Pendant qu'Inflection AI clôt la plus grande levée de fonds de l'IA depuis OpenAI et que les Etats-Unis débattent de robots garde-frontières, les grands journaux préparent une association pour se défendre et Daron Acemoglu, au MIT, s'interroge sur le communisme par l'IA. Bienvenue dans Qant, vendredi 30 juin.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Pour cela, ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022. Les articles qui requièrent le plus de travail humain demandent un abonnement.
"Le robot lève des fonds records" (Midjourney)
Inflection AI, une startup californienne visant à créer une "IA personnelle pour tous", a annoncé hier un tour de financement de 1,3 milliard de dollars qui voit Nvidia rejoindre au capital Microsoft, le fondateur de cette dernière Bill Gates, Reid Hoffman (ex-Linkedin) et Eric Schmidt (ex-Google) Créée par Mustafa Suleyman, co-fondateur du laboratoire d'IA DeepMind de Google, Inflection avait présenté le mois dernier un assistant alimenté par l'IA appelé Pi (lire Qant du 9 mai), sans donner de détails sur le “réseau neuronal innovant” qui le rend possible.
Le tour de table valorise la start-up à 4 milliards de dollars. Il s’agit de l’investissement le plus important depuis qu’en début, Microsoft avait valorisé OpenAI 30 milliards en lui apportant 10 milliards de dollars (partie en services cloud) et que cette valeur d’entreprises a été consolidée par des investisseurs extérieurs (lire Qant du 11 janvier et du 3 mai). D’après la start-up, un tour complémentaire est imminent.
Inflection travaillera avec Nvidia, Microsoft et CoreWeave, un fournisseur de cloud GPU, pour construire ce qu'elle prétend être l'un des plus grands clusters d’entraînement de modèles d’IA au monde. Nvidia et CoreWeave ont déjà développé le cluster H100 actuel de la start-up et Microsoft s’est lancé à corps perdu dans des investissements sur son cloud, Azure, seul à proposer les services d’Open AI.
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Pour en savoir plus :
Le département américain de la sécurité intérieure a suscité des débats en évoquant la possibilité de déployer des chiens robots à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Cette idée a été critiquée par plusieurs politiciens démocrates, mais a également suscité l'intérêt lors d'une récente audition à la Chambre des représentants. Gavin Kenneally, CEO de Ghost Robotics, a présenté son robot Vision 60 lors de cette réunion, soulignant que l'utilisation de ces robots à la frontière viserait principalement à collecter des données pour détecter le trafic de drogues illégales et les mouvements humains. Ces robots, capables de résister à des conditions climatiques extrêmes, pourraient également être déployés à la frontière entre les États-Unis et le Canada.
Pour en savoir plus: Tech Crunch
Un syndicat de médias face à l’IA: Selon le Wall Street Journal, plusieurs éditeurs internationaux, dont Axel Springer, Condé Nast, le New York Times, News Corp. et Vox Media, discutent de la création d'une coalition pour adresser l'impact de l'intelligence artificielle sur le journalisme, face à la menace potentielle de modèles de langage comme ChatGPT pour les revenus de l'industrie.
Pour en savoir plus: Observer
Plus de femmes dans l’IA :c’est l’appel que lance sur CNN Melinda French Gates, inquiète que le manque de femmes parmi les développeurs ne perpétuent les biais existants dans les modèles.
Pour en savoir plus: Daily Journal
Typeface, encore une licorne pour l’IA : Typeface, une startup de l'ancien CTO d'Adobe, Abhay Parasnis, qui utilise l'IA générative pour créer du contenu personnalisé pour les marques, a levé 100 millions de dollars lors d'un tour de financement de série B mené par Salesforce Ventures, valorisant la startup à 1 milliard de dollars et portant son total de fonds levés à 165 millions de dollars.
Pour en savoir plus: Tech Crunch
Pour Boeing, le futur de l’aviation passe par la réalité augmentée: Boeing envisage l'avenir de la maintenance des avions grâce à la connectivité 5G, des drones inspecteurs et de la réalité augmentée, afin de réduire le temps passé en hangar pour les réparations et d'augmenter le temps en vol grâce à des technologies autonomes qui assistent les opérateurs humains formés via la réalité augmentée. De son côté, Airbus a prévu d’utiliser la réalité augmentée pour proposer une expérience plus immersive en cabine (lire Qant du 27 juin).
Pour en savoir plus: Defense One
Mastercard va lancer un “app-store” pour les applications blockchains : Mastercard prévoit de lancer cet été une version bêta de son réseau multi-token (MTN), une plateforme basée sur la blockchain destinée au développement d'applications et de cas d'utilisation avec des institutions financières, des fintechs et des banques centrales.
Pour en savoir plus: Fortune
Ubisoft annonce un jeu sur la blockchain : Ubisoft a annoncé son premier jeu basé sur la blockchain, nommé "Champions Tactics: Grimoria Chronicles", qui sera lancé sur la blockchain Oasys, une plateforme spécialisée pour les jeux soutenue par plusieurs entreprises dont Bandai Namco, Sega, Ubisoft et Square Enix.
Pour en savoir plus: Eurogamer
Posco prend le pari de Pasqal : Le groupe sidérurgique coréen Posco vient d’annoncer un partenariat avec la start-up française Pasqal, cofondée par le prix Nobel de physique Alain Aspect. Le projet, qui comprend aussi la coréenne Qunova Computing, vise notamment à optimiser la production d'hydrogène et à développer des matériaux pour les batteries grâce au calcul quantique.
Pour en savoir plus: Korea Joongang Daily
"L'IA pourrait conduire à inverser le raisonnement de Hayek"
Friedrich von Hayek est avant tout célèbre pour son essai influent et polémique de 1944 intitulé La Route de la servitude. Ses travaux les plus reconnus en économie résident toutefois dans L’Utilisation de l’information dans la société, un article relativement court sur la manière dont la société utilise et acquiert des informations dispersées concernant les fondamentaux économiques, tels que les préférences, les priorités et la productivité. Cet article formule une puissante critique de la planification, en faisant valoir qu’aucune autorité centralisée ne saurait efficacement recueillir et traiter les « éléments dispersés d’une connaissance incomplète et fréquemment contradictoire que tous les individus séparés possèdent en partie ».
« L’intelligence artificielle soulève aujourd'hui deux défis au raisonnement d’Hayek – notamment les modèles d’IA générative, capables d’encoder, de traiter et de déployer (via plusieurs centaines de milliards de paramètres) d’immenses quantités d’informations préexistantes.»
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