OpenAI renonce à sa transformation commerciale • Le marché des assistants et agents de codage bouillonne • Les grands groupes financiers français obtiendront des gains de productivité de 3% à 6% grâce à l'IA • ABB équipe de robots son premier restaurant à Los Angeles • Bienvenue dans Qant, mardi 6 mai 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
« OpenAI n’est pas une entreprise normale et ne le sera jamais » : c’est avec une ironie douloureuse que Sam Altman ouvre la lettre ouverte dans lequel il annonce qu’OpenAI renonce à son projet de transformation en société commerciale, lancé en octobre dernier.
La fondation de recherche gardera le contrôle de sa filiale commerciale, transformée en entreprise à mission, à l’instar d’Anthropic et xAI.
Sam Altman explique cette décision par des contacts avec les procureurs généraux du Delaware et de Californie, ainsi que des “civic leaders” non précisés.
Aussi bien Meta qu’Elon Musk avaient saisi le procureur général de Californie en décembre 2024, pour tenter de bloquer la conversion prévue d’OpenAI d’une organisation à but non lucratif vers une entité à but lucratif. Musk a été débouté en référé, il le gagne dans la substance.
EN FILIGRANE : 30 milliards de dollars. La dernière levée de fonds d’OpenAI conditionnait explicitement que la deuxième tranche, de 30 milliards de dollars sur 40 milliards, à la transformation d’OpenAI. Pendant la conférence de presse cette nuit, OpenAI a nié qu’elle soit remise en cause. Mais elle devra sans doute être renégociée, alors que ce revirement contraint affaiblit la position d’OpenAI.
À SURVEILLER : L’alignement partisan. La reculade de Sam Altman ne peut qu’avoir des racines politiques autant que judiciaires. Or, parmi les géants de l’IA, deux camps se dessinent. Meta et xAI – les deux outsiders – ont clairement pris parti pour Trump. Google, OpenAI, Microsoft et Anthropic, qui font la course en tête, sont restés fidèles à des valeurs équilibrées, souvent critiquées comme “woke” et “californiennes”. Mais, visiblement, la pression ne cesse de monter. Make AI Great Again.
La société Anysphere a levé 900 millions de dollars lors d’un nouveau tour de table mené par Thrive Capital, avec la participation d’Andreessen Horowitz et Accel, portant sa valorisation à environ 9 milliards de dollars, selon le Financial Times.
Fondée en 2022 par d’anciens étudiants du MIT, Anysphere développe Cursor, un outil d’assistance à la programmation par intelligence artificielle utilisé notamment chez Stripe, OpenAI et Spotify.
La start-up avait déjà levé 105 millions de dollars en janvier à une valorisation de 2,5 milliards, également menée par Thrive Capital et Andreessen Horowitz.
Cursor, qui permet de coder en langage naturel et d'autocompléter des programmes, revendique près d’un milliard de lignes de code générées quotidiennement, ce qui en fait l’un des outils de développement les plus utilisés du moment.
EN FILIGRANE : La multiplication des agents. Au même moment Anysphere atteint les sommets, OpenAI finalise l’acquisition de Windsurf et Anthropic et Apple joignent leurs forces pour faire de XCode une plateforme de vibecoding (lire ci-dessous). Le grand leader du marché reste Microsoft Github (lire Qant du 20 décembre 2024) mais les levées de fonds de Cognition Labs (Devin) et Replit montrent que le marché reste ouvert, dans l’attente d’une percée technologique majeure.
À SURVEILLER : Coder plus vite que son ombre. Les applications d’intelligence artificielle ont capté l’essentiel du marché du développement logiciel. Le pari de Cursor et des autres start-up, mais aussi des grands acteurs, est que les progrès de l’IA vont permettre d'automatiser des tâches de plus en plus complexes tout en ouvrant le marché à des développeurs de moins en moins experts.
OpenAI monte sur Windsurf… • L’accord de rachat de l’ancienne Codeium par OpenAI a été finalisé, mais non encore signé, à 3 milliards de dollars, révélait Bloomberg cette nuit. Tout comme les talents des modèles o4-mini, l’acquisition marque la volonté d’OpenAI de s’imposer sur le marché de la génération de code, jusqu’à présent dominé par Microsoft Github et Claude 3.7 Sonnet d’Anthropic. En savoir plus…
… Et Apple se tourne vers Claude • Apple s’associe à Anthropic pour développer une nouvelle plateforme de programmation assistée par IA, surnommée “vibe-coding”. Basée sur une version modifiée de Xcode, l’environnement de développement intégré (IDE) d’Apple destiné à la création d’applications iOS et macOS, cette solution serait d’abord déployée en interne pour aider les développeurs à écrire, modifier et tester du code. En savoir plus…
L’IA ressuscite Agatha Christie • La BBC a utilisé l’intelligence artificielle pour recréer la voix et l’apparence de l’autrice Agatha Christie dans un cours d’écriture en ligne intitulé Agatha Christie Writing, désormais disponible sur sa plateforme BBC Maestro. L’actrice Vivien Keene incarne Christie à l’écran, avec son visage modifié par IA pour ressembler à l’écrivaine, tandis que sa voix est synthétisée à partir d’archives sonores, avec l’accord de l’Agatha Christie Estate. Le contenu, rédigé par des universitaires, comprend 11 leçons vidéo et 12 exercices destinés à enseigner l’art du roman policier. En savoir plus…
Premier, super Nova • Amazon a lancé Nova Premier, son modèle d’IA le plus avancé à ce jour, capable de traiter texte, images et vidéos, et désormais disponible sur sa plateforme Bedrock. Conçu pour des tâches complexes nécessitant planification, contextualisation et usage d’outils variés, Nova Premier peut analyser jusqu’à un million de tokens en une seule requête. S’il reste en retrait sur certains benchmarks de codage, mathématiques ou sciences face à des modèles concurrents comme Gemini 2.5 Pro, il affiche de bons résultats en compréhension visuelle et récupération d’information. Amazon le positionne comme un outil idéal pour entraîner des modèles plus légers via distillation. En savoir plus…
Quel impact pour l’IA dans la banque et l’assurance. • Qant avec GPT-4o
Le mois dernier, le Hub Institute a présenté la première exhaustive sur l’impact de l’IA dans les grands groupes du CAC 40. Se basant sur les travaux d’Eryk Brynjolfsson, Daron Acemoglu et Philippe Aghion, IA & Productivité 2030 estime l’impact de l’IA sur les facteurs de production de chacun de ces fleurons. Pour chacun d’entre eux, elle recherche les tâches techniquement exposées à l’IA et pour lesquelles l’automatisation serait rentable, la réduction des coûts du travail et la part du travail dans la valeur ajoutée.
En partenariat avec le Hub Institute, Qant vous propose d’examiner les grands secteurs les plus impactés par l’IA. Dans ce numéro, la finance : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, AXA…
Quadrant d'exposition à l'automatisation : la place des banques et assurances • Hub Institute.
Donald Trump vient d’affirmer qu’il est prêt à repousser à nouveau la date limite du 19 juin si aucun accord de cession de TikTok n’était conclu d’ici là.
Le président américain a déjà accordé deux prolongations depuis la date initiale du 19 janvier, en dépit d’une loi votée par le Congrès et validée par la Cour suprême exigeant le retrait de ByteDance.
Trump a déclaré avoir un « petit faible » pour TikTok, estimant que l’application l’avait aidé à séduire les jeunes électeurs lors de l’élection de 2024.
Le projet de rachat de TikTok par des investisseurs américains a été suspendu après l’annonce par Trump de droits de douane de 145 % sur les produits chinois.
EN FILIGRANE : Crise constitutionnelle. Depuis l’accession de Trump au pouvoir, l’exécutif décide unilatéralement de ne pas appliquer une loi votée et promulguée, approuvée par la Cour suprême.
À SURVEILLER : Les tarifs douaniers. Les marchés s’attendent, de même, à ce que les tarifs “réciproques” annoncés le 2 avril soient reportés sine die et que les tarifs sur les microprocesseurs et la tech ne soient jamais mis en œuvre. L’optimisme et l'indulgence dont ils ont déjà fait preuve à l’égard de Trump ne leur a peut-être pas encore coûté assez cher.
Anduril Industries a signé un accord définitif pour acquérir Klas, entreprise irlandaise reconnue pour ses solutions de communication tactique et d’edge computing.
L’objectif est d’intégrer les équipements compacts de Klas aux systèmes autonomes d’Anduril, en particulier sa plateforme logicielle Lattice dédiée à la vision temps réel du champ de bataille.
Klas conçoit la gamme Voyager, une suite modulaire résistante aux conditions extrêmes, déjà utilisée dans les systèmes Menace d’Anduril sur les terrains terrestres, maritimes et aériens.
L’opération vise à accélérer le déploiement de systèmes plus légers, modulaires et robustes, capables de fonctionner sans infrastructure locale.
À SURVEILLER : Débarquement par l’Irlande. Klas continuera d’opérer depuis ses sites en Irlande et aux États-Unis, tandis qu’Anduril prévoit d’ouvrir un premier bureau à Dublin.
Eutelsat change de tête • Eutelsat Communications a annoncé le remplacement de sa directrice générale Eva Berneke par Jean-François Fallacher, ancien dirigeant d’Orange, à compter du 1er juin. Ce changement intervient alors que l’entreprise cherche à renforcer son positionnement stratégique face à SpaceX, notamment en concurrençant Starlink en Ukraine, où SpaceX est devenu un fournisseur clé de connectivité pour l’armée. En savoir plus…
BurgerBots, start-up américaine spécialisée dans l'automatisation de la restauration, et ABB Robotics, leader mondial des solutions d’automatisation industrielle, ont ouvert leur premier restaurant entièrement robotisé à Los Gatos, en Californie. Cette cuisine novatrice repose sur deux technologies d’ABB : le robot delta IRB 360 FlexPicker et le robot collaboratif YuMi, qui travaillent ensemble pour préparer des hamburgers avec rapidité, précision et hygiène. Chaque commande est traitée sur mesure, les stocks sont suivis en temps réel, et le personnel est libéré pour se consacrer à l'accueil des clients.
Quadrant d'exposition à l'automatisation : la place des banques et assurances • Hub Institute.
Face à l’IA, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. D’après le Hub Institute, BNP Paribas devrait voir sa productivité croître de +3,96 % à +5,20 % par an sur dix ans alors que le groupe Crédit Agricole, par exemple, affiche un potentiel de productivité inférieur (+3,3 %/an), reflet d’une exposition technologique et d’une rentabilité des projets IA encore en phase de structuration.
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