« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Un cyber-drapeau blanc au Pentagone

Le “bon moment de télévision” de Donald Trump, vendredi, cache un mouvement prorusse encore plus inquiétant.

L’administration Trump révise sa position militaire face à la Russie • Qant avec Dall-e.

• CESSEZ-LE-FEU. Le secrétaire d’État à la Défense, Pete Hegseth, a ordonné au Cyber Command du Pentagone d’arrêter toute action et toute planification contre la Russie, notamment offensive.

• ESPIONNAGE. Cette décision compromet notamment les capacités du Pentagone à pénétrer les réseaux russes, d’espionnage ou de désinformation.

• DÉSARMEMENT. Elle forme la première décision concrète d’une révision générale de la position militaire américaine face à la Russie, engagée par la nouvelle administration.

• DIVERSION. Ce scoop du média The Record a été occulté pendant le week-end par l’humiliation publique infligée au président ukrainien dans le Bureau Ovale que Donald Trump a décrite comme “un bon moment de télévision”. Repris désormais par la grande presse, il a peu de chances de pénétrer efficacement les réseaux sociaux.

• À SURVEILLER : Le renversement d’alliances. Sous couvert d’amadouer la Russie pour la convaincre de cesser ses opérations en Ukraine, l’administration Trump semble s’attacher à renforcer la position stratégique de la Russie bien au-delà des concessions diplomatiques.

Un calme week-end au golf

Alors que Donald Trump vole au secours des cryptos, la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine bat en retraite.

• SPÉCULATION. Confronté à la baisse du bitcoin et des autres cryptos, qui ont perdu un quart de leur valeur depuis sa prise de fonctions, Donald Trump a annoncé sur son réseau social, dimanche, que cinq jetons entreront dans la réserve stratégique des États-Unis : le bitcoin, l’ether, le le XRP, le solana et le cardano.

• Bien que les deux posts sur Truth Social n’aient offert aucune précision, ils ont suffi pour faire rebondir les cryptos, de 10 % à 13%.

• COLLECTION. La semaine dernière, le gendarme financier américain, la SEC, a revu sa doctrine et précisé que selon elle, désormais, que les meme coins ne constituent pas des titres financiers au regard du droit fédéral, car ils n'offrent ni rendement ni droits sur les actifs ou bénéfices d'une entreprise.

• La Division de la finance d'entreprise de l'agence a indiqué que ces jetons, comme le $Trump et le Dogecoin, cher à Elon Musk (lire Qant du 20 janvier), lui semblent "plus proches d’objets de collection" que de titres mobiliers, et qu’en conséquence ils ne nécessitent pas d'enregistrement auprès de la SEC.

• REDDITION. La semaine dernière, la SEC a renoncé à son action contre Coinbase ainsi que, d’après Wired, à ses enquêtes sur Robinhood, Uniswap, OpenSea et Consensys.

• La SEC a également demandé au juge de suspendre son procès contre Justin Sun, un entrepreneur crypto qui a investi 75 millions de dollars dans l’entreprise crypto de Donald Trump, Worl Liberty Financial, tout comme elle avait suspendu son action contre Binance. 

• EN FILIGRANE : La mise au pas des autorités de régulation. La SEC a été la première cible de Donald Trump, qui a forcé son président à la démission. Mais un executive order du 18 février étend considérablement son pouvoir sur l’ensemble des agences. Hormis la Fed, l’indépendance d’agences comme la SEC, la FCC ou la FDA est désormais en question. 

• À SURVEILLER : L’or et les cryptos. La semaine dernière, dans son discours au CPAC, le congrès annuel des conservateurs américains, Donald Trump a mis en doute publiquement l’intégrité des réserves d’or américaines à Fort Knox, promettant d’aller les inspecter avec Elon Musk. Le Président des États-Unis continue ainsi de jouer les cryptos contre le dollar. On notera au passage qu’il est bien plus facile de faire disparaître une réserve cryptographique qu’avec 27 tonnes d’or.

Moscou

• Le rouble numérique se fera attendre • La Banque centrale de Russie vient d'annoncer le report du lancement du rouble numérique, prolongeant la phase pilote débutée en août 2023, selon l'agence russe Tass. Initialement prévue pour une adoption plus large en juillet 2025, cette expérimentation impliquait 12 banques et 600 employés testant les fonctionnalités de paiement et de transfert. Les autorités justifient ce retard par la nécessité d’affiner les aspects techniques et d’évaluer les modèles économiques avec les banques. La gouverneure Elvira Nabiullina a déclaré qu’une nouvelle date de lancement serait annoncée une fois ces ajustements terminés. En savoir plus…

Les ambitions de Meta AI

Meta lancera une application autonome pour son IA au deuxième trimestre 2025.

• Meta AI disposera bientôt d’une application dédiée, qui viendra compléter son intégration existante dans Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger.

• Meta envisage également de tester un abonnement payant pour Meta AI, s'inspirant du modèle économique de ChatGPT et Microsoft Copilot.

• Cette application pourrait élargir l’audience de Meta AI en touchant des utilisateurs en dehors des plateformes de l’entreprise, un enjeu clé face à ChatGPT et Google Gemini.

• À SURVEILLER : La réaction de la concurrence. Sam Altman a réagi sur le ton de l’humour sur X-Twitter en évoquant l’idée pour OpenAI de lancer un réseau social en guise de “contre-uno”. Le vrai débat, cependant, porte sur l’intégration de l’IA dans les algorithmes des réseaux sociaux.

In AI we trust ?

Malgré les efforts de l'humanité pour l'apprivoiser, l'incertitude reste un élément inévitable de la vie quotidienne. Au lieu d'attendre de la technologie qu'elle mette de l'ordre dans le chaos, nous devrions peut-être nous résigner à naviguer dans un monde de plus en plus incertain.

Par William H. Janeway (Cambridge)

William H. Janeway (Cambridge)

“Les modèles d'IA actuels ne possèdent pas les qualités essentielles de l'intelligence humaine. Lorsqu'ils sont confrontés à des conditions qui sortent du cadre de leurs données d'apprentissage, ils s'essoufflent. Néanmoins, ces modèles perpétuent « la grande erreur de l'IA » : la croyance que nous avons créé une forme d'intelligence algorithmique qui nous comprend aussi profondément que nous nous comprenons les uns les autres.”

Amazon, Microsoft, Nvidia

• Microsoft fait la chasse aux hackers • Microsoft a identifié un réseau de hackers, baptisé Storm-2139, qui contournait les garde-fous des outils d’IA générative – dont ceux d’Azure OpenAI – pour produire et vendre du contenu illégal, notamment des images illicites de célébrités. Basés en Iran, au Royaume-Uni, à Hong Kong, au Vietnam et aux États-Unis, ces cybercriminels utilisaient des identifiants clients récupérés en ligne pour modifier les capacités des modèles d’IA et revendre leur accès à d’autres groupes malveillants. Microsoft a engagé des poursuites et prépare des signalements aux autorités américaines et internationales. En savoir plus… 

• Un chorus des Big Tech pour libéraliser les puces • Microsoft, Amazon et Nvidia se sont unies la semaine dernière pour demander à l’administration Trump de revoir les restrictions sur l’exportation de semi-conducteurs d’intelligence artificielle, qui limitent actuellement les ventes vers Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Les dirigeants des trois entreprises estiment que ces règles pourraient pousser ces nations à se tourner vers des fournisseurs chinois, renforçant ainsi la position technologique de Pékin. En savoir plus…

MatterChat, l'IA qui repense la science des matériaux

Développé par une équipe de chercheurs de l'université de Berkeley, MatterChat apporte une nouvelle approche en science des matériaux en combinant des données structurelles détaillées et une intelligence artificielle pour améliorer la prédiction et l'étude de nouveaux matériaux.

La découverte de nouveaux matériaux • Qant, M. de R. avec Midjourney

Les méthodes classiques pour modéliser les matériaux sont précises mais nécessitent des calculs lourds et complexes. Ces approches, bien que performantes, sont coûteuses en ressources informatiques et en temps de traitement. L’intelligence artificielle a permis de développer de nouveaux modèles plus efficaces, capables d’anticiper certaines propriétés des matériaux. Cependant, ces modèles se limitent souvent à une analyse brute des données et ne prennent pas en compte le contexte scientifique global.

MatterChat, développé par des chercheurs de Berkeley, se distingue en associant une intelligence artificielle spécialisée aux bases de données structurales des matériaux. Son fonctionnement repose sur trois éléments clés : un outil d’analyse des structures atomiques, un modèle de compréhension du langage scientifique et un système qui relie ces deux composants. Cette approche permet d’améliorer la précision des prédictions et facilite l’interaction avec les chercheurs, en leur offrant des résultats exploitables de manière plus intuitive et rapide.

Des nouvelles lunettes pour la recherche

Meta a ouvert la liste d’attente pour ses lunettes Aria Gen 2, destinées aux chercheurs en intelligence artificielle, robotique et perception machine.

• Les lunettes Aria Gen 2 sont une évolution d’un modèle lancé en 2020, qui a notamment été adopté par les laboratoires de BMW, de l’université Carnegie Mellon et de la start-up néerlandaise Envision, qui développe un assistant d’accessibilité pour les personnes malvoyantes.

• Toujours dépourvues d’écran, les Aria Gen 2 sont équipées de capteurs améliorés, notamment des caméras, des microphones spatiaux et un capteur de fréquence cardiaque.

• Elles permettent aux chercheurs d'explorer des technologies comme la reconnaissance vocale, le suivi des mains et des yeux, ainsi que le Simultaneous Localization and Mapping (Slam), pour la navigation en intérieur. 

• Avec un design pliable et une autonomie de 6 à 8 heures, les lunettes offrent une utilisation prolongée pour la collecte de données et les expérimentations. 

• À SURVEILLER : La pré-commercialisation. Meta n'a pas encore annoncé de date de disponibilité ; les chercheurs intéressés peuvent s'inscrire en liste d’attente.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNÉS :

• MatterChat accélère la découverte de matériaux innovants en combinant IA conversationnelle et modélisation scientifique.

• Deux ouvrages analysent notre besoin de contrôle et la place réelle de l’IA dans un monde incertain.

MatterChat, l'IA qui repense la science des matériaux

Développé par une équipe de chercheurs de l'université de Berkeley, MatterChat apporte une nouvelle approche en science des matériaux en combinant des données structurelles détaillées et un modèle d’IA pour améliorer la prédiction et l'étude de nouveaux matériaux.

Vue d'ensemble de MatterChat • Source : Yingheng Tang et al.

Les méthodes pour modéliser les matériaux sont précises mais nécessitent des calculs lourds et complexes. Ces approches, bien que performantes, sont coûteuses en ressources informatiques et en temps de traitement. L’intelligence artificielle a permis de développer de nouveaux modèles plus efficaces, capables d’anticiper certaines propriétés des matériaux. Cependant, ces modèles se limitent souvent à une analyse brute des données et ne prennent pas en compte le contexte scientifique global.

MatterChat, développé par des chercheurs de Berkeley, se distingue en associant, aux bases de données structurales des matériaux, une IA spécialisée. Son fonctionnement repose sur trois éléments clés : un outil d’analyse des structures atomiques, un modèle de compréhension du langage scientifique et un système qui relie ces deux composants. Cette approche permet d’améliorer la précision des prédictions et facilite l’interaction avec les chercheurs, en leur offrant des résultats exploitables de manière plus intuitive et rapide.

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