Allo, IA ? Bobo !

Google lance une plate-forme de fine-tuning déjà adoptée par Mayo Clinic, la SEC s'en va-t-en guerre contre les cryptos et un robot anglais compose des salades. Qant n'en raconte pas mais, ce 8 juin 2023, on teste la création de noms d'entreprise par ChatGPT et ses rivaux. Bienvenue !

L’ÉVÉNEMENT

Google fait monter la Mayo du Gen App Builder

En signant un partenariat avec Mayo Clinic, acteur majeur du système hospitalier américain, Google développe l’IA générative dans la santé. Mais surtout, la firme promeut un nouveau produit: le fine-tuning à la demande.

"Le robot et le docteur travaille de concert" (Midjourney)"Le robot et le docteur travaille de concert" (Midjourney)

Google Cloud vient d'annoncer un partenariat avec Mayo Clinic, une fédération hospitalo-universitaire américaine, pour développer l'usage de l'intelligence artificielle générative dans le domaine de la santé. Dans le secteur de la santé, cette technologie devrait permettre aux professionnels d'interpréter plus rapidement des données telles que l'historique médical d'un patient, ses dossiers d'imagerie, ses données génomiques ou de laboratoire…

Google promeut ainsi un nouveau produit, lancé mardi aux Etats-Unis, le Gen App Builder (ou l’Enterprise Search in Generative AI App Builder, quand on n’est pas pressé). Il permet aux clients, dont Mayo Clinic est le premier, de créer des moteurs de recherche générative avec conversations à plusieurs tours (des “chatbots” comme Bard ou ChatGPT) à partir de leurs propres sources de données (ici, les données du patient), en contrôlant les réponses générées et en gérant des données multimodales telles que des images. La qualité des réponses permet d’assurer la conformité avec les normes américaines Hipaa pour les cas d'utilisation dans le domaine de la santé – un niveau où les hallucinations des modèles ne sont plus admises.

Google avait déjà lancé Palm Med, une déclinaison médicale de Palm, le nouveau modèle de fondation de son chatbot Bard mais cette garantie sur les chatbots conçus par un client à partir d’un service cloud entièrement géré semble étonnante. Et la capacité donnée à chacun de construire, en low code/no code, des apps de recherche sémantique en s’appuyant sur l’expertise de Google sur le parcours de recherche aussi bien que la pertinence ouvre des perspectives vertigineuses, si la firme de Mountainview tient cette promesse.

Pour sa part, Mayo Clinic, l'un des principaux systèmes hospitaliers aux États-Unis, assure que son approche de la vie privée garantit aux clients le contrôle de leurs données et que le nouveau service est conforme à la loi sur la portabilité et la responsabilité de l'assurance maladie en vigueur aux Etats-Unis.

Mais sans doute pas le RGPD.

Source : Google Cloud

Pour en savoir plus : Forbes, CNBC

Haro sur les cryptos

Le président de la SEC, le gendarme boursier américain, sonne la charge et lance des procès tous azimuts contre les principales plates-formes de crypto, Binance et Coinbase.

Après s’être attaquée à Binance (voir Qant du 6 juin), la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine a intenté un procès à Coinbase, la plus grande plateforme d'échange de cryptomonnaies du pays, pour violation des lois sur les valeurs mobilières. Elle accuse Coinbase d'avoir agi en tant qu'intermédiaire pour des transactions de cryptomonnaie tout en échappant aux exigences de divulgation visant à protéger les investisseurs. Les conséquences financières ont été immédiates : les retraits ont atteint 1,28 milliard de dollars. De son côté, Binance doit faire face, désormais, à 13 accusations différentes et à la menace d’une saisie de ses actifs aux Etats-Unis.

«Nous avons dejà des monnaies numériques : le dollar, l’euro, le yen. Elles sont toutes digitales désormais (…) Nul besoin de plus de cryptomonnaie.» — Gary Gensler, président de la SEC, à CNBC.

Ces actions en justice pourraient transformer le marché des cryptomonnaies en affirmant la juridiction de la SEC sur une industrie qui a longtemps soutenu que les tokens ne sont pas des valeurs mobilières et ne devraient pas être régulés par la SEC. D’après Reuters, certains experts du secteur voient ces actions réglementaires comme potentiellement bénéfiques pour l'industrie à long terme. En effet, ils pourraient conduire à une industrie plus stable et plus fiable, attirant davantage d'investisseurs institutionnels et favorisant l'adoption grand public.
Pour en savoir plus : Bloomberg, Reuters, CNBC


L’ESSENTIEL

ROBOTS

L’IA aux fourneaux

Des chercheurs de l'Université de Cambridge ont développé un robot capable de reproduire des recettes en regardant des vidéos de cuisine. Voire d’en inventer.

Alors que Zume jetait sa palette de pizzaiolo (lire Qant du 6 juin), un robot de l’université de Cambridge apprenait à composer des salades grâce à des vidéos. Robotic Salad Chef peut identifier les objets dans chaque image, comme un légume, une main, ou un couteau, et comment ils sont utilisés. Au fil du temps, il parvient à déterminer quels ingrédients fonctionnent le mieux ensemble et à signaler quand le chef humain utilise la mauvaise quantité. Après avoir maîtrisé huit recettes dee salades composées, il en a proposé une neuvième.

La Margherita est au bout du tunnel.

Pour en savoir plus : Grzegorz Sochacki et al, Recognition of Human Chef’s Intentions for Incremental Learning of Cookbook by Robotic Salad Chef, IEEE Explore

BLOCKCHAIN

  • Des NFT plein la malle : Louis Vuitton vient d'annoncer le lancement d'une série de NFT, intitulée "VIA Treasure Trunk", offrant aux collectionneurs de la marque un accès exclusif à des expériences immersives et à des éditions limitées, avec une participation fixée à environ 42 000 dollars.
    Pour en savoir plus : Vogue Business

RÉALITÉ VIRTUELLE ET AUGMENTÉE

  • Apple, la VR en ligne de Mira : Apple vient d’acquérir Mira, une startup basée à Los Angeles dont les casques de réalité augmentée sont utilisés notamment dans les parcs à thème de Nintendo World et par l'armée américaine. Le montant de l'acquisition n'a pas été dévoilé.
    Pour en savoir plus : Reuters

IA GÉNÉRATIVE

  • Parle à mon avatar: Zoom vient d'introduire une fonctionnalité permettant d'utiliser l'IA pour générer des résumés de réunions manquées et d'écrire des messages dans le chat d'équipe en utilisant également l'IA. Cet outil, annoncé il y a deux mois par l'entreprise (voir Qant du 5 avril), est désormais disponible en version béta. Un premier pas vers les avatars du métavers, toujours disponibles avant de référer à la personne réelle.
    Pour en savoir plus : The Verge

QUANTIQUE

  • Une diode à supraconduction pour l’IA quantique : Une équipe dirigée par l'université du Minnesota a développé une diode supraconductrice ajustable, qui pourrait améliorer les performances des ordinateurs quantiques et des systèmes d'intelligence artificielle en facilitant leur passage à une échelle industrielle.
    Pour en savoir plus : Phys.org


EXPERT START-UP

Créer une start-up AI-First, Étape 1 : choisir un nom

On dirait que vous voulez lancer un projet ou une nouvelle business unit. Qant vous propose un feuilleton exclusif sur la création d’une entreprise avec l’IA, en testant au passage les principaux modèles. Premier épisode : le naming.

"Le gourmet digital" (Midjourney)"Le gourmet digital" (Midjourney)

Comment les différents chatbots peuvent ils aider une jeune entreprise à se lancer ? Et plus précisément, comment peuvent ils l’aider à trouver le nom parfait pour convaincre ses clients ? Nous testerons dans cet épisode trois outils : Claude par Anthropic, Bing Chat et ChatGPT. Les deux derniers utilisent certes le même modèle de fondation, GPT-4, mais avec une différence de taille : la connexion à Internet, Ils aboutissant en conséquence à des résultats de qualité très différente.

...

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

Les derniers articles publiés