Pendant que Google propose à quelques élus une première version de sa série de modèles Gemini, les médias français s'organisent face à l'IA, que Qant teste pour les podcasts. Bienvenue dans Qant, lundi 18 septembre.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.
"Le robot sort de sa boîte" (Midjourney)
Google a accordé à un petit groupe de développeurs et d’entreprises un accès à l’un des modèles d'intelligence artificielle de sa future série Gemini, selon le média The Information. Gemini sera composée de plusieurs grands modèles de langages aux capacités multimodales capables d'alimenter des chatbots, de résumer des textes ou de générer des contenus originaux. Il aidera à écrire du code et générera des images. Google a modifié ses conditions d’utilisation afin de pouvoir l’entraîner sur l’ensemble des données publiques qu’il répertorie sur Internet (lire Qant du 6 juillet). Diverses rumeurs donnent une part très importante dans l’entraînement aux vidéos sur YouTube, ce qui pointerait vers des capacités vidéo.
Pour Google en tout cas, le lancement de Gemini est crucial. Malgré un premier changement de modèle de fondation (Palm 2 au lieu de Lamda), son chatbot Bard est généralement considéré bien inférieur à ChatGPT et Claude. De même, son compagnon bureautique pour Workspace n’a pas impressionné, bien qu’il forme le cœur de son offre professionnelle, via son service cloud Vertex AI.
En juin, le PDG de Google Deepmind Demis Hassabis avait laissé entendre que Gemini ne serait pas simplement un transformer pré-entraîné (GPT) mais intégrerait certaines des techniques de reinforcement learning qui ont fait le succès d’AlphaGo. En avril, la britannique Deepmind – une start-up acquise en 2014 pour 500M$ – avait absorbé le principal laboratoire d’Alphabet, Google Brain et il avait pris la tête de l’ensemble (lire Qant du 24 avril).
Le modèle partagé ces jours-ci n’atteindrait pas encore, d’après les sources de The Information, le niveau de GPT-4. Mais ce ne serait pas le plus important de la série. Et une réelle avancée pourrait distraire Google de son procès en pratiques anticoncurrentielles (lire Qant du 13 septembre).
Pour en savoir plus :
"La presse française fait corps" (Midjourney)
Dès cet été, Radio France, TF1 et Publihebdos ont bloqué GPTBot, le crawler d'OpenAI, imitant en cela CNN, Reuters et le New York Times – celui-ci avait même déclaré mi-août qu’il envisageait de traîner OpenAI en justice, laissant imaginer que le créateur avait refusé de payer les sommes gigantesques dont on parlait avant l’été. Une négociation mondiale entre les concepteurs de modèles d’IA et les détenteurs de contenus se profile en tout cas, qui pourrait éclipser celle qui a conduit, en Europe, à un compromis sur les droits voisins ou la guerre qui fait encore rage, par exemple, entre Facebook et les éditeurs de presse canadiens.
Le cadre réglementaire actuel semble peu protecteur des droits des éditeurs, constate le Groupement des éditeurs de services et de contenus en ligne (Geste) : dans la directive de 2019, l'exception au droit d'auteur pour le text et data mining est très vaste. Le Geste invite les éditeurs à s’opposer à l'exploitation sans contrepartie via le protocole TDM Reservation Protocol du W3C.
L'objectif est de mettre en place des licences négociées plutôt qu'une opposition ferme. Le TDM Reservation Protocol facilite l'acquisition de licences et le Geste appelle en effet à un dialogue avec les acteurs de l'IA et à un accompagnement des pouvoirs publics pour réguler les pratiques.
En attendant l’AI Act, si la position du Parlement européen sur le droit d’auteur survit au trilogue.
Pour en savoir plus :
L'hôpital Saint Luke's Health System à Kansas City dans le Missouri a intégré des robots à son personnel pour aider à la distribution et à la réception des fournitures. Un robot nommé Moxi facilite les tâches dans tout l'hôpital, bien qu'il opère strictement à l'extérieur des chambres des patients. Moxi est un robot collaboratif ("Cobot") créé par Diligent Robotics, une start-up d'Austin au Texas, qui les loue selon un modèle de “robot as a service”. Selon l'hôpital, Moxi a permis d'économiser plus de 200 000 heures de travail humain. Il a effectué 400 000 livraisons aux États-Unis depuis son lancement en décembre 2022.
Pour en savoir plus : KHSB
Des robotaxis pour les passagers à mobilité réduite : Cruise, une entreprise de véhicules autonomes soutenue par General Motors, a dévoilé un robotaxi accessible aux fauteuils roulants. Une version modifiée de son véhicule autonome Origin sera équipée d'une rampe rétractable et d'espaces spécialement conçus pour les utilisateurs de fauteuils roulants. Cruise prévoit de commencer à transporter des passagers à mobilité réduite dès l'année prochaine.
Pour en savoir plus: The Verge
Generate, l’IA médicale qui génère les levées de fonds : Generate:Biomedicines, qui utilise l'intelligence artificielle pour découvrir de nouveaux traitements, a annoncé avoir levé 273 millions de dollars notamment auprès de Nvidia et Amgen. The Generate Platform utilise l’IA pour créer de nouvelles molécules (ou en trouver d’existantes) sur la base d’un besoin thérapeutique donné. 17 molécules sont désormais dans son pipeline, dont un anticorps monoclonal contre la Covid-19, qui débute les essais cliniques. Incubée par Flagship Pioneering, Generate a levé au total 700 millions de dollars depuis 2020. Basée non loin de Boston, Flagship s’est fait connaître pour une autre incubée devenue célèbre : Moderna.
Pour en savoir plus: Reuters
Helsing, licorne européenne de l’IA et de la défense : Helsing, une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle de défense, a levé 209 millions d'euros (223 millions de dollars) lors d'un tour de financement de série B dirigé par General Catalyst, avec l'entrée de Saab, groupe industriel suédois, comme investisseur stratégique. Cette levée de fonds pourrait faire de Helsing la plus grande entreprise d'IA en Europe et la licorne technologique de défense européenne la plus valorisée, avec une valorisation post-financement dépassant 1,7 milliard d'euros.
Pour en savoir plus: Financial Times
Une plateforme pour les avatars d’acteurs : La start-up d'IA générative Metaphysic vient d'annoncer le lancement de Metaphysic Pro, une plateforme pour aider les acteurs à créer et gérer leurs données personnelles, notamment leur apparence et leur voix, ainsi que leurs avatars IA. Parmi les premiers utilisateurs figurent Anne Hathaway, Octavia Spencer et Tom Hanks. Metaphysic Pro vise à permettre aux acteurs de sécuriser et de gérer leurs données biométriques personnelles, tout en gérant comment ces données sont utilisées par des tiers.
Pour en savoir plus: Axios
Après San Francisco et Londres, OpenAI s’implante à Dublin : OpenAI a choisi l’Irlande pour base européenne, en partageant neuf premières offres d'emploi. La décision de s'implanter à Dublin vise à bénéficier d'un accès aux talents et à engager des interactions réglementaires avec l'Europe, explique la société, dont c’est le troisième établissement.
Pour en savoir plus: Reuters
Musixy, un Napster pour l’IA : La start-up YourChat.ai, basée à Chypre et représentée par un avocat allemand, vient de présenter une plateforme de streaming, exclusivement dédiée aux chansons avec des voix générées par IA: Musixy.ai. L'entreprise affirme que quiconque peut utiliser et monétiser les voix de célèbres chanteurs si elles sont marquées comme "non officielles" pour éviter toute confusion.
Pour en savoir plus: EDM.com
Deutsche Bank sous le signe de Taurus : La Deutsche Bank s'est associée à l'entreprise crypto suisse Taurus pour offrir des services de garde pour les cryptomonnaies et les actifs tokenisés de ses clients institutionnels. La banque a précisé que l'accent était mis non seulement sur les cryptomonnaies, mais aussi sur le soutien des clients dans l'ensemble de l'écosystème des actifs numériques.
Pour en savoir plus: Reuters
La réalité augmentée au service de la chirurgie robotisée : Une nouvelle étude du Politecnico et de l’IRCCS de Milan propose un cadre de réalité augmentée pour améliorer la sécurité pendant les interventions de chirurgie assistée par robot. Une reconstruction en 3D du réseau sanguin de la zone opérée permet de s’assurer du respect d’une distance de sécurité entre les instruments du robot et les vaisseaux sanguins, évitant toute hémorragie due à une collision. Un premier test a été effectué, avec succès, sur une lymphadénectomie assistée par robot.
Pour en savoir plus: Ziyang Chen et al., Towards Safer Robot-Assisted Surgery: A Markerless Augmented Reality Framework, Arxiv.org, 14/09/23
En Inde, le quantique à portée de mains : Des chercheurs de l'Institut indien des sciences (IISc) ont développé SQ-Cars, une plateforme évolutive et facile à utiliser pour réaliser des expériences quantiques avancées. Cette nouvelle solution, basée sur un FPGA, réduit considérablement le coût et la taille par rapport aux configurations traditionnelles, tout en permettant une intégration efficace des qubits avec les systèmes électroniques de contrôle et de lecture.
Pour en savoir plus: Phys.org
"Les robots animent un podcast" (Midjourney)
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