Le verrou électrique sur l’IA

La consommation électrique d’OpenAI commence à apparaître au grand jour • JP Morgan veut tokéniser les crédits carbone • Baidu se renforce dans l’IA • Le protocole MCP d’Anthropic unifie l’accès des IA aux données, notamment dans l’entreprise • Bienvenue dans Qant, vendredi 4 juillet 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Stargate s’ouvre pour Oracle

OpenAI va louer 4,5 gigawatts de puissance informatique à Oracle aux États-Unis, dans le cadre d’un accord inédit qui souligne l’ampleur des besoins énergétiques des projets d’intelligence artificielle.

Nourrir l’appétit de l’IA d’OpenAI. • Qant avec GPT-4o

  • En début de semaine, Oracle Cloud Infrastructure (OCI) a annoncé avoir signé un contrat avec un client qui, à lui seul, génèrera plus de 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an à partir de 2028 – plus que le chiffre d’affaires actuel de cette division d’Oracle.

  • Le voile sur l’identité du mystérieux client commence à se déchirer. Dans le cadre du programme Stargate, en effet, OpenAI a conclu un accord supplémentaire avec Oracle, rapporte Bloomberg.

  • Outre les 500 milliards de dollars d’investissements en infrastructures d’IA annoncés fin janvier, OpenAI prévoit de louer à OCI de la puissance de calcul supplémentaire, pour une consommation électrique d’environ 4,5 gigawatts, équivalente à l’énergie produite par quatre ou cinq réacteurs nucléaires, et à la consommation de 750 000 foyers.

  • À SURVEILLER : Le verrou électrique. La montée en puissance des centres de données pour l’IA accélère la pression sur les réseaux électriques, augmentant l’intensité capitalistique et environnementale du secteur.

MCP : le protocole ouvert qui connecte l’IA aux données

Depuis fin 2024, Anthropic propose une norme ouverte baptisée Model Context Protocol (MCP) pour relier les modèles d’IA aux sources d’information internes. Objectif affiché : permettre à ces IA de fournir des réponses plus pertinentes grâce à un accès unifié aux données de l’entreprise. Son adoption est en train de se généraliser.

MCP, le nouveau câble USB-C. • Qant avec GPT-4o

Jusqu’à MCP, les modèles de langage les plus sophistiqués restaient jusqu’ici largement coupés des données de leur environnement. Isolés derrière des « silos » d’information et des systèmes hérités, ils nécessitaient une intégration spécifique pour chaque nouvelle source à laquelle on souhaitait les connecter – un travail artisanal difficile à pérenniser lorsqu’il s’agit de bâtir des systèmes réellement interconnectés.

Depuis six mois, le protocole a pris comme un feu de brousse. Anthropic, bien sûr, l’intègre dans ses produits : Claude Desktop utilise MCP pour permettre à l’IA d’interagir avec le système local de l’utilisateur (lecture/écriture de fichiers, exécution de commandes). Mais ses principaux concurrents s’y sont tous mis : OpenAI utilise MCP dans certaines fonctionnalités de ChatGPT (recherche web, analyse de données) et prévoit son intégration dans ses SDK et applications grand public ; Google DeepMind travaille à l’intégration de MCP dans ses modèles Gemini et son SDK ; Microsoft a ajouté la compatibilité MCP dans Copilot Studio et l’intègre progressivement dans Office 365 pour connecter Copilot à des sources de connaissances via des serveurs MCP externes. De Cursor à Windsurf, de nombreuses plateformes de développement et outils pour développeurs l’ont adopté, ainsi que des outils d’automatisation : Zapier propose des serveurs MCP pour connecter les IA à plus de 7000 applications.

Dans les applications d’entreprise, le protocole permet de relier les assistants IA internes à leurs données métiers et référentiels de contenu : Block (ex-Square) et Apollo ont déjà commencé à l’utiliser.

Bref, il est temps de s’intéresser à MCP.

Baidu, Google

  • Petit à petit, Baidu fait son nid • Baidu vient de lancer MuseSteamer, un outil de génération de vidéos par intelligence artificielle destiné aux entreprises, décliné en trois versions (Turbo, Pro, Lite) et capable de produire des clips de dix secondes à partir d’images fixes. Parallèlement, Baidu a remanié son moteur de recherche, qui accepte désormais des requêtes plus longues et complexes, y compris vocales et visuelles, avec des résultats filtrés par ses propres technologies d’IA. En savoir plus… 

  • Veo 3 s’ouvre au monde • Google vient de déployer son modèle de génération vidéo Veo 3, dévoilé fin mai, auprès des utilisateurs de Gemini dans plus de 159 pays, dont l'Europe. Accessible uniquement aux abonnés payants de l’offre AI Pro, la génération est limitée à trois vidéos par jour. Veo 3 permet de créer des vidéos d’une durée maximale de 8 secondes à partir de simples instructions textuelles. Google prévoit d’ajouter prochainement une fonction de génération à partir d’images. En savoir plus…

Peut-on redynamiser les crédits carbone en les tokenisant ?

JPMorgan et S&P Global testent la tokenisation des crédits carbone pour améliorer la transparence et la liquidité de ce marché fragmenté.

Tokeniser les crédits carbone. • Qant avec GPT-4o

  • JPMorgan, via sa division blockchain Kinexys, mène des tests avec S&P Global Commodity Insights, EcoRegistry et l’International Carbon Registry pour émettre des crédits carbone tokenisés sur blockchain.

  • Les crédits testés proviennent d’infrastructures comme le registre environnemental de S&P Global, qui suit les projets d’énergies renouvelables, de reforestation et de captage direct du carbone.

  • L’objectif est de standardiser le cycle de vie des crédits carbone grâce à la transparence, l’immuabilité et la traçabilité de la blockchain, en limitant les risques de double comptabilisation ou de fraude.

  • À SURVEILLER : Un jour, le marché viendra. JPMorgan affirme que cette technologie pourrait renforcer la confiance dans le marché volontaire du carbone, qui souffre d’un manque de standardisation, de fragmentation et de controverses liées à des projets peu fiables. Kinexys ambitionne de créer une infrastructure financière interopérable qui soutienne les objectifs climatiques tout en stimulant la liquidité des échanges.


EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNÉS :

• Le Model Context Protocol (MCP), proposé en open source par Anthropic, standardise la connexion entre modèles d’IA et systèmes d’information internes pour permettre un accès unifié aux données de l’entreprise.

MCP : le protocole ouvert qui connecte l’IA aux données

Depuis fin 2024, Anthropic propose une norme ouverte baptisée Model Context Protocol (MCP) pour relier les modèles d’IA aux sources d’information internes. Objectif affiché : permettre à ces IA de fournir des réponses plus pertinentes grâce à un accès unifié aux données de l’entreprise. Son adoption est en train de se généraliser.

MCP, le nouveau câble USB-C. • Qant avec GPT-4o

Anthropic a présenté, fin novembre 2024, le Model Context Protocol (MCP), un nouveau standard ouvert conçu pour connecter les assistants d’IA aux systèmes où résident les données de l’entreprise (répertoires de documents, applications métiers, environnements de développement, etc.). Ce protocole avait pour ambition de permettre aux modèles d’IA d’exploiter ces informations contextuelles afin de fournir des réponses plus pertinentes.

Un « port USB-C » pour les assistants d’IA

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: IA et Technologies Émergentes

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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