Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
19 nov. · 7 mn à lire
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L’IA au rendez-vous du ROI

Transformer les processus, former les équipes et adopter une architecture hybride : les clés de l’IA en entreprise • Elon Musk veut que les fakes restent libres • Le SSM Evo tente de concurrencer Alphafold • Lynx, un robot-chien pour les terrains difficiles • Quantoz entre dans le jeu des stablecoins • Bienvenue dans Qant, mardi 19 novembre 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Libres de mentir et de manipuler avec l’IA

Musk, défenseur des fakes • Qant, M. de R. avec Midjourney

  • La plateforme X d’Elon Musk vient d’intenter un procès fédéral contre l’État de Californie. Elle veut faire abroger une loi californienne qui vise à limiter les fakes, politiques ou non, générés par intelligence artificielle. L’ancienne Twitter dénonce une atteinte inconstitutionnelle à la liberté d’expression (Bloomberg).

  • Le texte, nommé "Defending Democracy From Deepfake Deception Act of 2024" (AB 2655), a été adopté en septembre, avec deux autres mesures similaires signées par le gouverneur Gavin Newsom (lire Qant du 19 septembre). Il impose aux plateformes en ligne de supprimer les contenus "matériellement trompeurs".

  • À SURVEILLER : Les biais algorithmiques. La loi entraînera selon X une censure massive du discours politique. Du moins de celui de son fondateur, Elon Musk. Des chercheurs de l’université australienne du Queensland viennent de montrer dans un pré-papier de recherche les biais introduits dans l’algorithme de X-Twitter à partir du mois d’août, en faveur d’Elon Musk et de comptes républicains. Les fakes ont fait partie intégrante de la transformation de X en réseau de propagande.

Google s’alarme sur les fakes

  • Google alerte sur l'essor des escroqueries exploitant l’intelligence artificielle et le cloaking. Ces méthodes sophistiquées permettent de contourner les systèmes de modération en ligne et de promouvoir des arnaques comme de faux investissements ou des applications malveillantes. 

  • Le livre blanc détaille plusieurs tendances récentes, notamment les campagnes d’usurpation utilisant des contenus générés par IA et la redirection vers des sites frauduleux via des publicités manipulées. L’entreprise conseille de vérifier les URL et d’activer la protection renforcée sur Chrome.

  • À SURVEILLER : Les soldes et les fêtes. Les escroqueries s’intensifient à l’approche de la période de soldes comme le Black Friday. Google met en avant la nécessité d’une vigilance accrue face à des attaques menées par des organisations criminelles internationales, en constante adaptation.

Evo traite l’ADN comme une modalité de l’IA générative

  • Des chercheurs de l’Arc Institute, de la start-up Together.ai et de l’université de Stanford ont conçu Evo, un modèle d’intelligence artificielle capable de décrypter et créer des séquences génétiques

  • Formé sur 2,7 millions de génomes microbiens, Evo peut analyser de longues séquences d’ADN et d’ARN, mais aussi descendre au niveau des nucléotides et de leurs interactions. Cela lui permet de comprendre et concevoir des structures moléculaires complexes.

  • Lors des tests, Evo a prédit les effets de mutations génétiques avec une précision comparable à celle d’expériences humaines, mais en quelques minutes seulement. Il a également conçu des génomes microbiens complets, bien que certains éléments générés soient imparfaits.

  • À SURVEILLER : Le conflit d’architectures. Evo est basé sur StripedHyena, un des premiers SSM (state-space models) qui veulent succéder à l’architecture Transformer (aux côtés de Mamba). Il se heurte à Alphafold de Google Deepmind, dont les créateurs ont reçu un prix Nobel et dont la version 3 s’ouvre à l’ADN et l’ARN, sur une architecture plus traditionnelle d’apprentissage par renforcement, non multimodale.

« Créer dans l’entreprise les conditions d’un dialogue sur l’IA »

Emmanuelle Payan est directrice générale de la Global Business Line Consulting et executive VP d’Inetum depuis 2023. Elle y développe l’activité de conseil afin d’accompagner la réflexion des organisations sur leur stratégie opérationnelle et la conduite des grands projets de transformation.

Emmanuelle Payan, directrice générale d’Inetum Consulting

Qant. L’IA générative est-elle assez mûre pour qu’on puisse parler de retour sur investissement ? 

Emmanuelle Payan. Tout dépend du cas d’usage. Dans la relation client, par exemple, nous observons des gains de productivité de 30 à 40% dans le traitement de réclamations. Mais c’est un process et un traitement bien spécifiques. De même, concernant la gestion et la génération de code, les gains d’efficacité vont généralement de 5 à 10% mais sur le débogage, par exemple, on atteint des gains d’efficacité autour de 30%. En conséquence, pour libérer les gains de productivité de l’IA, il faut transformer la façon dont les gens travaillent, remodeler chaque processus individuellement. Tout cela prend du temps et ralentit chez nos clients le passage à l’échelle. 

Qant. Cette nouvelle transformation représente-t-elle un risque social ? On parle de millions d’emplois potentiellement détruits

Emmanuelle Payan. Toutes les études indiquent que le développement de l'IA va supprimer un certain nombre de métiers et transformer profondément la plupart des autres. De nouveaux métiers autour des LLMs vont apparaître.

Google, Nvidia

  • Les puces Blackwell surchauffent par avance • Les nouveaux processeurs Blackwell de Nvidia rencontrent des problèmes de surchauffe dans les serveurs conçus pour les accueillir, selon The Information. Ces complications, qui ont nécessité plusieurs modifications de conception des racks, risquent de retarder la mise en place de centres de données pour des clients-clés de Nvidia, comme Meta, Google et Microsoft. Elles surviennent après des retards initiaux dans le lancement des puces. En savoir plus… 

  • Après Character, Gemini invite un utilisateur au suicide • Un étudiant américain a été choqué après avoir reçu une réponse inquiétante du chatbot Gemini de Google, qui lui a dit de "mourir" alors qu'il demandait de l'aide pour un devoir. Google a qualifié l’incident d’isolé, affirmant que la réponse violait ses politiques et qu’ils avaient pris des mesures pour éviter des cas similaires. En octobre dernier, c'est le chatbot de Character.ai qui avait été accusé par la mère d'un adolescent de 14 ans en Floride d'avoir contribué au suicide de son fils. En savoir plus…

Lynx roulera sur les terrains difficiles

La chinoise Deep Robotics s’apprête à lancer Lynx. Équipé de roues, ce robot quadrupède est capable de se déplacer rapidement sur des terrains variés.

Deep Robotics a annoncé le développement de Lynx, un robot quadrupède de taille moyenne qui utilise des roues au lieu de pieds pour se déplacer sur des terrains complexes. Conçu pour évoluer sur des surfaces irrégulières et surmonter des obstacles, ce robot combine vitesse et adaptabilité, comme en témoignent les démonstrations publiées avant son lancement officiel.

Deep Robotics, fondée en 2017 et basée à Hangzhou, est déjà connue pour ses robots comme le X20 et le X30, principalement utilisés dans les secteurs industriels. Ces robots quadrupèdes ont été employés pour des opérations comme l'inspection de sites industriels, le transport d’équipements et les missions de recherche et de sauvetage en terrain difficile.

Un nouvel entrant européen sur les stablecoins

  • La fintech néerlandaise Quantoz, soutenue par le VC britannique Fabric Ventures, a lancé deux stablecoins conformes au règlement Mica : l'EURQ, adossé à l’euro, et l'USDQ, adossé au dollar américain. 

  • Quantoz a obtenu une licence d’établissement de monnaie électronique délivrée par la Banque centrale des Pays-Bas, une condition clé pour opérer légalement dans l’Union européenne. L’entreprise vise à offrir des paiements numériques rapides, économiques et transparents pour les particuliers et les entreprises.

  • Ces stablecoins, garantis par un adossement 1:1 avec des devises fiduciaires avec une réserve minimum de 2 %, seront disponibles sur les plateformes Kraken et Bitfinex, une société sœur de Tether, dès le 21 novembre. 

  • À SURVEILLER : L’appel d’air après Mica. Le règlement Mica, qui entre en vigueur d’ici la fin de l’année, impose des normes strictes pour les émetteurs de stablecoins, qui pourraient exclure du marché le leader mondial, l’USDT de Tether. Quantoz rejoint ainsi, notamment, Société Générale Forge, qui s’appuie sur Bitpanda.

Oslo

  • Coup de froid sur la couronne norvégienne numérique • Un comité d'expert de haut niveau, constitué en mai dernier auprès de la banque de Norvège, vient de recommander de ne pas adopter immédiatement une monnaie numérique, soulignant la nécessité de donner priorité à la mise en place d’un cadre réglementaire adapté avant toute mise en œuvre. Bien que la Norvège soit l’une des économies les plus dématérialisées d’Europe, avec seulement 2 % des transactions en espèces selon une enquête de 2023, le rapport insiste sur l’importance de préserver le cash. En savoir plus…

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Face à la transformation des métiers par l’IA, un dialogue social renforcé et une attention aux enjeux environnementaux est nécessaire.
• Deep Robotics dévoile Lynx, un robot quadrupède à roues conçu pour les terrains difficiles et les missions de secours.

« Créer dans l’entreprise les conditions d’un dialogue sur l’IA »

Emmanuelle Payan est directrice générale de la Global Business Line Consulting et executive VP d’Inetum depuis 2023. Elle y développe l’activité de conseil afin d’accompagner la réflexion des organisations sur leur stratégie opérationnelle et la conduite des grands projets de transformation.

Emmanuelle Payan, directrice générale d’Inetum Consulting

Qant. L’IA générative est-elle assez mûre pour qu’on puisse parler de retour sur investissement ? 

Emmanuelle Payan. Tout dépend du cas d’usage. Dans la relation client, par exemple, nous observons des gains de productivité de 30 à 40% dans le traitement de réclamations. Mais c’est un process et un traitement bien spécifiques. De même, concernant la gestion et la génération de code, les gains d’efficacité vont généralement de 5 à 10% mais sur le débogage, par exemple, on atteint des gains d’efficacité autour de 30%. En conséquence, pour libérer les gains de productivité de l’IA, il faut transformer la façon dont les gens travaillent, remodeler chaque processus individuellement. Tout cela prend du temps et ralentit chez nos clients le passage à l’échelle. 

Qant. Cette nouvelle transformation représente-t-elle un risque social ? On parle de millions d’emplois potentiellement détruits

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