Pendant que continue la création AI-first de l'agence Le Gourmet Digital, le Parlement européen vote l'AI Act, Meta présente une nouvelle architecture de modèles d'IA et IBM une grande avancée dans le quantique. McKinsey estime que l'IA génèrera autant de richesses que le PIB de la France. Bienvenue dans Qant, le jeudi 5 juin.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Pour cela, ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022. Les articles qui requièrent le plus de travail humain demandent un abonnement.
"Le robot prend la parole au Parlement européen" (Midjourney)
L'Union Européenne progresse dans l'élaboration d'une législation pionnière visant à encadrer l'intelligence artificielle. Le futur règlement européen connu sous le nom d’AI Act s’imposera directement auprès des pays membres et il sera la première norme à régir l’intelligence artificielle générative de par le monde. Le Parlement européen vient de d’adopter en séance plénière la version déjà approuvée en commissions (lire Qant du 1er juin et du 12 mai). Le principal amendement, qui visait à redonner des marges de manœuvre aux forces de police en matière de reconnaissance faciale, a été rejetée. Dans la version adoptée par le Parlement, la loi adoptée en France pour les JO 2024 serait donc contraire au droit européen.
En général, le règlement adopté par le Parlement limite fortement l'usage de la reconnaissance faciale, notamment dans les lieux publics, et il impose aux concepteurs de modèles d'IA, comme ChatGPT, de révéler davantage d'informations sur les données utilisées pour entraîner leurs logiciels, notamment s’ils sont protégés par le droit d'auteur. Il exige également des créateurs de modèles d'IA générative qu'ils instaurent des mesures pour empêcher la production de contenus illégaux. L'Europe adopte une stratégie de régulation de l'IA basée sur l'évaluation des risques, en se concentrant sur les usages les plus susceptibles de causer du tort aux individus.
La version de l’AI Act adoptée par le Parlement s’éloigne donc fortement de celle proposée, il y a plus de deux ans, par la Commission. Et elle entre en conflit avec bien des règles des Etats membres, qui composent le Conseil européen. La phase de “trilogue” qui s’ouvre désormais, entre les trois organes de l’Union, sera donc particulièrement complexe.
La Commission espère la conclure d’ici à la fin de l’année, de manière à ce que le règlement puisse entrer en vigueur en 2026. Mais elle joue une partie qui dépasse de loin le Vieux Continent. Les appels à créer une Agence internationale de l’intelligence artificielle (lire Qant du 25 mai) peuvent permettre à l’Europe de créer un mouvement d’entreprises volontaires, en fédérant les signataires, qui comprennent tous les principaux acteurs raisonnables de l’IA (OpenAI et Anthropic, mais non Elon Musk). Cela ferait de l’AI Act l’embryon d’une régulation internationale, lui assurant un impact qui dépasserait de loin celui du RGPD.
Source:
Pour en savoir plus :
La nouvelle architecture Jepa permet aux modèles de prédire l'information
Meta vient d’ouvrir en open source le code de I-Jepa, le premier des modèles à adopter une architecture prédictive qui imite de plus près le fonctionnement cognitif humain que les modèles génératifs actuels. Spécialisé dans les images, il travaille avec des représentations abstraites d’images. Au lieu de générer le pixel suivant sur la base du prompt, de ses données d’entraînement et des pixels environnants, le très platonicien I-Jepa va prédire les éléments manquants sur la base d’un concept général. Pour savoir si Jepa remplacera l’architecture GPT, qui s’est imposée sur toutes les autres (lire Qant du 5 mai), on attendra Diogène avec une lanterne.
Source : Reuters
Pour en savoir plus : Mahmoud Assran, Yann LeCun, et al, Self-Supervised Learning from Images with a Joint-Embedding Predictive Architecture, ArXiv
Une France de plus : McKinsey estime que l'IA générative pourrait ajouter de 2 600 millards jusqu'à 4 400 milliards de dollars par an à l'économie mondiale (le PIB de la France est d’environ 3 000 milliards). Elle transformera jusqu'à 70% des activités professionnelles et augmentera la croissance de la productivité mondiale de 0,2 à 3,3 points de pourcentage chaque année.
Pour en savoir plus: New York Times
OpenAI met à jour ses modèles : OpenAI intègre dans son API de nouvelles fonctionnalités, comme l'appel de fonction (qui renvoie au code de l’utilisateur et non plus aux plugins). Elle réduit à nouveau ses tarifs, tout en introduisant une version de GPT-3.5-turbo avec une fenêtre de contexte élargie et en baissant les prix pour son modèle populaire de texte intégré, text-embedding-ada-002.
Pour en savoir plus : Tech Crunch
Mistral gagnant : La start-up française Mistral AI, quatre semaines après sa fondation par d’ancienss chercheurs de Google et Meta, a levé 105 millions d'euros en fonds pour développer une technologie d'IA générative, visant à concurrencer OpenAI et à rendre cette technologie accessible à tous.
Pour en savoir plus: Les Échos
IBM domine le bruit: Selon un article de recherche d’IBM paru hier dans la revue Nature, son ordinateur Eagle de 127 qubits a réussi à résoudre un problème physique complexe, en appliquant le modèle d’Ising pour calculer la magnétisation d’un système. Malgré les problèmes de bruit qui pèsent sur les processeurs quantiques supraconducteurs, Eagle a réussi à résoudre un problème hors de portée pour les superordinateurs classiques. Big Blue vient par ailleurs d’annoncer la construction d’un datacenter quantique en Europe, à Ehningen, en Allemagne. Il devrait être opérationnel l’an prochain.
Pour en savoir plus: Forbes
Mariage d’atout : Hier à Vivatech, le cabinet PWC présentait son rapport, rédigé pour l’Institut Montaigne, sur les atouts de la France dans l’économie Blockchain et la manière de les consolider. Ses 8 recommandations poursuivent deux objectifs : attirer les acteurs étrangers, et assurer un développement du secteur innovant et protecteur des utilisateurs.
Pour en savoir plus: Institut Montaigne
"Le gourmet digital continue sa recette" (Midjourney)
Comment les diverses IA peuvent-elles aider une jeune entreprise à se lancer ? La semaine dernière, Qant a comparé trois modèles – Claude d’Anthropic, BingChat et ChatGPT Plus – pour trouver le meilleur nom pour une agence de marketing consacrée à l’agro-alimentaire et la gastronomie. C’est ChatGPT qui a eu le dernier mot, avec “Le Gourmet Digital”. Cette première étape franchie, il est temps de rentrer dans le détail, en précisant la proposition de valeur de l’agence : la plus-value qu’elle propose, sa “promesse”, sa raison d’être. Le robot doit donc définir comment Le Gourmet Digital (LGD) sera mieux à même de répondre aux besoins des marques françaises de l’alimentation. Nous mettons à nouveau en concurrence Claude, BingChat, et ChatGPT. Le prompt envoyé au trois modèles est le même :
...