Un taxi dans la ville

Tesla devrait présenter ce soir un projet de taxi autonome • Alors que Google Deepmind remporte deux prix Nobel, le gouvernement américain veut dépecer Google en plusieurs entités • Séoul serre la vis aux stablecoins • Le robot quadrupède Anymal grimpe désormais aux échelles • Q-CTRL lève 59 millions • Bienvenue dans Qant, jeudi 10 octobre 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Le Cybercab de Tesla au rendez-vous de ce soir ?

Tesla devrait présenter son premier robotaxi autonome, le Cybercab, lors de l'événement We, Robot de cette nuit. Dépourvu de volant et de pédales, selon la rumeur, il devra surmonter de nombreux défis réglementaires et technologiques avant sa commercialisation.

Un robotaxi pour Tesla• Source : Qant, M. de R. avec Midjourney

Ce soir encore, Elon Musk fera son cinéma, dans les studios Warner de Burbank loués pour l’occasion. Entre Casablanca et La La Land ou, plutôt, entre Retour vers le futur et Apollo 13, l’entrepreneur devrait présenter sa vision d’une mobilité robotisée et partagée. Il y avait déjà fait allusion l’an dernier (lire Qant du 12 septembre 2023) et, à dire vrai, bien avant. « Cela fait plus de dix ans qu'Elon Musk parle de l'arrivée imminente des voitures autonomes » rappelle ci-dessous Paul Miller, vice-président et analyste principal de Forrester Research, qui sourit : « Nous n'en sommes certainement pas encore là. ». 

Waymo et Uber se sont, eux, bien lancés dans la course au déploiement mondial des robotaxis, avec des véhicules autonomes de niveau 4-5. Leurs véhicules, équipés d’au moins 18 capteurs lidar, radar et à ultrasons, sans compter 14 caméras vidéos, coûtent environ 200 000 dollars chacun. Pour baisser les prix, Tesla a choisi jusqu’à présent de n’avoir que des caméras et une autonomie de niveau 2-3. Tôt ou tard cependant, Tesla devrait réussir à combler son retard technologique.

Peut-être même ce soir.

Washington menace de démembrer Google

  • Le gouvernement américain a suggéré le démembrement de Google, selon des documents judiciaires vus par CNN, dans le cadre de son procès antitrust (lire notamment Qant du 9 août). Le ministère de la Justice a proposé la scission des activités principales de Google, en séparant dans des sociétés distinctes les services de recherche de ceux liés à Android, Chrome et au Play Store.

  • Google a réagi en expliquant que cela nuira à l'expérience des utilisateurs, freinera l'innovation en intelligence artificielle et mettra en péril la confidentialité des données personnelles.

  • À SURVEILLER : Des années de procédure. En août, Google a été reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles qui ont favorisé indûment sa présence comme moteur de recherche par défaut, notamment dans les iPhones. La sentence exécutoire qui se prépare sera certainement renvoyée en appel et n’a probablement de chances d’aboutir que si les démocrates, qui poussent au rétablissement de la concurrence dans la tech, restent au pouvoir. Même alors, un compromis semble probable.

Deux Nobel de plus pour l’IA

  • Le Prix Nobel de chimie 2024 a été décerné à Demis Hassabis et John Jumper de Google DeepMind, ainsi qu'à David Baker de l'université de Washington. 

  • Demis Hassabis, directeur général de Google Deepmind, et John Jumper, directeur chargé d’AlphaFold, ont été récompensés pour le développement du modèle AlphaFold 2, qui a permis de prédire la structure de près de 200 millions de protéines identifiées grâce à l'intelligence artificielle. Le comité Nobel considère que cela facilite l'étude de la résistance aux antibiotiques et le développement d'enzymes dégradant les plastiques.

  • David Baker a reçu le prix pour ses travaux en « design computationnel de protéines ». Il a notamment conçu une nouvelle protéine en 2003, ouvrant la voie à la création de protéines inédites utilisées dans les domaines des médicaments, des vaccins et des nanomatériaux. Baker a également conçu des outils permettant de créer des protéines aux fonctions entièrement nouvelles.

  • À SURVEILLER: et de quatre. Hier, Geoffrey Hinton et John Hopfield ont remporté le prix Nobel de physique pour leurs travaux fondateurs sur l'apprentissage automatique (lire Qant du 9 octobre).On attend Sam Altman pour le Nobel de la paix.

Atlassian, EvenUp, Hearst, OpenAI, Roli

  • L’IA au piano • La londonienne Roli vient de lancer Airwave, un dispositif qui utilise l'IA pour aider les élèves à apprendre le piano en suivant les gestes des mains en temps réel, grâce à des caméras infrarouges et une technologie de reconnaissance vocale. Ce système propose des leçons personnalisées et interactives, et permet aux musiciens expérimentés de contrôler des effets sonores par simples mouvements de la main. En savoir plus… 

  • Une licorne d’IA chez les avocats La start-up californienne EvenUp, spécialisée dans l'intelligence artificielle pour les cabinets d'avocats, a été valorisée à plus de 1 milliard de dollars (environ 950 M€) en levant 135 millions de dollars (environ 127 M€) lors d'une levée de fonds menée par Bain Capital Ventures. EvenUp utilise un modèle d'intelligence artificielle pour assister plus de 1 000 cabinets d'avocats dans la rédaction et la révision de documents, notamment pour les affaires de dommages corporels. En savoir plus… 

  • Encore des médias pour OpenAI • Après Le Monde (lire Qant du 14 mars), ou encore le Financial Times, et bien sûr de nombreux journaux américains, OpenAI a annoncé un partenariat avec Hearst, le groupe de presse américain qui possède des publications comme le San Francisco Chronicle, Cosmopolitan et Elle, aux Etats-Unis.  Les modèles d'OpenAI pourront afficher du contenu provenant de plus de 20 magazines et de plus de 40 journaux de Hearst avec des citations appropriées et des liens vers les sources originales. En savoir plus… 

  • Un assistant de RAG pour porter Atlassian • L'éditeur australien de logiciel Atlassian a annoncé la disponibilité générale de Rovo, son assistant d'IA générative, conçu pour extraire et analyser les données des outils internes d'une entreprise, offrir des capacités de recherche avancées et agir comme un « coéquipier virtuel » pour automatiser et accélérer les tâches complexes. En savoir plus…

Séoul resserre sa réglementation sur les stablecoins

  • La Corée du Sud prévoit de réglementer les transactions transfrontalières impliquant des stablecoins, notamment ceux indexés sur le dollar, en appliquant des règles similaires à celles du contrôle des changes.

  • Le cadre juridique s’appliquera tout d’abord aux stablecoins indexés sur le won coréen, avant de s'étendre aux jetons adossés à d’autres devises. Le gouvernement sud-coréen, par l'intermédiaire de la Financial Services Commission (FSC), consultera notamment le Japon et l'Union européenne, pour harmoniser la réglementation. 

  • À SURVEILLER. Dans la recherche d’une articulation entre CBDC et stablecoins, l'évolution rapide des réglementations en Corée du Sud pourrait conduire d'autres pays à adopter des règles similaires pour encadrer les transactions transfrontalières.

Crypto.com

  • Crypto.com se frotte à la SEC • Crypto.com a intenté une action en justice contre la SEC, le gendarme boursier américain, affirmant que l'agence dépasse sa juridiction en tentant de réglementer l'industrie des crypto-actifs. La plateforme de trading a reçu une mise en garde signalant des violations potentielles des lois sur les valeurs mobilières. En savoir plus…

Q-CTRL défie l’hiver quantique

  • La société australienne Q-CTRL a levé 59 millions de dollaars américains (environ 55 M€) dans le cadre de sa levée de fonds de série B, portant le total de ses financements à 133 millions de dollars (environ 124 M€). Ce tour de table a été mené par GP Bullhound, avec la participation de nouveaux investisseurs comme Alpha Edison, Lockheed Martin Ventures et NTT Finance.

  • Q-CTRL développe des logiciels pour l'infrastructure de l'informatique quantique et des capteurs quantiques. Son produit phare, Black Opal, est une plateforme éducative qui vise à former la prochaine génération de spécialistes en informatique quantique. 

  • Q-CTRL déploie également sa technologie de capteurs quantiques pour des missions critiques, comme la navigation en l'absence de GPS.

  • À SURVEILLER. Les implications militaires. Le développement de capteurs quantiques pour la navigation en environnements dégradés pourrait devenir un atout crucial pour les systèmes de défense et les infrastructures critiques. L'entrée de nouveaux investisseurs stratégiques comme Lockheed Martin Ventures et NTT Finance peut s’expliquer ainsi.

Anymal, un robot-chien qui grimpe à l'échelle

L’ETH Zurich a modifié le robot quadrupède Anymal pour lui permettre de grimper des échelles standard.

Anymal, un robot quadrupède développé par la start-up suisse Anybotics (lire Qant du 18 mars), peut désormais grimper à des échelles standards. Grâce à un système de crochets et à l'utilisation de l'apprentissage par renforcement, il atteint un taux de succès de 90 % dans des environnements industriels. Il surmonte ainsi une des limitations majeures rencontrées par les robots quadrupèdes dans les environnements industriels.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Le Cybercab de Tesla, un robotaxi autonome au design inspiré du Cybertruck, devrait être présenté cette nuit, ainsi qu’une plateforme de réservation comparable à Uber. Les attentes sont élevées, face aux défis de conformité et aux progrès en conduite autonome.
• Paul Miller, vice-président et analyste principal chez Forrester Research, examine les conséquences du déploiement progressif des robotaxis, porté par Waymo, Uber et les projets d’Elon Musk.
• L’ETH Zurich a transformé le robot quadrupède Anymal en un robot capable de grimper des échelles avec une précision et une vitesse inégalées, atteignant un taux de succès de 90 %.

Un robotaxi dans la ville

Tesla devrait présenter son premier robotaxi autonome, le Cybercab, lors de l'événement We, Robot de cette nuit. Dépourvu de volant et de pédales, selon la rumeur, il devra surmonter de nombreux défis réglementaires et technologiques avant sa commercialisation.

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

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Par QANT: IA et Technologies Émergentes

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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