Neura Robotics veut s’imposer dans les robots humanoïdes • La BBC s’en prend à Perplexity • Revolut se prépare aux stablecoins • Microsoft propose des codes pour corriger le calcul quantique • X-Real One Pro, des lunettes d’attente • L’explicabilité de l’IA peut progresser en tenant compte des émotions • Bienvenue dans Qant, lundi 20 juin 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Demain, à l’ouverture du salon Automatica de Munich, Neura Robotics présentera le robot humanoïde 4NE1 Gen 3.
D’après Bloomberg, la start-up prépare également une levée de fonds de l’ordre d’un milliard d’euros.
En janvier dernier, une levée de 120 millions d’euros en série B, menée par le fonds de la famille Agnelli Lingotto Investment Management, avait coïncidé avec la première vidéo du robot.
On y voit notamment le robot 4NE1 décharger un lave-linge et servir un cocktail, ce qui évoque le marché émergent de la robotique humanoïde : les services à la personne plutôt que l’industrie.
4NE1, presque un rival pour C3PO
EN FILIGRANE : La montée des valorisations. Bloomberg précise que les discussions de Neura Robotics en sont encore à un stade préliminaire, sans décision définitive sur le montant ou la valorisation visée, et une levée partielle pourrait être envisagée. Elle doit notamment faire face à 1X Robotics, une licorne norvégienne qui s’est transférée en Californie, et surtout Figure AI. Celle-ci serait en train de lever 1,5 milliard sur une valeur de 39,5 milliards de dollars. L’an dernier, elle avait réuni 675 millions de dollars, sur une valeur de 2,6 milliards, auprès d’un consortium prestigieux (Amazon, Intel, Microsoft, Nvidia et OpenAI) ; elle prépare désormais une usine pour produire 100 000 de ses robots Figure 01 d’ici à 2029.
À SURVEILLER : Automatica 2025. La principale foire internationale dédiée à l’automatisation intelligente et à la robotique s’ouvre demain à Munich. En 2023, elle avait accueilli 40 000 visiteurs de 88 pays et 650 exposants de 34 pays. Cette année, les robots humanoïdes s’inviteront parmi les robots industriels lourds et collaboratifs, comme le nouveau Scara LS50 d’Epson, conçu avec une charge utile de 50 kilos pour manipuler les lourdes batteries électriques.
Demain matin, s’ouvrent à Chantilly les Assises Régionales de la Défense, et le sommet A Safe Future, en présence de Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, ainsi que de nombreux entrepreneurs comme Joseph Oughourlian (Amber Capital), Henri Seydoux (Parrot), Eric Trappier (Dassault Aviation)… Demander une invitation gratuite avec Qant.
Nvidia et Foxconn sont en discussions pour déployer des robots humanoïdes dans une nouvelle usine à Houston, où la production des serveurs d’intelligence artificielle GB300 doit commencer au premier trimestre 2026, selon Reuters.
Ce serait la première fois qu’un produit Nvidia est fabriqué avec l’aide de robots humanoïdes, une étape également inédite pour une ligne de production de Foxconn dédiée aux serveurs.
Les robots sont entraînés à des tâches d’assemblage comme l’insertion de câbles, le positionnement de composants et la manipulation d’objets, en vue d’une intégration sur des lignes complexes.
EN FILIGRANE : La future Nvidia GB300 sera une plateforme de serveurs IA ultra-performante, intégrant jusqu’à 72 GPU Blackwell Ultra, 36 CPU Grace et 20,1To de mémoire HBM3e par rack. Elle se distinguera non seulement par sa puissance de calcul, sa mémoire et son interconnexion, mais aussi par le refroidissement liquide.
À SURVEILLER : Le déploiement à Houston, et peut-être ailleurs. Les GB300 seront produites à Houston à partir de 2026 et les robots humanoïdes devront pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée aux États-Unis. Mais Foxconn teste aussi les robots de la société chinoiseUBTech, sans que le choix final n’ait encore été arrrêté.ce qui - préfigure une automatisation plus large de la production de serveurs dans le monde.
Perplexity pris la main dans le sac. • Qant avec GPT-4o
La BBC a adressé la semaine dernière une mise en demeure à Perplexity AI, accusant l’entreprise d’avoir utilisé ses contenus pour entraîner un modèle d’intelligence artificielle sans autorisation.
Le courrier demande à Perplexity de cesser immédiatement l’utilisation des contenus de la BBC, de supprimer les données concernées et de soumettre une proposition d’indemnisation financière.
La BBC affirme que des extraits de ses articles ont été reproduits mot à mot dans les réponses générées par le chatbot de Perplexity, ce qui nuit d'après elle à sa réputation et viole ses conditions d’utilisation.
Le groupe audiovisuel britannique souligne que ses fichiers "robots.txt" interdisent le scraping par deux crawlers de Perplexity, mais affirme que ces consignes ne sont pas respectées.
EN REGARD : Mauvaise cible. Perplexity rejette les accusations de la BBC, qualifiant sa démarche de "manipulative and opportuniste". Elle met en avant qu’elle ne développe pas de modèles d’intelligence artificielle mais propose un outil qui synthétise des informations issues du web.
À SURVEILLER : La guerre informationnelle dans les chatbots. La responsabilité ultime du différend tient aux modèles de fondation, agrégés par Perplexity AI. Par exemple, quand le New York Times accuse OpenAI (lire Qant du 8 janvier 2024) de reproduire ses articles en contournant le paywall d’abonnement, il met en réalité en accusation les modalités d’entraînement de GPT-4, et non ChatGPT. Dans le cas de la BBC, il s’agit au contraire d’articles en accès libre. On peut même argumenter qu’en rayonnant dans les modèles d’IA, la “Beeb” remplit une mission de service public contre les sites de désinformation qui tentent de tirer les modèles à eux. La BBC, toutefois, prend le parti de ses fournisseurs, producteurs et journalistes, en vent debout depuis le mois de février contre une consultation du gouvernement britannique qui pourrait autoriser le scraping de contenus protégés sans accord préalable (lire Qant du 26 février).
Wix entre dans la course au vibecoding • La plateforme de création de sites web Wix a annoncé la semaine dernière l’acquisition de la start-up américaine Base44 pour environ 80 millions de dollars, assortis de paiements complémentaires jusqu’en 2029. Fondée en janvier 2025, Base44 propose une solution d’IA générative permettant de développer des applications web complètes à partir de simples requêtes en langage naturel, sans écrire de code. Déjà rentable avec plus de 20 000 utilisateurs, dont eToro et SimilarWeb, Base44 continuera à opérer de manière indépendante au sein de Wix. La start-up se distingue par un environnement tout-en-un ne nécessitant aucun service tiers. En savoir plus…
Softbank vient faire la cour à Trump • Masayoshi Son, fondateur de SoftBank, envisage la construction d’un complexe industriel dédié à l’intelligence artificielle et à la robotique en Arizona, d’un coût pouvant atteindre 1 000 milliards de dollars. Baptisé Project Crystal Land, ce hub industriel s’inspirera de Shenzhen pour accueillir des chaînes de production de robots industriels pilotés par IA. Son cherche à impliquer des géants comme TSMC, déjà implanté en Arizona, ainsi que Samsung. Sans surprise, il sollicite le soutien, fiscal et financier, de l’administration Trump. En savoir plus…
L’humiliation de Masayoshi Son • Une caricature Qant avec GPT-4o
L’IA qui s’adapte aux émotions. • Qant, M. de R. avec GPT-4o
Les systèmes d’intelligence artificielle sont de plus en plus sollicités pour appuyer les décisions humaines, que ce soit dans la santé, la finance ou les services publics. Mais pour que ces systèmes soient réellement acceptés, ils devront pouvoir expliquer de manière claire les raisons de leurs choix.
La recherche en "IA explicable" (XAI) s’est jusqu’ici concentrée sur des utilisateurs supposés rationnels, en cherchant à leur fournir des justifications compréhensibles et à limiter les biais cognitifs. Sans se préoccuper de l’interlocuteur humain.
Revolut explore actuellement le développement d’un stablecoin adossé à une monnaie fiduciaire, en collaboration possible avec une entreprise issue de l’écosystème crypto, selon le média crypto Decrypt. La néobanque n’a pas confirmé le projet.
En 2024, la société a lancé Revolut X, une plateforme centralisée d’échange de cryptomonnaies opérant dans l’Union européenne, marquant ainsi son entrée active dans le secteur.
EN FILIGRANE : Le Genius Act, projet de loi sur les stablecoins récemment adopté par le sénat américain (lire Qant du 19 juin), pourrait être adopté avant la fin de l’été. Il créera un afflux massif de nouveaux stablecoins, car il attire aussi bien des acteurs de la distribution comme Amazon, Walmart que les principales banques américaines, comme JP Morgan et Bank of America.
À SURVEILLER : Opportunité transatlantique. Revolut, qui compte 55 millions de clients particuliers et 500 000 entreprises répartis dans 160 pays, dispose de licences bancaires dans plusieurs pays européens, notamment la France et la Grande-Bretagne. Mais elle opère aussi comme une fintech aux USA, à travers des partenariats avec Lead Bank, Sutton Bank et Cross River Bank. Ses services financiers internationaux pourront donc bénéficier d’un stablecoin interne.
Les lunettes Xreal One Pro seront commercialisées à partir du 1er juillet au prix de 649 dollars. Elles ont dépassé les 10 000 unités pendant la phase de précommande, d’après le constructeur.
Ce modèle propose le plus grand champ de vision du marché grand public (57°), des lentilles plates 44 % plus fines que les versions précédentes, et un système optique repensé pour une meilleure luminosité et une forme plus compacte.
Un processeur spatial X1 interne permet d’adapter dynamiquement l’image à la position de la tête avec différents modes de suivi ou d’ancrage.
À SURVEILLER : Le fil à l’oreille. Les lunettes Xreal One Prodoivent être connectées à un smartphone, un PC ou une console via USB-C pour fonctionner, servant alors d’écran externe flottant avec une résolution de 1080p et une fréquence de 120 Hz. MaisXreal a confirmé travailler avec Google sur une nouvelle génération de lunettes AR autonomes prévue pour 2026, marquant une rupture avec les modèles dépendants d’un appareil source.
Microsoft a présenté une famille de codes correcteurs quantiques qui utilisent une géométrie à quatre dimensions pour corriger les erreurs avec moins de qubits physiques.
Ces codes permettent une correction en un seul passage, dite "single-shot". Ils sont compatibles avec des architectures comme les ions piégés, les atomes neutres et les systèmes photoniques.
Les simulations montrent une réduction des taux d’erreur logique jusqu’à 10⁻⁶, contre 10⁻³ pour les qubits physiques, tout en réduisant par six les ressources nécessaires par qubit logique.
Une collaboration avec Atom Computing permet d’atteindre une fidélité de 99,6 % sur les portes à deux qubits avec des qubits à atomes neutres, facilitant la correction d’erreurs avancée.
À SURVEILLER : La suite quantique Microsoft qui intègre ces codes à des outils d’IA et de calcul haute performance veut marquer une étape vers un avantage quantique commercial accessible.
Visualisation des différentes phases du modèle d'explication sensible aux émotions. • Christian Schütze et al.
Les systèmes d’intelligence artificielle sont de plus en plus sollicités pour appuyer les décisions humaines, que ce soit dans la santé, la finance ou les services publics. Mais pour que ces systèmes soient réellement acceptés, ils devront pouvoir expliquer de manière claire les raisons de leurs choix.
La recherche en "IA explicable" (XAI) s’est jusqu’ici concentrée sur des utilisateurs supposés rationnels, en cherchant à leur fournir des justifications compréhensibles et à limiter les biais cognitifs. Sans se préoccuper de l’interlocuteur humain.
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