CETTE SEMAINE DANS L'IA ET LA TECH • De TikTok à Nvidia : la techno-diplomatie sino-américaine • Les lunettes de Meta préparent un successeur aux smartphones • Le trop petit financement de l'IA en France et en Europe • Une IA ministre, ce n'est pas la démocratie • Fusion nucléaire dans le Tennessee • Bienvenue dans Qant, samedi 20 septembre 2024.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Disons-le tout net : il n’y pas d’accord sur TikTok. Trump, qui a violé la constitution des États-Unis le jour de sa prise de fonctions, en refusant d’appliquer la loi d’interdiction du réseau social, ne fait que se donner un délai supplémentaire, cette fois jusqu’à la mi-décembre.
Seul avantage : en annonçant les modalités de reprise par certains de ses alliés dans la Silicon Valley, il détourne les regards de la reculade qu’il prépare sur les tarifs douaniers, après avoir levé les restrictions d’exportation des puces d’IA. Mais il acte que la future TikTok américaine paiera Bytedance pour pouvoir utiliser son algorithme, permettant à la Chine de continuer à manipuler l’opinion, sans que le prix et les modalités ne soient fixés.
La Chine a toutes les cartes en mains, et elle les garde. On a beaucoup parlé de son emprise sur les terres rares, à juste titre, mais sa menace d’un blocus sur Taïwan – et donc 90 % de la production de puces avancées – est tout aussi efficace. Il faudra des années avant que Nvidia, transformée en instrument de la politique industrielle de Washington, ne puisse remodeler Intel en fonderie comparable à TSMC.
Quant à l’Europe, comment dire… Soyons justes : on observe quelques frémissements. Un mur de drones-ci, une alliance ASML-Mistral-Helsing là.
Et même une usine d’aimants en Estonie.
À la demande de certains d’entre vous, Qant vous est désormais routée tous les samedis matin, avec des dossiers d’approfondissement de plus en plus fournis. Les illustrations de ce numéro sont inspirées de l’œuvre d’Edvard Munch.
Vingt ans avant. Basé sur l’architecture des grands modèles de langage, le modèle d’IA Delphi-2M analyse l’instantané de santé et prédit la trajectoire médicale d’un patient pour les vingt années à venir. En intégrant l’âge et la temporalité des diagnostics, il construit un “roman médical” cohérent, évitant par exemple d’annoncer une maladie après la mort du patient.
Alliance européenne. Le modèle, né au sein de l’EMBL (Cambridge) et du DKFZ (Heidelberg), a été entraîné sur 400 000 volontaires de la UK Biobank, puis validé sur 1,9 million de dossiers danois couvrant 45 ans. Ce double jeu de données – le plus riche jamais utilisé en médecine prédictive – confère au modèle une robustesse exceptionnelle. Il montre une précision très supérieure au hasard, compétitive avec les outils cliniques existants.
Dépasser le diagnostic. Contrairement aux algorithmes focalisés sur une pathologie (cancer du sein, Alzheimer), Delphi-2M est généraliste. Il génère des séquences possibles de maladies, identifiant des comorbidités cachées ou des enchaînements pathologiques jusqu’ici mal compris par la médecine traditionnelle. Il peut donc être utilisé pour le dépistage ciblé de patients à haut risque, mais aussi la modélisation de la charge future sur les hôpitaux.
Épidémiologie synthétique. Pour la recherche, l’IA révèle des associations inédites entre maladies, ouvrant la voie à de nouvelles hypothèses biologiques. En outre, Delphi-2M peut simuler des trajectoires médicales fictives mais plausibles, préservant l’anonymat tout en permettant d’explorer les interactions maladie-mode de vie-démographie.
EN FILIGRANE : de la coupe aux lèvres. Il y a loin du labo à l’hôpital. Avant de devenir l’équivalent d’un “GPS médical” universel, Delphi-2M devra passer des essais pour prouver qu’il améliore réellement les décisions médicales, intégrer des données génomiques et d’imagerie médicale, se faire accepter à l’international… En outre, la concurrence se presse au portillon : Harvard, par exemple, développe un modèle similaire, baptisé Ethos.
À SURVEILLER : l’heure de vérité pour l’AI Act. Delphi-2M soulève des risques majeurs – surveillance, discrimination assurantielle, stigmatisation sociale –, que le droit européen encadre sévèrement : RGPD (protection renforcée des données sensibles), AI Act (obligations pour IA “à haut risque”), EHDS (interdiction explicite d’usage par les assureurs). En Europe, l’outil ne pourra prospérer qu’en intégrant privacy by design, transparence des biais et supervision humaine. Ce carcan peut devenir son avantage compétitif et faire naître une IA médicale européenne fiable, éthique et exportable. Ou inciter les créateurs de Delphi à prendre le chemin des États-Unis, voire de la Chine.
Tout est dans le poignet. Meta a présenté les Ray‑Ban Display, premières lunettes grand public de Meta avec un écran couleur intégré. Un bracelet, le Neural Band, traduit des micro‑mouvements en commandes : faire défiler, « cliquer », bientôt écrire. L’affichage latéral est pensé pour des interactions courtes : messages WhatsApp/IG, appels vidéo, navigation piétonne, sous‑titres et traduction en temps réel. Deux ratés ont parasité le show : un assistant IA muet et une visio ratée sur Display.
La TV dans le casque. S’inspirant du principal cas d’usage de l’Apple Vision, Meta lance Horizon TV, qui veut faire du casque Quest une salle de séjour. Il s’agit d’un hub de streaming qui agrège des applis comme Prime Video d’Amazon et des partenariats avec Disney+, Hulu et la chaîne sportive ESPN et propose des effets « immersifs » (avec Universal/Blumhouse) et des extraits 3D (Avatar: Fire and Ash).
Metaverse et signe. Côté métavers, Hyperscape permet désormais aux utilisateurs de capturer une pièce en y marchant pendant quelques minutes, même si le rendu prend ensuite plusieurs heures. Meta pousse également les jeux, avec Horizon Engine (meilleures performances, mondes plus grands) et un éditeur renommé Horizon Studio, dopé à l’IA pour générer assets, textures, scripts jusqu’aux mécaniques de jeu.
EN FILIGRANE : en mettre plein les yeux. Meta préfigure trois catégories : les « camera AI glasses » et les « display AI glasses » comme les Ray‑Ban et les Oakley présentées cette semaine, et enfin les lunettes complètes de réalité augmentée (le prototype Orion présenté l’an dernier). Il s’agit de grignoter des cas d’usage quotidiens sans écran de poche, par petites bouchées, avant la vraie réalité augmentée grand public. Mais le prix, d’environ 800 dollars est un frein, qui limite le marché adressable à court terme à des influenceurs et des early adopters.
À SURVEILLER : le club des tueurs de smartphones. La bascule dépendra de trois facteurs : autonomie, confort optique et applications. Elle n’aura pas lieu avant plusieurs années et la concurrence s’annonce : Apple, Google, OpenAI, Samsung, Snap sont sur les rangs, ainsi que Xiaomi, Huawei, Baidu… Nous vous proposons ci-dessous une analyse complète de ce marché naissant, et de ses perspectives réelles face aux smartphones.
Premier feu vert pour l’euro numérique • Les ministres des Finances de l’UE, réunis à Copenhague avec Christine Lagarde et Valdis Dombrovskis, viennent de s’accorder sur la feuille de route du futur euro numérique, destiné à réduire la dépendance aux systèmes de paiement américains Visa et Mastercard et à contrer la montée des stablecoins adossés au dollar. Les débats portent encore sur le plafond individuel de détention. La BCE a proposé 3 000 euros pour éviter que les dépôts ne quittent massivement les banques lors de crises, ce qui créerait un risque de « bank run » numérique. Les gouvernements et le Parlement veulent garder la main sur ce mécanisme, jugé central pour la stabilité financière. Le Danemark, qui assure la présidence tournante du Conseil, espère conclure un accord politique d’ici fin 2025, pour ouvrir ensuite les négociations avec les eurodéputés.
Mur de drones • Le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius vient de convoquer une visioconférence avec les ministres de la Défense d’Europe de l’Est et un représentant ukrainien, pour définir un projet de « mur de drones » le long de la frontière orientale de l’UE, relancé après plusieurs incursions de drones russes en Pologne. Inspiré de l’expérience ukrainienne, le dispositif combinerait capteurs, radars acoustiques, drones intercepteurs, brouillage et équipes mobiles. Kiev partagera ses savoir-faire et formera des militaires polonais. L’idée avait été avancée en 2023 par la Lituanie, puis soutenue par les États baltes et la Pologne. Le projet vise à réduire le coût disproportionné d’interceptions avec missiles ou avions de chasse en privilégiant des solutions modulables. Il renforcerait la coopération militaire et industrielle entre l’UE et l’Ukraine, appelée à devenir un précieux partenaire dans les nouvelles technologies militaires. Mais le calendrier reste incertain : l’installation du mur semble possible en un an, mais des divergences de capacités et de financement pourraient allonger les délais. Les discussions porteront sur la mise en place opérationnelle et la répartition budgétaire afin d’éviter les lenteurs devenues typiques des programmes européens.
Relation particulière • Le Royaume-Uni et les États-Unis viennent de conclure un « Tech Prosperity Deal » prévoyant 150 milliards (205 Md$) de livres d’investissements américains en Grande-Bretagne. L’accord couvre l’IA, l’informatique quantique et l’énergie nucléaire civil et il rapproche le Royaume-Uni de la sphère réglementaire américaine. Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre et ex-dirigeant de Meta, le critique en soulignant qu’il augmente la dépendance du Royaume-Uni envers la technologie américaine, risquant de “désarmer” le pays. Microsoft investit 22 milliards de livres pour un superordinateur d’IA à Loughton et l’expansion de son cloud, Google 5 milliards et CoreWeave 1,5 milliard dans des data centers. Nvidia engage parallèlement 2 milliards de livres pour soutenir l’écosystème britannique de startups IA, en partenariat avec Accel, Air Street Capital, Balderton, Hoxton Ventures et Phoenix Court, afin de développer de nouvelles entreprises et infrastructures.
Robot et chapeau melon • La startup britannique Humanoid vient de présenter son premier robot humanoïde destiné à l’industrie, baptisé HMND 01 Alpha. Haut de 2,20 m et équipé de roues, il peut transporter des charges supérieures à 15 kg et atteindre 7,2 km/h. Le robot sera testé dans divers sites industriels afin d’affiner ses fonctions avant une version Beta attendue au troisième trimestre 2026. Humanoid adopte un modèle « robots-as-a-service » et s’appuie sur 50 millions de dollars de capital fondateur, avec une équipe issue notamment d’Apple, Tesla, Google, Boston Dynamics et Nvidia.
Zéro pointé • Le Draghi Tracker, un outil de suivi lancé un an après le rapport de Mario Draghi sur la compétitivité européenne, indique que sur 20 recommandations majeures adressées aux institutions et États membres de l’UE, aucune n’a été pleinement appliquée. Douze mesures n’ont connu aucune avancée, huit n’ont été que partiellement amorcées, et le taux global de mise en œuvre reste donc de 0 %. Les recommandations concernent notamment l’union des marchés de capitaux, la politique industrielle, l’énergie, la défense, la fiscalité et la gouvernance européenne.
Levées contrastées. Au premier semestre, les startups européennes ont levé environ 25 milliards d’euros (29,2 Md$), en recul de -5,3 % par rapport à l’année précédente. En France, les montants chutent de 20 % à 3,5 Md$, portés surtout par quelques méga-tours d’IA comme Nabla et 73Strings. Les valorisations souffrent, avec un multiple médian EV/ARR à 5,6x contre 6,1x en 2024.
« En Europe comme aux États-Unis, l’IA représente déjà 30 % à 40 % des investissements. Avec un nouveau venu : la défense. Empiriquement, on constate déjà un basculement dans l’amorçage et le pré-amorçage » • Morgan Hunault-Berret, Villechenon et Associés
L’IA, aimant à capitaux. 34,5 % des deals européens concernent l’IA et le machine learning (11,85 Md$ levés). En France, 80 startups IA ont récolté presque 600 millions d’euros au premier semestre, concentrés à 41 % sur les cinq premiers tours. La tendance sera encore plus prononcée au deuxième semestre, marqué par l’investissement de 1,7 milliard d’euros dans Mistral.
Levées de capitaux en IA | Nombre de deals | Total levé (€M) | Montant moyen (€M) | Montant médian (€M) |
🇬🇧 UK | 215 | 4 538 M€ | 9,3 M€ | 1,45 M€ |
🇩🇪 Allemagne | 108 | 2 834 M€ | 34,5 M€ | 3,48 M€ |
🇫🇷 France | 80 | 2 204 M€ | 35,6 M€ | 2,49 M€ |
IA - Le podium européen (S1 2025) • Source : Offia/Qant
Capital manquant. Le « venture gap » européen reste béant : les investissements de plus de 100 M$ sont six fois moins fréquents qu’aux États-Unis. En 2024, l’Europe et le Royaume-Uni n’ont représenté que 13 % des investissements mondiaux, contre 72 % outre-Atlantique. À l’exception de Mistral, les start-up européennes se concentrent donc dans les applications d’IA, où les besoins de capitaux sont moins importants.
« Les gains de productivité dépendront de la manière dont on aura structuré les agents et les bases de données, tout autant que de l’acculturation des salariés et du choix des cas d’usage » • Olivier Martret, Serena Capital
EN FILIGRANE : beaucoup d’outils, peu de ROI. 95 % des firmes n’ont cependant pas de retour mesurable sur leurs investissements IA. Seuls 5 % des projets passent en production. L’usage est massif (ChatGPT, Copilot), mais fragmenté par l’usage « pirate » (shadow AI et gouvernance inexistante). En conséquence, l’IA transforme surtout les médias, le code et le design, pas encore la finance ou l’industrie. Or, les vrais gains se concentreront en premier lieu sur le back-office (finance, achats, support).
À SURVEILLER : bye-bye le copilote, l’agent prend le volant. Nouvelle étape : les outils individuels (ChatGPT, Copilot) laissent la place à des agents capables d’observer (APIs, bases internes, flux temps réel), raisonner (définir la meilleure action) et agir (déclencher des paiements, alerter, générer rapports). Ces agents fonctionnent en boucles itératives. Ainsi, par exemple, en conformité : ils peuvent surveiller les transactions, croiser sanctions et données internes, générer des rapports AML, et bloquer automatiquement les anomalies. La « pile CFO » de 2025 intègre en outre, désormais, des briques IA natives pour la trésorerie, la prévision de cash-flow, la gestion fournisseurs et la consolidation comptable. L’agentic AI transforme ainsi progressivement la DAF en plateforme logicielle intégrée, où la supervision humaine remplace l’exécution. La frontière entre contrôle interne et automatisation devient poreuse, ce qui pose de nouvelles questions de gouvernance et d’audit.
Ce printemps, BNP Paribas Asset Management a lancé pour la première fois des parts de fonds monétaires nativement tokenisées. L’initiative s’inscrit dans le prolongement des expérimentations menées par l’Eurosystème en 2024 autour des monnaies numériques de banque centrale (wCBDC). À l’international, la tokenisation n’est plus une expérimentation d’initiés. Les « rails de paiement » internationaux sont déjà en cours de redéfinition : les smart contracts apportent la logique métier ; les stablecoins (et bientôt les dépôts tokenisés) offrent la liquidité instantanée ; des interfaces se créent entre infrastructures historiques et chaînes publiques. Comment allier conformité, interopérabilité et UX avant de découvrir, trop tard, qu’en matière de paiements, le « T+0 programmable » est devenu la norme ?
En préparation du lancement de Qant Finance, Qant vous invite à venir débattre avec :
18h30 : La finance face à la tokenisation : état de l’art, perspectives internationales et déploiement français
Nadia Filali, directrice de l’innovation, Groupe Caisse des Dépôts
Stefan Brinaru, Head of Digital Assets, BNP Paribas Asset Management
19h00 : Rôles fondamentaux de la tokenisation dans l’investissement, le placement et la trésorerie : fonds monétaires tokenisés et stablecoins dans la gestion des flux. Quelle maturité et, en particulier, quelle capacité à absorber de gros volumes ?
Romain Devai, Business Development Manager, Allfunds Blockchain
Bertrand Godin, cofondateur, Fipto
Florent Nicol, Expert monnaies numériques et crypto-actifs, Banque de France
Antoine Michon, cofondateur, Spiko
Denis Neiter, Directeur financier adjoint, Acoss
20h15 : Cas réel : Maturité de la tokenisation de l’immobilier
Arnaud Touati, avocat à la Cour, Hashtag
Mehdi Zouari, cofondateur, Atoa
Modérateur : Jean Rognetta, Qant
Le débat sera suivi d’un cocktail.
Jeunes pionniers • L’État vient de lancer l’appel à projets « Pionniers de l’intelligence artificielle » pour financer des innovations de rupture en IA et accélérer leur passage à l’échelle, dans les secteurs stratégiques (industrie, énergie, cybersécurité, biomédical, santé, transition écologique). Le dispositif, piloté par Bpifrance et l’Agence de programmes dans le numérique portée par Inria, prévoit trois phases : la faisabilité technique, avec des aides de 100 000 € à 200 000 € sur 6‑12 mois ; l’amélioration significative/démonstrateur (de 400 000 à 800 000 € sur 6‑18 mois) et la mise en œuvre sur cas d’usage économique prometteur : de 3 à 8 millions d’euros, sur 1 à 3 ans, pour amorcer la commercialisation. Le premier appel à candidatures est ouvert jusqu’au 5 novembre 2025.
La bourse fait halluciner le chat • L’agence Reputation Age vient de présenter « Investor Bro », un assistant IA à intervention humaine, hébergé sur l’interface GPT d’OpenAI, qui délivre aux détenteurs de PEA des recommandations sur le CAC 40, à la fois « objectives » (à partir des résultats semestriels) et « affectives » (réputation en ligne). L’outil classe 14 gagnantes (Air Liquide, Danone, Sanofi, Airbus, Safran, Hermès, LVMH, L’Oréal…), 7 à surveiller (Accor, Michelin, Renault, Orange, Teleperformance, Unibail‑Rodamco‑Westfield, TotalEnergies) et 4 en difficulté (ArcelorMittal, Kering, STMicroelectronics, Stellantis). Un test d’agent nourri d’un document unique de plusieurs centaines de pages a généré des hallucinations systématiques, réécrivant chiffres d’activité, dettes et résultats.
La vérité, toute la vérité • Mardi 23 prochain, Bpifrance organise BIG – Bpifrance Inno Génération à l’Accor Arena à Paris, et en ligne. Le thème de cette édition est « la vérité ». Le programme comporte près de 500 conférences, ateliers et masterclass, répartis en plusieurs parcours thématiques : Création d’entreprise, Transmission, Deeptech, Industrie, IA, Climat, International, Santé, etc. Des espaces spéciaux comme le village Bpifrance Création et la Bulle Coq Créa sont dédiés aux porteurs de projet.
Quelque chose de nucléaire au Tennessee… • La Tennessee Valley Authority (TVA), créée par Franklin Roosevelt et devenue un des plus grands énergéticiens américains, vient de confirmer un projet de centrale de fusion nucléaire fondé sur un stellarator Infinity Two de 350 MWe de Type One Energy. TVA prévoit de finaliser es études et autorisations d’ici 2029, et ensuite de construire, posséder et exploiter au moins une centrale avec cette technologie Type One, qui est soutenue par Breakthrough Energy Ventures, évoque un investissement de plusieurs milliards de dollars et un coût de production compétitif avec le charbon et le gaz. Parallèlement, TVA a annoncé début septembre un programme pour déployer six petits réacteurs à fission (SMR), totalisant jusqu’à 6 GW.
… Les robots entrent à Nashville • Waymo vient d’annoncer qu’il commencera à proposer des courses autonomes via Lyft à Nashville, capitale du Tennessee, dès l’année prochaine. Au lancement, on pourra réserver une Waymo autonome depuis l’appli Waymo, puis, au fur et à mesure de l’expansion du service, via l’appli Lyft également. Lyft investira dans une installation de gestion de flotte pour charger, entretenir et maximiser le temps d’utilisation des véhicules Waymo. Waymo se déploie en s’appuyant sur des plateformes de ride-hailing existantes (d’abord Uber, maintenant Lyft), pour atteindre plus rapidement une large clientèle sans devoir construire un réseau de distribution client complet.
OpenAI structure sa supply chain • OpenAI vient de signer un accord avec Luxshare, assembleur d’Apple, pour fabriquer un appareil grand public. Le prototype en cours de développement est présenté au fournisseur comme de poche et conscient du contexte, conçu pour fonctionner étroitement avec les modèles d’OpenAI. Le groupe a aussi sollicité le chinois Goertek pour des composants, dont des modules de haut‑parleurs. Cette démarche intervient après le rachat, pour 6,5 Md$, de la startup io Products, fondée par le designer de l’iPhone, Jony Ive.
Vendredi 19 septembre, la conversation entre les deux chefs d’État, Donald Trump et Xi Jinping, a accouché d’un « progrès » sur TikTok selon Washington, d’un langage plus elliptique côté Pékin, et d’un calendrier de rencontres (sommet de l’Apec fin octobre en Corée, visites croisées en 2026). En arrière‑plan, la trêve tarifaire décidée en août fige provisoirement les droits de douane à 30 % sur les importations chinoises vers les États‑Unis et 10 % dans l’autre sens, loin des pics de ce printemps, mais sans régler le fond du contentieux. Les éléments de langage des deux camps convergent toutefois sur un point : l’économie numérique et les semi‑conducteurs restent au centre du jeu, éclipsant tout autre sujet.
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