CETTE SEMAINE DANS L'IA ET LA TECH • Les robotaxis arrivent en Europe, mais la France reste à la traîne • Six navigateurs en quête d’IA • Une bulle qui fait de la résistance • Le retour de la suprématie quantique • Reuters Institute : Humains, IA et médias • Anne Bouverot : L'IA au Vatican • Bienvenue dans Qant, samedi 25 octobre 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Bolla futurista • Les illustrations de Qant, aujourd’hui, font un clin d’œil au mouvement futuriste des années 1920, particulièrement les peintres Giacomo Balla (1871-1958) et Umberto Boccioni (1882-1916).
Les fonds de capital‑risque, principalement américains, ont investi 161 milliards de dollars dans l’IA depuis le début de l’année, soit les deux tiers de leurs engagements totaux, d’après le Financial Times. Cette manne s’est pour l’essentiel concentrée sur seulement dix entreprises, dont la valorisation combinée atteint presque 1 000 milliards de dollars.
L’ordre de grandeur est sans précédent. En 2000, les start‑up Internet avaient reçu environ 10,5 milliards de dollars soit, en tenant compte de l’inflation, environ 20 milliards aujourd’hui. Le pari est que de nouveaux marchés « multitrillionnaires » vont émerger (développement logiciel automatisé, compagnons IA…), mais le risque de contagion en cas d’échec est significatif.
La start-up la plus visible, OpenAI, génère un chiffre d’affaires récurrent (ARR) d’environ 13 milliards de dollars, dont 70 % via ChatGPT, mais seulement 5 % de ses 800 millions d’utilisateurs sont abonnés payants ; l’entreprise affichait une perte d’exploitation d’environ 8 milliards au premier semestre 2025. Et ses engagements d’investissement dans les prochaines années dépassent sa valorisation, pourtant sans précédent, de 500 milliards de dollars.
En Bourse, les hedge funds viennent de porter leurs paris sur l’IA – notamment les semi‑conducteurs et les équipements associés – à leur niveau le plus élevé depuis 2016, d’après une note de recherche de Goldman Sachs. Ils se désengagent des grandes sociétés technologiques (« Magnificent Seven ») au profit de valeurs plus ciblées dans les puces. Cette flambée des positions longues suggère qu’ils anticipent un prolongement de la hausse des marchés. Pourtant, plus de la moitié des gérants de fonds (54 %) estiment que les actifs liés à l’intelligence artificielle sont en territoire de bulle, d’après un sondage publié la semaine dernière par Bank of America. Ce sondage mensuel signale aussi que l’IA est désormais considérée comme le principal risque extrême (« tail risk »), devant l’inflation et la géopolitique.
Or, le secteur de l’IA connaît une multiplication d’accords circulaires où une entreprise investit dans une autre, cette dernière s’engageant à acheter des produits ou services de la première – un schéma qu’on a vu récemment à l’œuvre entre Nvidia et OpenAI, avec un investissement pouvant atteindre 100 milliards de dollars et un engagement d’achat de puces par OpenAI. Ces flux croisés incluent aussi Oracle, AMD et CoreWeave, et rappellent les mécanismes de « vendor financing » des années 1990, où des boucles de dépendance avaient mené à l’effondrement de Lucent Technologies. Si les dépenses dans les centres de données ou l’infrastructure AI ralentissent, les sociétés Nvidia ou Microsoft pourraient souffrir à la fois d’un recul de leurs ventes et d’une dépréciation de leurs participations.
Jean Rognetta…
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Le fait nouveau : Le géant chinois Baidu a annoncé le 22 octobre le lancement de ses premiers essais de robotaxis en Suisse, en partenariat avec l'opérateur de transports publics PostBus. Le service, baptisé Apollo Go en Asie mais AmiGo en Europe, débutera ses tests en décembre 2025 avant une mise en service commerciale au premier trimestre 2027. Entièrement électriques et de niveau 4 d’autonomie, les véhicules Apollo RT6 circuleront dans trois cantons de Suisse orientale, sous supervision des autorités fédérales suisses.
Entrée dans l’Union : Au Luxembourg, Pony.ai a scellé le 17 octobre une alliance stratégique avec Stellantis pour tester des véhicules autonomes avant la fin de l’année. Les essais s’appuieront sur des vans électriques Peugeot e-Traveller et associeront le transporteur Emile Weber. Luxembourg, qui autorise déjà la circulation de véhicules sans conducteur à des fins de recherche, pousse ainsi ses pions pour devenir un futur hub européen de la conduite autonome.
Outre-Manche : Dans les semaines à venir, débuteront à Londres les essais de Waymo, qui a obtenu les autorisations préliminaires pour faire circuler sur la voie publique des véhicules avec conducteur de sécurité, pour collecte de données et établir les cartes hautes définition cruciales pour des véhicules de niveau 4. La filiale de Google table sur un lancement commercial début 2026.
Écosystème britannique : La start-up britannique Wayve, qui a levé 1,3 milliard de dollars en trois tours (auxquels s’ajoute une term sheet de Nvidia pour 500 millions, annoncée en septembre dernier) prévoit de lancer ses premiers essais en 2026. Adossée à des partenariats public-privé et à des constructeurs comme Jaguar Land Rover, elle développe une technologie nouvelle d’IA embarquée. Pour sa part, en novembre 2024, Oxa a lancé des Ford E-Transit autonomes au Royaume-Uni et aux États-Unis, équipés de son logiciel Oxa Driver. Ces véhicules électriques peuvent servir de fourgonnettes de logistique ou de minibus pouvant accueillir jusqu’à 10 passagers, capables de circuler en autonomie complète jusqu’à 56 km/h dans un trafic mixte.
EN FILIGRANE : Le grand jeu. La rivalité sino-américaine s’installe désormais au plan mondial. Waymo, leader avec plus de 2 500 véhicules en service dans cinq villes américaines, se déploie au Japon et en Grande-Bretagne. Baidu-Apollo Go exploite une flotte de plus de 1 000 véhicules dans une quinzaine de villes chinoises, pousse ses pions à Dubaï et Abu Dhabi, à Singapour, en Malaisie, et maintenant en Suisse. Le troisième opérateur, la chinoise Pony.ai, prévoit d’atteindre les 1 000 véhicules d’ici fin 2025, et table à l’international sur les Émirats et l’Europe. (La toujours bruyante Tesla n’a lancé ses premières expérimentations que cet été, au Texas).
À SURVEILLER : Retard continental. Le Royaume-Uni espère créer, grâce à l’Automated Vehicles Act de 2024, un secteur économique qui pèsera, en 2035, 42 milliards de livres sterling, générant jusqu’à 38 000 emplois d’ici 2035 dans les technologies associées (IA, capteurs, cybersécurité, maintenance). Les grands pays de l’automobile — France, Allemagne, Italie — n’ont, en revanche, encore autorisé aucun essai public de robotaxis de niveau 4. Leurs constructeurs, qui se concentrent surtout sur la préservation de leurs véhicules thermiques, repoussent les calendriers, invoquant des zones grises réglementaires et la nécessité d’un retour d’expérience électrique avant d’autonomiser leurs flottes. En réalité, les véhicules autonomes nécessitent entre 2 KW et 4 kW de puissance pour alimenter leurs capteurs, actionneurs et ordinateurs embarqués. Or, les architectures électriques à 12V des véhicules à essence ne fournissent généralement que 2 KW à 2,5 kW, déjà largement consommés par les accessoires actuels (sièges chauffants, système audio, vitres électriques. Si elle laisse ses constructeurs choisir le passé, l’Europe pourrait payer très cher sa pusillanimité.
ILS ONT DIT : « Je hais ces cœurs pusillanimes qui, pour trop prévoir les suites des choses, n’osent rien entreprendre » (Molière, Les Fourberies de Scapin, III, 1)
Les leçons d’Amazon • Cette semaine, Amazon a rappelé au monde, et particulièrement à l'Europe, les risques qu'il y a à dépendre d'une poignée d'acteurs américains. Mais ses plans de robotisation des entrepôts, qui pourraient entraîner la suppression de 500 000 emplois, devraient être étudiés de tout aussi près. Amazon.com, Inc. (commerce et logistique) déploie déjà plus d’un million de robots dans ses centres de traitement de commandes ; elle devrait bientôt atteindre autant de machines que d’employés humains. Le New York Times a vu des plans internes, selon lesquels plus de 500 000 emplois pourraient être supprimés dans les années à venir (l’entreprise conteste le chiffre). Cela correspond à un tiers des effectifs actuels de l'entreprise, qui emploie 200 000 personnes en Europe dont 25 000 en France. Simultanément, sa société-sœur Amazon Web Services (AWS) a connu une panne « majeure » partant de sa région US-East-1, due à un bug d’automatisation ayant effacé des entrées réseau essentielles de sa base de données Amazon DynamoDB, ce qui a provoqué plusieurs heures de coupures touchant toute sorte de services, notamment des applis bancaires.
Furiosa : une saga Tesla • L’agence fédérale américaine de sécurité routière (NHTSA) exige de Tesla des informations sur le mode de conduite assistée « Mad Max », récemment apparu dans le système Full Self-Driving (FSD). Cette version, plus agressive, permettrait aux véhicules de dépasser les limitations de vitesse et d’effectuer des manœuvres rapides. L’agence, qui enquête déjà sur 2,9 millions de véhicules équipés du FSD, a recensé 58 incidents liés à des infractions de sécurité, dont 14 accidents et 23 blessés. Elle a également documenté six cas où des Tesla auraient franchi un feu rouge avant de percuter d’autres véhicules. Tesla n’a pas commenté.
Le fait nouveau : OpenAI a lancé cette semaine un navigateur agentique, Atlas. Il s’ajoute à Comet de Perplexity, Aria d’Opera, Dia d’Atlassian… ainsi qu’à l’intégration de Copilot dans Edge et, surtout, de Gemini dans Chrome. Derrière la fascination technologique se joue une mutation stratégique : le navigateur peut devenir l’interface maîtresse de l’IA personnelle.
Comment ça marche : Un navigateur IA embarque un assistant contextuel capable d’expliquer un passage, de résumer une page, de comparer des prix... Les versions agentiques d’Atlas, Comet et Dia, vont plus loin : elles cliquent, remplissent des formulaires ou ajoutent des produits dans un panier. Microsoft a ajouté cette semaine des fonctions agentiques partielles à Copilot sur Edge. Sur Chrome, il faut ajouter l’extension Claude, et prendre un abonnement spécifique.
Un sentiment d’insécurité : Les navigateurs agents ouvrent une nouvelle surface d’attaque : celle des “prompt injections”, où des pages web malveillantes peuvent détourner les instructions données aux IA par des caractères invisibles de l’utilisateur. Leur usage devra rester cantonné aux sites de confiance.
EN FILIGRANE : Le traitement des données • Tout prompt – donc tout clic – implique un envoi de données vers le modèle d’IA. En confiant sa navigation entière à une IA, l’utilisateur cède une part importante de son contrôle numérique. OpenAI et Perplexity proposent des options locales de stockage et des listes de blocage et Atlassian, désormais éditeur de Dia, assure ne pas conserver les historiques. Reste que le problème se pose, au-delà de la législation européenne.
À SURVEILLER : Meta-morphose • Basé sur Chromium, Atlas donne tout d’abord l’impression d’une version dégradée de Chrome auquel on aurait intégré ChatGPT. Mais ce lancement précipité permet à OpenAI de ne pas s'appesantir sur les premiers problèmes rencontrés par Sora et de poursuivre sa volée d’annonces sur la transformation de ChatGPT en plateforme : intégration d’applications, Instant Checkout avec Walmart, etc. Ce qu’on appelle dans l’entreprise, notamment depuis l’arrivée de Fidji Simo, une ancienne de Facebook, la « Meta-fication » (qu’on pourrait rendre par « Meta-morphose »).
Honni soit qui mal y pense • Le constructeur de drones Unusual Machines, basée en Floride et appuyée par Donald Trump Jr. (qui détient des actions évaluées à près de 4 millions de dollars), vient d’obtenir un contrat auprès de l’armée américaine pour la fabrication de 3 500 moteurs de drones et d’autres composants, avec une option d’achat de 20 000 pièces supplémentaires en 2026. Le montant exact du contrat n’a pas été révélé, mais le PDG Allan Evans affirme qu’il s’agit de la plus importante commande publique jamais reçue par la société. La même semaine, Donald Trump Sr. (président des États-Unis) a gracié le fondateur de Binance Changpeng Zhao, qui avait plaidé coupable à l’incrimination d’avoir violé les lois contre le blanchiment d’argent. Changpeng Zhao et Binance ont joué un rôle majeur dans le développement de World Liberty Financial (WLFI). Outre le soutien technique qu’ils ont apporté MGX a choisi d’investir 2 milliards de dollars dans Binance via USD1, le stablecoin de WLFI. Les parts de WLFI que Donald Trump Sr. possède personnellement sont estimées à plus de 3,4 milliards de dollars.
Dans l’espace, personne n’entendra crier Crusoe • Un des sous-traitants de Stargate, le programme de datacenters d’OpenAI, la « neocloud » Crusoe, vient de boucler une levée de fonds de 1,38 milliard de dollars lors d’un tour de série E, valorisant l’entreprise à environ 10 milliards de dollars. Elle exploite à Abilene (Texas) un complexe de 1,2 gigawatt destiné aux calculs d’OpenAI et d’Oracle dans le cadre du projet Stargate, et prévoit un campus de 1,8 gigawatt dans le Wyoming. Parallèlement, Crusoe a dévoilé un partenariat avec Starcloud pour déployer son service Crusoe Cloud dans l’espace : une première mission satellitaire embarquant un GPU Nvidia H100 doit être lancée en novembre 2025 avant une mise à disposition limitée de capacité orbitale en 2027. Cette approche vise à tirer parti de l’énergie solaire ininterrompue et du vide spatial pour le refroidissement, afin de réduire les coûts et l’empreinte carbone des calculs IA.
Claude compte ses puces • Anthropic vient de signer un contrat d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars avec Google Cloud pour accéder à jusqu’à 1 million de puces TPUs (Tensor Processing Units) et mettre en ligne plus d’un gigawatt de capacité de traitement d’ici 2026. L’accord s’inscrit dans la stratégie de diversification matérielle d’Anthropic, en parallèle des GPU Nvidia et des Trainium d’Amazon. Google et Amazon sont toutes deux actionnaires de la société. Valorisée à environ 183 milliards de dollars après une levée de 13 milliards en septembre, Anthropic affirme que son modèle d’IA, Claude, compte plus de 300 000 clients professionnels.
Le fait nouveau. Le 23 octobre, Airbus, Thales et Leonardo ont signé un protocole d’accord (MoU) pour fusionner leurs activités de satellites, systèmes et services (hors lanceurs). Ils s’attendent à des synergies de plusieurs centaines de millions d’euros d’ici cinq ans. L’accord, sous le nom de code « Bromo », deviendra opérationnel en 2027 s’il reçoit l’accord des autorités de concurrence. La nouvelle entité comptera, pro forma, environ 25 000 salariés pour 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
L’enjeu : L’américaine SpaceX a rebattu la demande, comprimé les coûts et accéléré les cadences. Bromo veut devenir une plateforme « new space » à l’européenne avec des satellites définis par logiciel (les SDS : OneSat d’Airbus et Space Inspire de Thales) pour reconfigurer en orbite couvertures, fréquences et capacité ; des chaînes 5G- NTN (Non-terrestrial network) et D2D (direct-to-device) testées avec Eutelsat OneWeb et MediaTek, ainsi que des liaisons optiques et charges laser haut débit pour sécuriser les flux et les rendre résilients.
Le point de bascule : Le passage du « fait main géostationnaire » à la production en série de satellites pour les basses et moyennes orbites (LEO/MEO) exige des usines numériques et des chaînes modulaires. Thales Alenia Space ouvre fin 2025 une méga-usine (≈100 sats/an) en Italie : un jalon industriel clé pour tenir l’échelle des constellations. Les synergies attendues viendront de la mise en commun de la R&D (plateformes communes SDS, composants de communication RF/optiques), des achats groupés (électronique, opto-comms) et de l’élimination des doublons d’ingénierie/IT outillage.
Oui, mais : Passer à la fabrication automatisée et aux SDS suppose d’énormes investissements en robotique, en microélectronique et en infrastructures d’essai. Les liaisons laser inter-satellites, la reprogrammation in-orbit et l’orchestration par IA des ressources radio deviennent le différenciateur, du débit térabit/s chiffré aux reroutages résilients face aux pannes/fibres coupées. Or, la compatibilité avec Iris², le programme souverain de connectivité multi-orbites sécurisée de l’Union européenne, sera compliquée par le fait que son calendrier prévoit des premiers services d’ici 2027 – la même échéance que la nouvelle coentreprise.
EN FILIGRANE : Notamment en collaboration avec Airbus et Mediatek, Eutelsat tente déjà d’offrir l’« anti-Starlink » made in Europe. La constellation OneWeb dispose déjà de 650 satellites en orbite basse. La Gen-2 devrait en ajouter 340. OneWeb s’aligne pleinement sur Iris².
À SURVEILLER : Pièges politiques. L’intégration de rivaux historiques (Airbus ↔ Thales Alenia Space), les équilibres nationaux et les règles ESA (retours géographiques) compliqueront la rationalisation. Le feu vert des autorités de concurrence n’est pas gagné d’avance : le troisième grand intégrateur européen, l’allemand OHB, demandera sans doute à Bruxelles des garde-fous sur la répartition des contrats et la gouvernance des sites. En outre, Arianespace n’entre pas dans le périmètre ; des « réflexions » sont évoquées pour « plus tard ».
Plaque à drones • Le ministre belge de l’Intérieur Bernard Quintin propose de rendre obligatoire l’enregistrement de tous les drones afin de mieux détecter les incursions étrangères dans l’espace européen. Il mentionne que quelque 31 000 drones ont été repérés près de l’aéroport de Bruxelles l’an dernier, sans qu’il soit possible de distinguer ceux appartenant à des civils de ceux potentiellement suspects. Le système envisagé ressemble à un tracker pour avions : les drones enregistrés seraient identifiés en temps réel, et les vols non enregistrés feraient l’objet d’un signalement à un service de police. Tout en plaidant pour une base de données et une normalisation européennes communes, Quintin indique que la Belgique démarrera d’abord un dispositif national, en attendant une solution supranationale.
Nouvelle guerre, nouvelles règles • Les modèles traditionnels de passation de marchés d’armement – conception longue, grandes séries fixes – ne sont plus adaptés à un contexte où, comme le montrent les combat en Ukraine, le logiciel pourrait être mis à jour « chaque semaine ». Le nouveau PDG du fabricant allemand de drones d’attaque Stark, Uwe Horstmann, juge que de nouveaux types de contrats doivent permettre de commander rapidement de grandes quantités de drones, plutôt que de constituer un simple stock d’armes qui deviennent rapidement obsolètes. Stark, qui est valorisée à 500 millions de dollars après un tour de table de 62 millions en août, est soutenue par des investisseurs comme Peter Thiel et Sequoia Capital.
Le fait nouveau : Willow, le nouveau processeur quantique de Google, s’est montré capable d’effectuer certaines tâches 13 000 fois plus vite qu’un supercalculateur non quantique avec l’algorithme Quantum Echoes, un exploit décrit comme la « suprématie quantique » dont Google s’était déjà targué en 2019.
L’enjeu : Cette fois cependant, il ne s’agit plus d’une simple preuve de concept : l’algorithme résout un problème de dynamique quantique ayant des applications concrètes en physique des matériaux ou en chimie.L’algorithme a été conçu pour être vérifiable : chaque étape peut être confirmée par un ordinateur classique, répondant à une critique fréquente sur la « non-falsifiabilité » des précédentes démonstrations.
Oui, mais : L’expérience reste limitée à un cadre expérimental contrôlé ; elle ne prouve pas encore la supériorité du quantique pour des tâches généralistes.
EN FILIGRANE : Des utilisations concrètes. Ce résultat reporte la recherche quantique vers des usages scientifiques tangibles – simulation de molécules, recherche de médicaments, optimisation et modélisation énergétique – plutôt que la seule quête de performance brute.
À SURVEILLER : L’algorithme de Shor et la fin du bitcoin. L’inquiétude sur la sécurité cryptographique refera surface dès que l’informatique quantique semblera prête à quitter les paillasses de la recherche. L’existence théorique de l’algorithme de Shor, qui résout le problème de la factorisation, menace tous les systèmes actuels de chiffrement et l’ensemble de la sphère crypto. Cela a catalysé l’émergence d’un nouveau domaine : la cryptographie post-quantique.
Corriger les qubits • IBM a annoncé cette semaine avoir réussi à exécuter en temps réel un algorithme de correction d’erreurs pour l’informatique quantique sur une puce conventionnelle de Advanced Micro Devices (AMD), un FPGA. Cet algorithme, dévoilé en juin comme un élément clé du futur ordinateur quantique baptisé Starling prévu pour 2029, permet de corriger les erreurs générées par les qubits, étape cruciale pour atteindre une architecture quantique tolérante aux fautes. Cette réalisation marque une pas en avant vers la commercialisation de l’informatique quantique en s’appuyant sur du matériel classique peu coûteux.
ChatGPT, le nouveau navigateur d’OpenAI, est l’œuvre de Darin Fisher, ancien architecte de Chrome chez Google. Comme Comet, il propose un navigateur IA dérivé de Chromium, le squelette open source de Chrome. S’il réussit son pari, Google maudira le jour où, pour tuer dans l’œuf des plaintes sur la concurrence, il a publié son code. Mais ce jour n’est pas encore arrivé, loin de là.
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