMÉRIQUES ET BLOCKCHAINS

• Tether, principal support de la cryptocriminalité • En 2023, Tether a été le stablecoin le plus utilisé pour des activités illégales dans l'espace des cryptomonnaies. Selon un rapport de TRM Labs, Tether était associé à 19,3 milliards de dollars (17,9 milliards d'euros) de transactions illicites, contre 24,7 milliards de dollars (22,9 milliards d'euros) l'année précédente, reflétant une baisse générale des activités illégales utilisant la crypto. Malgré cette tendance à la baisse, deux des principaux types de cryptocriminalité, le rançongiciel et les marchés du darknet, ont vu leurs transactions augmenter en 2023. Mais le gros des transactions est lié à la tentative de contourner les sanctions internationales : 14,9 milliards de dollars, soit 61,5 % du volume évalué.
  Pour en savoir plus: Bloomberg

• Le FMI s’intéresse à la blockchain pour les petits pays • Le Fonds Monétaire International considère dans un rapport de fin février que l'adoption de stablecoins et de monnaies numériques pourrait stimuler les économies des États insulaires du Pacifique. Il souligne que ces instruments pourraient améliorer l'inclusion et la qualité des services financiers dans ces nations éloignées et dispersées, dépendantes des envois de fonds de leurs diasporas. Bien que le FMI privilégie les monnaies numériques, notamment pour les pays possédant leur propre monnaie et des systèmes bancaires matures, il admet que les stablecoins privés peuvent offrir une alternative aux économies moins avancées. Il les déconseille cependant aux pays dépourvus de capacités suffisantes de supervision.
  Pour en savoir plus:Cointelegraph

ÉDITION PREMIUM

En exclusivité pour les abonnés :

• Les drones aériens ont arrêté la guerre de mouvement en Ukraine : tout mouvement de blindés est immédiatement la cible d’un essaim d’attaquants télécommandés. Les drones terrestres permettront-ils de nouvelles percées ou faudra-t-il attendre les robots offensifs autonomes ?

Des drones terrestres pour sortir l’Ukraine de l’impasse

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