Comment l'IA créera de nouveaux médias

CETTE SEMAINE DANS L'IA ET LA TECH • L'investissement de 100 Md$ de Nvidia dans OpenAI n'est pas un signe de bulle, mais le pivot d'Oracle l'est très clairement • L'avenir des médias : des court-métrages verticaux créés avec l'IA, et monétisés grâce à elle • Le business de la conscience (d'IA) • Bienvenue dans Qant, samedi 27 septembre 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Là où mène Stargate

Le projet de datacenters d’OpenAI donne de plus en plus le tournis.

Il serait sans précédent que toutes les entreprises d’IA, start-up ou grands groupes, arrivent à la profitabilité sans sortie de route. Il serait sans précédent que tous les investisseurs qui misent sur l’IA sans trop s’inquiéter de l’avenir de leurs ouailles n’y laissent pas quelques plumes. Et, vu la taille de ces investissements, il n’en ira pas que de leur orgueil.

La course à la puissance, que Sam Altman a lancée de la Maison-Blanche, sous le nom de Stargate, le lendemain de l’investiture de Donald Trump, commence à prendre son envol. Cinq chantiers pour de nouveaux datacenters ont été lancés cette semaine, trois avec Oracle et deux avec Softbank. La puissance déployée, qui n’est pour l’heure que de 200 MW dans un premier centre de données au Texas, devrait atteindre 8 GW l’an prochain. Cela explique deux phénomènes.

Nvidia masque sa prudence…

D’abord, l’investissement de 100 milliards de dollars par Nvidia dans OpenAI. L’argent sera libéré par tranches de 10 Md$ par gigawatt en service. Or, chaque GW nourrit l’appétit de 400 000 à 500 000 GPU. Cela a permis au cabinet New Street Research de calculer, fort judicieusement, que l’opération permet à OpenAI de payer en actions 29 % des GPU qu’elle achète. Restent 71 % à régler comptant et, comme la marge brute de Nvidia sur les GPU vendues aux datacenters s’établit à environ 75 %, l’électronicien s’assure, à moindres frais,la fidélité durable de son client.

Un jour plus ou moins prochain, l’appétit des investisseurs se tarira et OpenAI sera contrainte de ralentir le pas de sa course effrénée pour rejoindre les trois grands hyperscalers. Mais il restera à Nvidia une part conséquente du capital du propriétaire de ChatGPT, qui lutte avec Whatsapp pour la place de cinquième service en ligne du monde, après Google, Youtube, Facebook et Instagram. Dans des transactions secondaires de ce mois-ci, OpenAI a été valorisée 500 milliards de dollars : Nvidia devrait donc obtenir au débouclage, au grand maximum, 20% des actions sans droit de vote de la filiale commerciale d’OpenAI, qui lui tiennent lieu de capital en attendant une longue et difficile réforme de la gouvernance.

… Oracle cache ses risques

On a beaucoup dénoncé l’investissement de Nvidia comme un signal de bulle, mais il semble, d’un point de vue industriel, assez avisé. En revanche, l’engouement boursier pour Oracle semble beaucoup moins fondé. Certes, le groupe de Larry Ellison sera l’opérateur de 4 des 6 premiers centres de Stargate. Mais il s’agit d’un tout nouveau métier pour l’éditeur de logiciels qui a appris au monde le sens de vendor lock-in, en rendant d’innombrables sociétés dépendantes de ses bases de données. Dans le cloud, le pouvoir change de mains : Cuda de Nvidia remplace Apex, la plateforme de développement qui rend si difficile de quitter « Big Red ».

On parie sur qui ?

Or, c’est Oracle qui doit financer la construction et la mise en œuvre des datacenters qu’il opère : un capex estimé à 300 milliards de dollars en cinq ans, pour une surface de bilan de presque 170 milliards au 31 mai dernier. L’éditeur commence déjà à se cribler de dettes : mercredi, il a émis des obligations pour 18 milliards de dollars. L’exercice 2025 prévoit un cash-flow négatif, compensé par les recettes à venir de ses data centers, qui elles-mêmes dépendent de la capacité d’OpenAI de continuer à lever des fonds.

Cherchez l’erreur.

Qant maintient son pari d’il y a deux semaines : ce n’est peut-être pas par Oracle qu’arrivera l’explosion de la bulle IA, mais l’éditeur en sera la première et plus spectaculaire des victimes.

Jean Rognetta

…sera ravi de recueillir vos commentaires.

À la demande de certains d’entre vous, Qant est désormais routée tous les samedis matin, avec des dossiers d’approfondissement de plus en plus fournis, afin que vous puissiez mieux profiter des pistes de réflexion que nous tâchons de vous offrir. Le premier numéro de Qant Finance, en partenariat avec La Place, vous sera envoyé lundi prochain.

AI killed the video star

Pour comprendre le nouveau Meta AI, il faut comprendre Facebook et Instagram comme des plateformes de distribution vidéo, rivales de Youtube et TikTok, Netflix et la télévision. On voit ainsi se dessiner l’effet de l’IA sur le modèle économique des médias.

La présentation de Made in Youtube, le 18 septembre

  • Inventaire artificiel • La première plateforme américaine de distribution vidéo, Youtube, – devant Netflix depuis cet été – va intégrer le modèle de génération vidéo Veo 3 Fast dans Shorts, permettant la génération de courts-métrages verticaux (clips 480p avec son, ajout de mouvement, styles et objets), avec un montage assisté par IA (musique, transitions, voix-off) et une fonction de création de chansons via Lyria 2. Cette intégration illustre l’avantage stratégique de YouTube : l’IA y constitue une innovation de soutien, augmentant mécaniquement le volume de contenus attractifs, et donc l’inventaire publicitaire, tout en transformant chaque vidéo en surface publicitaire monétisable. À terme, elle devrait en outre permettre de réduire les coûts de production pour les réalisateurs, que ni TikTok ni Meta ne rémunèrent, alors que Youtube déclare leur avoir reversé plus de 100 milliards de dollars ces quatre dernières années.

  • Vibestories • En réponse, Meta a présenté, jeudi, « Vibes », un flux vidéo généré par intelligence artificielle disponible aux États-Unis via l’application Meta AI et le site meta.ai. L’outil permet de créer, remixer et partager des clips courts à partir de contenus existants ou de zéro, avec ajout de visuels et de musiques, avant publication dans Vibes ou partage sur Instagram et Facebook. La première version repose sur des partenariats avec Midjourney et Black Forest Labs, en attendant l’intégration de modèles propriétaires de Meta. Ce lancement s’inscrit dans la stratégie IA du groupe, réorganisée autour de la génération de contenus et de nouveaux formats publicitaires : en tout point comme celle de Youtube. Plus que jamais, on peut comprendre Facebook et Instagram comme des plateformes de distribution vidéo, plutôt que des réseaux sociaux. Dans un remarquable aveu de faiblesse, si les indiscrétions sont vraies, Meta aurait également entamé des pourparlers avec Google pour exploiter les modèles Gemini dans le but d’optimiser son ciblage publicitaire.

  • Bytedance se distrait • TikTok n’en est pas là. Mais ByteDance vient de lancer Seedream 4.0, un modèle de génération et d’édition d’images développé par sa division Seed, présenté comme supérieur à Gemini Nano Banana de Google DeepMind, sur ses propres benchmarks internes. En vidéo, l’entreprise propose déjà Jimeng AI, capable de créer des clips à partir de descriptions textuelles, disponible en Chine mais sans intégration globale dans TikTok. Parallèlement, ByteDance a renforcé ses partenariats, notamment avec Mercedes-Benz via Doubao pour des applications d’IA embarquée.

  • EN FILIGRANE : haro sur les Chinois. Le 11 septembre dernier, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale a publié un rapport sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs. Le document souligne que l’algorithme de la plateforme soumet les jeunes à un flux continu de contenus pouvant nuire au sommeil, à l’estime de soi et à la santé mentale, tout en accentuant l’exposition à des comportements à risque. Les députés recommandent un encadrement réglementaire de l’algorithme, davantage de transparence, un renforcement des outils de contrôle parental et une coopération accrue entre pouvoirs publics et plateformes. Le rapport oppose les anciens modèles de réseaux (Facebook, Instagram, YouTube), qui se basaient sur les abonnements et le graphe social à TikTok, qui utilise un modèle algorithmique pour la recommandation. Il est important, pour légiférer, de garder les yeux dans le rétroviseur.

« Alors que ses prédécesseurs – Facebook, Instagram, YouTube, etc. – reposaient sur les abonnements des utilisateurs pour déterminer les contenus à leur faire voir, le fil ‘Pour toi’ de TikTok est constitué en fonction de leur comportement, analysé par des algorithmes hautement efficaces. »  (Effets psychologiques de TikTok sur les mineurs, p. 34)

  • À SURVEILLER : Un accord bien unilatéral. Donald Trump vient de signer un décret validant la cession des activités américaines de TikTok à un consortium mené par Oracle, Dell Technologies, Rupert Murdoch et Silver Lake, réduisant la participation de ByteDance à moins de 20 % et plaçant la gouvernance entre les mains d’un conseil majoritairement nommé aux États-Unis. Cette opération répondrait aux exigences de la loi qu’il n’applique pas depuis son arrivée au pouvoir, qui impose une séparation d’avec le contrôle chinois sous peine d’une interdiction de l’application. Petit hic : Pékin n’a pas réagi publiquement, tandis que ByteDance est resté absent de la cérémonie, laissant en suspens l’approbation finale de l’accord et le sort des algorithmes propriétaires. Donald Trump n’a pas fini de danser au son de la cithare Gu Zheng.

Uther Pendragon et la République

Amiad • Cohere • 2501 • Mistral • KNDS • Safran

  • Pendragon robotisera les armées arthuriennes (et françaises) • L’Armée de terre vient de lancer Pendragon, programme piloté par l’Agence ministérielle pour l’IA de Défense (Amiad) et le Commandement du combat futur, pour constituer dès 2026 une première unité robotisée d’une vingtaine de systèmes aériens et terrestres, capables de coopérer via une « intelligence collective » sous supervision humaine. Une démonstration opérationnelle est prévue à l’exercice Orion. Le budget n’est pas public, mais le domaine « drones et robots » figure dans la LPM 2024-2030 avec un effort d’environ 5 milliards d’euros sur la période, tandis que l’IA de défense bénéficie en 2025 de 300 millions d’euros de crédits. L’Amiad dispose elle-même d’un budget estimé à 300 millions d’euros. Le supercalculateur Asgard, moteur du système, est chiffré à environ 600 millions d’euros. La DGA engage parallèlement des contrats robotiques importants (Droide) avec KNDS France et Safran.

  • Cohere porte le fer contre Mistral • Le grand concurrent de Mistral dans le B2B, la firme canadienne Cohere, a annoncé l’ouverture d’un bureau à Paris, qui servira de hub pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. En se rapprochant des talents et clients européens, Cohere tente d’atténuer le risque d’une trop grande dépendance sur le marché américain. L’entreprise prévoit d’atteindre une vingtaine d’employés d’ici la fin du mois à Paris, avec pour objectif de doubler cet effectif d’ici un an.

  • 2, 2025, 2501 • La start-up 2501.AI, fondée en 2025 par Alexandre Pereira et Alex Zhuk, vient de lever 2 millions d’euros (avec une part de dette non précisée) auprès de Galion.exe, KFund, Kima Ventures, BPI et des business angels d’IBM et Meta pour développer des agents autonomes destinés à traiter les tickets IT de niveau 1 et 2 dans les infrastructures cloud et systèmes d’information. Ces agents, connectés aux outils de ticketing comme ServiceNow ou Jira, visent à gérer 40 % à 60 % des incidents sans intervention humaine, en diagnostiquant et en appliquant automatiquement la solution (ex. : nettoyage d’un disque saturé). 2501.AI adopte une approche modulaire avec des agents spécialisés par technologie (SQL, Oracle, environnements cloud) et permet au client de choisir ses modèles d’IA, favorisant les solutions open source. Le modèle économique combine licences logicielles et facturation à l’usage (par ticket traité).

  • La semaine sous la grisaille… • Mercredi 1er et jeudi 2 octobre 2025, le salon Big Data & AI Paris réunira porte de Versailles plus de 220 exposants pour faire le point sur les dernières tendances en IA, data et cloud (avec un accent sur les solutions low-code/no-code, l’IA responsable, etc.).

  • … le week-end au soleil • Samedi 4 et dimanche 5 octobre, le forum World AI Cannes se tournera vers l’IA appliquée aux industries créatives.

Miracle italien

Anthropic • Meta • Nscale • Nvidia • SNCF

  • Droit romain • L’Italie est devenue le premier pays de l’UE à adopter une loi globale encadrant l’intelligence artificielle. Le texte, aligné sur le futur Règlement IA européen, promeut une IA “centrée sur l’humain”, transparente et sûre . Il impose la traçabilité et une supervision humaine des décisions algorithmiques dans des secteurs variés (santé, travail, justice, éducation, etc.). La loi instaure aussi des restrictions pour les mineurs – l’accès aux IA génératives sera interdit aux moins de 14 ans sans consentement parental – et crée de nouveaux délits. Par exemple, la diffusion illégale de contenus falsifiés par IA (deepfakes) pourra être punie de 1 à 5 ans de prison en cas de préjudice . L’Italie mobilisera jusqu’à 1 milliard d’euros via un fonds public pour investir dans les entreprises actives en IA, cybersécurité et technologies quantiques.

  • Claudius romanus • La startup américaine Anthropic (créatrice du chatbot Claude) a annoncé tripler ses effectifs hors des États-Unis et quintupler son équipe d’IA appliquée, pour répondre à la forte demande internationale . Elle prévoit plus de 100 recrutements en Europe (notamment à Dublin, Londres et Zurich) et l’ouverture de nouveaux bureaux, signe de l’essor d’Anthropic auprès des entreprises européennes. Parallèlement, Microsoft a conclu un accord pour intégrer les modèles Claude d’Anthropic à son assistant Copilot, diversifiant les IA utilisées au-delà d’OpenAI.

  • Fièvre américaine à Londres • La start-up britannique Nscale vient de boucler la plus importante levée de série B européenne : 1,1 Md$, menée par Aker ASA, qui apporte 285 M$ (cash et foncier) pour 9,3 % du capital; ont aussi participé, entre autres,, Dell, Fidelity, G Squared, Nokia et Nvidia. Les fonds doivent accélérer l’extension de son infrastructure et de data centers d’IA en Europe, Amérique du Nord et Moyen‑Orient (projets Stargate UK et Stargate Norway). Nvidia a également investi 500 M$ dans les véhicules autonomes de Wayve, portant le financement total de cette dernière à 1,8 Md$ . D’autres jeunes pousses britanniques en IA – comme Synthesia, Oxa, PolyAI ou Latent Labs – devraient également bénéficier des largesses de Nvidia.

  • Un Llama avec un train de retard • Après l’approbation du Pentagone, Meta étend l’accès à ses modèles Llama, pour des usages de défense et de sécurité nationale, à certains alliés des États‑Unis en Europe et en Asie (France, Allemagne, Italie, Japon, Corée du Sud), ainsi qu’à l’Otan et l’Union Européenne.  Les déploiements s’appuieront sur Palantir, ainsi que Microsoft, AWS et Oracle.  En parallèle, Meta et SNCF Connect & Tech lancent à Station F un accélérateur IA open source (5 start‑up, 6 mois, avec Hugging Face et HEC). Peut-être cette deuxième initiative, joliment désuète, sera-t-elle mieux reçue que la première.

Modeste détente

Alibaba • Anthropic • Baidu • Databricks • OpenAI • xAI

  • Alliance • Lors de sa conférence Apsara, Alibaba a dévoilé une alliance avec Nvidia et un plan d’ouverture de nouveaux data centers à l’international, affirmant faire de l’IA une priorité stratégique au-delà de son e-commerce traditionnel. Le groupe a par ailleurs présenté son plus grand modèle de langage, Qwen3-Max (plus de 1000 milliards de paramètres), destiné à la génération de code et d’agents autonomes, ainsi qu’un modèle multimodal, Qwen3-Omni, pour la réalité augmentée et les véhicules intelligents.

  • Extension • Baidu lancera des robotaxis 100 % autonomes à Dubaï d’ici début 2026, première extension de son service Apollo Go hors de Chine. Le géant chinois vise plus de 1 000 robotaxis en circulation à Dubaï d’ici 2027-2028 et il teste déjà 50 véhicules dans l’émirat (avec des opérateurs de sécurité).

  • Intégration • OpenAI et Databricks ont annoncé un partenariat stratégique de 100 M$ pour intégrer nativement les modèles d’OpenAI dans la plateforme Data Intelligence. Les 20 000 entreprises clientes de Databricks pourront ainsi exploiter GPT-5 sur leurs données, concevoir et déployer plus facilement des applications d’IA via Agent Bricks.

  • Approbation • Un juge fédéral américain a donné son aval préliminaire à l’accord amiable de 1,5 milliard $ conclu par Anthropic pour clore un recours collectif d’auteurs et d’éditeurs l’accusant d’avoir utilisé des livres piratés pour entraîner ses IA. L’accord, signé début septembre, crée un fonds d’indemnisation pour les ayants droit. Il pourrait encore augmenter si plus de 500 000 œuvres piratées sont finalement comptabilisées dans le litige.

  • xAI brade les prix • La startup xAI d’Elon Musk a décroché un contrat-cadre du gouvernement américain pour fournir Grok 4 à l’ensemble des agences fédérales jusqu’en 2027. Grâce à ce deal via la GSA (General Services Administration), les agences publiques pourront utiliser le chatbot de xAI pour seulement 0,42 $ par requête. xAI mobilisera en outre ses ingénieurs pour aider à intégrer Grok dans les systèmes administratifs, l’entreprise vantant une opportunité d’accélérer l’innovation de l’État grâce à l’IA.

    EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• VIDÉO • Toutes choses égales par ailleurs, Bytedance semble en passe de devenir le leader mondial de la publicité vidéo. Face au Chinois, YouTube et Meta mise sur le contenu IA généré par l’utilisateur. Cela esquisse le futur modèle économique des plateformes et porte à s’interroger sur l’avenir du streaming.

• BULLE • L’explosion de la bulle Internet s’est doublée du 11 septembre. Sauf choc comparable, le redimensionnement de l’IA pourrait faire moins de mal. Revue de bulles financières.

• CONSCIENCE • L’IA ne l’est pas réellement, mais elle sait feindre qu’elle est consciente. Cela suffit à brouiller les repères, mais aussi à créer un marché, explique Mustafa Suleyman, CEO de Microsoft AI et ancien cofondateur de Deepmind.

AI killed the video star

Le court vertical généré par IA s’apprête à devenir un format industriel. YouTube crée un modèle durable (création rémunérée → monétisation → commerce) ; Meta joue la carte du laboratoire grand public avec Vibes ; ByteDance s’arme méthodiquement. Reste une question : la place que prendra cette nouvelle forme de divertissement, et ce qu’elle laissera aux plateformes de streaming.

Depuis jeudi, en Amérique mais pas en Europe, l’app Meta AI propose un flux de vidéos courtes : une sorte de TikTok qui serait à 100 % généré par l’IA. Les utilisateurs peuvent créer de zéro, remixer des clips du flux, superposer musique et visuels, puis publier dans Vibes, Instagram ou Facebook (Stories, Reels). Les première réactions qualifient, comme il fallait s’y attendre, le flux d’« AI slop » (bouillie de contenu), pointant la faible valeur créative du tout venant. C’est passer à côté du sujet. Comme Youtube depuis la semaine dernière, Meta utilise l’IA pour proposer à ses utilisateurs de réduire leurs coûts de production en accroissant massivement son inventaire publicitaire.

L’anti-Télérama

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

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Par QANT: IA et Technologies Émergentes

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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