Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
10 sept. · 7 mn à lire
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Nvidia ou la fuite en avant

Confronté à un potentiel procès antitrust, le leader des puces d’IA accélère pour ouvrir son marché • Comment la gestion d'actifs se saisit de l’IA • Bytedance s'attaque au Meta Quest 3 • Le Japon veut attirer les cryptos • Cornell robotise un champignon • Bienvenue dans Qant, le 5 septembre 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Nvidia tente une échappée belle

  • Secouée en Bourse malgré des résultats supérieurs aux attentes, Nvidia a présenté aux analystes son plan de développement au-delà des puces d'intelligence artificielle, un marché dont elle détient environ 80 %.

  • Jensen Huang veut mener son groupe vers la création “d’usines d’IA” clé en main dans le cloud. Il renforce ainsi le mouvement initié avec le lancement l’an dernier de DGX Cloud, une offre IAAS pour l’entraînement, et des microservices NIM pour l’inférence, et vise de plus en plus clairement les flux des grandes entreprises, en faisant le pari que l’IA provoquera la naissance d’une nouvelle génération de datacenters.

  • Dans ce but, Nvidia complète son offre vers les réseaux. Non seulement il pousse le protocole Infiniband aux côtés de son logiciel de programmation Cuda, mais il propose de solutions Ethernet optimisées pour l’IA.

  • À SURVEILLER : AMD a récemment acquis ZT Systems pour 4,7 milliards d'euros pour renforcer ses compétences dans la création de datacenters. Face à la déconfiture d’Intel, il s’affirme de plus en plus comme le seul rival potentiel de Nvidia.

… mais les nuages s’amoncellent

  • Le Département de la Justice des États-Unis a envoyé une assignation à Nvidia dans le cadre d'une enquête approfondie sur ses pratiques anticoncurrentielles, selon Bloomberg hier. Ce que Nvidia a démenti ce matin, admettant une simple demande d’informations. L'enquête porte sur des accusations selon lesquelles Nvidia rend difficile le changement de fournisseur et pénalise les acheteurs qui n'utilisent pas exclusivement ses puces d'intelligence artificielle.

  • Face aux avancées de la Chine en intelligence artificielle, un nouveau tour de vis est attendu après les élections américaines. Nvidia a jusqu’à présent été la principale victime des restrictions à l’exportation.

  • Mardi dernier, les actions de Nvidia ont chuté de 9,5 %, effaçant 279 milliards de dollars (environ 260 Md€) de capitalisation boursière, la plus importante perte en une journée pour une entreprise américaine. Cette volatilité violente montre encore une fois l’inquiétude des marchés quant à une survalorisation potentielle de l’IA, due à des analyses trop optimistes sur l’adoption des technologies.

  • À SURVEILLER. Tout comme Google, qui mise sur l’IA pour s’ouvrir de nouveaux marchés avant que ne tombe le couperet de la justice antitrust, Nvidia dispose de plusieurs années pour s’ouvrir des relais de croissance et faire levier sur le succès de son logiciel Cuda, qui assure le succès de ses puces GPU.

Et par ailleurs :

  • Elon Musk a récemment mis en service "Colossus", le plus grand superordinateur au monde, construit en quatre mois (lire Qant du 29 mai), pour entraîner le modèle de langage de son entreprise xAI, Grok. Musk prévoit de doubler la capacité de Colossus d'ici quelques mois. En savoir plus… 

  • La National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) américaine va lancer un programme de 700 millions de dollars (633 M€) sur cinq ans pour améliorer ses capacités d'intelligence artificielle en analysant les images satellites. En savoir plus…

  • La société américaine Clearview AI a été condamnée à une amende de 30,5 millions d'euros par l'autorité néerlandaise de protection des données pour avoir constitué une base de données de reconnaissance faciale jugée illégale. En savoir plus… 

  • Microsoft France a lancé un appel à candidatures pour le Microsoft GenAI Studio, un programme de trois mois destiné à soutenir 15 startups françaises dans le développement de solutions basées sur l'intelligence artificielle. Le programme débutera en octobre 2024 à Station F. En savoir plus…

À la rentrée, l’éducation et la formation face à l’IA

Qant vous donne rendez-vous au Palais Brongniart, à Paris, le 12 septembre de 8h30 à 10h.

Dès l’apparition de ChatGPT, l’IA générative a été massivement adoptée par les collégiens, lycéens et étudiants du monde entier, qui en ont longtemps été les premiers utilisateurs. Les grandes plates-formes internationales, comme Coursera, Duolingo et Khan Academy, leur ont emboîté le pas. Après avoir été ébranlés par la pandémie, l’enseignement et la formation se trouvent ainsi confrontés à une modification, potentiellement très profonde, de l’acte d’apprendre. En outre, les IA génératives promettent d’amples gains de productivité en facilitant de nombreuses tâches et en supprimant les plus répétitives, mais leur adoption crée un besoin spécifique de formation. L’IA générative semble ainsi pouvoir marquer un tournant dans les technologies de l’éducation et de la formation (« edtech »), notamment par :

  • L’apprentissage « adaptatif » et la personnalisation avancée ;

  • L’automatisation des notes et des tâches administratives ;

  • L’augmentation de l’engagement des apprenants par l’interactivité et le retour immédiat ;

  • En conséquence, un élargissement de l’accès à la connaissance et aux compétences.

Qant, l’Observatoire du Financement de l’IA et La Place invitent leurs membres et abonnés à examiner l’émergence de l’IA dans l’edtech et son adoption en France, aussi bien dans la formation que dans l’éducation et la recherche pédagogique.

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Comment l'asset management surfe sur la vague de l'IA

La 11ème édition de l'Université d'été de l'asset management qui s'est tenu la semaine dernière à l'université Paris Dauphine a fait la part belle à l'intelligence artificielle, dont les utilisations potentielles par les gestionnaires d'actifs sont multiples.

L’université d’été de l’asset management le 29 août, à Paris Dauphine

« La technologie au service des investisseurs et des gérants » : le thème de cette édition 2024 de l'Université d'été de l'asset management organisée par la House of Finance de l'université Paris Dauphine laissait peu de doutes sur l'identité de la star du jour, l'intelligence artificielle, et ses cas d'applications multiples pour les asset managers. Pour l'analyse de données, tout d'abord. Comme l'explique Matthieu Barrailler, ingénieur quantitatif chez Sanso IS, « l’analyse macro-économique a besoin aujourd’hui de la puissance de l’intelligence artificielle ». Un constat que partage Juliette Faure, en charge de l'investissement quantitatif ESG chez BlackRock : « En tant que gérant, vous êtes confronté au défi de devoir récolter et surtout assimiler des centaines voire des milliers de points de données sur les entreprises de votre univers, dont beaucoup n’étaient pas disponibles il y a encore quelques années ».

Le Japon fait l’oeil doux aux cryptos

  • L'Agence des services financiers du Japon (FSA) a proposé une réforme fiscale pour 2025 afin de réduire les taxes sur les actifs cryptographiques.

  • Actuellement, les bénéfices des cryptomonnaies sont imposés comme des revenus, avec des taux allant de 15 % à 55 %, contre 20 % pour les actions et les  actifs financiers traditionnels. La FSA souhaite que les cryptomonnaies soient traitées comme eux. 

  • À SURVEILLER. Les activistes cryptos réclament un taux fixe de 20 % pour les actifs numériques et un report des pertes sur trois ans. Ils rejoignent ainsi, peut-être inconsciemment, l’argumentation de la SEC américaine pour une réglementation plus sévère des crypto-actifs.

Et par ailleurs :

  • Le FBI a averti que des cybercriminels nord-coréens utilisent des techniques d'ingénierie sociale pour voler des cryptomonnaies, en ciblant les employés d'entreprises de finance décentralisée et de cryptomonnaie. Ces escrocs proposent de fausses offres d'emploi ou d'investissement pour inciter les victimes à télécharger des logiciels malveillants. En savoir plus…

Le coup de casque de ByteDance

  • ByteDance a confirmé le lancement du casque Pico 4 Ultra en Europe et dans la région Asie-Pacifique le 20 septembre, avec des précommandes ouvertes dès vendredi.

  • Le Pico 4 Ultra se positionne comme le premier concurrent direct du Meta Quest 3, avec un prix de 600 € pour 256 Go de stockage. Soit 50 € de plus que la version 128 Go du Quest 3, mais 100 € de moins que la version 512 Go. 

  • À SURVEILLER. L’arrivée cette semaine de l’entrepreneur français Xavier Niel au conseil d’administration de ByteDance, en lieu et place du responsable du fonds d'investissement américain Coatue Management, pourrait préfigurer une concentration de l’éditeur de TikTok sur le Vieux Continent. A l’heure actuelle, aucune date de sortie du Pico 4 Ultra n’a été annoncée en Amérique du Nord, où Bytedance sera bientôt contraint de céder ou fermer TikTok.

Quand le robot appuie sur le champignon

Des chercheurs de l'université Cornell aux États-Unis ont créé des robots biohybrides contrôlés par des signaux électriques émis par des champignons.

Le robot de Cornell en vrai... (D.R.)

Des chercheurs de l'université de Cornell ont mis au point un nouveau type de robot biohybride contrôlé par des signaux électriques émis par un champignon, via son système racinaire, le mycélium. L'équipe de recherche a cultivé du mycélium de pleurotes (Pleurotus eryngii) directement dans l'interface électronique du robot, permettant à ce dernier de répondre aux signaux émis naturellement par le champignon.

… et tel que l’imagine ChatGPT. (D.R.)

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Dans la gestion d’actifs, l'intelligence artificielle facilite l'analyse de données grâce à des modèles plus légers, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour les gérants et leurs clients.
• Des chercheurs ont développé des robots qui réagissent aux stimuli grâce aux impulsions électriques générées par un champignon.

Comment l'asset management surfe sur la vague de l'IA

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