L’agent, le masseur, le chauffeur et le chasseur de drones

Amazon crée une division dédiée aux agents IA pour Alexa • L’américaine Epirus lève 250 millions pour ses systèmes anti-drones à énergie dirigée • Circle prend pied au Japon • Aescape étend ses massages automatisés • Valeo AI explore la conduite autonome avec des modèles de génération vidéo • Bienvenue dans Qant, jeudi 6 mars 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Cuire les drones aux micro-ondes

La start-up américaine Epirus, spécialisée dans les systèmes anti-drones, a bouclé un tour de table de 250 millions de dollars en série D, portant son financement total à plus de 550 millions de dollars.

  • Epirus, basée en Californie, développe des armes à énergie dirigée pour neutraliser les essaims de drones. Son produit phare, Leonidas, envoie des impulsions électromagnétiques pour désactiver l’électronique des cibles.

  • Le tour de table, de 250 millions de dollars, a été co-dirigé par 8VC et Washington Harbour Partners LP, avec la participation de Gaingels et General Dynamics Land Systems, filiale d’un des principaux fournisseurs du Pentagone.

Leonidas d’Epirus en action

  • Epirus a déjà remporté un contrat avec l’armée américaine, de 66 millions de dollars. Elle prévoit d’étendre sa production à l’international, d’améliorer sa chaîne d’approvisionnement et d’ouvrir un centre de simulation en Oklahoma pour entraîner les soldats.

  • À SURVEILLER : L’essor des armes à énergie dirigée. Plusieurs pays, dont les États-Unis, investissent massivement dans ces technologies pour contrer les menaces émergentes, mais leur adoption à grande échelle reste encore limitée.

Amazon part à la chasse aux agents

L’entreprise développe un nouveau modèle IA intégrant des capacités de raisonnement et crée une division dédiée aux agents intelligents au sein d’AWS.

  • Amazon a formé une nouvelle équipe au sein d’Amazon World Services (AWS) pour concevoir des agents d’intelligence artificielle capables d’automatiser les tâches du quotidien.

  • Ces “capacités agentiques” sont au cœur d’Alexa Plus, la nouvelle version de l’assistant vocal présentée la semaine dernière (lire Qant du 28 février). 

  • Outre ses capacités avancées de conversation, Alexa Plus est ainsi censée pouvoir commander des courses, inviter des amis, ajouter des événements à leurs agendas, mémoriser vos préférences culinaires…

  • L’agent qui lance la requête tâche de détecter toute hallucination, dont les conséquences “agentiques” pourraient être particulièrement graves.

  • Pour ce faire, Alexa Plus fait appel aux à plusieurs LLM sur AWS et, proclame l’équipe, à des dizaines de milliers d’API intégrées. Outre la série des appareils Echos d’Amazon, elle est disponible via une app mobile et sur le Web.

Les nouveaux Experts d’Alexa Plus se baseront sur des agents d’IA

  • Un modèle d’IA  avec des capacités de raisonnement similaires à celles des modèles d’OpenAI, Anthropic et DeepSeek, baptisé Nova, est également en cours de développement. Présenté en décembre dernier, il pourrait être lancé dès le mois de juin, avec une approche hybride, pour combiner rapidité et réflexion approfondie.

  • À SURVEILLER : Les difficiles assistants d’IA. Alexa Plus a été présentée avec plus d’un an de retard, et elle ne sera rendue disponible que progressivement, à partir de fin mars, aux abonnés Amazon Prime (et à la presse). Son concurrent naturel, Siri d’Apple, ne prendra son envol que l’année prochaine, au mieux (lire Qant du 4 mars). En revanche, Gemini, qui se répand dans les foyers équipés de Google Home aussi bien que dans les téléphones Android, représente une menace de taille pour Alexa.

Elon Musk, Microsoft, OpenAI, Staircase Studios AI

  • OpenAI : Microsoft blanchi au Royaume-Uni… • L’Autorité de la concurrence britannique (CMA) a validé l’investissement de 13 milliards de dollars de Microsoft dans OpenAI, mettant fin à 14 mois d’examen réglementaire (lire Qant du 12 décembre 2023). La CMA a estimé que l’accord de 2023 n’entraînait pas un changement de contrôle de Microsoft sur OpenAI, ne justifiant ainsi pas une enquête approfondie. En savoir plus… 

  • … et Elon Musk retoqué en référé • Un juge fédéral de Californie a rejeté la demande d'injonction d'Elon Musk visant à stopper la transition d'OpenAI vers une société commerciale. Le tribunal a estimé que Musk n’avait pas apporté suffisamment de preuves pour justifier une telle mesure. Toutefois, la juge a déclaré être prête à organiser un procès accéléré sur cette transformation. En savoir plus… 

  • OpenAI bichonne la recherche • OpenAI vient d'annoncer la création de NextGenAI, un consortium réunissant 15 institutions de recherche pour accélérer les avancées scientifiques et transformer l’éducation grâce à l’intelligence artificielle. Doté de 50 millions de dollars, le programme financera des bourses, l’accès aux ressources de calcul et aux API d’OpenAI. Parmi les membres figurent Harvard, le MIT, Oxford, Sciences Po et Duke University, ainsi que le Boston Children’s Hospital. Les premiers projets incluent l’application de l’IA en santé, éducation, mobilité et agriculture, notamment pour accélérer les diagnostics médicaux et développer la formation à l’IA dans les universités. En savoir plus… 

  • Hollywood version IA • Pouya Shahbazian, producteur de la saga Divergente, vient de lancer Staircase Studios AI, un studio dédié à la production de films, séries et jeux vidéo générés par intelligence artificielle. Son outil propriétaire ForwardMotion ambitionne de réaliser des films de qualité quasi-studio pour moins de 500 000 dollars. La société prévoit de produire 30 films en trois à quatre ans. Elle a présenté la bande-annonce d'un premier film, The Woman With Red Hair, réalisé par Brett Stuart. Staircase Studios AI compte notamment parmi ses investisseurs Kenneth Lerer, cofondateur du Huffington Post. En savoir plus…

Le premier film de Staircase Studios AI

Circle devant le Soleil Levant

La filiale cryptographique de SBI Holdings devient la première entreprise japonaise autorisée à proposer l’USDC, marquant un tournant dans la réglementation des stablecoins au Japon.

  • SBI VC Trade, filiale d’un conglomérat financier actif dans la banque, les assurances et l’investissement, SBI Holdings, vient d’obtenir une licence "d’Electronic Payment Instruments Exchange Service Provider" au Japon. 

  • Cela lui permet de gérer des stablecoins étrangers, et notamment l’USDC de Circle. L’entreprise prévoit de lancer un test de transactions en USDC le 12 mars, avant un déploiement complet. 

  • Cette avancée fait suite à l'assouplissement des règles japonaises sur les stablecoins, après la levée de l’interdiction des stablecoins étrangers en 2023.

  • À SURVEILLER : L’adoption des stablecoins au Japon. Certaines grandes banques japonaises, notamment la plus grande d’entre elles, MUFG, testent les stablecoins pour les paiements transfrontaliers, un secteur où les stablecoins pourraient concurrencer Swift.

Valeo AI met vidéo et intelligence artificielle au service de la conduite autonome

Une équipe de chercheurs rattachés à l’équipementier français Valeo a créé des modèles de génération de vidéos par IA, afin d’améliorer la conduite autonome.

L’IA au service de la conduite autonome • Qant, M. de R. avec Midjourney

Le développement de la conduite autonome repose sur la capacité des véhicules à interpréter leur environnement et à prendre des décisions en conséquence. Une équipe de chercheurs de Valeo AI a conçu deux modèles de génération de vidéos pour améliorer la perception et la prise de décision des voitures autonomes : VaViM, un modèle de vidéo auto-régressif, et VaVAM, un modèle d'action vidéo dédié à la planification des trajectoires. Cette approche explore comment les véhicules peuvent mieux comprendre et anticiper leur environnement.

Le robot masseur auquel il ne manque plus que la parole

La start-up new-yorkaise Aescape, spécialisée dans les robots masseurs autonomes, vient de lever 83 millions de dollars.


Le massage robotique selon Aescape

Aescape développe des tables de massage robotisées équipées de bras mécaniques et pilotées par intelligence artificielle. Ces machines sont conçues pour appliquer des pressions ciblées sur différentes zones du corps, en fonction des réglages choisis par l’utilisateur. Elles seront prochainement déployées dans plusieurs salles du groupe américain Equinox, une chaîne américaine de clubs de fitness haut de gamme.


EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNÉS :

• VaViM et VaVAM, deux modèles d’IA, utilisent la génération de vidéos pour affiner la prise de décision des véhicules autonomes.

• La robotique au service du bien-être : Aescape lève 83 millions de dollars pour ses masseurs autonomes.

Valeo AI met vidéo et intelligence artificielle au service de la conduite autonome

Une équipe de chercheurs rattachée à l’équipementier français Valeo explore les capacités des modèles de génération vidéo pour la conduite autonome et met en évidence plusieurs défis.

Pipeline de bout en bout de VaVAM • Source : Florent Bartoccioni et al.

Le développement de la conduite autonome repose sur la capacité des véhicules à interpréter leur environnement et à prendre des décisions en conséquence. Une équipe de chercheurs de Valeo AI a conçu un modèle basé sur la génération de vidéos pour améliorer la perception et la prise de décision des voitures autonomes. Leur approche repose sur deux modèles : VaViM, un modèle de vidéo auto-régressif, et VaVAM, un modèle d'action vidéo dédié à la planification des trajectoires.

Un modèle prédictif basé sur la vidéo

...

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

Les derniers articles publiés