CETTE SEMAINE DANS L'IA ET LES TECHS • Sur l'IA, la COP30 tient ses promesses • L'IA menace en premier les emplois féminins • Agents et techs émergentes : Bain fait le point • Les nouveaux modèles qui compteront : Marble, TRM, GPT-5.1 • L'mpact Anthropic • Les interfaces cerveau-machine se structurent • Bienvenue dans Qant, samedi 26 octobre 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » • Paul Virilio
Les actions d’Oracle Corporation ont chuté d’environ 25 % en un mois, plus fort que le reste de la cote tech : près du double de la baisse de Meta Platforms, par exemple. Cette déroute sanctionne le virage de Larry Ellison et ses héritiers vers les data centers et l’intelligence artificielle (IA), via notamment un partenariat majeur avec OpenAI. Coreweave, spécialiste des datacenters IA, a subi une correction encore plus violente. Pour qu’Oracle puisse tenir ses engagements, Morgan Stanley prévoit que son endettement à long terme, qui approche aujourd’hui les 100 milliards de dollars, devra tripler d’ici 2028. Et ce, sans même envoyer de datacenters dans l’espace, comme on le dit de plus en plus sérieusement (lire ci-dessous).
Ce qui effraie les investisseurs chez Oracle en particulier, c’est la fragilité de son bilan, moins apte à finance un modèle très capital-intensif qu’Alphabet ou Microsoft, qui ont des flux de trésorerie autrement solides. Mais c’est surtout sa dépendance vis-à-vis d’un unique client, OpenAI. Dont le CEO Sam Altman a passé la semaine à expliquer que non, OpenAI n’est pas devenue « too big to fail », que sa chute n’entraînerait pas celle de Wall Street, de Big Tech et des États-Unis tout entier. C’est que ses engagements ne cessent d’augmenter – 1 400 milliards de dollars, au dernier pesage. Et que sa directrice financière, Sarah Friar, semblait sous-entendre le contraire.
Cela étant, même après le repli de ces dernières semaines, Oracle reste largement au-dessus de ses niveaux de 2022, avant le changement de modèle du logiciel vers les datacenters, qui l’a conduit à surclasser largement les indices. On est très loin des niveaux des krachs de 2000 et 2008, et tant mieux.
Les illustrations de Qant se placent, cette semaine, sous le signe du grand Vassily Kandinsky (1866-1944)
D’après The Economist, cette semaine, une correction équivalente à celle du début des années 2000-01 réduirait d’environ 8 % la richesse nette des foyers et pourrait entraîner un repli de la consommation proche de 1,6 % du PIB : assez pour faire basculer l’économie américaine, déjà fragilisée par un marché du travail affaibli. Le choc se diffusera ensuite vers l’Europe à faible croissance et vers la Chine déflationniste : l’exposition étrangère aux actions américaines atteint quelque 18 000 milliards de dollars.
Cette perspective ne doit pas faire oublier qu’il existe un autre scénario de sortie de bulle, où les financements de l’IA se réduisent progressivement, et où seule la Californie et Taïwan sont conduits à se serrer provisoirement la ceinture. Les turbulences de ces deux semaines, où les sociétés non technologiques sont restées à peu près intactes, évoquent pour l’instant cette possibilité. Mais l’incitation est bien là pour les Européens : se découpler des États-Unis autant qu’ils le peuvent.
…sera ravi de recueillir vos commentaires.
08h00 : Accueil – petit-déjeuner
08h30 : Observatoire Français du Financement de l’IA
Morgan Hunault-Berret, avocat à la Cour, Villechenon & Associés
Olivier Martret, partner, Serena Capital
09h00 : L’IA dans l’assurance : comment passer à l’échelle ?
Marcin Detyenecki, Group Chief Data Scientist, Head of Research & Advanced AI, AXA Group
Viviane Leflaive, Partner - Co-Lead Financial Services Advisory, KPMG,
Frédéric Tardy, directeur général Financial Services - Microsoft France.
Michael de Toldi, Chief Analytics Officer, Responsable IA, BNP Paribas - Cardif
Le modèle nouveau • Avec un réseau neuronal de seulement 2 couches et 7 millions de paramètres, le Tiny Recursive Model (TRM) de Samsung dépasse plusieurs LLM vedettes (DeepSeek‑R1, o3‑mini, Gemini 2.5 Pro) dans certains tests, notamment ARC‑AGI‑1 et 2 de François Chollet, qui évaluent l'intelligence artificielle à travers ses capacités de raisonnement abstrait. L’article de recherche de sa créatrice, la canadienne d’Alexia Jolicoeur‑Martineau, a été publié jeudi par Nature et commence à faire grand bruit.
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