Un agent dans le téléphone

IA : Samsung confirme son avance sur Apple • Google se renforce dans Anthropic • Circle rachète un fonds monétaire tokenisé et intègre Canton Network • Après RayBan, Oakley : Meta chausse ses lunettes • Comment gérer l’IA pour augmenter ensemble la productivité et l'emploi • Bienvenue dans Qant, jeudi 23 janvier 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Samsung double la mise sur l’IA

Hier, Samsung a présenté ses nouveaux téléphones. Plutôt que l’énième amélioration marginale de l’appareil photo, la gamme Galaxy S25 met l’accent sur des améliorations logicielles et l’intelligence artificielle.

  • Les Galaxy S25 et S25 Plus présentés par Samsung hier soir conservent un design identique à leurs prédécesseurs avec des écrans de 6,2 et 6,7 pouces, des caméras inchangées et une compatibilité "Qi2 Ready" pour la charge sans fil. 

  • Tous les modèles intègrent le Snapdragon 8 Elite, qui permet des gains de performance en IA, avec davantage de traitements réalisés directement sur l’appareil. 

  • Les fonctionnalités d’IA incluent "AI Select" pour des actions contextuelles (captures, GIF, partages) et "Now Brief", un résumé quotidien personnalisé avec météo, rendez-vous et actualités.

  • L’assistant Google Gemini remplace Bixby, offrant des interactions naturelles comme la gestion d’événements et des recherches croisées entre plusieurs applications. 

  • EN FILIGRANE. « Avec ses nouveaux smartphones Galaxy S25, Samsung ouvre la voie à un système d'exploitation intégré à l'IA et à une nouvelle interface. (…) Certains agents d'intelligence artificielle, dotés de capacités multimodales, permettront au Galaxy S25 d'interpréter du texte, de la parole, des images et des vidéos pour des interactions qui semblent naturelles. Samsung offrira une expérience utilisateur plus intuitive avec des expériences vocales et inter-applications mieux intégrées » analyse Thomas Husson, vice-président de Forrester Research.

  • À SURVEILLER : Les avancées des assistants d’IA. On ne ressent généralement pas l’IA comme une raison impérieuse d'acheter un nouveau smartphone, mais ces nouveaux services, notamment les assistants, forment tout de même le meilleur argument des constructeurs et leur seul espoir d’accélérer le renouvellement du parc. La montée en puissance de Google Gemini sur les Galaxy S25 donne au Coréen plusieurs mois d’avance sur Apple.

Google renforce son investissement dans Anthropic

Google a accru son investissement dans Anthropic, portant son soutien total à plus de 3 milliards de dollars pour rivaliser avec OpenAI.

  • Google a investi 1 milliard de dollars supplémentaire dans Anthropic, portant le montant total de sa prise de participation au cours des deux dernières années (lire Qant du 6 février 2023 et du 30 octobre 2023 et du), à 3 milliards, selon par le Financial Times.

  • Ce nouvel investissement s’ajoute à un accord existant entre les deux entreprises, qui inclut l’utilisation préférentielle des services de Google Cloud pour co-développer des systèmes informatiques liés à l’intelligence artificielle. 

  • Anthropic est en pourparlers pour lever 2 milliards de dollars supplémentaires, sous la direction de Lightspeed Venture Partners, une opération qui pourrait évaluer la start-up à 60 milliards de dollars.

  • EN FILIGRANE. Amazon de son côté a investi 8 milliards de dollars (lire Qant du 25 novembre 2024) dans Anthropic, qui bénéficie ainsi de la concurrence entre ses actionnaires hyperscalers. La société utilise désormais Amazon Web Services comme principal partenaire pour la formation de ses modèles.

  • À SURVEILLER : Claude skie entre Parsenn et Jakobshorn . Anthropic prévoit de lancer un mode vocal bidirectionnel pour son chatbot Claude, ainsi qu'une fonction de mémoire permettant de conserver des informations sur les utilisateurs et les conversations passées, a annoncé le CEO Dario Amodei lors du Forum économique mondial de Davos. Au lieu d’aller skier.

Ce que l'IA signifie pour la croissance et l'emploi

Alors que de nombreux commentateurs avertissent que l'IA sapera l'emploi et n'offrira que de modestes gains de productivité, des études empiriques continuent de suggérer le contraire. Si les bonnes politiques sont mises en place, cette technologie recèle un immense potentiel pour stimuler la croissance et l'emploi.

Par Philippe Aghion (Collège de France), Simon Bunel (Banque de France) et Xavier Jaravel (LSE).

Philippe Aghion (Collège de France), D. R.

“Pour renforcer le potentiel d’emploi de l’IA et minimiser ses effets négatifs sur les travailleurs, un large accès à une éducation de qualité, ainsi que des programmes de formation et des politiques actives concernant le marché du travail, seront absolument essentiels.”

“Le principal risque pour les travailleurs réside dans l’éventualité d’être remplacés par les employés d’autres entreprises recourant à l’IA, plutôt que par l’IA elle-même. Le fait de ralentir le rythme de l’adoption de l’IA serait probablement contre-productif pour l’emploi national, dans la mesure où de nombreuses entreprises seront en concurrence au niveau international avec celles qui adopteront l’IA.”

L'IA responsable pour faciliter l’adoption dans les entreprises françaises

L'Observatoire de l'IA Responsable vient de publier une étude sur les attentes des salariés français vis-à-vis de l’IA. Ils restent prudents, sinon méfiants.

Une IA responsable à la française • Qant, M. de R. avec Midjourney

Seuls 18 % des salariés français ont utilisé l’IA au travail, mais les deux tiers d’entre eux jugent le développement d’une IA responsable "souhaitable ou indispensable", et un tiers estime que cela pourrait jouer un rôle clé dans la protection des données personnelles. Ces chiffres traduisent une prise de conscience croissante, en France, des enjeux liés à l’IA, couplée à une certaine prudence, voire parfois une réticence à l’adoption.

Pensez-vous nécessaire de réguler le développement de l’IA ? • Source : Impact AI

Ces chiffres émergent d’une étude de l'Observatoire de l'IA Responsable, créé par Impact AI en partenariat avec KPMG et BNP Paribas. L’institut, qui a interrogé 1 000 salariés du secteur privé en France métropolitaine, propose un éclairage détaillé sur les attentes, les usages et les obstacles liés à l’IA, en attendant l’entrée en vigueur de l’AI Act européen.

ByteDance, Google, Perplexity

  • Perplexity AI se rend disponible dans toutes les apps • Dans une initiative qui n’est pas sans évoquer la Google Bar dans le navigateur qui a accompagné la croissance de Google, la start-up spécialisée dans la recherche générative Perplexity AI vient de lancer Sonar, une API qui permet aux entreprises et développeurs d’intégrer ses outils dans leurs applications. Proposée en deux versions, une de base et une Pro plus avancée, Sonar offre des réponses en temps réel basées sur des sources fiables. Elle est déjà utilisée par des entreprises comme Zoom pour des assistants IA intégrés. En savoir plus… 

  • ByteDance achète des puces partout • ByteDance, maison mère de TikTok, prévoit d'investir plus de 12 milliards de dollars dans des infrastructures d'intelligence artificielle d'ici 2025, selon le Financial Times. Ces investissements incluent 40 milliards de yuans (5,5 milliards de dollars) pour l'achat de puces en Chine, principalement auprès de fournisseurs locaux comme Huawei, et 6,8 milliards de dollars à l'étranger pour renforcer les capacités de formation de modèles IA avec des puces Nvidia. En savoir plus…

  • Google appuie sans faille l’armée israélienne • Quelques semaines après l'attaque du 7 octobre, Google a accordé à l’armée israélienne un accès élargi au service Vertex AI, la plateforme cloud qui permet aux entreprises de développer, déployer et gérer des modèles d’intelligence artificielle en appliquant des algorithmes à leurs propres données. 50 de ses salariés, qui protestaient contre la vente de technologies susceptibles d’aider Israël contre les Palestiniens, auraient été licenciés. En savoir plus…

Circle acquiert le fonds monétaire tokenisé USYC

Circle, émetteur du stablecoin USDC, vient d'acquérir Hashnote, créateur du plus grand fonds monétaire tokenisé, USYC.

  • Circle vient de faire l’acquisition de Hashnote, émetteur du fonds monétaire tokenisé, USYC.

  • USYC, qui a atteint une capitalisation de 1,25 milliard de dollars, sera collatéralisé et “relié étroitement” au stablecoin de Circle USDC, d’une capitalisation de quelque 50 milliards. 

  • Cette acquisition vise à faire d’USYC un actif de rendement privilégié pour les échanges, courtiers et dépositaires,

  • Hashnote a été incubée par Cumberland Labs, la filiale crypto de DRW, qui devient partenaire de Circle, notamment pour assurer la liquidité des transactions. Créé à Chicago en 1992, DRW gère près de 5 000 milliards de dollars

  • À SURVEILLER : Circle prévoit aussi un lancement natif de l’USDC sur le réseau blockchain Canton. Créé en 2023 (lire Qant du 12 mai 2023), le réseau est déjà utilisé par des institutions comme Goldman Sachs, BNP Paribas, Visa, Mastercard – et Cumberland.

Meta donne des lunettes aux sportifs

Meta accélère ses efforts dans les appareils connectés avec des lunettes pour sportifs, des montres et des écouteurs à caméra, tout en visant un positionnement innovant en réalité augmentée.

  • Meta prévoit de lancer cette année des lunettes connectées sous la marque Oakley, adaptées des modèles Sphaera, selon le journaliste Mark Gurman de Bloomberg. Ces lunettes, destinées aux cyclistes et autres athlètes, intégreront une caméra centrée sur la monture.

  • La gamme de lunettes Ray-Ban sera enrichie d’un modèle haut de gamme, codé Hypernova, avec un écran AR dans le coin inférieur droit. Ces lunettes, à environ 1 000 dollars, permettront de consulter des notifications et des photos.

  • Une version dérivée pour Oakley, sous le nom de code Supernova 2, vise à démocratiser ces technologies de réalité mixte auprès des sportifs.

  • À SURVEILLER : Les lunettes Artemis.Après avoir présenté le prototype Orion l’an dernier, Meta poursuit le développement de son premier véritable produit de réalité augmentée. Ces lunettes, baptisées Artemis, sont prévues pour 2027. Elles devraient proposer un champ de vision de 50 degrés (contre 70° pour Orion) avec des verres LCOS (Liquid Crystal On Silicon) au lieu des micro-LED d’Orion.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• L'IA stimulera la croissance et l'emploi à condition que des politiques adaptées favorisent l'adoption par les entreprises et limitent la concentration du marché.

• Les freins majeurs à l’IA en France : compétences insuffisantes, coûts élevés et faible sensibilisation.

Ce que l'IA signifie pour la croissance et l'emploi

Alors que de nombreux commentateurs avertissent que l'IA sapera l'emploi et n'offrira que de modestes gains de productivité, des études empiriques continuent de suggérer le contraire. Si les bonnes politiques sont mises en place, cette technologie recèle un immense potentiel pour stimuler la croissance et l'emploi.

Par Philippe Aghion (Collège de France), Simon Bunel (Banque de France) et Xavier Jaravel (LSE).

Philippe Aghion (Collège de France), D. R.

Certains économistes de renom affirment que la révolution de l’intelligence artificielle – en particulier le développement rapide de l’IA générative – ne produira que  des effets modérés sur la croissance de la productivité. Ses effets en revanche seront clairement négatifs sur l’emploi, en raison de l’automatisation d’un grand nombre de tâches et de métiers. Nous sommes en désaccord sur ces deux points.

Double effet positif 

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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