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L’IA et l’Ukraine projettent le capital-risque européen vers la défense

Longtemps dérisoires, les investissements en technologies de défense et d'application duale progressent fortement en Europe, portés par des capital-risqueurs européens et américains.

L’Europe et les technologies duales • Qant, M. de R. avec Dall-e

En 2023, les États membres de l’Union européenne ont dépensé collectivement 240 milliards d’euros pour leur défense, dont 58 milliards d’euros spécifiquement alloués à l'innovation technologique. Des pays comme l'Allemagne et la Pologne jouent un rôle moteur dans cette dynamique, avec des investissements conséquents dans des technologies de pointe.

Cela semble en passe de provoquer la naissance d’une industrie européenne du capital-risque tournée vers les technologies de duales et de défense comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Pour la première fois cette année, les investissements en la matière en Occident devraient dépasser 1 milliard de dollars (900 M€), selon le cabinet britannique Dealroom, contre 650 M€ en 2023 et 135 M€ en 2018.

Mais les investisseurs américains continueront longtemps de jouer un rôle-clé.

Des modèles à l’état Liquid

• Liquid AI, une startup issue du MIT, a lancé ses premiers modèles d'intelligence artificielle générative, appelés Liquid Foundation Models (LFM), basés sur une architecture nouvelle et présentée comme plus performante que les modèles traditionnels.

• Les LFM sont conçus pour minimiser l'usage de la mémoire tout en offrant une grande puissance de calcul. Trois modèles ont été dévoilés, dont le LFM-1B (1,3 milliard de paramètres), conçu pour des environnements à ressources limitées, et le LFM-40B (40,3 milliards de paramètres), dédié aux déploiements complexes sur le cloud.

• À SURVEILLER. Liquid AI explique la supériorité de ses modèles Liquid Foundation (LFM) par une nouvelle architecture de réseaux de neurones « liquides », grâce à laquelle les LFM peuvent gérer de grandes quantités de données séquentielles et s'ajuster en temps réel, sans la surcharge mémoire des modèles traditionnels, « transformers ». Si elle fait ses preuves, cela pourra contribuer à calmer le dévorant appétit énergétique de l’IA générative.

Et par ailleurs : Cerebras, Google, Microsoft

• Copilot trouve sa voix • Dans la foulée des nouvelles fonctionnalités vocales des modèles d’OpenAI (lire Qant du 26 septembre), Microsoft a lancé de nouvelles fonctionnalités pour son assistant Copilot, permettant notamment de lire et d'analyser les contenus affichés à l'écran, de répondre à des questions et de parler à voix haute. Ces capacités incluent "Copilot Vision", qui analyse des pages web en temps réel, et "Think Deeper", un outil pour résoudre des problèmes complexes. En savoir plus…

• Google mise sur la Thaïlande • Google va investir 1 milliard de dollars (environ 950 M€) en Thaïlande pour construire un centre de données et une infrastructure cloud pour soutenir l'adoption de l'intelligence artificielle en Asie du Sud-Est, créant en moyenne 14 000 emplois par an jusqu'en 2029. En savoir plus…

• Cerebras vise l’IPO • Le fabricant de puces pour l'intelligence artificielle Cerebras Systems a déposé son dossier pour une introduction (IPO) sur le Nasdaq. Son troisième modèle de Wafer-scale engine (WSE-3) comprend 900 000 coeurs optimisés pour l’entraînement de modèles d’IA et lui permet de se présenter comme un concurrent potentiel de Nvidia. En savoir plus…

De la taille d’un wafer complet, la puce WSE-3 de Cerebras compte 50 fois plus de cœurs que le H100 de Nvidia • Source: Cerebras

ANZ, nouveau gardien en Australie

• La banque australienne ANZ a rejoint le projet Guardian de Singapour, une initiative visant à utiliser la blockchain pour améliorer la liquidité et l'efficacité des marchés financiers grâce à la tokenisation d'actifs réels (RWA), déjà rejointe par exemple par Deutsche Bank (lire Qant du 30 mai).

• ANZ collaborera avec Chainlink Labs, une société qui développe des oracles blockchain (des entités de confiance qui transportent des informations vers des contrats intelligents) permettant aux smart contracts d'accéder à des données externes fiables, comme les taux de change ou les prix des actions, ainsi qu’avec ADDX, une plateforme d'investissement basée à Singapour, spécialisée dans la tokenisation d'actifs financiers comme les actions et obligations.

• À SURVEILLER. Au-delà de la tokenisation, le projet explore comment faciliter les transferts, notamment pour le stablecoin A$DC d'ANZ, grâce au protocole d'interopérabilité de Chainlink. Cela pourrait réduire la fragmentation actuelle des marchés d'actifs tokenisés.

Et par ailleurs

• Le Japon se laisse séduire par  la blockchain • Shigeru Ishiba, prochain Premier ministre du Japon, a annoncé des politiques favorables à la blockchain et aux NFT, visant à renforcer les économies régionales. Ces initiatives incluent l'utilisation des NFT pour valoriser les produits locaux et promouvoir la propriété intellectuelle japonaise, ainsi que des réformes du système fiscal pour soutenir les startups crypto. En savoir plus…

La main qui rampait loin du bras

Des chercheurs de l'EPFL ont mis au point une main robotique capable de se détacher d'un bras robotique, de ramper de manière autonome pour saisir des objets, et de revenir à sa place, augmentant ainsi les capacités de préhension des robots.

Des chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse ont développé une main robotique articulée capable de se détacher d'un bras robotique et de se déplacer de manière autonome pour saisir des objets avant de revenir à sa position initiale. Présenté lors de la Conférence internationale sur la robotique et l'automatisation (Icra), qui s’est tenue du 23 au 26 septembre à Rotterdam aux Pays-Bas, ce projet vise à repousser les limites des capacités de préhension des robots en augmentant leur portée et leur flexibilité.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Les investissements dans les start-up européennes de technologies militaires bondissent, mais la présence américaine reste prépondérante.
• Des chercheurs suisses ont conçu une main robotique autonome qui étend la portée des bras robotiques en se détachant pour ramper et saisir des objets.

L’Europe voit naître un capital-risque “miltech”

Les investissements en technologies de défense et d'application duale progressent fortement en Europe, portés par des acteurs nationaux et internationaux.

Investir dans la défense • Qant, M. de R. avec Dall-e

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