Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
9 sept. · 4 mn à lire
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L'été des fakes et des influenceurs

La campagne électorale américaine se place sous le signe de 'IA et des influenceurs • Gemini Assistant montre la voie de l'avenir à Siri et à la recherche sur Internet • L'euro numérique de gros fait son premier pas • Sienna IM alimente en crédit les plateformes B2B • Bienvenue dans Qant, vendredi 23 août 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » • Paul Virilio

RENDEZ-VOUS: 12 SEPTEMBRE, PARIS

Qant vous donne rendez-vous au Palais Brongniart, à Paris, le 12 septembre de 8h30 à 10h.

Dès l’apparition de ChatGPT, l’IA générative a été massivement adoptée par les collégiens, lycéens et étudiants du monde entier, qui en ont longtemps été les premiers utilisateurs. Les grandes plates-formes internationales, comme Coursera, Duolingo et Khan Academy, leur ont emboîté le pas. Andrej Karpathy, l’un des pères de ChatGPT, vient de quitter OpenAI pour en créer une nouvelle, Eureka Labs. Après avoir été ébranlés par la pandémie, l’enseignement et la formation se trouvent ainsi confrontés à une modification, potentiellement très profonde, de l’acte d’apprendre.

En outre, les IA génératives promettent d’amples gains de productivité en facilitant de nombreuses tâches et en supprimant les plus répétitives, mais leur adoption crée un besoin spécifique de formation. L’IA générative semble ainsi pouvoir marquer un tournant dans les technologies de l’éducation et de la formation (« edtech »), notamment par :

  • L’apprentissage « adaptatif » et la personnalisation avancée ;

  • L’automatisation des notes et des tâches administratives ;

  • L’augmentation de l’engagement des apprenants par l’interactivité le retour immédiat ;

  • En conséquence, un élargissement de l’accès à la connaissance et aux compétences.

Dans ce contexte, Qant, l’Observatoire du Financement de l’IA et La Place invitent leurs membres et abonnés à examiner l’émergence de l’IA dans l’edtech et son adoption en France, aussi bien dans la formation que dans l’éducation et la recherche pédagogique.

S’inscrire à l’événement


TÉLÉ-TRANSAT

L’actu dont on devrait parler sous le parasol.

OK, Gemini

  • La semaine dernière, Google a présenté un nouvel assistant IA pour sa gamme de téléphones Pixel 9. Gemini Assistant remplace l’assistant Google et il peut accéder à la plupart des informations présentes dans le smartphone, en élargissant ses recherches à des apps comme Youtube Music et la liste de tâches .

  • Ses capacités vocales permettent, ou du moins promettent, un dialogue naturel et continu avec l’assistant, qui génère aussi une aide contextuelle dans les applications et, à la demande, une synthèse détaillée d’informations au sein d’un projet complexe.

  • Gemini Assistant sera intégré à Android et, donc, proposé à terme par Samsung, Motorola et l’ensemble des constructeurs de l’écosystème.

  • Baptisé à l’origine Pixie, l’assistant devait être réservé aux téléphones Pixel de Google. Il semble que le géant ait choisi à la dernière minute (ou presque) de maintenir son positionnement comme une société de services intégrés et non comme un constructeur. Comme un pied de nez à ceux qui, dans le cadre du procès antitrust, prônent son démantèlement.

  • À SURVEILLER. Gemini Assistant, qui montre évidemment la voie à la prochaine génération de Siri chez Apple, préfigure la future interface de recherche sur Internet bien mieux que les AI Overviews lancés ce printemps, non sans difficultés.

La Slovénie s’endette sur une blockchain grâce à la Banque de France et BNP Paribas

  • L’euro numérique de gros est né cet été. Fin juillet, BNP Paribas a organisé et placé la première obligation souveraine numérique de la zone euro. Les titres ont été émis par la république de Slovénie, pour 30 millions d’euros, avec une échéance à quatre mois et un coupon de 3,65 %.

  • La solution de tokenisation fournie par la Banque de France dans le cadre des expérimentations sur l’euro numérique a été utilisée, ainsi que Neobonds, une plateforme de BNP Paribas Global Markets qui enregistre la propriété légale des obligations numériques, génère automatiquement des coupons et intervient à toutes les étapes du cycle de vie des titres. Elle fournit ainsi un cadre opérationnel pour l'émission et la négociation d'obligations numériques, y compris sur le marché secondaire.

  • À SURVEILLER. La Banque de France n’est pas la seule banque centrale à proposer une plateforme de tokenisation : la Bundesbank et la banque d’Italie en proposent également. De même, au sein de BNP Paribas, coexistent deux plateformes AssetFoundry de BNP Paribas CIB, basée sur Ethereum, et Neobond, de BNP Paribas Global Markets, qui s’appuie sur la blockchain Canton Network, lancée en mai dernier avec Goldman Sachs et une trentaine d’acteurs internationaux.

La course aux influenceurs marque la campagne américaine

  • 200 “influenceurs et créateurs” ont été accrédités à la convention démocrate, qui a acclamé hier la confirmation officielle de Kamala Harris à la Maison-Blanche.

  • Cinq d’entre eux ont même été choisis comme intervenants, aux côtés des anciens Présidents, Bill Clinton, Barrack Obama et Joe Biden, ainsi que des gloires montantes du parti. Ensemble, ils cumulent 24 millions de followers sur divers réseaux sociaux.

  • En revanche, Kamala Harris ne donne pas d’interviews à la presse depuis le retrait de Joe Biden. Les 15 000 journalistes accrédités se sont, dans l’ensemble, sentis moins importants que les influenceurs.

  • À SURVEILLER. Les démocrates américains tentent ainsi de combler leur retard en matière de réseaux sociaux, devenu abyssal depuis qu’Elon Musk a fait de X-Twitter un outil politique au service de l’extrême droite, et de Donald Trump en particulier. Rien que sur X-Twitter, Donald Trump compte 89,8 millions de followers et Elon Musk, 195 millions.


RENDEZ-VOUS : 29 AOÛT, PARIS

Qant est partenaire de l’Université d'été de l’Asset Management, organisée par la House of Finance de l'Université Paris Dauphine - PSL. Demandez une invitation.


CORN FAKES

Le meilleur et le pire de la création par IA

Trump fait tapis sur l’IA

  • Le week-end du 17 août, Donald Trump a partagé sur les réseaux sociaux de fausses images de la chanteuse Taylor Swift et de ses fans invitant à voter pour lui.

  • La très populaire chanteuse, qui avait soutenu Joe Biden en 2020, n’a pas réagi pour l’instant. Sur Fox News, l’ancien Président s’est réfugié derrière le fait qu’il n’avait pas lui-même créé les images : “Je ne sais rien [de ces images], si ce n’est que quelqu’un d’autre que moi les a générées. Pas moi.

  • À SURVEILLER. S’inspirant de la campagne réussie de Javier Milei en Argentine, Donald Trump fait un usage de plus en plus fréquent de l’intelligence artificielle, pour nourrir la réalité parallèle dans laquelle semblent vivre la plupart de ses soutiens. Ainsi, par exemple, de la représentation de la convention démocrate en plénum d’un parti communiste. “Falsifiez, falsifiez, il en restera toujours quelque chose”, aurait pu observer Francis Bacon.


RENDEZ-VOUS : 11 SEPTEMBRE, PARIS

Qant est partenaire du Trophée des futures licornes. La 7ème édition se tiendra le 11 septembre à Paris, avec l’intervention de quatre grandes personnalités :

  • Amélie de Montchalin, Représentante permanente de la France auprès de l'OCDE et ancienne ministre 

  • Anne BouverotPrésidente du Conseil d'Administration de l'École Normale Supérieure, auteure du rapport IA : notre ambition pour la France avec Philippe Aghion 

  • Anne-Laure Kiechel, CEO de Global Sovereign Advisory

  • Gabrielle Halpern, Philosophe, auteure de Tous centaures ! Éloge de l'hybridation 

En savoir plus et demander une invitation.


IPSE DIXIT

La tech sans filtre

« Nous sommes des utilisateurs naturels de l’IA ! »

Wissem Bourbia développe, au sein de Sienna IM – Dette privée, une stratégie d’investissement qui finance le paiement fractionné d’entreprises clientes de plateformes de commerce en ligne BtoB. En croissance rapide, cette activité gère 280 millions d’euros, presque 10 % de l’AUM de Sienna IM – Dette privée. Elle s’appuie sur une connaissance fine de la technologie et des partenariats solides avec des fintechs.

 Wissem Bourbia, Sienna IMWissem Bourbia, Sienna IM

Qant. Comment la finance, et particulièrement dans votre cas la dette privée, s’adapte-t-elle à la digitalisation de l’économie ? 

Wissem Bourbia. Trois grandes vagues ont déferlé jusqu’à présent : l’informatique, Internet, le numérique ou digitalisation. L’intelligence artificielle sera sans doute la quatrième… Dans le grand public tout d’abord, on a vu qu’au fur et à mesure que le guichet était remplacé par le site ou l’app, la désintermédiation créait de nouveaux produits financiers, comme le BNPL : tous les sites aujourd’hui proposent le paiement fractionné. Le même phénomène s’étend au B-to-B. Les clients se fournissent désormais sur des plateformes, qui ont besoin de les fidéliser : rien de plus facile que de changer de fournisseur grâce à la digitalisation. Il faut donc être à même de proposer un crédit compétitif sur le lieu de vente, sur la marketplace elle-même. Ce que nous faisons, en partenariat avec des fintechs comme Aria ou Defacto, après les avoir soumises à des audits scrupuleux, sur leurs systèmes de scoring, de KYC, de sécurité et de résilience, mais aussi sur leur organisation interne, leurs processus de décision…

Qant. Quel produit offrez-vous à vos investisseurs ?

Wissem Bourbia. Nos fonds sont avant tout des produits de diversification, avec une granularité extrêmement fine. Nous avons en effet investi presque 300 millions d’euros dans des prêts d’une taille moyenne entre 15 000 et 30 000 euros, à court terme et avec un très bon rendement. Après la France, nous nous étendons maintenant à l’Espagne et au Benelux. Il s’agit donc d’une opportunité particulièrement intéressante pour les investisseurs.

Qant. C’est donc la technologie qui vous permet d’atteindre cette granularité…

Wissem Bourbia. En effet, elle permet d’abaisser considérablement le coût de traitement de chaque ligne et d’aller chercher des petites PME, voire des freelances. Sur des sites comme Malt ou Brigade, la plateforme rédige le contrat entre le fournisseur et le client, émet les factures et propose un crédit pour faciliter la gestion des délais de paiement.

Qant. Quel regard posez-vous sur l’intelligence artificielle ?

Wissem Bourbia. Nous sommes des utilisateurs naturels de l’IA ! Elle rajoute une couche d’intelligence à chacun des segments de la chaîne de valeur. Du scoring à la sécurité, tous les algorithmes s’améliorent. Bientôt, des agents d’IA pourront même émettre des recommandations sur la personnalisation des crédits. La généralisation de l’IA pourrait fortement améliorer le financement de l’économie. 

 Propos recueillis par Jean Rognetta