Tout Internet pour entraîner une IA

Google utilise toutes les données publiques sur Internet pour ses modèles ; les LLM avancent dans les robots ; Brilliant Labs lève de l’argent pour un monocle AR… La destruction créatrice s’accélère. Mais jusqu’où ? Bienvenue dans Qant, vendredi 7 juillet.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Pour cela, ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022. Les articles qui requièrent le plus de travail humain demandent un abonnement.

L’ÉVÉNEMENT

Tout Internet pour entraîner un modèle d’IA

En mettant à jour sa politique de confidentialité, Google se donne le droit d’utiliser les données publiques recueillies par ses crawlers pour entraîner ses différents modèles d’IA, Bard en tête.

"Le robot se nourrit de vos données" (Midjourney)"Le robot se nourrit de vos données" (Midjourney)

Comme nous l’annoncions hier, Google vient de mettre à jour sa politique de confidentialité, confirmant ainsi collecter des données publiques sur Internet pour former ses modèles et services d'IA: Google Translate, Bard et les capacités Cloud AI, donc ses modèles de fondation, Palm 2 et Gemini (lire Qant du 6 juillet). Cela vient clarifier les précédentes mentions indiquant que Google utilisait ces données pour des modèles linguistiques tels que Google Translate.

Ce lièvre, levé par Gizmodo en début de semaine, fait gonfler une double polémique. D’une part, la position dominante de Google dans les moteurs de recherche lui confère un avantage concurrentiel considérable pour l’entraînement des modèles. A l’inverse, son alliance avec OpenAI n’a pas permis à Microsoft de faire décoller Bing.

En outre, la nouvelle politique de confidentialité ne précise pas comment l'entreprise évitera d'inclure dans ses jeux de donnéees des contenus protégés par des droits d'auteur (et le projet de règlement européen AI Act) ou des données personnelles, objet du RGPD. Google pourrait ainsi être entraînée que les autorités européennes de protection des donnéees font gonfler autour d’OpenAI (lire Qant du 31 mars et du 5 juin).

Source :

Pour en savoir plus :

L’ESSENTIEL : Brilliant Labs, EPFL, MIT, Sereact

ROBOTS

Les Transformers avancent vers les robots

L’entreprise allemande Sereact vient de présenter PickGPT, un LLM qui permet de donner des instructions en langage naturel à un robot.

Sereact, une entreprise allemande spécialisée en IA et robotique, a présenté PickGPT, un grand modèle de langage de la classe des "transformers robotiques” dont le premier, RT-1, a été décrit en fin d’année dernière. En s’appuyant sur la technologie de vision par ordinateur de Sereact, PickGPT permet aux robots de traiter des informations aussi bien visuelles que linguistiques, mêlant perception de l'environnement et compréhension des instructions. Comme pour Ameca et les robots sur Palm-e, les opérateurs de robots peuvent donner des instructions en langage naturel (lire Qant du 1er juin et du 9 mars).

Pour en savoir plus: The Robot Report

IA GÉNÉRATIVE

  • Grâce au MIT, l’IA légende les graphiques : Des chercheurs du MIT ont développé un ensemble de données appelé VisText pour former des modèles d'apprentissage automatique à générer des légendes de graphiques précises, riches en sémantique et personnalisables, ce qui pourrait aider à fournir des légendes pour les graphiques en ligne non légendés et améliorer l'accessibilité pour les personnes ayant des handicaps visuels
    Pour en savoir plus: MIT News

  • Face à l’IA, les professionnels du divertissement rappellent leurs principes : L’IATSE (alliance internationale des employés de scène, de théatre et de cinéma) a dévoilé ses "Principes de base" pour l'application de l'intelligence artificielle dans l'industrie du divertissement, mettant l'accent sur la recherche, la collaboration, l'éducation, la défense politique et législative, l'organisation et la négociation collective, tout en cherchant à protéger les droits des travailleurs et leur sécurité d'emploi face à l'intégration de l'IA.
    Pour en savoir plus : Deadline

AR-VR-XR-MÉTAVERS

  • Le retour du Monocle : La start-up Brilliant Labs a récemment levé plus de 3 millions de dollars, notamment grâce à l'investissement de Brendan Iribe, cofondateur d'Oculus, pour financer son "Monocle" AR, une lentille de réalité augmentée qui peut être fixée sur n'importe quelle monture de lunettes classique et qui peut interagir avec ChatGPT. Lancé en mars dernier à un prix de 349 dollars, le Monocle AR, léger et abordable, nécessite actuellement un smartphone pour fonctionner, mais la start-up prévoit de le rendre capable de se connecter directement au cloud pour exécuter des applications. Eric von Stroheim, le plus grand monocle de l’histoire du cinéma, n’a qu’à bien se tenir.
    Pour en savoir plus: Mixed News

BLOCKCHAINS

  • 20 start-ups dans le bac à sable européen : La Commission européenne a choisi 20 initiatives dans le domaine de la blockchain, parmi près de 90 candidatures, pour bénéficier notamment de conseils juridiques apportés par le cabinet Bird&Bird. Ces projets, qui couvrent divers secteurs dont la finance, les télécommunications, le commerce international et le transport, participeront à une initiative visant à faciliter le dialogue entre régulateurs et projets cryptographiques et les autorités publiques.
    Pour en savoir plus: Coin Telegraph

QUANTUM

EXPERT : Michael Strain, AEI

La destruction créatrice par l’IA

Les avancées rapides de l’intelligence artificielle rebattent les cartes du débat intellectuel. Alors qu’au MIT le progressiste Daron Acemoglu en appelle à Hayek (lire Qant du 30 juin), au think tank conservateur AEI Michael Strain passe l’IA en revue schumpeterienne. Cette nouvelle technologie impactera-t-elle significativement l’emploi en supprimant l’essentiel de la nécessité de travailleurs humains ? Mettra-t-elle à mal la démocratie ? Constitue-t-elle une menace existentielle ?

Michael Strain vu par MidjourneyMichael Strain vu par Midjourney

Si l’appréhension face au progrès technologique ne date pas d’hier, elle porte généralement sur ce que les économistes décriraient comme des effets marginaux, par exemple les questions de savoir si une plus grande part des travailleurs sans diplôme rencontreront légèrement plus de difficultés pour obtenir un emploi, ou dans quelle mesure les inégalités de revenus se creuseront. La crainte face à l’IA s’inscrit dans un ordre de grandeur tout à fait différent

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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