La start-up allemande d’IA militaire Helsing passe les 10 milliards de valorisation • Les tensions entre OpenAI et Microsoft atteignent un sommet • JP Morgan dépose une marque pour un hypothétique stablecoin • Anthropic orchestre un système multi-agents LLM pour automatiser des recherches complexes • Bienvenue dans Qant, mercredi 18 juin 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
La munichoise Helsing vient de boucler une levée de fonds de 600 millions d’euros en série D, avec la participation de nouveaux et d’anciens investisseurs.
Selon le Financial Times, cette opération valorise la start-up à 12 milliards de dollars (10,5 Md€), ce qui la place parmi les cinq plus grandes entreprises technologiques privées d’Europe.
Le tour a été mené par Prima Materia, le véhicule d’investissement du fondateur de Spotify, le suédois Daniel Ek, qui a doublé sa participation dans l’entreprise.
D'autres investisseurs internationaux, notamment les américains Lightspeed Ventures, Accel, General Catalyst et BDT & MSD Partners, le britannique Plural et le suédois Saab, ont également contribué à ce financement.
Fondée à Munich, Helsing développe des solutions logicielles militaires basées sur l’intelligence artificielle et commence à produire ses propres drones, avions et sous-marins.
EN FILIGRANE : Mistral en mer du Nord. Ce printemps, Helsing a présenté un drone autonome équipé d'une IA spécialisée dans l'analyse acoustique, que le Royaume-Uni envisage d'intégrer pour la lutte anti-sous-marine en mer du Nord. En février, l'entreprise avait annoncé une alliance avec Mistral pour intégrer l'IA générative dans ses systèmes de défense.
À SURVEILLER : L’approbation du ministère allemand de l’Économie, requise dès qu’une entreprise de défense comme Helsing attire des fonds importants, et dont dépend la finalisation de l’investissement. La souveraineté technologique européenne se construit à Berlin.
Un bras de fer entre Sam Altman et Satya Nadella. • Qant avec GPT-4o
OpenAI souhaite exclure Microsoft de l’accès à Windsurf, une start-up de codage dont elle vient de faire l’acquisition, pour éviter que sa technologie ne bénéficie à GitHub Copilot, un produit concurrent appartenant à Microsoft, selon le Wall Street Journal.
Or, OpenAI a besoin de l’accord de Microsoft pour finaliser sa restructuration, qui vise à convertir les droits aux bénéfices que le groupe a cédés jusqu’à présent en une participation directe au capital, condition exigée par de récents investisseurs, notamment Softbank. La deuxième tranche du dernier tour de table, quelque 20 milliards de dollars, en dépend.
OpenAI envisage de contester juridiquement l’accord existant, en accusant Microsoft de pratiques anticoncurrentielles ou en sollicitant une révision réglementaire du partenariat. Ou du moins le fait-elle fuiter à la presse, dans une tentative d’augmenter la pression sur le groupe de Redmond.
EN FILIGRANE : La belle de MAI. Microsoft continue de développer ses propres modèles, à l'image de Phi-4 (lire Qant du 16 décembre 2024) et surtout, de « MAI-1 », qui serait un modèle de très grande taille, de l’ordre de 500 milliards de paramètres, pour rivaliser avec les modèles les plus avancés du marché : GPT-4.5, Claude 4 et Gemini 2.5. En mai, lors de Microsoft Build, Satya Nadella a multiplié les piques, notamment en mettant en avant le protocole MCP, créé par Anthropic, pour connecter les LLM à ses applications.
À SURVEILLER : Le risque de procès. Selon les termes de leur accord de 2023, Microsoft bénéficie d’un accès étendu aux technologies d’OpenAI, un accès qui serait fortement réduit une fois atteint le seuil de l’intelligence artificielle générale (AGI). Ou avant.
Une intelligence artificielle (IA) peut-elle percevoir la magie d’un bon film aussi bien qu’un spectateur humain ? C’est le sens de l’initiative lancée par CANAL+ en partenariat avec le collectif Obvious et l’agence BETC.
Pendant quatre semaines, une IA a été confrontée à des heures de films, séries et documentaires issus du catalogue CANAL+ pour tester sa capacité à identifier les émotions humaines à l’écran.
Le verdict technique se dessine : l’algorithme sait détecter un sourire ou une larme, reconnaître un crescendo musical annonciateur d’émotion – en somme, il analyse. Mais il ne ressent rien. Face à lui, la création humaine garde une supériorité émotionnelle incontestable. Chaque contenu CANAL+ porte une richesse narrative et une profondeur émotionnelle qu’aucun calcul ne saurait reproduire pleinement.
Plutôt qu’une opposition, cette initiative rappelle que l’IA reste un outil au service de l’idée humaine, un décodeur puissant sans la sensibilité du créateur. La conclusion s’impose : l’émotion authentique restera toujours l’apanage des artistes et du public.
Un agent pour les orchestrer tous. • Qant, M. de R. avec GPT-4o
Les limites des agents conversationnels en tâche unique apparaissent rapidement lorsqu’ils sont confrontés à des requêtes longues, ouvertes et multi-facettes. Pour y remédier, Anthropic a développé une architecture multi-agents afin d’exploiter le potentiel des LLM dans un cadre coordonné.
Le système repose sur un agent principal qui planifie, délègue et supervise une constellation d’agents spécialisés, chacun en charge d’un sous-aspect de la tâche. L’ensemble vise à structurer un raisonnement collectif, en parallèle sinon “en essaim”, capable de gérer des volumes de données ou des questions dépassant la fenêtre contextuelle d’un seul modèle.
Comme d’autres avant lui, Anthropic observe des “comportements émergents”, que le système multi-agents adopte sans programmation ni volonté particulière de ses créateurs.
Un risque de sécurité de plus.
Reddit développe la pub IA • Reddit, plateforme communautaire centrée sur le contenu généré par les utilisateurs, lance un nouvel outil publicitaire baptisé Conversation Summary Add-ons, permettant d’afficher automatiquement des commentaires positifs issus de ses forums directement sous les publicités. Testée actuellement par des marques comme Jackbox Games et Lucid, cette fonctionnalité s’appuie sur une IA interne nommée Reddit Community Intelligence, capable d’extraire et structurer des informations issues des 22 milliards de posts du site. En savoir plus…
OpenAI au service de l’US Army • OpenAI a remporté un contrat d’un an de 200 millions de dollars avec le département américain de la Défense pour développer des prototypes d’IA avancée destinés à des usages militaires et administratifs. Il s'agit de la première collaboration formelle répertoriée entre l’entreprise et le Pentagone, dans le cadre de son initiative "OpenAI for Government", qui comprend déjà le produit ChatGPT Gov (lire Qant du 30 janvier). Le contrat prévoit des applications allant de la cybersécurité proactive à l’amélioration des services aux militaires. En savoir plus…
Une vidéo publiée par Figure montre le robot Figure 02 triant des colis sans interruption pendant une heure, avec un rythme moyen de 4,05 secondes par objet.
Helix, le système d’IA qui pilote les mouvements du robot en s’appuyant sur des démonstrations humaines, a été enrichi de 60 heures d’exemples réels, contre 10 auparavant, et complété par une mémoire à court terme et un capteur de force.
Ces capacités permettent au robot d’adapter sa stratégie en temps réel, comme retourner un sac souple ou aplatir un plastique à bulles pour faciliter la lecture d’un code-barres.
Le taux de réussite pour présenter correctement un colis au scanner atteint désormais 95 %, contre environ 70 % lors des premières démonstrations, tout en améliorant la cadence.
Grâce à l’apprentissage end-to-end, Helix permet aussi au robot d’interpréter un geste humain, comme une main tendue ou une demande de remise de colis, sans codage spécifique.
À SURVEILLER : L’essor des humanoïdes logistiques. La montée en puissance de systèmes comme Helix annonce une automatisation plus souple et généralisée des tâches en entrepôt, dans un secteur où Figure affronte Boston Dynamics, Apptronik ou encore Unitree.
JPMorgan Chase vient de déposer une demande de marque pour "JPMD" auprès de l’Office américain des brevets et des marques (USPTO), concernant des services liés aux actifs numériques comme le trading, le transfert, le paiement ou l’émission.
Bien que le terme "stablecoin" n’apparaisse pas dans le document, plusieurs analystes considèrent JPMD comme un futur stablecoin, en raison des nombreux cas d’usage blockchain évoqués, dont le règlement de dettes et la transmission de données via registre distribué.
JPMorgan a déjà une expérience dans les actifs numériques avec le JPM Coin, utilisé depuis 2019 pour des paiements interbancaires, et son infrastructure blockchain Kinexys, qui a traité plus de 1 500 milliards de dollars de transactions cumulées.
À SURVEILLER : Les stablecoins bancaires. Le dépôt de marque intervient alors que la banque est impliquée dans des discussions avec Bank of America, Citigroup et d’autres établissements au sujet d’un projet de stablecoin commun, via leurs filiales de paiement, Early Warning Services (Zelle) et The Clearing House.
Donald Trump veut ses ETF crypto • Trump Media & Technology Group (TMTG), la société majoritairement détenue par Donald Trump qui a créé le réseau social Truth Social, vient de déposer une demande pour lancer un ETF investissant directement en bitcoin et en ether. Ce fonds, baptisé Truth Social Bitcoin and Ethereum ETF, sera commercialisé en partenariat avec la plateforme Crypto.com et le gérant d’actifs Yorkville America Digital. TMT a récemment levé 2,4 milliards de dollars pour accumuler des bitcoins, à l’instar de Strategy (lire Qant du 27 mai). En savoir plus…
L'architecture multi-agents en action : les requêtes des utilisateurs passent par un agent principal qui crée des sous-agents spécialisés pour rechercher différents aspects en parallèle. • Anthropic
Les limites des agents conversationnels en tâche unique apparaissent rapidement lorsqu’ils sont confrontés à des requêtes longues, ouvertes et multi-facettes. Pour y remédier, Anthropic a développé une architecture multi-agents afin d’exploiter le potentiel des LLM dans un cadre coordonné. Ce système repose sur un agent principal qui planifie, délègue et supervise une constellation d’agents spécialisés, chacun en charge d’un aspect de la tâche. L’ensemble vise à structurer un raisonnement collectif, mené en parallèle, capable de gérer des volumes de données ou des questions dépassant une seule fenêtre contextuelle.
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