Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
28 mars · 5 mn à lire
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Le capital-risque pivote vers l’IA

En 2023, les investissements dans les start-up ont délaissé tout ce qui n’était pas IA, dont les SaaS • Grok sera offert en bundle avec Twitter • Databricks lance le plus puissant des modèles open source • A Hong Kong, HSBC propose de l’or tokénisé • Un robot-serpent dans les lunes de Saturne • Bienvenue dans Qant, jeudi 28 mars.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.

L’ÉVÉNEMENT

Saas s’en va et l’IA revient

La dernière livraison de “Pitchbook quantitative perspectives” documente la nouvelle passion du capital-risque. Hors l’IA, point de salut aux États-Unis.

“Les investisseurs VC observent l’IA” (Qant, M. de R. avec Midjourney)“Les investisseurs VC observent l’IA” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Outre-Atlantique, la part de l'IA dans le total des investissements dans les start-up a bondi d'environ 13 points de pourcentage en 2023, pour atteindre 35,4% du capital total investi. Une percée de l'IA qui s'inscrit dans un contexte d'assèchement des introductions en bourse, et d'un fort déséquilibre entre l'offre et la demande de capitaux. 

Le cabinet Pitchbook estime le montant des capitaux recherché par les start-up et le rapporte à l’offre disponible, sur la base de la valeur observée des opérations de capital-risque. Les start-up les plus mûres cherchent ainsi deux fois plus d’argent qu’il n’y en a de disponibles pour elles. 

Ratio entre demande et offre de capitaux pour les start-up tech • Source : PitchbookRatio entre demande et offre de capitaux pour les start-up tech • Source : Pitchbook

On retrouve le même phénomène de ce côté-ci de l’Atlantique. Avec la même exception : l’IA.

L’INTÉGRALITÉ DE CET ARTICLE EST DISPONIBLE EN FIN DE LETTRE

L’ESSENTIEL : Adobe, Airtable, Databricks, Fetch.ai, HSBC, Intel, Nasa, Ocean Protocol, SingularityNet, X.ai

ROBOTS

Un robot-serpent pour explorer une lune de Saturne

Le robot Eels, développé par la Nasa, cherchera des formes de vie dans l’environnement glaciaire de la lune Encelade.

Le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa, en collaboration avec plusieurs universités américaines comme l'université Carnegie Mellon ou l'université de Californie, développe actuellement un robot-serpent conçu pour explorer Encelade, une des lunes de Saturne. Ce robot, nommé Exobiology Extant Life Surveyor (Eels), a pour objectif de rechercher des formes de vie extraterrestre potentielles dans des environnements que les technologies actuelles ne peuvent pas atteindre.

La conception du robot-serpent, ou robot-anguille d’après son nom, offre plusieurs avantages pratiques comme la redondance, qui permet au système de continuer à fonctionner même après des dommages sur un module, et la capacité à naviguer dans des espaces restreints. Ces caractéristiques rendent le design particulièrement adapté pour diverses applications, allant du sauvetage en cas de catastrophe à l'inspection de tuyauteries et d'organes humains.

Serpent de mer

Pesant 100 kilos et mesurant 4,4 mètres, Eels est équipé d’une plate-forme logicielle permettant une mobilité autonome loin de la Terre. L'équipe de chercheurs utilise des environnements terrestres glaciaires comme analogues des conditions glaciales d'Encelade pour développer et tester le robot. 

Les survols effectués par la sonde Cassini ont montré que la lune Encelade est recouverte d’eau, ce qui fait d’elle une des meilleures candidates pour héberger la vie dans notre système solaire, avec Europe, une lune de Jupiter. Eels glissera le long des étroits geysers à la surface glacée d'Encelade. Puis, à la recherche de signes de vie, il nagera à travers son vaste océan, estimé à six milles de profondeur au pôle sud, explorant les profondeurs inaccessibles de la lune.

Pour en savoir plus : Science Robotics, Carnegie Mellon University, Techcrunch

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

  • Musk et X voient Grok • Elon Musk a annoncé que tous les abonnés Premium de la plateforme X (ex-Twitter) auront accès cette semaine au chatbot IA Grok, auparavant réservé aux abonnés du niveau supérieur, Premium+. Cette annonce intervient dans un contexte de baisse d'utilisation de X, avec une diminution de 18% du taux d'usage aux États-Unis sur un an, et de 23% depuis l'acquisition de la plateforme par Musk. La guerre de Musk contre les annonceurs a également affecté les revenus de l'entreprise. Peut-être l'accès à Grok retiendra-t-il les utilisateurs tentés par d'autres réseaux sociaux, malgré le peu d’estime que l’on accorde généralement à ce modèle, qui sous-performe ses rivaux.
    Pour en savoir plus:
    Techcrunch

  • Databricks rajoute une brique à l’IA open-source • Databricks vient de lancer DBRX, un LLM décrit comme surpassant tous les modèles open source existants et la plupart des modèles propriétaires. DBRX compte 132 milliards de paramètres, et possède une fenêtre contextuelle de 32 000 tokens, mais ne génère que du texte. La société a ouvert le code source du modèle pour encourager les clients à se détourner des alternatives commerciales, aiguillonnés par une enquête du VC Andreessen Horowitz révélant que près de 60% des leaders en intelligence artificielle sont intéressés par une augmentation de l'utilisation de l'open-source ou un changement vers celui-ci. DBRX, qui est basé sur un “mélange d'experts” comme Mixtral, est basé sur le projet open source MegaBlocks, une bibliothèque dédiée à cette architecture. Databricks le destine en priorité aux secteurs aux fortes contraintes de gouvernance et de sécurité, comme les services financiers et la santé. Disponible gratuitement pour la recherche et l'usage commercial sur GitHub et Hugging Face, DBRX peut être intégré à Databricks Mosaic AI afin de développer des applications d'IA générative. En juin dernier, Databricks avait marqué les esprits en s'offrant la start-up Mosaic ML pour 1,3 milliard de dollars, pour permettre aux entreprises de construire leurs propres outils de GenAI (lire Qant du 27 juin 2023). Cela en fait aujourd’hui l’un des principaux candidats à l’introduction en bourse, avec une valeur de plus de 40 milliards de dollars (lire ci-dessous).
    Pour en savoir plus:
    The Information

  • Adobe fait sa pub d’IA • Adobe vient de présenter GenStudio, une plateforme d’IA destinée à la création de publicités. Elle centralise la création de campagnes marketing en intégrant des outils d'IA générative pour la production de contenus adaptés aux emails et aux réseaux sociaux. GenStudio propose également une analyse de performance des campagnes pour orienter les futures stratégies publicitaires. La disponibilité générale est prévue dans l'année, avec une tarification variable selon les entreprises.
    Pour en savoir plus:
    The Verge

  • Organiser ses données avec l’IA • La plateforme de gestion de bases de données Airtable vient d'intégrer de nouvelles fonctionnalités alimentées par IA. En plus du résumé automatique et du partage d'aperçus, Airtable AI appliquera automatiquement des catégories et des tags aux informations. Elle dirigera les éléments d'action vers les équipes concernées et proposera la génération de mails ou de publications sur les réseaux sociaux, ainsi que la traduction des données tout en préservant le ton du contenu original. Les fonctionnalités IA sont disponibles comme option payante, avec un essai gratuit. Airtable offre ces services en s'appuyant sur Bedrock d'Amazon, qui permet l'utilisation aussi bien les GPT d’OpenAI que Claude d’Anthropic comme modèle de fondation.
    Pour en savoir plus:
    The Verge

  • Boire une meilleure bière grâce à l’IA • Une équipe de chercheurs belges de l'université de Louvain a utilisé l'intelligence artificielle pour améliorer le goût de la bière. L'étude a analysé la composition chimique de 250 bières belges commerciales, couvrant 22 styles différents. Les chercheurs ont évalué des attributs comme la teneur en alcool, le pH, la concentration en sucre, et plus de 200 composés liés à la saveur. Grâce à l'apprentissage automatique, ils ont créé des modèles prédisant le goût et l'appréciation d'une bière selon sa composition. En optimisant une bière commerciale existante avec des substances identifiées par les modèles, ils ont amélioré son évaluation sur plusieurs critères comme la douceur.
    Pour en savoir plus:
    The Guardian

MONNAIES NUMÉRIQUES ET BLOCKCHAINS

  • HSBC tokénise l’or à Hong Kong • HSBC propose désormais à ses clients particuliers de Hong Kong l'accès à des tokens d'or via sa plateforme de banque en ligne et son site web, suite à l'approbation de la Securities and Futures Commission (SFC) de Hong Kong. Ces tokens sont émis via la plateforme de tokenisation HSBC Orion utilisée également pour les obligations vertes de plus de 750 millions de dollars de Hong Kong (lire Qant du 18 décembre 2023). Cette initiative s'inscrit après le lancement d'une offre institutionnelle de tokens d'or dont l'or physique est stocké dans le coffre-fort de HSBC à Londres.
    Pour en savoir plus:
    South China Morning Post, Ledger Insights

  • … Et Londres réfléchit à la tokénisation des fonds • Le gouvernement britannique vient de publier un rapport rédigé par une commission mêlant régulateurs et professionnels sous son égide. Il envisage notamment d'explorer les applications financières de certaines blockchains publiques, d'intégrer des titres numériques ou tokenisés dans un fonds d’investissement, de tokéniser des fonds du marché monétaire comme collatéral pour des produits dérivés... Il demande que le gouvernement émette une obligation numérique dans les 6 à 12 prochains mois pour soutenir le développement de l’écosystème.
    Pour en savoir plus:
    Ledger Insights

  • Fusionner les tokens pour des protocoles d’IA • SingularityNet, Fetch.ai et Ocean Protocol discutent de la fusion de leurs tokens en un seul jeton AltSignals (ASI), qui aurait une circulation totale équivalente à 7,5 milliards de dollars. Les trois protocoles visent à développer des protocoles d'IA décentralisée sur blockchain. Ils cherchent à unir leurs forces dans un consortium baptisé Superintelligence Collective. La manière dont ils prévoient de fusionner les jetons n’a pas été communiquée.
    Pour en savoir plus:
    Bloomberg, Cointelegraph

ÉDITION PREMIUM

En exclusivité pour les abonnés :

  • Le déclin des investissements en capital-risque l’an dernier a laissé de nombreuses start-up SaaS à court de capitaux, tandis que l'IA devient le point focal pour les VCs.

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