Pendant que le stablecoin USDC s'ajuste au risque de défaut de la dette américaine, et que Digital Asset réunit les grands noms de la finance sur un réseau blockchain, des chercheurs remplacent les microprocesseurs par des neurones humains. Et le Parlement européen renforce le futur règlement sur l'IA. Bienvenue dans Qant, vendredi 12 mai.
IA GÉNÉRATIVE : Le Parlement européen vote en commission le premier texte de droit pensé pour l’IA générative.
BLOCKCHAINS : Circle ajuste ses réserves au risque de défaut de la dette américaine.
Canton Network veut décloisonner les grands réseaux financiers.
BIOINFORMATIQUE : Des organoïdes composés de neurones humains pourraient remplacer les microprocesseurs (un jour).
"Des robots au parlement européen" (Midjourney)
Le Parlement européen a adopté hier, en commission, le projet de règlement qui constituera, après son adoption définitive, le premier texte de loi organisé consacré à l’intelligence artificielle. Il a été modifié en début d’année pour intégrer l’IA générative. La version adoptée prévoit que les entreprises qui fournissent des modèles de fondation – aujourd’hui, essentiellement OpenAI et Google – devront se soumettre à des normes spécifiques, les contraignant à faire préciser que le contenu a été généré par une IA, à empêcher le modèle de générer du contenu illégal et à signaler quelles données protégées par le droit d’auteur ont été utilisées pour l’entraînement. Ils seront aussi soumis à une obligation d’enregistrement et à des normes plus générales de protection de la démocratie, de l’environnement et des droits de l’homme. La recherche et l’open source seront protégées par des exemptions.
Les députés allongent la liste des IA “à haut risque”, en incluant toutes les menaces potentielles à la santé, la sécurité, les droits fondamentaux et l’environnement, mais aussi les systèmes basés sur l’IA pouvant influencer les électeurs par des campagnes politiques ou des systèmes d’influnece et de recommandation sur les réseaux sociaux. Enfin, ils interdisent les systèmes d'identification biométrique à distance, en temps réel dans les espaces accessibles au public, et partout a posteriori, sauf autorisation judiciaire. La catégorisation biométrique utilisant des caractéristiques sensibles (par exemple, le sexe, la race, l'appartenance ethnique) sera prohibée, ainsi que les systèmes de police prédictive et l'extraction de données biométriques des médias sociaux ou des images de vidéosurveillance pour créer des bases de données de reconnaissance faciale.
Le Parlement prend ainsi le contrepied du Conseil et de la Commission, plus favorables à la reconnaissance faciale – les pratiques récemment autorisées par la France, par exemple, dans le cadre des JO 2024, semblent en contradiction avec le vote des députés. Si le vote en séance plénière, courant juin, confirme le vote en commission, tout se jouera pendant le “trilogue” – les négociations entre les trois institutions.
Source : Parlement Européen
Pour en savoir plus : Reuters
"La crypto soumise à l'environnement américain" (Midjourney)
L’impasse budgétaire américaine se ressent jusque dans les cryptomonnaies. Jeremy Allaire, CEO de Circle, a déclaré à Politico que la société avait modifié la composition des réserves de son stablecoin USDC – le seul régulé directement par la Fed –, passant à des bons du Trésor américain à court terme pour éviter d'être pris dans un éventuel défaut de la dette américaine. Mardi, les républicains trumpiens, majoritaires à la chambre des représentants, ont pris en otage l’administration en exigeant une redéfinition du budget pour autoriser une augmentation du plafond d’endettement au-delà de 117 % du PIB. Si les Etats-Unis ne peuvent plus emprunter, a prévenu Janet Yellen, la secrétaire au Trésor américaine, ils pourraient ne plus honorer leurs dettes à partir du mois prochain.
Les mêmes représentants républicains seraient en train de préparer un projet de loi limitant les ambitions règlementaires de la SEC et de la CFTC. Le président Biden a appelé de ses voeux une loi sur les stablecoins. Mais pour l’instant, Circle – qui gère l’USDC comme un fonds monétaire – n'a donc plus en sa possession de dette américaine venant à échéance après le 1er juin, pour éviter le risque d’illiquidité des T-Notes. Le monde à l’envers.
Source : Politico
Pour en savoir plus : Coin Telegraph
"La blockchain à Canton" (Midjourney)
Connue pour son langage de programmation de smart contract Daml, la start-up newyorkaise Digital Asset vient de présenter Canton Network, un “réseau blockchain“ dédié aux institutions financières. Les premiers participants comprennent notamment Goldman Sachs et BNP Paribas, CBOE Global Markets et Deutsche Börse, Deloitte et Moody’s, CapGemini et Microsoft. Canton se promet par exemple de connecter les plates-formes blockchain D7 de Deutsche Börse et DAP de Goldman Sachs, tout en en respectant les normes de confidentialité des données et de gestion des autorisations "(“permissioning”). Les premiers déploiements commenceront en juillet.
Plus généralement, Canton utilise Daml pour rendre interopérables des systèmes indépendants, sans que les obligations règlementaires des institutions qui les opèrent ne puissent être compromises. Ce “réseau de réseaux” peut permettre par exemple de synchroniser en une seule transaction deux smart contracts distincts, l’un de prêt et l’autre de paiement. Sans engendrer, d’après Digital Asset, de risque opérationnel.
Source : Canton Network
Pour en savoir plus : CoinTelegraph
"Le neurone humain à l'heure de l'informatique" (Midjourney)
La génétique fait converger, depuis de longues années, sciences de la vie et sciences de l’information. Brett Kagan, chez Cortical Labs à Melbourne, a par exemple récemment dirigé le projet DishBrain, où des cellules humaines dans une boîte de Pétri ont appris à jouer à Pong, le premier jeu vidéo.
Ses équipes, avec des chercheurs américains de l'université Johns Hopkins, travaillent dans la même logique spectaculaire à la création d'un nouveau type d'ordinateur utilisant des composants biologiques. Dans ces bio-ordinateurs, les “organoïdes” – des neurones humains cultivés en laboratoire – remplaceraient les microprocesseurs,
Selon les chercheurs, l’informatique organoïde (IO) pourrait surpasser les ordinateurs électroniques dans certaines applications et consommerait significativement moins d'électricité. Ces organoïdes pourraient également permettre aux scientifiques d'étudier comment les facteurs génétiques, les médicaments et les toxines influencent des troubles neurologiques, comme la maladie d'Alzheimer.
Source : Frontiers
Pour en savoir plus : Sci Tech Daily
"Deux robots-journalistes" (Dall-e)
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Rédaction :
Nous avons utilisé dans ce numéro Midjourney pour illustrer nos articles, et ChatGPT Plus pour les synthétiser et les traduire.
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