Sous l'open source, l'IA personnelle

Après Humane, Inflection : des start-up importantes se lancent à la poursuite d'une IA moins impersonnelle que ChatGPT. Pendant ce temps, le succès de l'open source commence à faire peur et la guerre des puces se poursuit. Bienvenue dans Qant, mardi 9 mai.

SOMMAIRE

IA GÉNÉRATIVE : Inflection AI lance PI, un chatbot-compagnon d’intelligence artificielle appliquée.

La fuite d’un document interne à Google montre l’étendu des craintes qu’inspire l’IA open source.

Microsoft appuie AMD pour concurrencer le monopole de Nvidia dans les puces d’intelligence artificielle.

BLOCKCHAINS : La fintech Stripe lance une nouvelle passerelle fiat-crypto pour faciliter l’achat de cryptomonnaies.


IA GÉNÉRATIVE

Pi, compagnon de votre odyssée

"L'odyssée du robot" (Midjourney)"L'odyssée du robot" (Midjourney)

Si l’on fait abstraction de la masse d’anciennes solutions en déréliction, le marché des chabots d’IA peut aujourd’hui être scindé, grosso modo, entre les compagnons (Replika, Anima, iGirl, CoupleAI...), et les outils, principalement ChatGPT et BingChat. Inflection AI, une start-up cofondée à Palo Alto par un des créateurs de DeepMind, Mustafa Suleyman, et Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, vient de lancer un chatbot nommé Pi juste à l’intersection entre les deux.

D’un commerce agréable, Pi se présente comme un compagnon numérique disponible pour apprendre, discuter et passer le temps avec un interlocuteur curieux et bienveillant. Mais aussi comme une source d’informations fiables. Il se fonde sur un réseau neuronal propriétaire et un entraînement arrêté en novembre 2022 – le RLHF et le red teaming auraient donc duré cinq mois, contre six pour GPT-4.

Le but d'Inflection AI qui rassemble d'anciens employés de DeepMind, Google, Meta, Microsoft et OpenAI, est de créer une “IA personelle”, à l’instar de Humane (lire Qant du 25 avril). Pour l’heure, Pi est disponible sur l'App Store américain et, outre-Atlantique, il peut être utilisé gratuitement sur Instagram, Facebook et WhatsApp.

Source : Inflection

Pour en savoir plus : Reuters

La peur de l’open source prend pied chez Google

"La bataille des robots" (Midjourney)"La bataille des robots" (Midjourney)

Un document interne de Google récemment divulgué par la newsletter SemiAnalysis explique que l'essor des “petits” LLM open source pourrait menacer la position dominante de Google et OpenAI, les “fossés” qu’elles ont construit autour de leurs châteaux dans le domaine des grands modèles de langage naturel (LLM). Après la publication du modèle Llama, la communauté open source abandonnée par OpenAI s’est en effet lancée dans l'amélioration de ce “petit” modèle, de 7 à 65 milliards de paramètres.

Les LLM open source ont réalisé des avancées majeures, notamment en matière d'adaptabilité pour fonctionner sur des systèmes moins puissants tels que les ordinateurs portables ou les smartphones (lire par exemple Qant Expert du 7 au 13 mai). L'une des clés de cette montée en puissance réside dans l'adaptation de rang faible (LoRa), qui permet de réduire drastiquement les ressources nécessaires à la formation d'un modèle. Meta profite de cette situation en intégrant les améliorations apportées par la communauté à son propre LLM. L’auteur de la note est convaincu que si cette tendance se confirme, les grands LLM propriétaires développés par Google, OpenAI et d'autres pourraient devenir obsolètes. 

Le document a été partagé anonymement sur un serveur Discord mais SemiAnalysis déclare avoir vérifié qu’il provient d'un chercheur de Google. Il représente bien sûr que l'opinion d'un employé et aucunement la stratégie de l'entreprise. Mais il est significatif des craintes qui commencent à y régner.

Source : SemiAnalysis

Pour en savoir plus : Tech Talks

AMD et Microsoft cherchent des puces à Nvidia

"Une puce d'intelligence artificielle" (Midjourney)"Une puce d'intelligence artificielle" (Midjourney)

Selon les informations de Bloomberg, Microsoft collaborerait avec le fabricant de semi-conducteurs AMD pour renforcer l'expansion du fabricant de puces dans le domaine des processeurs dédiés à l'intelligence artificielle. Les deux entreprises uniraient leurs forces pour concurrencer Nvidia, qui détient environ 80 % de parts de marché dans le secteur des processeurs graphiques (GPU), dominants dans l’IA. Google a fait de même en lançant les TPU, des processeurs particulièrement efficace en algèbre tensorielle.

Par ailleurs, des sources de Bloomberg affirment qu'AMD aiderait Microsoft à développer ses propres puces IA internes, baptisées Athena. Microsoft a cependant nié l'implication d'AMD dans ce projet, par l'intermédiaire de son porte-parole. Reste que le succès des services d'intelligence artificielle tels que ChatGPT semble commencer à mettre sous tension les grands opérateurs de cloud, qui dépendent des coûteux processeurs de Nvidia pour alimenter les divers services IA.

Source : Bloomberg

Pour en savoir plus : The Verge


BLOCKCHAINS

Stripe lance une nouvelle passerelle vers la crypto

"Un pont entre les crypto-monnaies" (Midjourney)"Un pont entre les crypto-monnaies" (Midjourney)

La fintech américaine Stripe vient de lancer une passerelle de conversion fiat-crypto, visant à simplifier le processus d'achat de cryptomonnaies pour les clients des entreprises Web3. L'objectif est d'aider les clients à acheter des cryptomonnaies au moment précis où ils en ont besoin. La passerelle hébergée par Stripe s'intègre avec plusieurs cas d'utilisation développés par des entreprises Web3 à travers le monde, tels que 1inch, un réseau distribué offrant un accès unique à la finance décentralisée, ou Lens Protocol, qui permettra aux utilisateurs de soutenir des créateurs Web3 .

Stripe propose deux options: une passerelle intégrable, permettant aux développeurs d'insérer un widget d'achat de cryptomonnaies directement dans leur site web ou leur application, ou une passerelle hébergée par Stripe sur crypto.link.com, où les entreprises peuvent rediriger leurs clients américains sans utiliser de code.

Source : Stripe

Pour en savoir plus : Cryptoast


QUI SOMMES NOUS ?

"Deux robots-journalistes" (Dall-e)"Deux robots-journalistes" (Dall-e)

Qant, c'est le pari de deux journalistes d'accompagner les futures technologies de la presse et de l'audiovisuel, pour ne pas avoir à les subir : notamment l'IA générative, la réalité virtuelle et augmentée, le métavers et le Web3, mais aussi l'informatique quantique.

Qant, c'est le choix d'utiliser systématiquement des modèles d'intelligence artificielle pour rédiger et illustrer des articles qui restent conçus et édités par des humains. Écrire et illustrer avec l'IA, comme avec un traitement de texte, sans fantasmer sur un grand remplacement par les robots. Nous travaillons sur l’ingénierie d’invite (« prompt engineering ») pour mettre au point le traitement futur de l’actualité, dans le respect de la déontologie journalistique. Et c’est gratuit ! Pour en profiter c'est ici.

Qant Expert vous propose chaque semaine des analyses du marché, un modèle au banc d'essai, et une revue d'actualité détaillée. Vous recevrez gratuitement deux études par an, dont le Qant CES Report avec votre premier numéro.

Il faut s'abonner ici. C'est moins de dix euros par mois, et ça vous assure la reconnaissance des robots. Et même des journalistes.

Rédaction :

• Jean Rognetta

• Maurice de Rambuteau

Nous avons utilisé dans ce numéro Midjourney pour illustrer nos articles, et ChatGPT Plus pour les synthétiser et les traduire.

Et comme toujours Kessel Media pour héberger et router la newsletter !

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: IA et Technologies Émergentes

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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