La Comet qui apportera les agents de recherche

Perplexity AI prépare la “recherche agentique” • Le Nobel Daron Acemoglu alerte sur les dérives possibles de l’IA et plaide pour une technologie au service du progrès humain • Unitree améliore ses robots dansants • Le nouvel attrait des stablecoins algorithmiques • Bienvenue dans Qant, mercredi 26 février 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Une Comet dans le ciel de Perplexity

Le moteur de recherche générative Perplexity prépare le lancement d’un navigateur web baptisé Comet.

La comète de l’IA • Qant, M. de R. avec Midjourney

  • Perplexity AI, leader de la recherche générative sur Internet, vient d’ouvrir la liste d’attente pour le bêtatest de Comet, présenté comme le premier navigateur pour la recherche agentique.

  • La recherche générative, qui a fait le succès de Perplexity et causé bien des perplexités chez Google, consiste simplement à utiliser un LLM pour répondre à la question posée, au lieu de proposer à l’internaute une liste de sources. Mais la recherche agentique pourra permettre, par exemple, de surveiller continuellement sur plusieurs sites concurrents le prix d’un vol ou d’un quelconque service, de maintenir des objectifs de long et moyen terme, dee construire des projets au fil de l’actualité, d’améliorer la sécurité et la gestion des onglets…

  • La start-up, qui a levé 500 millions de dollars en fin d’année dernière, continue ainsi d’élargir son offre, après le lancement récent d’un outil de recherche approfondie rivalisant avec ChatGPT Pro et d’une API dédiée à la recherche générative (lire Qant du 23 janvier).

  • Tout comme OpenAI, l’entreprise doit faire face à des poursuites judiciaires intentées par des éditeurs de presse concernant l’utilisation de leurs contenus. News Corp a notamment attaqué Perplexity AI en octobre dernier, tout comme, à d’autres occasions, le New York Times, Forbes et Condé Nast.

  • À SURVEILLER : La recherche agentique. L’intégration de l’IA générative aux navigateurs Web pour offrir une recherche contextuelle (Bing/Edge, Opera…) n’ont pas connu de grands succès jusqu’à présent. Le succès de Perplexity AI se base d’ailleurs sur ses apps mais ses principaux concurrents, notamment Arc Search, ont tout misé sur des navigateurs. Ce “fantasme Google Chrome” permet, sur la base des recrutements récents de Perplexity AI, de spéculer sur le fait que Comet soit basé sur un nouveau fork de Chromium. Ce projet open source, principalement maintenu par Google, intègre Gemini Nano et 3 API reliées à l’IA générative, sur la traduction, les résumés et les prompts. Il a notamment été adopté par Microsoft Edge, Samsung Internet, Opera… Son moteur de rendering, Blink, est largement dominant.

Allons-nous gâcher l'opportunité de l'IA ?

Depuis plus de 200 000 ans, les êtres humains élaborent des solutions pour relever les défis auxquels ils sont confrontés et partagent leurs connaissances. L'IA pourrait poursuivre cette tendance, en complétant les capacités humaines et en nous permettant de libérer tout notre potentiel, mais la technologie évolue dans une direction différente.

Par Daron Acemoglu (MIT)

Daron Acemoglu (MIT)

“L'IA n'évoluera dans un sens favorable à l'homme que si les technologues, les ingénieurs et les dirigeants collaborent avec les institutions démocratiques et si les développeurs aux États-Unis, en Europe et en Chine écoutent les cinq milliards de personnes qui vivent dans d'autres parties du monde. Nous avons désespérément besoin de conseils plus réfléchis de la part des experts et d'un leadership inspirant de la part des politiciens, qui devraient se concentrer sur l'incitation à une IA pro-humaine par le biais de cadres politiques et réglementaires.”

Apple, DBS, Scale

  • Le silence des artistes • Plus de 1 000 artistes britanniques ont sorti un album entièrement silencieux pour protester contre un projet du gouvernement britannique visant à autoriser l’entraînement des modèles d’IA sur des œuvres protégées sans autorisation. Les profits de cet album, intitulé Is This What We Want?, seront reversés à l’association Help Musicians. Ce projet s’inscrit dans un mouvement plus large d’opposition aux réformes du droit d’auteur au Royaume-Uni, alors que la consultation publique sur ces changements s'est terminée ce mardi. En savoir plus… 

  • La grande faucheuse d’emplois • La banque singapourienne DBS Group Holdings supprimera environ 4 000 postes contractuels et temporaires sur trois ans en raison du déploiement croissant de l’intelligence artificielle. DBS emploie actuellement 41 000 personnes, dont 8 000 à 9 000 en contrats temporaires. En 2024, la banque avait annoncé utiliser plus de 800 modèles d'IA à travers 350 cas d'usage. Les employés permanents ne seront pas affectés. Pour l’instant. En savoir plus… 

  • Apple met les moyens • Apple annonce l’ouverture d’une usine de serveurs pour l’intelligence artificielle à Houston, qui s’inscrit dans un plan d’investissement de 500 milliards de dollars sur quatre ans aux États-Unis. Cette usine de 250 000 m², prévue pour 2026, produira les serveurs destinés à Apple Intelligence. En parallèle, Apple prévoit d’embaucher 20 000 personnes dans des domaines comme l’ingénierie des puces, le développement logiciel et l’IA. En savoir plus… 

  • Doha passe à l’échelle avec Scale AI • Le gouvernement du Qatar a conclu un accord de cinq ans avec Scale AI, entreprise américaine spécialisée dans l’annotation de données pour l’IA, afin d’intégrer l’intelligence artificielle dans ses services publics. Scale AI, qui fournit des données d’entraînement à OpenAI et Microsoft, développera plus de 50 applications d’IA pour améliorer l’efficacité administrative grâce à l’analyse prédictive et l’automatisation. En savoir plus…

Cent vrais millions dans un dollar synthétique

Ethena, un stablecoin algorithmique basé Ethereum, vient de lever 100 millions de dollars, sonnants et trébuchants.

  • USDe, un stablecoin algorithmique delta-neutre basé sur le protocole de “dollar synthétique” Ethena, vole de succès en succès. Avec une capitalisation de près de 6 milliards de dollars, il est devenu le troisième stablecoin dollar après USDT de Tether et USDC de Circle. 

  • Fort de cette envolée, Ethena a réuni 100 millions de dollars auprès de deux investisseurs qui ont pignon sur Wall Street, Franklin Templeton et F-Prime Capital, affilié à Fidelity Investments. Dragonfly, Pantera et Polychain Capital ont également participé.

  • Contrairement aux deux stablecoins leaders, USDe utilise des positions sur les marchés à terme pour maintenir son ancrage au dollar. 

  • Quand un utilisateur dépose des cryptoactifs dans le protocole Ethena, il reçoit un équivalent en USDe convertible en dollars. Simultanément, Ethena ouvre une position courte de même valeur sur une plateforme de dérivés, pour créer un scénario delta-neutre où une baisse de la valeur du collatéral est compensée par une augmentation de la valeur de la position courte sur dérivés, et vice versa.

  • EN FILIGRANE : Le lancement d’iUSDe. Grâce à cet investissement, Ethena prévoit de lancer iUSDe, un jeton adapté aux institutions réglementées, permettant une entrée sur le marché sans interaction directe avec l’univers crypto. 

  • À SURVEILLER :  Terra, Luna, et tout le système solaire. Le dernier hiver crypto, en 2022, a été causé par l’effondrement d’un stablecoin algorithmique. Terra/Luna. Il n’avait ni l’ampleur ni l’enracinement à Wall Street de ce qu’est en train de devenir Ethena.

Ainsi dansent, dansent, dansent…

Unitree Robotics a publié une nouvelle vidéo mettant en avant son robot humanoïde G1, qui réalise une danse chorégraphiée tout en maintenant son équilibre face à des perturbations extérieures.

L’entreprise chinoise Unitree a récemment dévoilé une mise à jour de son robot humanoïde G1, améliorant son contrôle du mouvement. Dans une vidéo publiée par la société, le robot exécute des pas de danse synchronisés, illustrant des transitions de mouvement fluides et une capacité à rester stable même lorsqu’il est soumis à des chocs externes, comme des ballons ou des coups de bâton.


EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNÉS :

• L’avenir de l’IA dépend des choix des ingénieurs, des politiques et des institutions démocratiques.

• Avec une stabilité renforcée et un algorithme optimisé, le G1 de Unitree perfectionne sa locomotion.

Allons-nous gâcher l'opportunité de l'IA ?

Depuis plus de 200 000 ans, les êtres humains élaborent des solutions pour relever les défis auxquels ils sont confrontés et partagent leurs connaissances. L'IA pourrait poursuivre cette tendance, en complétant les capacités humaines et en nous permettant de libérer tout notre potentiel, mais la technologie évolue dans une direction différente.

Par Daron Acemoglu (MIT)

Daron Acemoglu (MIT)

J'ai eu la chance de participer au récent Sommet d'action sur l'IA à Paris, où de nombreuses discussions ont mis l'accent sur la nécessité d'orienter l'IA dans une direction plus bénéfique pour la société. À une époque où la Silicon Valley – et maintenant le gouvernement américain – réclame de plus en plus l'accélération de l'IA, l'occasion de se concentrer sur ce que nous attendons de la technologie a été comme une bouffée d'air frais.

Ce que l’IA peut apporter

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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