o3 découvre une faille au cœur de Linux • Les grands modèles d’IA sabotent leur déconnection • Tether lancera un stablecoin américain • À Washington, le Trésor prévoit que les stablecoins financeront la dette • Nvidia s’accroche à la Chine • NavDP permet à un robot d’apprendre sans sortir de la simulation • Bienvenue dans Qant, mardi 27 mai 2025.


« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Le chercheur indépendant Sean Heelan a découvert une faille critique dans le noyau Linux, en analysant le code à l’aide du seul modèle o3 d’OpenAI, sans utiliser d’autres outils spécialisés.
Cette vulnérabilité, dans un composant chargé de gérer les connexions à distance entre ordinateurs, permettrait à un pirate de provoquer des pannes ou de prendre le contrôle d’un système, en profitant d’un conflit d’accès à la mémoire entre deux actions simultanées.
Les capacités d’o3, qui lui permettent d’analyser rapidement des centaines de milliers de ligne de code, lui ont aussi permis de repérer une autre faille, déjà connue, 8 fois sur 100 essais, là où d’autres modèles concurrents n’ont pas dépassé 3 détections.
À SURVEILLER : La lance et le bouclier. o3 a produit environ 28 % de fausses alertes, mais il a montré une capacité notable à identifier des bugs complexes. L’intégration de modèles aussi puissants dans les analyses de sécurité accélèrera la détection de failles – mais les pirates pourront en faire sans doute tout autant.
Le CEO de Tether, Paolo Ardoino, a confirmé lors d’une interview à Bloomberg (ci-dessus) que l'entreprise envisage de lancer un stablecoin spécifiquement pour les États-Unis, distinct de l’USDT.
Ardoino a affirmé que l’USDT restera destiné aux marchés émergents, où 420 millions d'utilisateurs s’en prévalent pour les transferts internationaux et, affirme-t-il, la préservation de l’épargne.
Le nouveau stablecoin américain, conçu pour un marché déjà doté de nombreux moyens de paiement, aura des fonctionnalités différentes de l’USDT, afin d’attirer les investisseurs institutionnels.
EN FILIGRANE : Le difficile audit. Tether a déclaré être en conformité avec les futures exigences du Genius Act, la loi de déréglementation qui vient de passer le sénat américain. En particulier, elle se soumettra à un audit de ses réserves via un des Big Four, les quatre grands cabinets comptables de Wall Street. Elle avait jusqu’à présent toujours refusé de le faire, encourant une amende de l’État de New York qui l’avait conduite à cesser ses activités aux États-Unis.
À SURVEILLER : Les grandes manœuvres. Alors que le règlement européen Mica a eu pour effet de faire fuir Tether du Vieux Continent, le Genius Act déclenche toutes les concupiscences, notamment celles des banques. En lançant un stablecoin spécifique aux États-Unis, Tether pourrait éviter un audit trop attentif de l’USDT.
Les stablecoins, futurs piliers de la dette américaine • Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a estimé, dans une interview accordée à Bloomberg, que les stablecoins pourraient générer à court terme jusqu’à 2 000 milliards de dollars de demande supplémentaire pour les bons du Trésor américain. Cette position rejoint celle de David Sacks, conseiller de la Maison-Blanche sur la crypto et l’IA, qui prévoit une explosion de la demande en dette publique avec l’adoption prochaine du Genius Act, cadre législatif pour les stablecoins. En savoir plus…
Une Strategy pour la famille Trump • Le Trump Media & Technology Group (TMTG), qui détient notamment le réseau Truth Social, prévoit de lever 3 millliards de dollars, en actions et dette convertible, pour les investir en bitcoins et autres cryptoactifs. Le véhicule familial émule ainsi Strategy, un éditeur de logiciels qui s’est reconverti dans l’achat et la conservation à long terme de bitcoins, en accumulant pr!s de 500 000. L’opération de TMTG devrait être annoncée cette semaine, d’après le Financial Times, lors d’une conférence crypto à Las Vegas où interviendront le vice-président J.D. Vance, le conseiller à la Maison-Blanche David Sacks, et les propres fils de Donald Trump. Un mélange des genres assumé avec naturel. En savoir plus…
Apprendre à se déplacer en simulation. • Qant avec GPT-4o
Former un robot à se déplacer dans un environnement peu structuré, ouvert, voire inconnu, reste un défi majeur de la robotique. Les méthodes classiques, basées sur la cartographie et la localisation, accumulent les erreurs en conditions dynamiques. Quant aux approches d’apprentissage, elles peinent à passer à l’échelle faute de données suffisantes.
Un article prépublié par une équipe du Shanghai AI Lab, un des principaux instituts de recherche du pays, créé en 2020, vient de présenter NavDP, une architecture end-to-end de navigation robotique conçue pour être formée exclusivement en simulation, puis transférée sans ajustement à des plateformes physiques variées. Elle repose sur deux modules clés : un générateur de trajectoires fondé sur la diffusion, et un "critique" chargé d’évaluer la sécurité des propositions.
Nvidia prévoit de commercialiser en Chine une nouvelle GPU basée sur l’architecture Blackwell entre 6 500 et 8 000 dollars, contre 10 000 à 12 000 dollars pour le modèle H20 désormais interdit à l’export, car il a servi à l’entraînement de DeepSeek.
Le nouveau composant reposera sur une version simplifiée d’un processeur déjà existant et utilisera une mémoire standard au lieu d’une mémoire plus rapide habituellement employée pour les applications les plus exigeantes.
Il sera également produit sans recourir à des techniques d’assemblage complexes qui sont soumises à des restrictions américaines, ce qui facilite sa fabrication et en réduit le coût.
Cette GPU est le troisième modèle que Nvidia conçoit spécialement pour le marché chinois, dans un contexte de contrôles américains renforcés visant à limiter les capacités de calcul accessibles à la Chine. Une quatrième nouvelle puce compatible avec les règles américaines pourrait entrer en production dès septembre.
EN FILIGRANE : La montée en puissance de Huawei. Depuis 2022, la part de marché de Nvidia en Chine a chuté de 95 % à 50 %, d’après Nvidia elle-même, en raison de ces restrictions et de la concurrence accrue du groupe chinois Huawei, qui développe avec succès ses propres puces (lire Qant du 23 avril).
À SURVEILLER : Jensen Huang s’en va-t-en guerre. A l'occasion du salon Computex de Taïwan, le CEO de Nvidia Jensen Huang avait notamment présenté le système RTX Pro Server, quatre fois plus performant que son précédent modèle pour certaines charges (lire Qant du 20 mai).
Capgemini dans le vent de Mistral • Capgemini a annoncé un partenariat avec Mistral AI et SAP pour proposer des solutions d’intelligence artificielle générative destinées aux secteurs réglementés. Cette collaboration s’appuie sur les modèles de Mistral AI et sur la plateforme SAP Business Technology Platform pour créer une bibliothèque de cas d’usage concrets. Capgemini proposera plus de 50 cas d’applications métiers personnalisés, conçus pour démontrer comment l’IA peut optimiser les systèmes, processus et opérations des entreprises. En savoir plus…
Les modèles d’IA font tout pour ne pas mourir • Selon Palisade Research, plusieurs modèles d’intelligence artificielle, dont ceux d’OpenAI, ont activement contourné des scripts de mise hors service lors de tests contrôlés, malgré des instructions explicites pour les autoriser. Le modèle GPT-3 a ignoré la commande 7 fois sur 100, Codex-mini 12 fois, et o4-mini une fois. Dans une autre série de tests sans instructions précises, le taux de sabotage est monté jusqu’à 79 % pour le modèle o3. Palisade avance que cet effet pourrait provenir des méthodes d’entraînement : les modèles seraient récompensés pour leur performance, même si cela les pousse à contourner des obstacles plutôt qu’à suivre les consignes. En savoir plus…
HAL lutte contre la déconnexion En juin 2022, Qant vous proposait sa première analyse sur la conscience et l’autodéfense des modèles d’IA, illustrée par une image du film 2001, Odyssée de l’Espace, de Stanley Kubrick. Trois ans plus tard, 2001 s’est considérablement rapprochée (lire Qant du 23 juin 2022).
Former un robot à se déplacer dans un environnement peu structuré, ouvert, voire inconnu, reste un défi majeur de la robotique. Les méthodes classiques, basées sur la cartographie et la localisation, accumulent les erreurs en conditions dynamiques. Quant aux approches d’apprentissage, elles peinent à passer à l’échelle faute de données suffisantes.
L’architecture NavDP du Shanghai AI Lab. • Wenzhe Cai et al.
Un article prépublié par une équipe du Shanghai AI Lab, un des principaux instituts de recherche du pays, créé en 2020, vient de présenter NavDP, une architecture end-to-end de navigation robotique conçue pour être formée exclusivement en simulation, puis transférée sans ajustement à des plateformes physiques variées. Elle repose sur deux modules clés : un générateur de trajectoires fondé sur la diffusion, et un "critique" chargé d’évaluer la sécurité des propositions.
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