« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Stargate, un univers d’investissement
OpenAI a lancé cette nuit à la Maison- Blanche, sous l’égide de Donald Trump, un consortium qui investira jusqu’à 500 milliards de dollars en quatre ans dans de nouvelles infrastructures pour l’IA.
Ouvert cette nuit, Stargate n’est pas un portail vers les étoiles mais un consortium financier qui compte deux partenaires techniques, OpenAI et Oracle, et deux financiers, le japonais Softbank et l’émirati MGX.
Il est immédiatement doté de 100 milliards de dollars, avec la possibilité d’appeler jusqu’à 500 milliards pendant le mandat de Donald Trump.
Le premier datacenter de Stargate sera construit au Texas par Oracle et destiné aux besoins d’OpenAI.
ARM, Microsoft et Nvidia fourniront les puces et la technologie nécessaires.
Des projets déjà lancés sous l’administration Biden seront apportés au consortium et sont donc comptéS dans les 100 milliards initiaux, d’après le Wall Street Journal.
Le portail d’origine de la série Stargate, situé au centre de la galaxie • D.R.
EN FILIGRANE. L’accord entre OpenAI et Microsoft a été revu pour permettre à la start-up de s’appuyer sur plusieurs fournisseurs de cloud.
À SURVEILLER : Le temps long. La création de Stargate s’inscrit dans la foulée du plan économique présenté par OpenAI la semaine dernière, lui-même préparé de longue date. Les premiers voyages de Sam Altman au Moyen Orient, pour préparer des investissements de plusieurs milliers de milliards de dollars, remontent à début 2024 (lire Qant du 12 février 2024). Outre les centres de données, il faudra renforcer les réseaux (lire le dossier ci-dessous).
À Davos, le Mistral ne faiblit pas
La start-up française Mistral AI, par l'intermédiaire de son CEO Arthur Mensch, exclut toute vente et se concentre sur une introduction en bourse tout en élargissant son rayonnement mondial.
Arthur Mensch, CEO de Mistral AI, a confirmé auprès de Bloomberg au Forum économique mondial de Davos que l’entreprise prépare une introduction en bourse et nié toute perspective de cession.
La startup française, fondée en 2023 par d’anciens chercheurs de Google DeepMind et Meta, a levé 600 millions d’euros en juin dernier, atteignant une valorisation de 5,8 milliards d’euros.
Mistral a également annoncé ouvrir un bureau à Singapour pour cibler la région Asie-Pacifique. En Europe et aux États-Unis, l’entreprise renforce ses équipes techniques et commerciales, et étend ses partenariats avec des entreprises locales soucieuses de la souveraineté des données.
À SURVEILLER : Double track.Le chemin de la Bourse semble plus facile pour OpenAI que pour Mistral, même s’il n’a rien d’impossible. Mistral ne serait ni la première ni la dernière start-up à mettre en avant une IPO pour aider les négociations de vente.
IA et énergie : la course contre la montre
L’explosion de l’intelligence artificielle entraîne une demande énergétique sans précédent qui menace la stabilité des réseaux électriques et nécessite des solutions d’urgence.
Les défis énergétiques américains • Qant, M. de R. avec Midjourney
L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle a des conséquences lourdes sur les systèmes énergétiques. Selon une étude de Grid Strategies, citée par Bloomberg, la consommation d’électricité aux États-Unis va croître de 16 % dans les cinq prochaines années, soit plus du triple des prévisions d’il y a un an. Cette hausse est directement liée à la prolifération des centres de données et, subsidiairement, aux voitures électriques.
Cette demande supplémentaire pèse sur des réseaux déjà fragilisés par la montée des énergies renouvelables intermittentes et les événements climatiques extrêmes – sans parler, aux États-Unis du moins, de la vétusté des installations. Ainsi s’explique que le décret présidentiel de Joe Biden sur l’infrastructure de l’IA (Advancing United States Leadership in Artificial Intelligence Infrastructure (lire Qant du 15 janvier) ait survécu à la charrette qui a supprimé, lundi, la plupart des décrets de l’ancien président.
Drill, baby, drill
Trump a retiré les États-Unis de l’accord de Paris et déclaré une urgence nationale en énergie pour relancer la production de combustibles fossiles. Il ne s’agit pas que de plaire à l’industrie pétrolière, son premier financier avec les cryptos.
Bruxelles, DeepSeek, Impact AI
DeepSeek voit grand • La start-up chinoise DeepSeek (lire Qant du 6 décembre 2024) a présenté DeepSeek-R1, un modèle d’IA open source dont les performances rivalisent avec le modèle o1 d’OpenAI, notamment en mathématiques, codage et raisonnement, tout en étant 90 à 95 % moins coûteux. Basé sur un entraînement par apprentissage par renforcement et un ajustement supervisé, DeepSeek-R1 est disponible sur Hugging Face sous licence MIT. En savoir plus…
Puces d’IA : l’Europe espère faire mollir Trump • L'Union européenne s’inquiète des restrictions imposées par l'administration Biden sur les exportations de puces d'intelligence artificielle vers certains États membres (lire Qant du 15 janvier). Ces mesures, en effet, limitent l’accès aux puces IA pour des pays comme la Pologne et d'autres pays d'Europe de l'Est, membres de l’Union Européenne. Elles créent donc des déséquilibres au sein du marché unique et entravent l'innovation dans ces régions. On serait étonné que cela puisse émouvoir Trump. En savoir plus…
Les salariés veulent une IA responsable • L'Observatoire de l'IA Responsable, créé par Impact AI en partenariat avec KPMG et BNP Paribas, a publié une étude analysant la perception des salariés du secteur privé français sur l'IA dans leur entreprise. Les résultats montrent un fort soutien pour une IA éthique et responsable, jugée essentielle pour protéger les données, respecter les droits fondamentaux et améliorer le bien-être humain. Voire ne pas les remplacer à leur poste. En savoir plus…
Les stablecoins non conformes à Mica voués à disparaître au printemps
L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) demande aux fournisseurs de services crypto de limiter ou retirer les stablecoins non conformes au règlement Mica : Tether devrait disparaître des plateformes européennes avant le 31 mars.
L’ESMA vient de mettre en garde les prestataires européens de services d’actifs numériques (Casp, pour Crypto-Asset Service Providers) pour qu’ils se conforment rapidement aux règles du règlement européen sur les marchés des crypto-actifs (Mica).
À partir du 31 janvier 2025, les jetons non conformes, qu’il s’agisse d’electronic money tokens (EMT), des stablecoins adossés à des monnaies fiduciaires, ou asset-referenced tokens (ART), basés sur un panier plus vaste, devront être restreints. Ils pourront être uniquement vendus et ce, jusqu’à la fin du premier trimestre.
L’USDT de Tether, qui n’a pas de licence Mica, est le principal cryptoactif concerné. Ce stablecoin dollar bénéficie d’une capitalisation de presque 140 milliards de dollars, soit plus des deux tiers du marché.
À SURVEILLER : Les stablecoins euro. Les Européens qui se désinvestissent de l’USDT auront le choix entre garder leur exposition au dollar via un stablecoin réglementé (notamment l’USDC de Circle) ou basculer vers des stablecoins euro comme celui de Société Générale Forge.
DOGE
Source : DOGE
La farce continue • Le Department of Government Efficiency (DOGE), une agence fondée par Elon Musk pour réduire les dépenses publiques et simplifier les réglementations, a lancé un site officiel affichant le logo de Dogecoin, une cryptomonnaie basée sur un mème représentant un chien Shiba Inu. Cette annonce a entraîné une augmentation de plus de 11 % du prix de Dogecoin. Au fil du temps, les estimations sur les avoirs d’Elon Musk en dogecoin se sont étagées entre 3 milliards de dollars et presque 30 % des jetons en circulation (plus de 15 Md$). Invérifiables, comme un conflit d’intérêt. En savoir plus…
Vlam ! 25 millions pour Sereact
La start-up allemande Sereact, spécialisée dans les modèles visuels, linguistiques et d’action (Vlam) pour la robotique autonome, vient de réunir un premier tour important, notamment pour s’ouvrir aux robots humanoïdes.
La start-up Sereact, fondée en 2021 à Stuttgart, vient d'annoncer une levée de fonds de 25 millions d’euros dans le cadre d’un financement de série A. Ce tour de table a été mené par le fonds d’investissement Creandum, avec le soutien des investisseurs existants Point Nine et Air Street Capital, ainsi que plusieurs investisseurs privés.
Sereact conçoit des modèles d’action visuelle et linguistique (Vlam) qui permettent à des robots de percevoir leur environnement et de s’adapter à des tâches variées sans nécessiter de programmation préalable. Sa technologie "PickGPT" utilise des modèles de langage avancés combinés à des algorithmes de vision artificielle, ce qui rend les robots capables d’interagir en temps réel avec leur environnement.
EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :
• Les centres de données surchargent les infrastructures énergétiques mondiales.
• Avec 25 M€, Sereact étend ses solutions robotiques "zero-shot" pour améliorer l’autonomie en entrepôts et usines.
IA et énergie : la course contre la surcharge électrique
L’explosion de l’intelligence artificielle entraîne une demande énergétique sans précédent qui menace la stabilité des réseaux électriques et nécessite des solutions d’urgence.
Le défi énergétique américain • Qant, M. de R. avec Midjourney
L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle a des conséquences lourdes sur les systèmes énergétiques. Selon une étude de Grid Strategies, citée par Bloomberg, la consommation d’électricité aux États-Unis va croître de 16 % dans les cinq prochaines années, soit plus du triple des prévisions d’il y a un an. Cette hausse est directement liée à la prolifération des centres de données et, subsidiairement, aux voitures électriques.
Cette demande supplémentaire pèse sur des réseaux déjà fragilisés par la montée des énergies renouvelables intermittentes et les événements climatiques extrêmes – sans parler, aux États-Unis du moins, de la vétusté des installations. Ainsi s’explique que le décret présidentiel de Joe Biden sur l’infrastructure de l’IA (Advancing United States Leadership in Artificial Intelligence Infrastructure (lire Qant du 15 janvier) ait survécu à la charrette qui a supprimé, lundi, la plupart des décrets de l’ancien président.
Drill, baby, drill
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