Avez-vous vu Veo ?

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Google crée à tout va

Google lance Veo 2, la dernière version de son modèle de génération de vidéo, ainsi que Whisk, un modèle image-to-image basé sur Imagen 3. Les performances éclipsent Sora et tous les modèles du marché.

• Après Gemini 2.0, Google DeepMind vient de présenter Veo 2, la version améliorée de son modèle de génération vidéo. Capable de produire des vidéos 4K d’une durée de deux minutes, il surpasse largement Sora d’OpenAI: 4 fois la résolution et 6 fois la durée. 

• DeepMind affirme également que Veo 2 propose une meilleure gestion des dynamiques physiques, de la lumière et des mouvements complexes mais surtout de la cohérence et de la continuité. Comparé à ses principaux concurrents – outre Sora, on peut citer parmi les plus avancés : Runway, Luma, Pika, Hunyuan et Hailuo – Veo 2 semble être le seul modèle qui suit réellement la scène au fur et à mesure qu'elle se déroule.

• Le modèle ne sera déployé que progressivement. Il n’est disponible pour l’heure que dans l’outil expérimental VideoFX, actuellement limité à des vidéos de 720p et huit secondes. Une intégration à Vertex AI est prévue l’an prochain. 

• Google a également lancé Whisk, un outil permettant de générer des images à partir d’autres images en guise de prompts. Basé sur la dernière version du modèle Imagen 3, Whisk se veut un outil d’exploration visuelle rapide, non destiné à des retouches précises. 

• À SURVEILLER : La contre-attaque de l’empire et le retour du jedi. Depuis 2023, Google et OpenAI se livrent à une guerre de communication sur l’IA. Les succès de ChatGPT et les déboires de Bard ont jusqu’à présent toujours fait triompher David sur Goliath. Mais Veo 2 est clairement supérieur à Sora, qui de plus a fait tomber ChatGPT après son annonce (lire Qant du 13 décembre). Pour éviter un échec sans précédent, OpenAI devra relever le gant vendredi soir, au dernier jour de son “calendrier de l’Avent”.

La bibliothèque d’Harvard pour entraîner l’IA

Harvard crée des bases pour offrir des données de qualités aux modèles d’IA.

• Près d’un million de livres du domaine public, issus du programme Google Books, seront intégrés dans une base de données créée par l’Institutional Data Initiative (IDI) de Harvard, avec pour objectif de rendre ces ressources accessibles aux chercheurs, start-ups et laboratoires souhaitant développer des modèles d’IA.

• Microsoft et OpenAI financent le projet; qui regroupe des œuvres variées, allant des classiques de Shakespeare, Dickens et Dante, aux textes spécialisés comme des dictionnaires gallois et des manuels scientifiques.

• L’Institutional Data Initiative a créé, à partir de 2015, une base de données publique sur la jurisprudence américaine, le Caselaw Access Project, qui sert désormais à l’entraînement de modèles juridiques d’IA.

• À SURVEILLER : Allô, Villers-Cotterêts ? Harvard a un grand précurseur. L’Islande a lancé, depuis une vingtaine d’années, le Language Technology Programme for Icelandic, qui a notamment créé des datasets d’entraînement pour les modèles d’IA, afin de les aider à comprendre l’islandais. À quand la France ?

SoftBank, YouTube

• YouTube protège ses créateurs… de ses concurrents • YouTube permet désormais aux créateurs d'autoriser ou non des entreprises spécifiques, comme OpenAI ou Nvidia, à utiliser leurs vidéos pour entraîner des IA. Par défaut, l'accès est interdit, mais les créateurs peuvent modifier ce paramètre dans YouTube Studio. Google continuera cependant à utiliser certains contenus pour ses propres modèles IA. En savoir plus…

• SoftBank tend le bras d’ARM vers les États-Unis • Le CEO de SoftBank, Masayoshi Son, a annoncé un investissement de 100 milliards de dollars (95 M€) aux États-Unis sur les quatre prochaines années, visant à créer 100 000 emplois dans le secteur de l'intelligence artificielle et des infrastructures. L’argent devrait provenir principalement d’Arm, la filiale britannique du Japonais, leader des semiconducteurs mobiles. L'annonce, faite à Mar-a-Lago en présence du président élu Donald Trump, s'inscrit dans la continuité d'un engagement similaire pris en 2016, où SoftBank avait promis 50 milliards de dollars (47 M€) pour soutenir l'économie américaine. En savoir plus…

La France contre les robots : les guerres de l’info en 2025

La montée en puissance des technologies d'intelligence artificielle et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche laissent présager une intensification sans précédent des opérations de désinformation en 2025. La sophistication croissante des outils d'IA générative, combinée à un environnement géopolitique de plus en plus tendu, pourrait faire entrer la guerre de l'information dans une nouvelle phase, où la frontière entre le vrai et le faux devient de plus en plus difficile à discerner. La Russie, en pointe en 2024, pourrait être rejointe par la Chine et l’Iran. Voire les États-Unis.

Contenu de l'opération « Undercut » visant à saper la campagne de Joe Biden et Kamala Harris • Source : Recorded Future

L'année 2024 a marqué un tournant décisif dans l'évolution des campagnes de désinformation, avec la Russie comme acteur principal de cette transformation. Alors qu’en 2023, les Ukrainiens l’emportaient largement sur les réseaux sociaux, le Kremlin a montré cette année une maîtrise particulière dans l'utilisation des technologies d'IA générative, notamment à travers trois opérations majeures qui ont redéfini les contours de la guerre informationnelle : Undercut, Doppelgänger et Matryoshka.

La victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines pourrait significativement modifier la dynamique des opérations de désinformation en 2025. On peut anticiper plusieurs évolutions. Toutes ne sont pas forcément favorables à Vladimir Poutine, mais toutes vont dans le sens d’un chaos croissant.

Feu vert pour le stablecoin de Ripple

Ripple a mis en service ce mardi RLUSD, un stablecoin adossé au dollar américain après avoir reçu l'approbation du régulateur.

• Émis sur les blockchains Ethereum et XRP Ledger, le stablecoin RLUSD de Ripple, indexé sur le dollar, est disponible depuis mardi sur cinq plateformes : Uphold, Bitso, MoonPay, Archax et CoinMena, comme annoncé en octobre dernier (lire Qant du 17 octobre). Bitstamp et Bullish devraient le proposer dans les semaines à venir.

• Ripple prévoit d'intégrer RLUSD à son réseau de paiements internationaux d’ici à l’an prochain. Tout comme son réseau parent, le stablecoin a en effet pour but de faciliter les transactions transfrontalières rapides et économiques.

• Des audits mensuels indépendants vérifieront la liquidité de ses réserves. RLUSD a reçu l’approbation du New York Department of Financial Services (NYDFS, lire Qant du 3 décembre).

• À SURVEILLER  : La nouvelle économie des stablecoins. Tout comme le PYUSD de Paypal, le RLUSD ne vise sans doute pas à faire concurrence aux deux acteurs établis jusqu’à présent, Tether et Circle sur le segment réglementé. Son succès dépendra de sa capacité à aider au développement d’un réseau international de paiements, sur lequel Ripple s’acharne depuis 2005.

Un marché entraîné par Tether : les principaux stablecoins par capitalisation • Source : Coingecko

Jakarta

• L’Indonésie fait le point sur la roupie numérique • La Banque d'Indonésie a publié une évaluation technique de sa roupie numérique de gros. Deux technologies de registres distribués ont été testées : Corda de R3, reconnu pour sa confidentialité, et Hyperledger Besu, basé sur Ethereum, mais nécessitant des ajouts pour garantir la confidentialité. Bien que Corda remplisse mieux les critères de confidentialité, la banque continuera à explorer des solutions comme les preuves à divulgation nulle (ZKP) pour améliorer les mécanismes de confidentialité et d'interopérabilité. En savoir plus…

Le Japon s’ouvre aux robotaxis

Le spécialiste des véhicules autonomes Waymo prévoit de commencer les essais de ses robotaxis dans les rues de Tokyo dès le début de l’année 2025, marquant ainsi sa première incursion en dehors des États-Unis.

Le retrait de General Motors du marché des robotaxis a annulé les projets de lancement d’un service de taxis autonomes au Japon avec Honda, initialement prévu pour 2026. Cette évolution du paysage concurrentiel offre à Waymo l’occasion de s’implanter le premier au pays du Soleil Levant. 

Alors que le vieillissement de la population japonaise soulève des défis en matière de mobilité, le gouvernement japonais et les autorités municipales de Tokyo ont désigné certaines zones de la ville comme des « zones de test » pour les voitures autonomes, dans l’espoir d’accélérer l’intégration de ce type de transport. Waymo, filiale d’Alphabet, sera le premier étranger à en profiter.

En Europe, l’an prochain, AV Ride et VolksWagen préparent un test à Hambourg l’an prochain.

Tesla

• En cas de fièvre, cassez le thermomètre • La future administration Trump a annoncé qu’elle supprimera la règle obligeant les constructeurs automobiles à signaler les accidents impliquant des véhicules autonomes ou des systèmes d'assistance à la conduite. Depuis 2021, Tesla a rapporté plus de 1 500 collisions, dont 40 accidents mortels sur 45 au total. Cela a entraîné des enquêtes répétées sur la technologie de conduite “autonome” de Tesla, qui a été contrainte de réduire ses promesses hyperboliques. Presque simultanément, la réelle importance financière du soutien d’Elon Musk à Trump vient en lumière. Les dons d’Elon Musk, fondateur de Tesla, à la campagne électorale de Trump s’élèvent en réalité à 250 millions de dollars (240 M€) et non 100 millions (95 M€).  En savoir plus…

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• La Russie est sortie grande gagnante des guerres informationnelles en 2024. La situation ne semble guère susceptible de s’améliorer en 2025.
• Tokyo accueillera les premiers tests internationaux de robotaxis Waymo, adaptés à la conduite à gauche et aux environnements urbains denses.

La France contre les robots : les guerres de l’info en 2025

La montée en puissance des technologies d'intelligence artificielle et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche laissent présager une intensification sans précédent des opérations de désinformation en 2025. La sophistication croissante des outils d'IA générative, combinée à un environnement géopolitique de plus en plus tendu, pourrait faire entrer la guerre de l'information dans une nouvelle phase, où la frontière entre le vrai et le faux devient de plus en plus difficile à discerner. La Russie, en pointe de la désinformation en 2024, pourrait être rejointe par la Chine et l’Iran. Voire les États-Unis.

Contenu de l'opération Undercut suggérant que l'aide militaire à l'Ukraine dépendait des résultats des élections américaines de 2024 • Source : Recorded Future

L'année 2024 a marqué un tournant décisif dans l'évolution des campagnes de désinformation, avec la Russie comme acteur principal de cette transformation. Alors qu’en 2023, les Ukrainiens l’emportaient largement sur les réseaux sociaux, le Kremlin a montré cette année une maîtrise particulière dans l'utilisation des technologies d'IA générative, notamment à travers trois opérations majeures qui ont redéfini les contours de la guerre informationnelle : Undercut, Doppelgänger et Matryoshka.

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