OpenAI über WeWork

OpenAI rejoint Bytedance et SpaceX sur le podium mondial des licornes • ChatGPT pourchasse Siri • Ripple se tourne vers Dubaï • Stablecoins et monnaies numériques de banque centrale poursuivent leur essor en parallèle • Une nouvelle solution de livraison combine robots et drones • Bienvenue dans Qant, jeudi 3 octobre 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

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La transformation d’OpenAI est lancée

OpenAI a annoncé cette nuit avoir conclu une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars en dette convertible sur une valorisation de 157 milliards post-money, apportés principalement par Thrive Capital, Khosla Ventures, Microsoft et Nvidia, avec la participation notamment de Softbank, Fidelity et de l’émiratie MGX.
Elle rejoint donc Bytedance et SpaceX sur le podium des start-up non cotées les mieux valorisées, prenant la place qui a été celle de WeWork. Mais OpenAI prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 3,7 milliards de dollars cette année, dont presque les trois quarts du seul ChatGPT, pour une perte nette de 5 milliards. Elle est donc valorisée 42 fois son chiffre d’affaires, ou 13,5 fois le CA 2025, estimé à 11 milliards de dollars. Par comparaison, Facebook en 2007, deux ans et demi après le lancement de son service, était valorisée 15 milliards de dollars pour 150 millions de chiffre d’affaires : un multiple de 100.
Au mois de juin, 350 millions de personnes utilisaient ChatGPT, contre 100 millions en mars. Cette explosion provient de l’ouverture du site ChatGPT.com, qui permet d’utiliser le service sans créer un compte. Les 10 millions d’utilisateurs payants devraient générer cette année un chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dollars.

OpenAI compte ses sous • Qant, M. de R. avec Midjourney

À SURVEILLER 1 : Le couteau dont on a changé la lame et le manche. La structure de ces chiffres indique la future société commerciale sera essentiellement une société de services au grand public, exploitant la marque ChatGPT. Les services professionnels, qui proviennent sans doute principalement de Microsoft Copilot, ne représentent qu’un quart de son chiffre d’affaires. Et l’hémorragie de chercheurs, d’Ilya Sutskever à Mira Murati, handicapera l’excellence dans la recherche qui a caractérisé OpenAI jusqu’à GPT-4. Cela rend improbable que son modèle économique continue d’être de “s’assurer que l’intelligence artificielle générale profitera à toute l’humanité”.
À SURVEILLER 2 : Microsoft. Certaines indiscrétions indiquent que Sam Altman se verra attribuer 7% du capital de la future société. Thrive Capital a négocié une option pour investir 1 milliard de dollars supplémentaires l’an prochain sur la même valorisation, sous réserve de l’évolution du chiffre d’affaires. Tout cela pointe vers une relativisation possible du poids de Microsoft, qui semble posséder aujourd’hui 49 % de la filiale de commercialisation de la fondation de recherche et un droit d’acquisition de la propriété intellectuelle lors de l’atteinte de l’intelligence artificielle générale.
RECTIFICATIF. Thrive Capital n’est pas dirigé par Jared Kushner, gendre de Donald Trump, comme nous l’avons écrit, mais par son frère Josh.

ChatGPT fait discrètement entendre sa voix

Lors de sa conférence pour les développeurs, deux jours avant l’annonce de la levée de fonds, OpenAI a ouvert son moteur de reconnaissance vocale, utilisé dans le mode vocal avancé de ChatGPT (lire Qant du 26 septembre). L’API Realtime permet aux applications de de traiter des commandes vocales et de fournir des réponses audio sans étapes intermédiaires, en utilisant directement les modèles d’IA. Cela devrait encourager la création d'applications proposant des interfaces vocales conversationnelles, dans les call centers comme dans les compagnons IA.
Des applications comme Healthify (entreprise indienne spécialisée dans le bien-être) et Speak (une application d'apprentissage des langues) testent déjà le moteur de reconnaissance vocale d’OpenAI. Mais la principale utilisation de cette technologie se trouve dans les smartphones : ChatGPT préfigure l’avenir de Siri.
À SURVEILLER : La capacité d'innovation d’OpenAI. Le contraste avec le DevDay 2023 est saisissant. Non seulement l’événement de cette année a eu lieu presque en catimini, mais ses annonces techniques ont été éclipsées par la présentation de GPT o1 deux semaines auparavant et la levée de fonds de cette nuit. De quoi faire oublier, peut-être, que la plateforme d’agents lancée au DevDay 2023 n’a pas été un franc succès. Et que GPT-5 semble encore au-delà de l’horizon, alors que nombreux modèles ont désormais atteint les performances de GPT-4.

Et par ailleurs : Anthropic, Bruxelles, Kuala Lumpur, Numa

Un code de pratique pour l’IA • L'Union européenne réunit des experts mondiaux pour élaborer un "Code de pratique" destiné aux modèles d'IA à usage général dans le cadre de l'AI Act. Ce code, attendu en avril 2025, vise à définir des normes en matière de transparence, de gestion des risques et de gouvernance, tout en conciliant sécurité et innovation. En savoir plus…
Acheter sa voiture avec l’IA • Numa, une entreprise de logiciels d'IA pour les concessions automobiles, a levé 32 millions de dollars (28,9 M€) lors d'un tour de financement de série B dirigé par Touring Capital et Mitsui Group. Son logiciel optimise les opérations des concessions grâce à un assistant vocal gérant les appels et messages des clients, tout en automatisant des tâches comme la prise de rendez-vous et l'envoi de rappels. En savoir plus…
Anthropic fait ses courses chez OpenAI • Après John Schulman, Anthropic a recruté Durk Kingma, un autre cofondateur d'OpenAI. Il dirigeait l'équipe d'algorithmes chez OpenAI, où il a contribué au développement de modèles génératifs comme Dall-E et ChatGPT. Anthropic a été créée en 2021 par d’anciens chercheurs d’OpenAI, déjà mécontents du pli déontologique que prenait leur employeur. En savoir plus…
La Malaisie s’organise autour de l’IA • La Malaisie prévoit de mettre en place une politique nationale sur le cloud et d'introduire des régulations pour promouvoir l'utilisation éthique de l'intelligence artificielle, selon le Premier ministre Anwar Ibrahim. Un bureau national de l'IA sera créé pour coordonner ces initiatives, avec un cadre réglementaire à venir dans les 12 mois. En savoir plus…

Stablecoins et monnaies numériques mûrissent de concert

Alors que les transactions sur le yuan numérique approchent des 1 000 milliards de dollars, les stablecoins ne cessent de croître.

Evolution mensuelle de la capitalisation boursière des stablecoins et des volumes de transactions • Source : CCData

Le rapport de septembre 2024 sur les stablecoins et les monnaies numériques, publié par l'analyste CCData, analyse l’état actuel du secteur des actifs numériques, avec des tendances clés à surveiller. Malgré les bouleversements de 2022, les stablecoins continuent de s'imposer, soutenus par une capitalisation en hausse et des volumes de transactions conséquents. Ce rapport met également en lumière l'impact des récentes décisions de la Réserve fédérale américaine sur les revenus des stablecoins et propose une analyse détaillée des initiatives mondiales en matière de monnaies numériques.

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Ripple fera des vagues à Dubaï

Ripple a obtenu une approbation de licence de principe de la Dubai Financial Services Authority (DFSA), régulateur financier du Centre financier international de Dubaï (DIFC), une zone économique spéciale à Dubaï. Cela marque une étape vers l'obtention d'une licence complète pour offrir des services de paiement transfrontalier en cryptomonnaies aux Émirats arabes unis (EAU).
Ripple est, en effet, avant tout un réseau de paiement basé sur la technologie blockchain, conçu pour faciliter les transactions internationales rapides et à faible coût entre institutions financières. Son jeton XRP permet une validation rapide, avec des frais très bas, grâce à une architecture de consensus décentralisée qui ne dépend pas du minage. Le XRP sert principalement aux transferts de devises.
À SURVEILLER. Il n’est pas clair si les Émirats ont atteint leur objectif de 2021 d’effectuer 50 % des transactions publiques sur la blockchain. Mais leur enthousiasme pour la tech, l’IA et la crypto ne se dément pas. De Pavel Durov (Telegram) à CZ (Binance), ils offrent à des figures souvent contestées un havre à partir duquel on accède aisément aux marchés du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie du Sud.

À Dallas, robots et drones main dans la main pour livrer des repas

Au Texas, la start-up Serve Robotics et Wing Aviation, une filiale de Google, lancent un projet pilote combinant robots autonomes et drones pour livrer des repas. Une solution multimodale d’un genre nouveau pour étendre le bassin de chalandise des restaurants.

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