Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
22 mars · 8 mn à lire
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L’ONU entre dans le jeu de l’IA

Les Nations Unies adoptent à l'unanimité une première résolution sur l’IA • Créer une expertise indépendante pour contrer les dangers des technologies émergentes • Phoenix imprime une maison de deux étages • Stability AI voit ses équipes se déliter • N26 lance une offre crypto en France • Bienvenue dans Qant, vendredi 22 mars 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.

L’ÉVÉNEMENT

L’ONU s’attaque à la réglementation de l’IA

La résolution votée hier à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies établit un premier consensus international dans la volonté de contrôler le développement de l’IA.

“Le robot s’exprime devant les Nations Unies” (Qant, M. de R. avec Midjourney)“Le robot s’exprime devant les Nations Unies” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Hier jeudi, l'Assemblée générale des Nations Unies a voté la première résolution de son histoire visant à établir un cadre global pour le développement et l'utilisation sécurisés, fiables et éthiques des systèmes d'IA. Un coup de force des diplomates américains qui sont parvenus à convaincre plus de 120 pays membres des Nations Unies, dont la Chine, de coparrainer la résolution.

Adoptée à l’unanimité, la résolution construit en effet un consensus international sur la nécessité de réglementer l’IA. Elle souligne que la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme s'appliquent au développement de l'IA. La résolution demande l'adoption de "garde-fous efficaces" pour l'utilisation de l'IA et insiste sur le développement responsable et inclusif de celle-ci.

Cela pose les bases d’une future agence internationale de l'IA, comparable à l’agence internationale pour l’énergie atomique, intégrée à l’ONU. Et un premier pas vers une réflexion basée sur l’intérêt général de l’humanité, et non les intérêts particuliers des créateurs de technologie, dans l’analyse de Marietje Schaaake, du conseil consultatif de haut niveau des Nations-Unies sur l'intelligence artificielle (lire ci-dessous).

L’INTÉGRALITÉ DE CET ARTICLE EST DISPONIBLE EN FIN DE LETTRE

Protéger la démocratie des technologies émergentes

Il est temps que les États tirent les leçons de leurs erreurs sur les réseaux sociaux et façonnent activement l'avenir des technologies émergentes. Pour cela, les dirigeants doivent rejeter le lobbying et privilégier une expertise indépendante, basée sur les faits et non les intérêts particuliers.

Par Marietje Schaake, membre du comité exécutif du conseil consultatif de haut niveau des Nations-Unies sur l'intelligence artificielle, et Steven Schuurman, cofondateur du Centre international pour les générations futures.

"Marietje Schaake vue par Midjourney" (Qant, M. de R.)"Marietje Schaake vue par Midjourney" (Qant, M. de R.)

« Ce qui distingue les technologies émergentes d'aujourd'hui, c'est qu'elles ont atteint un point où même leurs créateurs peinent à les comprendre. (...) Les mécanismes précis par lesquels des modèles de langage de grande envergure comme Gemini de Google et ChatGPT génèrent des réponses aux sollicitations des utilisateurs ne sont toujours pas entièrement compris, même par leurs propres développeurs.»

« L'IA et d'autres technologies en rapide progression, comme l'informatique quantique, la biotechnologie, la neurotechnologie et la technologie d'intervention climatique, deviennent de jour en jour de plus en plus puissantes et influentes. »

L’INTÉGRALITÉ DE CET ARTICLE EST DISPONIBLE EN FIN DE LETTRE

L’ESSENTIEL : N26, Cohere, Google, Icon, Stability AI, Pleias

ROBOTS

La maison Phoenix renaît de ses cendres

L’imprimante robotique Phoenix de la start-up texane Icon est parvenue à construire une maison en béton à deux étages.

La start-up texane de robotique Icon, créée en 2018 et qui a levé 450 millions de dollars (415 millions d’euros) depuis sa création, vient de lancer une nouvelle imprimante 3D mobile, nommée Phoenix, qui permet la construction de bâtiments en béton sur deux étages, ainsi qu’un système d'IA pour faciliter la conception d’une maison avec cette technologie.

La première maison Phoenix, une structure de 9 mètres de haut, a été imprimée à Austin, au Texas. L’IA, baptisée Vitruvius, est conçue pour produire des documents de construction complets, assortis de demandes d’autorisation, de budgets et de calendriers de construction d'ici à la fin de l'année.

Phoenix se compose d'un grand bras articulé librement mobile sur une base rotative. L'imprimante robotique est ainsi plus facile d'installation et de déplacement et nécessite moins d’opérateurs que Vulcan, le précédent modèle de l'entreprise, fixée à une poutre transversale entre des piliers. Pour pouvoir fixer une tête projetant du béton avec précision au bout d'un bras oscillant, Icon a développé un nouveau système de stabilisation, capable d'empêcher la buse extrudeuse de se balancer en raison du vent ou de ses propres mouvements. Ce nouveau système, non seulement plus mobile, peut désormais gérer l'impression de structures plus grandes. 

Selon Icon, la nouvelle imprimante Phoenix réduit de moitié les coûts par rapport à ce que l'imprimante Vulcan pouvait réaliser. Cela pourrait diminuer d'environ 25 000 dollars le coût de construction d'une maison type. Depuis sa première maison imprimée en 3D en 2018, Icon a construit plus de 130 habitations aux États-Unis et au Mexique. Elle participe également à un projet de la Nasa visant à construire un habitat modèle pour Mars et travaille au développement de structures basées sur la Lune, y compris des aires d'atterrissage, des routes et des habitats, dans le cadre du projet Olympus. 

Pour en savoir plus :

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

  • Entraîner l’IA sans enfreindre la loi • Une start-up française, Pleias, vient de lancer une initiative internationale nommée Common Corpus, pour offrir un corpus de textes du domaine public destiné à l'entraînement des IA génératives, dans le respect des droits d'auteur. Common Corpus vise à fournir une alternative légale et éthique aux jeux de données constitués jusqu’à présent à partir de sources web pour le développement d'IA génératives commerciales.
    Pour en savoir plus:
    Next

  • L’IA pour prévenir des crues et des inondations • Des chercheurs de Google viennent d'annoncer avoir réussi à prédire des inondations fluviales jusqu'à sept jours à l'avance grâce à l'intelligence artificielle, offrant ainsi des prévisions fiables aux habitants de 80 pays. Ils se sont pour cela appuyés sur des modèles d'apprentissage automatique entraînés notamment avec des données historiques, des relevés de niveau des rivières, des lectures d'élévation et de terrain... Google a généré des cartes localisées et effectué des centaines de milliers de simulations par emplacement, permettant une prédiction précise des inondations. Ces prévisions sont disponibles sur Google Search, Google Maps, via des notifications Android, et sur l'application web Flood Hub de Google, lancée en 2022. En collaboration avec des chercheurs académiques, Google veut créer une plateforme mondiale de prévision des inondations.
    Pour en savoir plus:
    Engadget

  • Les milliards de Cohere • La startup canadienne Cohere est en pourparlers avancés pour lever 500 millions de dollars (460 millions de dollars), ce qui valoriserait l'entreprise à 5 milliards de dollars (4,6 milliards de dollars). Cohere a vu son revenu annuel récurrent (ARR) augmenter de 13 millions de dollars en décembre dernier à 22 millions de dollars ce mois-ci, suite au lancement de son nouveau modèle Command-R (lire Qant du 13 mars). Valorisation qui a plus que doublé depuis juin 2023, passant de 2,2 à 5 milliards de dollars. Cohere, fondée par d'anciens chercheurs de Google, dont Aidan Gomez, l’un des créateurs des modèles transformers, développe des modèles d'IA axés sur les entreprises.
    Pour en savoir plus:
    Reuters, Pymnts

MONNAIES NUMÉRIQUES ET BLOCKCHAINS

  • Acheter des cryptos chez N26 • La banque en ligne allemande N26 vient d'annoncer l'élargissement de son offre de crypto-actifs à ses clients en France. Elle permet désormais l'achat et la vente de plus de 200 cryptomonnaies directement via son application. Accessible à tous les clients, y compris ceux avec un compte gratuit, l'offre "N26 Crypto" simplifie l'entrée dans le monde des cryptos sans nécessiter de "wallet" ou d'inscription sur une plateforme spécialisée. Cette expansion s'appuie sur une collaboration avec Bitpanda, qui gérera les transactions et la conservation des actifs pour les clients de N26. Avec plus de 8 millions de clients à son actif, N26 entre dans un marché où 12% des Français possèdent déjà des crypto-actifs en 2024, selon l'Adan (lire Qant du 20 mars).
    Pour en savoir plus:
    BFM TV

ÉDITION PREMIUM

En exclusivité pour les abonnés :

  • La résolution sur l’IA adoptée hier par les Nations Unies pointe, elle aussi, vers la création d’une Agence internationale de l’IA. 

  • Marietje Schaake et Steven Schuurman appellent les gouvernements à façonner l'avenir des nouvelles technologies pour ne pas mettre les démocraties en péril.

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