Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
28 mars · 5 mn à lire
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Du code à la vidéo, un nouveau frémissement d’AGI

Un an après GPT-4, plusieurs nouveaux modèles pointent vers la future intelligence artificielle générale (AGI) • La couronne numérique suédoise prête pour une adoption politique • Blackrock tokenise avec l’USDC • Orange se met à l’IA générative • L’Arabie Saoudite crée un fonds IA doté de 40 Md$ • Bienvenue dans Qant, jeudi 21 mars 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.

L’ÉVÉNEMENT

De nouvelles étincelles d’intelligence artificielle générale

Un an après GPT-4, les signes avant-coureurs de l’intelligence artificielle générale continuent à se multiplier, par exemple dans le secteur du code.

“Le retour de l’AGI” (Qant, M. de R. avec Midjourney)“Le retour de l’AGI” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Il y a un an presque jour pour jour, Sébastien Bubeck et d’autres chercheurs de Microsoft Research publiaient la première étude sur GPT-4, y voyant les premières “Étincelles d’une intelligence artificielle générale”. Voici à présent que les signes avant-coureurs d'une intelligence artificielle générale (AGI), capable de passer d’une tâche à l’autre avec la même efficacité qu’un être humain, se multiplient.

A moins qu’il ne s’agisse de super-intelligences, capables de surpasser les humains dans des tâches spécifiques comme le développement informatique. Depuis une semaine, tout Internet bruisse des annonces de Cognition AI, qui présente son agent Devin comme déjà capable de remplacer un développeur (lire Qant du 14 mars).

L’hyperbole de Cognition AI s’explique pour des raisons commerciales : un agent d’IA n’est pas une AGI, et Devin en est encore loin. Mais les performances de Devin préfigurent les projets de start-up bien mieux financées, comme Magic.dev, qui vient de lever 100 millions de dollars (91 M€) auprès de l’ancien patron de Github pour créer, justement, une super-intelligence artificielle consacrée au développement informatique. 

Considérant la diversité du numérique aujourd’hui, une IA capable de coder mieux que tout être humain s’apparentera à une AGI. Incorporée à des robots ou via de simples procédés de commande machine, elle pourra interagir avec le monde réel.

Inversement, un modèle d’IA pourrait simuler en son sein aussi bien le monde physique que le monde numérique, y compris les humains, les animaux et les objets qui s’y trouvent. OpenAI considère que son modèle de génération vidéo, Sora, constitue une première étape en ce sens.

Une première étude indépendante, menée par des chercheurs chinois, lui donne raison.

L’INTÉGRALITÉ DE CET ARTICLE EST DISPONIBLE EN FIN DE LETTRE

L’ESSENTIEL : 1X, BlackRock, DeepMind, Orange

ROBOTS

Eve, le robot qui progresse tous les mois

La start-up norvégienne 1X fait un nouveau point sur les progrès de son robot humanoïde, capable de plier des t-shirts comme l’Optimus de Tesla, mais sans aide.

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas pour Eve. Le robot humanoïde de la start-up norvégienne 1X, soutenue par OpenAI, apparaît dans une nouvelle vidéo faisant état de ses progrès, seulement un mois après la précédente (lire Qant du 14 février). La mise à jour de mars illustre une sophistication accrue dans la gestion des tâches par ces robots. 

1X explique qu’elle entraîne un "modèle de base" d'apprentissage automatique sur un jeu de données issues de démonstrations d'une trentaine de robots. Par la suite, le modèle est spécialisé dans des capacités spécifiques, comme par exemple la manipulation de portes. Cette méthode permet d'intégrer rapidement de nouvelles compétences avec un minimum de données et de temps de formation.

Agiter un t-shirt sous le nez d’Elon Musk

Assez clairement humanoïdes, les robots Eve ne sont pourtant munis ni de mains ni de jambes, mais de pinces et de roues. Leurs nouvelles fonctionnalités comprennent la gestion de tâches multiples, l'utilisation d'outils pour nettoyer, la manipulation de boîtes en carton et le pliage autonome de t-shirts. Eve est capable de décomposer des tâches en plusieurs étapes, comme par exemple prendre un article dans un sac de courses, déterminer où le ranger puis fermer le placard. 

Eve est également capable de manipuler un objet souple comme un chiffon, ou encore de plier seule un t-shirt. Cette dernière tâche apparaît comme un pied de nez à la vidéo ratée du robot Optimus présenté en train de plier un t-shirt (lire Qant du 17 janvier), avant que Tesla n'admette qu'un téléopérateur, partiellement visible sur la vidéo, dirigeait l'opération.

Boston Dynamics a établi, dans les années 90, une solide tradition dans la robotique innovante : tout filmer de l’entraînement d’un robot et publier fréquemment des morceaux choisis spectaculaires. Elle semble avoir trouvé en 1X sa digne émule.

Pour en savoir plus :

New Atlas, Interesting Engineering

MONNAIES NUMÉRIQUES ET BLOCKCHAINS

  • La monnaie numérique suédoise dans les starting-blocks • La Riksbank, banque centrale de Suède, a publié le quatrième et dernier rapport de son projet pilote sur la couronne numérique suédoise. Il se concentre sur le cas le plus difficile : l’utilisation de la monnaie numérique sans lien à Internet ni même accès à l’électricité. Le téléphone est alors considéré comme le maillon faible de la chaîne de sécurité. Dans le test, la Riksbank impose de sévères contraintes : un montant maximum pour le « wallet fantôme », non synchronisé, de 3 000 couronnes suédoises (265 €) et un plafond de cinq transactions avant qu’une synchronisation ne devienne obligatoire. Après la conclusion du pilote, la Riksbank a indiqué qu'elle s’attelait à la préparation de la réglementation, en attendant que la législation nécessaire soit adoptée au niveau politique.
    Pour en savoir plus:
    Cointelegraph, Ledger Insights

  • BlackRock démarre un fonds tokenisé • BlackRock vient de lancer un fonds tokenisé en collaboration avec la start-up blockchain californienne Securitize. Nommé BlackRock USD Institutional Digital Liquidity Fund et enregistré aux Îles Vierges Britanniques, ce fonds pourrait se concentrer sur la tokenisation d'une grande variété d'actifs grâce à la technologie blockchain, bien que les détails spécifiques des actifs détenus restent non divulgués. Un transfert de 100 millions de dollars du stablecoin USDC de Circle vers une adresse liée à Securitize a été analysé par de nombreux observateurs comme un potentiel investissement de départ dans le fonds.
    Pour en savoir plus:
    Coindesk 

  • La Chine séduit les touristes avec la monnaie numérique • La Banque centrale de Chine et son Institut de Recherche sur la Monnaie Numérique ont publié un guide en anglais pour aider les touristes étrangers à utiliser le yuan numérique (eCNY), la monnaie numérique du pays. Le guide couvre notamment l'utilisation de l'application mobile, accessible avec juste un numéro de téléphone et compatible avec 210 pays. Durant un festival de shopping à Shenzhen, 30 000 portefeuilles matériels en yuan numérique ont été distribués à des visiteurs étrangers. Il est désormais possible d'obtenir des cartes rechargeables sans téléphone ni connexion Internet, en présentant simplement un passeport.
    Pour en savoir plus:
    Ledger Insights

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

  • Orange lance ses solutions de GenAI • Orange Business vient de lancer deux solutions d'intelligence artificielle générative pour les entreprises, en partenariat avec la start-up française LightOn. La solution applicative, un produit SaaS, s'adapte à divers besoins comme la gestion de documents et la génération de contenu, tandis que l'offre d'infrastructure, ou "GPU-as-a-service", cible l'entraînement de modèles complexes et l'inférence à grande échelle. Ces services sont hébergés dans les centres de données d'Orange et sur sa plateforme cloud, Avenue.
    Pour en savoir plus:
    L’Usine Digitale

  • Riyad et les 40 milliards • L'Arabie Saoudite envisage de créer un fonds d'investissement de 40 milliards de dollars dédié à l'intelligence artificielle, abondé par son fonds souverain, doté de 900 milliards de dollars. Il ciblera principalement les fabricants de puces et les centres de données, mais il pourrait inclure la création de nouvelles entreprises spécialisées en IA. D’après le New York Times, elle est en contact pour ce faire avec le capital-risqueur Andreessen Horowitz (a16z). Le lancement est prévu pour le second semestre 2024. Plus tôt ce mois-ci, c'est Abu Dhabi qui a lancé MGX, une véhicule d'investissement technologique spécialisé dans l'IA et les semi-conducteurs, avec pour objectif d’atteindre les 100 milliards d'actifs sous gestion (lire Qant du 13 mars).
    Pour en savoir plus:
    New York Times, Cointelegraph

  • L’IA entre sur le terrain de foot • Une équipe de chercheurs de Google DeepMind, en collaboration avec le club anglais du Liverpool Football Club, vient de présenter TacticAI, un système d'IA qui combine IA prédictive et générative pour prédire les actions durant les matchs, en particulier pour les corners. Après trois ans de collaboration, TacticAI, entraînée sur 7176 coups de pied de coin de la saison de Premier League 2020-2021, a prédit correctement le résultat 78% du temps.
    Pour en savoir plus:
    Financial Times

ÉDITION PREMIUM

En exclusivité pour les abonnés :

  • L’arrivée des premiers agents d’IA dans le code et certaines particularités de Sora, le modèle de génération de vidéos d’OpenAI, relancent le débat sur l'intelligence artificielle générale (AGI).

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