La BRI publie son rapport 2025, s’inquiétant d'une crise mondiale • L’AI Action Plan américain sera lancé en juillet • Le rouble numérique prend du retard • Après Rome, Berlin veut chasser DeepSeek • L’IA se met au parfum et modélise chimiquement les odeurs pour automatiser leur reproduction • Bienvenue dans Qant, lundi 30 juin 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
La BRI estime dans son rapport annuel, publié hier, que les stablecoins n’offrent pas les garanties essentielles d’un système monétaire solide, en ne remplissant pas les critères les critères de l’unicité de la monnaie, de l’élasticité du système et de l’intégrité face aux risques financiers et criminels.
Leur promesse de stabilité se heurte à la réalité de modèles économiques exposés à des risques de liquidité et de crédit, avec pour conséquence en cas de crise des ventes massives d’actifs – ce qui pourrait également déséquilibrer la dette souveraine américaine, notamment.
Il est trop tôt pour dire si la “grande rotation” hors des actifs américains a commencé mais, déjà, la chute du dollar – quelque 10 % au cours du 1er semestre – s’explique par le rééquilibrage des portefeuilles des investisseurs non-américains.
L’émission de stablecoins sans supervision réglementaire constituera en tout cas, si leur usage se développe, une menace pour la stabilité financière et la souveraineté monétaire.
EN FILIGRANE : Tokens de tous les pays, unissez-vous. La BRI appelle à un cadre alternatif basé sur un registre unifié tokenisé, réunissant monnaie de banque centrale, dépôts bancaires et obligations d’État sur une même plateforme programmable. Il s’agit, entre les lignes, du projet Agorá, que la banque mène avec sept banques centrales et 43 acteurs privés, pour poser les fondations d’un futur système monétaire tokenisé, en opposition aux solutions privées.
À SURVEILLER : Fragilité de l’économie mondiale. La BRI souligne la détérioration des perspectives de croissance et la volatilité accrue des marchés financiers, principalement en raison des politiques commerciales protectionnistes des États-Unis et des tensions géopolitiques. Elle met en lumière les vulnérabilités structurelles de l'économie réelle, telles que la faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population, ainsi que les risques fiscaux, liés à l'endettement public élevé, et les vulnérabilités macrofinancières, qui découle de la complexité du secteur financier non bancaire et de l'exposition croissante aux risques de liquidité. Ses priorités politiques, comme une politique budgétaire prudente et une réglementation financière cohérente, semblent autant de missiles lancés contre Washington.
Le rouble numérique se prépare. • Qant avec GPT-4o
Le lancement initial du rouble numérique, prévu le 1er juillet 2025, a été repoussé par la banque de Russie au 1er septembre 2026 pour laisser aux acteurs financiers et commerçants plus de temps pour adapter leurs systèmes.
Les banques systémiques et les enseignes réalisant plus de 120 millions de roubles (1,3 million d’euros) de chiffre d’affaires devront obligatoirement accepter le rouble numérique à compter du 1er septembre 2026.
Les banques et les commerçants moins importants disposeront de délais supplémentaires, avec des échéances fixées au 1er septembre 2027 ou 2028, selon leur taille. Ceux qui génèrent moins de 5 millions de roubles de chiffre d’affaires seront exemptés de cette obligation.
À SURVEILLER : Un QR code universel. Le paiement en rouble numérique s’effectuera via un QR code universel, déjà testé par 22 banques, et adossé au système de paiements de la Banque de Russie.Cette interface unifiée devrait simplifier les paiements pour les usagers et faciliter l’intégration technique pour les institutions financières.
La finale de la RoBoLeague, première compétition de football 3-contre-3 entièrement jouée par des robots autonomes, s’est tenue samedi 28 juin dans la Yizhuang Development Zone à Pékin.
Quatre équipes chinoises, issues d’établissements comme l’université Tsinghua et l’université des sciences et technologies de l’information de Pékin, ont s’étaient qualifiées après des phases éliminatoires.
Chaque équipe alignait trois joueurs plus un remplaçant, avec deux mi-temps de 10 minutes et aucune intervention humaine durant la rencontre.
Les robots repèrent le ballon blanc jusqu’à 20 mètres avec plus de 90 % de précision, et reconnaissent lignes, buts, coéquipiers et adversaires à l’aide de caméras optiques et capteurs.
Ils sont pilotés par une intelligence artificielle fondée sur l’apprentissage par renforcement profond, leur permettant de décider de passer, dribbler ou tirer en temps réel.
À SURVEILLER : Les Jeux robotiques. Prévus du 15 au 17 août à Pékin, les Jeux mondiaux de robots humanoïdes mettront à l’épreuve les capacités motrices et décisionnelles de robots dans des disciplines sportives inspirées de compétitions humaines.
Donald Trump branche le data-center pour contrer le dragon • Qant avec GPT-4o
L'administration Trump prépare plusieurs décrets exécutifs pour augmenter l’offre d’énergie destinée au développement de l’intelligence artificielle, selon Reuters.
Les mesures pourraient inclure l’accélération du raccordement des projets de production électrique au réseau ainsi que la mise à disposition de terres fédérales pour l’implantation de data centers.
L’administration envisage aussi de simplifier les procédures d’autorisation en instaurant un permis national pour le Clean Water Act, afin d'éviter des démarches État par État.
EN FILIGRANE : Un AI Action Plan américain, pied de nez au sommet parisien, sera dévoilé le 23 juillet. Il sera accompagné d’événements publics et précédé d’un discours de Trump lors d’un événement sur l’IA et l’énergie en Pennsylvanie le 15 juillet.
À SURVEILLER : Les trois déterminants électriques. L’IA n’est pas la seule composante de l’augmentation prévisible de la consommation électrique et énergétique dans les années à venir : les voitures électriques en sont un autre, et le réchauffement climatique, paradoxalement, le troisième (par la généralisation de la climatisation).
L’IA se prend pour un nez. • Qant avec GPT-4o
Sur les quais de Manhattan, la start-up Osmo développe un système d’intelligence artificielle olfactive dont l’ambition est de transformer en profondeur la création de parfums. Son principe : numériser des odeurs — comme celle d’une prune d’été — puis les reconstituer sous forme liquide à partir de modèles d’apprentissage automatique. Le résultat peut être expédié en deux jours, là où le développement d’une fragrance traditionnelle demande souvent plus de six mois.
Distinguée cet été par le World Economic Forum, Osmo n’est pas isolée. Les grands groupes de la parfumerie — DSM-Firmenich, Givaudan, Symrise, IFF — ont déjà intégré des outils d’IA dans leurs processus de formulation. Carto, chez Givaudan, propose par exemple des « cartes d’odeurs » pour aider les parfumeurs à combiner des milliers d’ingrédients. Ces technologies assistent les créateurs en prenant en charge des tâches complexes comme la conformité réglementaire ou la stabilité des formules.
Berlin veut chasser DeepSeek • Meike Kamp, commissaire berlinoise à la protection des données, a saisi Apple et Google pour demander le retrait de l'application chinoise DeepSeek de leurs stores en Allemagne, estimant que celle-ci transfère illégalement les données des utilisateurs vers la Chine sans garantir leur protection conforme au droit européen. Elle indique que son service a exigé de DeepSeek soit une mise en conformité avec les règles de transfert de données hors UE, soit le retrait volontaire de l’application. L’Italie avait déjà interdit l’application pour des motifs similaires. En savoir plus…
IA, que regarder ce soir ? • YouTube, devenu plus important que la télévision aux États-Unis, déploie une nouvelle fonctionnalité pour ses abonnés : un carrousel de résultats de recherche alimenté par l’IA, similaire aux AI Overviews de Google, qui suggère des vidéos accompagnées de descriptions générées automatiquement pour des recherches liées au shopping, à des lieux ou à des activités. La plateforme étend également, à certains utilisateurs non abonnés, l’accès à son outil d’IA conversationnelle, lancé fin 2023 (lire Qant du 24 novembre 2023), permettant d’obtenir des résumés, des recommandations ou des informations sur des vidéos via des modèles de langage. En savoir plus…
Les AI Glasses de Xiaomi
Xiaomi a lancé en Chine les premières AI Glasses de la marque, des lunettes connectées de 40 g intégrant une caméra 12 mégapixels, un assistant vocal et un système audio à cinq micros et deux haut-parleurs.
Elles offrent plusieurs fonctions pilotées par la voix ou par des gestes, comme la traduction de texte en 10 langues, les appels vidéo, le livestreaming et les paiements par scan vocal de QR code Alipay, prévu pour septembre 2025.
Les lunettes permettent la prise de photos et l’enregistrement vidéo en 2K à 30 images par seconde, avec stabilisation électronique d’image (et un indicateur lumineux de confidentialité).
Avec un prix de départ de 1 999 yuans (environ 240 euros), elles sont disponibles avec trois types de verres : transparents, électrochromiques ou électrochromiques colorés, avec option de verres correcteurs.
À SURVEILLER : Marché intérieur. Les Meta Ray Ban ne sont pas disponibles sur le marché chinois, car leur fonctionnement suppose l’accès aux serveurs de Meta, dont les réseaux sont interdits en Chine. Xiaomi peut donc espérer un succès similaire dans son marché intérieur, tout en préparant l’avenir des smartphones.
Sur les quais de Manhattan, la start-up Osmo développe un système d’intelligence artificielle olfactive dont l’ambition est de transformer en profondeur la création de parfums. Son principe : numériser des odeurs — comme celle d’une prune d’été — puis les reconstituer sous forme liquide à partir de modèles d’apprentissage automatique. Le résultat peut être expédié en deux jours, là où le développement d’une fragrance traditionnelle demande souvent plus de six mois.
La méthode repose sur des outils de spectrométrie qui décomposent les odeurs en signaux chimiques exploitables par des algorithmes. Une fois le profil olfactif modélisé, la machine génère une formule que le laboratoire transforme en échantillon. Le procédé est conçu pour réduire drastiquement les délais et les coûts de création, tout en s’appuyant sur une bibliothèque de matières premières, à la fois naturelles et synthétiques.
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