L’IA bouleverse déjà la recherche scientifique • Entre IA et droit d’auteur, Londres propose une troisième voie • Pour garder pied en Europe, Tether investit dans StablR, émetteur maltais de stablecoins • Le deep learning permet aux robots de mieux imiter les quadrupèdes • Bienvenue dans Qant, jeudi 19 décembre 2024.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Vers une explosion de découvertes scientifiques ? • Prévisions 2025
Les prix Nobel de physique et de chimie ont été décernés, cette année, à de grandes figures de l’intelligence artificielle, comme Geoffrey Hinton et Demis Hassabis. Ce n’est pas un engouement passager : l’IA est devenue le nouveau moteur de la recherche scientifique. On devrait commencer à en voir les fruits l’an prochain.
Le robot au labo • Qant, M. de R. avec Midjourney
Dans tous les domaines de la science ou presque, l’intelligence artificielle joue désormais un rôle essentiel. Depuis 2018, des modèles d’apprentissage par renforcement, le plus souvent issus de Deepmind, se répandent comme une traînée de poudre, de la chimie à la météorologie, en passant par la médecine ou la biologie. Dans cette dernière notamment, on voit désormais apparaître des modèles d’IA générative, comme ESM3, ou hybrides, comme Alphafold3. Ils donnent la possibilité de générer des protéines comme une image, une vidéo ou un programme informatique : à partir d’une description textuelle ou d’une instruction de haut niveau.
Cette tendance, déjà bien établie, devrait faire gonfler un raz-de-marée de découvertes scientifiques de la même ampleur que le tsunami de fakes qui a déferlé sur le monde cette année. Du moins peut-on l’espérer.
Soyons optimistes : on devrait le mesurer dès 2025.
Keir Starmer veut pousser l’IA et les auteurs à s’entendre
Londres lance une consultation pour autoriser l’utilisation d’œuvres protégées dans l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle, provoquant des tensions avec les créateurs.
Le gouvernement britannique propose d'autoriser l’utilisation d’œuvres protégées pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle, sauf opposition explicite des détenteurs de droits via un système de droits réservés.
Les entreprises technologiques pourraient être tenues de préciser les contenus utilisés pour entraîner leurs modèles et les modalités de leur acquisition, facilitant ainsi la négociation de licences.
Le gouvernement envisage également des normes pour protéger les créateurs, comme un « droit de personnalité » pour empêcher la reproduction non autorisée de voix ou d’images par l’IA.
À SURVEILLER : L’opposition des auteurs. Les industries créatives critiquent une mesure jugée coûteuse et difficile à surveiller, menaçant potentiellement un secteur tout entier. Les éditeurs dénoncent une exception de copyright « non prouvée et sans fondement ».
Basis, Microsoft, Nvidia, OpenAI
Jensen Huang de Nvidia présente la nouvelle puce Jetson de sa cuisine • Source : Nividia
Jensen cuisine un nouveau Jetson • Nvidia vient de présenter le Jetson Orin Nano Super, un module d’intelligence artificielle portable conçu pour alimenter des robots autonomes et des applications IoT. Ce dispositif permet de faire tourner en edge des agents visuels, des robots autonomes et des solutions basées sur des modèles avancés d’IA, grâce à des performances nettement améliorées. En savoir plus…
Microsoft, gloutonne de puces• Microsoft a acquis 485 000 puces Hopper de Nvidia en 2024, selon Omdia, une société de conseil technologique spécialisée dans l'analyse des marchés numériques. Ce volume est plus du double de celui acheté par Meta (224 000 puces) et dépasse les achats d'Amazon (196 000) et de Google (169 000) pour la même période. En savoir plus…
34M$ pour une IA qui fait la compta • La start-up new-yorkaise Basis, spécialisée dans l’automatisation comptable via l’intelligence artificielle, a levé 34 millions de dollars (32 M€) lors d’un tour de financement mené par Khosla Ventures. Sa plateforme, déjà adoptée par plusieurs grands cabinets comptables américains, utilise des modèles de langage conçus pour simplifier des tâches comme la saisie et la vérification de données, tout en s’adaptant aux besoins spécifiques de chaque client. En savoir plus…
Allo, ChatGPT ? • OpenAI a lancé mercredi soir un service permettant d'appeler ChatGPT via le numéro gratuit 1-800-CHATGPT. Disponible aux États-Unis, cet outil offre jusqu'à 15 minutes de conversation gratuite par mois et intègre également une messagerie via WhatsApp. OpenAI assure que les appels ne seront pas utilisés pour entraîner ses modèles. Mardi soir, OpenAI avait déjà dévoilé une série d'améliorations pour les développeurs, qualifiées de "Mini Dev Day". Ces nouveautés incluent la sortie de l’API du modèle o1 avec des fonctionnalités avancées comme l’effort de raisonnement ajustable et une meilleure gestion des coûts, ainsi qu’un support WebRTC facilitant les produits vocaux en temps réel. En savoir plus…
Mica : Tether s'accroche à l’Europe
Exclu du marché européen par le règlement Mica, le leader mondial des stablecoins multiplie les investissements dans de petits émetteurs de cryptojetons indexés sur l’euro.
Tether vient d’investir dans Stablr, une institution de monnaie électronique maltaise, marquant son deuxième investissement dans un émetteur de stablecoins européen en un mois après la néerlandaise Quantoz.
Stablr, qui émet les stablecoinsEURR (adossé à l’euro) et USDR (adossé au dollar), utilisera la plateforme de tokenisation Hadron de Tether pour garantir la conformité, la gestion des risques et la transparence.
En novembre, Tether a suspendu son propre stablecoin adossé à l’euro (EURt) pour se concentrer sur des partenariats avec des émetteurs locaux, à l’approche de l’entrée en vigueur du règlement Mica.
À SURVEILLER : L’entrée en vigueur de Mica. Les stablecoins adossés à l’euro, dotés d’une capitalisation de moins de 400 millions d’euros. Mais leur intégration possible aux règlements internationaux pourrait, tout comme le règlement Mica, provoquer un appel d’air dont Tether ne veut pas rester exclu.
Sarah Knafo
Bitcoin : Reconquête rejoint Trump et Poutine • La députée européenne Sarah Knafo a appelé l'Union européenne à créer une réserve stratégique en bitcoin tout en rejetant le projet "d’euro numérique" de la Banque centrale européenne. Lors d'un discours au Parlement, elle a critiqué la régulation excessive et plaidé pour l’adoption du bitcoin comme alternative décentralisée, affirmant qu'il pourrait protéger les citoyens contre l'inflation et limiter les pouvoirs centralisés de la BCE. Elle s’inspire ainsi des positions de Donald Trump pendant la campagne électorale et, plus récemment, de Vladimir Poutine. Presque une Internationale Bitcoin des ultra nationalistes.. En savoir plus…
Le robot-chien qui imitait… les chiens (et les chevaux)
Un nouveau cadre d'apprentissage par renforcement profond porte des robots quadrupèdes à imiter les stratégies de locomotion des animaux.
Des chercheurs britanniques viennent de présenter un nouveau cadre d'apprentissage par renforcement profond (DRL) pour la locomotion quadrupède, inspiré de stratégies de marche animales. Le cadre intègre des stratégies de transition de posture, une mémoire procédurale pseudo-posturale et des ajustements de mouvement adaptatifs pour une meilleure adaptabilité. Contrairement aux approches classiques qui s'appuient sur une seule stratégie de déplacement, ce cadre novateur reproduit la diversité des allures observées chez les animaux : trottinement pour les terrains irréguliers, course sur des surfaces homogènes et saut dans des conditions plus complexes, comme des zones glissantes.
• En chimie et en biologie notamment, mais aussi dans tous les domaines scientifiques ou presque, l’IA devient le moteur des nouvelles découvertes. • La robotique quadrupède s’enrichit par une approche mêlant deep learning et biomimétique.
Vers une explosion de découvertes scientifiques ? • Prévisions 2025
Les prix Nobel de physique et de chimie ont été décernés, cette année, à de grandes figures de l’intelligence artificielle, comme Geoffrey Hinton et Demis Hassabis. Ce n’est pas un engouement passager : l’IA est devenue le nouveau moteur de la recherche scientifique. On pourrait en voir les fruits dès l’an prochain.
Il y a un an presque jour pour jour, Google Deepmind présentait Gnome, un modèle d’apprentissage par renforcement qui avait permis de découvrir plus de deux millions de structures cristallines stables, en surpassant les méthodes traditionnelles de simulation (lire Qant du 1er décembre 2023). Ces découvertes pourraient avoir des implications importantes, estimaient les chercheurs, dans la fabrication de batteries, la conception de matériaux pour l’électronique, ou encore dans l’élaboration de robots plus performants. Un an plus tard, c’est ce qui est en train de se passer.
Un workflow entièrement basé sur l’IA aboutit à la découverte de 23 nouveaux matériaux pour des batteries • Source : Wenjie Chen et al.