Innovation et réarmement : l’exemple de Parrot et des drones • Amazon veut renforcer son partenariat avec Anthropic, courtisé par Apple • Le dollar numérique australien avance à grand pas • Microsoft réalise 500 millions d’économies grâce à l’IA • Apple cherche comment relancer le Vision Pro • Bienvenue dans Qant, vendredi 11 juillet 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Henri Seydoux, fondateur et PDG de Parrot, à la conférence World In Progress de Chantilly • D.R.
Le choc de la guerre en Ukraine a profondément accéléré la militarisation des drones en Europe et dans le monde. Du front du Donbass aux laboratoires en Europe et dans le monde, il a permis une prise de conscience salutaire : les drones, jadis gadgets ludiques, sont devenus des pièces maîtresses de la guerre moderne. «70% des coups portés contre l’armée russe le sont par des drones » observait fin juin Henri Seydoux, fondateur et PDG de la principale entreprise française, Parrot, à la conférence World In Progress de Chantilly. « La ligne de front est entièrement occupée par des drones et de la tech : un immense développement d’apps sur un backbone fourni par Starlink et la 4G », témoigne-t-il.
Dans l’immédiat, Parrot bénéficie de la dynamique internationale créée par l’invasion de l’Ukraine. L’entreprise, en plein essor, se trouve à répondre à une multitude de nouveaux appels d’offres rendus urgents par la situation géopolitique. Par exemple, Taïwan a lancé en 2023–2024 un vaste programme de drones pour se préparer à d’éventuelles menaces chinoises, dans lequel les fabricants européens comme Parrot ont une carte à jouer, rapporte Reuters.
Pour comprendre si la France peut créer un leader des drones de combat, mondial ou du moins européen, il faut revenir sur les leçons stratégiques que l’on tire dans les états-majors de la guerre en Ukraine, et sur le pivot réussi d’une start-up française créée en 1994.
Amazon et Anthropic renforcent leur alliance • Qant avec GPT-4o
Gros chèque. Amazon envisage un nouvel investissement de plusieurs milliards de dollars dans Anthropic, selon le Financial Times, sans toutefois dépasser un tiers du capital de la start-up californienne d’IA.
Ménage à trois. Cette initiative viendrait s’ajouter aux 8 milliards de dollars déjà engagés depuis l’an dernier (lire Qant du 25 novembre 2024). Ils ont fait d’Amazon le principal partenaire cloud pour l’entraînement des modèles d’Anthropic, malgré la présence au capital de Google, qui a investi plus de 3 milliards de dollars.
Popcorn et datacenters. Le partenariat inclut le développement de centres de données massifs, l’utilisation des puces Trainium2 conçues par Amazon aux côtés des GPU de Nvidia, et l’intégration de Claude dans les produits très grand public d’Amazon : Alexa et Prime Video.
À SURVEILLER : Les pépins d’Apple. Désarçonnée par les négociations avec OpenAI, qui traînent en longueur, ainsi que par le départ de ses deux dirigeants chargés de l’IA, Ruoming Pang et Tom Gunter, la firme à la Pomme aurait ouvert des négociations avec Anthropic pour un partenariat, voire un rachat. On peut cependant difficilement imaginer que Claude anime Alexa en même temps que Siri…
Les coûts des économies de l’IA • Microsoft vient de confirmer avoir économisé plus de 500 millions de dollars en un an dans ses centres d’appels grâce à l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle dans les ventes, le support client et le développement logiciel. Ce qu’on peut, sans doute, rapprocher en partie des 15 000 suppressions de postes depuis le début de l’année. En savoir plus…
L’explosion de la pédopornographie IA • L'ONG britannique Internet Watch Foundation a identifié 1 286 vidéos d’abus pédosexuels générées par IA au premier semestre 2025, contre seulement deux sur la même période en 2024. Les contenus ont été produits à partir de modèles vidéo IA accessibles librement et « fine-tunés » avec du matériel pédopornographique, parfois à partir de quelques vidéos existantes. La fondation alerte sur la capacité de ces modèles à reproduire des victimes réelles et sur la prolifération rapide des contenus, avec une hausse de 400 % des URL signalées. En savoir plus…
Le Vision Pro se refait une beauté • Qant avec GPT-4o
Turbo casque. Apple prévoit de lancer une nouvelle version du casque de réalité virtuelle Vision Pro avant la fin de l’année, avec un processeur M4 plus rapide que l’actuel M2 et de nouveaux composants optimisés pour les usages en intelligence artificielle.
Neckflix. Le casque mis à jour inclura un nouveau bandeau conçu pour réduire la douleur au cou et à la tête, en réponse aux critiques sur le confort du modèle de première génération, qui pèse environ 635 grammes.
Luxe sans volupté. Le Vision Pro actuel, commercialisé à 3 499 dollars depuis février 2024, a connu un lancement lent, freiné par son prix élevé, son poids et un manque d’applications exclusives.
EN FILIGRANE : Sauver le soldat Siri. Malgré son échec, le casque Vision Pro reste une prouesse d’ingénierie et le seul produit réellement nouveau d’Apple depuis les AirPods en 2016. L’équipe qui l’a créée cherche désormais une solution pour Siri, l’assistant vocal en perdition d’Apple, sans avoir été rattachée à la division IA, qui a connu récemment de nombreux départs (lire ci-dessus, Les Pépins d’Apple).
À SURVEILLER : Too little, too late ? Les deux ans de retard pris par le casque Apple Vision Pro l’ont probablement confiné, durablement, à un marché de niche. Apple développe en parallèle un modèle totalement repensé pour 2027, plus léger et moins cher, le N100, ainsi qu’une paire de lunettes de réalité augmentée. La Pomme se heurtera de plein fouet aux projets de Meta (Orion) et à l’avance prise par Google, grâce à Android XR et les lunettes Aura. Sa capacité à remonter la pente dépendra de son savoir-faire en IA, de plus en plus compromis.
Le projet Acacia veut porter ses premiers fruits • Qant avec GPT-4o
Boomerang tokenisé. La Banque de réserve d’Australie (RBA) vient de lancer une nouvelle phase de tests autour des monnaies numériques et des actifs tokenisés dans le cadre du projet Acacia, mené en partenariat avec le Digital Finance Cooperative Research Centre.
24 idées et un peu de vrai cash. Cette phase prévoit 24 cas d’usage, dont 19 impliquant de l’argent réel et 5 reposant sur des transactions simulées, testant divers types d’actifs comme les obligations, les marchés privés, les créances commerciales et les crédits carbone.
Casting premium. Les principales banques australiennes, comme Commonwealth Bank of Australia (CBA), ANZ et Westpac, participent à l’expérimentation, aux côtés de plusieurs fintechs. CBA s’est associée à JPMorgan pour tester l’usage de monnaies numériques dans le marché des pensions livrées.
Token cocktail. Le projet inclut l’utilisation de stablecoins, de tokens de dépôts bancaires et d’une monnaie numérique de banque centrale de gros, ainsi que des améliorations des comptes de règlement des banques à la RBA.
EN FILIGRANE : Une exception réglementaire. L’Australian Securities and Investments Commission (ASIC) a accordé un allègement réglementaire aux participants pour leur permettre de tester ces technologies, qui ne sont pas encore couvertes par le droit financier existant.
À SURVEILLER : Le calendrier. La deuxième phase du projet doit durer six mois, avec une publication des conclusions prévue au premier trimestre 2026. Elles influenceront le cadre réglementaire australien sur les actifs numériques et le lancement effectif d’un dollar australien numérique.
La fourmi chinoise qui rêve de stablecoins • Ant Group, la filiale financière d’Alibaba, prévoit d’intégrer le stablecoin USDC de Circle sur sa plateforme blockchain, dans le cadre d’une collaboration menée par sa division Ant International, qui cherche par ailleurs à obtenir des licences pour des stablecoins à Singapour, Hong Kong et Luxembourg. Ant cherche à inclure des cryptomonnaies régulées dans toute son infrastructure, qui gère des services de trésorerie et de paiements transfrontaliers, et qui a traité un tiers des 1 000 milliards de dollars de transactions d’Ant en 2024. En savoir plus…
La guerre des drones • Qant avec o3 et GPT-4o
Sur le front ukrainien, l’emploi intensif des drones a changé l’art du combat. Jamais ces engins n’avaient été utilisés à une telle échelle. D’outils spécialisés, ils sont passés au rang d’armes incontournables du champ de bataille. Presque chaque brigade ukrainienne comporte désormais une compagnie de drones d’attaque, et la plupart des unités sont dotées de mini-drones de reconnaissance. Cette massification s’explique par la variété des missions et des types de drones mis en œuvre, que l’on peut regrouper en quatre catégories.
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