Un stablecoin pour Donald Trump, un autre pour Fidelity….

La fièvre des stablecoins dollar ne fait que monter • Les agents d’IA déferlent dans Copilot • Agibot vise 5 000 robots humanoïdes produits en 2025 pour concurrencer Figure AI • La semaine de quatre jours pourra compenser les bouleversements de l’IA • Bienvenue dans Qant, jeudi 27 mars 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Un stablecoin pour Donald Trump

World Liberty Financial, projet crypto appuyé par Donald Trump et ses proches, lance un stablecoin garanti par des réserves en dollars et titres d’État, au moment où Washington accélère sur la régulation du secteur.

  • World Liberty Financial (WLFI), plateforme de finance décentralisée soutenue par Donald Trump et sa famille, vient d’annoncer le lancement de USD1, un stablecoin indexé sur le dollar et garanti à 100 % par des bons du Trésor américain à court terme, des dépôts en dollars et d'autres équivalents de trésorerie.

  • USD1 sera émis sur Ethereum et Binance Smart Chain, avec une garde assurée par BitGo et un audit indépendant régulier pour garantir la transparence des réserves.

  • Depuis son lancement en octobre (lire Qant du 30 octobre 2024), WLFI a levé 550 millions de dollars, dont 250 millions annoncés la semaine dernière, grâce à deux ventes de jetons rassemblant plus de 85 000 participants.

  • À SURVEILLER : La loi américaine sur les stablecoins. Le choix de la famille Trump de lancer un stablecoin régulièrement audité augmente la probabilité que la législation sur les stablecoins, qui vient d’être approuvée au sénat en commission, résiste au lobbying de Tether.

BlackRock, Fidelity

  • Fidelity prépare son stablecoin • Fidelity Investments serait sur le point de lancer son propre stablecoin. Le jeton, adossé au dollar, servirait de forme de cash numérique et s’inscrirait dans la stratégie du gestionnaire d’actifs pour pénétrer le marché des obligations d’État tokenisées. Cette initiative fait suite au dépôt d’un dossier visant à enregistrer une version blockchain de son fonds monétaire en dollars (FYHXX), réservé aux clients institutionnels. Le stablecoin remplirait alors le rôle de monnaie au sein de ce fonds. En savoir plus…

  • Buidl s’étend à Solana • BlackRock a étendu son fonds tokenisé Buidl à la blockchain Solana, portant à sept le nombre de ses réseaux. Lancé en mars 2024, ce fonds adossé à des titres à court terme comme des bons du Trésor américain dépasse désormais 1,7 milliards de dollars d’encours. Buidl permet d’accéder en continu à ces actifs grâce à leur tokenisation, contournant les contraintes horaires de la finance traditionnelle. Securitize, partenaire technique du projet, évoque une demande croissante pour ce type de produits. Qui, à la différence des stablecoins, rémunèrent leurs porteurs de parts. En savoir plus…

Les agents d’IA déferlent dans Copilot

Microsoft déploie Researcher et Analyst, deux agents d’intelligence artificielle intégrés à Microsoft 365 Copilot, capables d’effectuer des recherches complexes et des analyses de données à partir de sources internes et externes.

  • Microsoft a annoncé l’arrivée de deux agents d’intelligence artificielle baptisés Researcher et Analyst au sein de Microsoft 365 Copilot, disponibles en avant-première à partir d’avril pour les clients du programme Frontier.

  • Researcher s’appuie sur le modèle deep research d’OpenAI pour effectuer des recherches complexes en plusieurs étapes, avec une capacité d’intégration de données via des connecteurs vers des outils comme Salesforce, ServiceNow ou Confluence.

  • Analyst repose sur le modèle o3-mini d’OpenAI et peut composer des requêtes complexes en Python, transformer des données brutes en feuilles de calcul, et produire des rapports détaillés en procédant par raisonnement itératif.

  • Les deux agents peuvent accéder à la fois aux données professionnelles internes et aux informations du web, un positionnement par rapport aux offres concurrentes comme ChatGPT ou Gemini.

  • Microsoft introduit également de nouveaux flux d’agents autonomes dans Copilot Studio, capables d'automatiser des tâches via des actions IA intégrées dans des workflows à faible code.

  • À SURVEILLER : Le programme Frontier.  Microsoft a également intégré 11 agents de sécurité à Security Copilot. La fiabilité des agents face aux risques d’erreurs de raisonnement ou de fausses citations reste un point critique. Frontier servira de banc d’essai pour les fonctionnalités expérimentales de Copilot.

Alibaba, BMW, Character AI, Nvidia, OpenAI

  • La folle croissance d’OpenAI • L’agence Bloomberg a révélé cette nuit qu’OpenAI prévoit de tripler son chiffre d’affaires cette année, de 3,7 milliards de dollars l’an dernier à 12,7 en 2025 puis 29,4 milliards l’an prochain. L’entreprise ne sera pas cash-flow positive (en excédent de trésorerie) avant 2029 mais ses investisseurs s’apprêtent à clore un tour de 40 milliards de dollars sur une valorisation de 300 milliards. Softbank misera 37,5 millliards en deux tranches dans l’année, et les investisseurs historiques apporteront le solde. En savoir plus…

  • Google réforme son Character • Character AI, la plateforme liée à Google qui permet de discuter avec des personnages IA, déploie de nouveaux outils de supervision parentale après plusieurs critiques et des poursuites liées à la sécurité des mineurs. Les parents recevront désormais un e-mail hebdomadaire résumant l’activité de leur adolescent : temps passé sur l’application, personnages les plus contactés, interactions par personnage. Les conversations elles-mêmes ne sont pas accessibles mais le modèle dédié aux moins de 18 ans génère des notifications de durée d’utilisation, des avertissements sur la nature des échanges et des filtres de contenu sensible. L’an dernier, Google a investi des sommes estimées à plusieurs centaines de millions de dollars dans la start-up et embauché les fondateurs et l’équipe de recherche (lire Qant du 4 octobre 2024). En savoir plus… 

  • L’IA d’Alibaba dans ma BMW • BMW va intégrer les modèles Qwen d’Alibaba dans ses véhicules vendus en Chine. La technologie, développée par Banma (un équipementier lié à Alibaba) en partenariat avec l’équipe du modèle Qwen d'Alibaba, sera intégrée dans de futurs modèles fabriqués localement. L’assistant vocal embarqué offrira notamment des recommandations en temps réel (parkings, restaurants, feux de circulation…) et des fonctions avancées de planification de trajets. En savoir plus… 

  • Nvidia présente un assistant d’IA pour les gamers • G-Assist, un assistant IA expérimental de Nvidia destiné aux gamers, fonctionne localement sur les cartes graphiques GeForce RTX des séries 30, 40 et 50 avec au moins 12 Go de RAM. Intégré à l’application de bureau Nvidia, G-Assist s’utilise via une fenêtre flottante pour interroger l’IA (par texte ou voix) sur l’état du système, ajuster des paramètres ou optimiser un jeu. Le modèle, léger (3 Go à 6,5 Go selon les options), ne dépend pas du cloud, mais sa consommation de ressources reste significative. En savoir plus…

Agibot se prépare à concurrencer Figure dans le marché naissant des humanoïdes

La start-up chinoise Agibot prévoit de multiplier par cinq sa production annuelle de robots humanoïdes pour atteindre jusqu’à 5 000 unités cette année.

La chinoise Agibot, spécialisée dans la robotique humanoïde et basée à Shanghai, prévoit de produire entre 3 000 et 5 000 robots en 2025, contre moins de 1 000 unités l’année précédente, selon le South China Morning Post. La nouvelle fait écho à l’annonce de l’américaine Figure AI, dont l’usine BotQ produira 12 000 robots humanoïdes par an. 2026, sinon déjà 2025, sera l’année du robot-ouvrier. Tesla, elle, reste limitée aux effets d’annonce.

L’IA doit mener à la semaine de quatre jours

Dans les économies avancées, les travailleurs sont depuis longtemps astreints à une semaine de cinq jours : les gains de productivité se traduisent rarement par davantage de temps libre. Pourtant, réduire le temps de travail pourrait apporter la réponse aux menaces que l’IA fait peser sur l’emploi humain.

Par Juliet B. Schor (Boston College)

Juliet B. Schor (Boston College)

« Tout le monde reconnaît le potentiel de l'IA à créer une réserve importante et croissante de chômeurs et de travailleurs sous-employés. Ce résultat ne fera que verser de l'huile sur le feu de l'instabilité sociale, du mécontentement et de la violence, qui fait déjà rage.»

« Le potentiel de destruction d'emplois de l'IA devrait conduire tout le monde – des employeurs aux syndicats en passant par les responsables gouvernementaux – à réfléchir sérieusement à la semaine de quatre jours. »

« On oublie souvent que si l'évolution technologique rapide entre 1870 et 1970 a été compatible avec un taux d'emploi élevé, c’est en large partie parce que le nombre d'heures de travail dans les pays industrialisés est passé de 3 000 à 2 000 par an. »


EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNÉS :

• La chinoise Agibot veut produire 5 000 robots humanoïdes par an.

• L’IA pourrait accélérer la transition vers la semaine de quatre jours, si les actionnaires acceptent de redistribuer les gains de productivité.

Agibot veut concurrencer Figure

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: IA et Technologies Émergentes

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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