American crypto

Des “cryptos américaines” dans la future réserve fédérale de bitcoins ? • Après OpenAI, AP signe avec Google • Neura Robotics, la rescousse allemande dans les robots humanoïdes • Cisco fait tapis avec AI Defense • IA : les entreprises investissent massivement, mais peinent à maximiser leur impact • Bienvenue dans Qant, vendredi 17 janvier 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

American crypto first

Donald Trump pourrait favoriser les cryptomonnaies d'origine américaine, comme l'USDC, Solana et XRP, dans la future réserve stratégique de bitcoin. “Se non é vera é ben trovata” : la fuite est peut-être fantaisiste, mais très opportune pour alimenter l’enthousiasme des “tech bros” trumpiens.

  • Donald Trump considère un plan visant à créer une réserve stratégique donnant priorité aux cryptomonnaies et stablecoins basés aux États-Unis, selon le New York Post, un média proche du président élu, largement repris par les médias spécialisés.  

  • L'USDC, Solana et XRP seraient ainsi sur-représentés dans la probable “réserve nationale de bitcoin”, promesse que le candidat Trump a faite cet été, lors de la conférence Bitcoin 2024 à Nashville.

  • EN FILIGRANE. L’idée s’inscrit dans la rhétorique « America First », héritée des années 1930. Alors que le bitcoin est perçu comme un actif global sans attache nationale, certains “tech bros” tentent d’attirer les deniers publics vers des entreprises technologiques américaines, dans lesquelles ils ont investi. D’autres cependant, comme Scott Bessent et Howard Lutnick, futurs secrétaires au Trésor et au Commerce, ainsi qu’Elon Musk, chargé d’un rapport consultatif sur la réduction des dépenses fédérales, ont fortement investi en bitcoin, tout comme que le vice-président J.D. Vance.

  • À SURVEILLER : Trump avant Trump. Il est d’autant plus facile de faire circuler des indiscrétions, réelles ou fantaisistes, sur les intentions du futur président Trump que le milieu des cryptos a toujours été prompt à la spéculation. La fuite sur le décret contre le “debanking”, lundi dernier, a par exemple fait remonter le bitcoin vers les 100 000 dollars, sans les atteindre. La prise de fonctions, lundi prochain, de l’homme qui a inventé les "faits alternatifs” ne devrait pas y mettre un terme.

Gemini entre sur le marché des partenariats avec les médias

Google vient de signer un partenariat avec The Associated Press pour intégrer des contenus exclusifs à leurs outils d’IA et soutenir des projets éditoriaux. OpenAI, qui a déjà de très nombreux médias dans l’escarcelle, réplique en investissant dans le développement d’Axios.

  • Google vient de conclure un accord avec l’agence Associated Press pour inclure un flux d’informations en temps réel dans son chatbot Gemini. Ce flux permettra d’améliorer l’actualité et la pertinence des réponses générées par l’outil.

  • Aucune date de mise en œuvre n’a été annoncée. L’accord similaire entre AP et OpenAI arrive à échéance en juillet 2025 – mais rien n’indiquait, dans l’annonce, qu’il soit exclusif.

  • De son côté, OpenAI va financer l’extension des newsletters locales d’Axios vers Pittsburgh, Kansas City, Boulder et Huntsville, sur une période de trois ans.

  • OpenAI ne se limite pas à des accords de licence : il apporte un financement direct pour permettre à Axios d’étendre ses équipes rédactionnelles et d’augmenter sa couverture régionale.

  • EN FILIGRANE : Créée en 2016 par d’anciens journalistes de Politico, Axios a été rachetée en 2022 par le groupe Cox. Elle poursuit une stratégie de renouveau de la presse régionale par le biais de newsletters spécialisées, créées par des petites équipes locales.

  • À SURVEILLER : Pression inflationniste. Hormis un accord avec le Wall Street Journal pour un peu plus de 5 millions de dollars par an, Google n’a guère investi pour l’instant dans des licences de presse pour ses IA, contrairement à OpenAI, qui a multiplié les partenariats, du Monde (lire Qant du 14 mars 2024) au Financial Times, de Vox Media (lire Qant du 30 mai 2024) à NewsCorp. Son entrée sur le marché pourrait avoir, du point de vue des éditeurs, un effet sur les prix tout à fait bénéfique.

IA : l'écart entre ambition et réalité

Les entreprises investissent massivement dans l'intelligence artificielle en 2025, mais peinent encore à en tirer pleinement parti, selon le dernier rapport du BCG.

La réalité de l’investissement en IA • Qant, M. de R. avec Midjourney

En 2025, l'intelligence artificielle reste une priorité stratégique pour les entreprises mondiales. Selon le rapport "AI Radar 2025" du BCG, 75 % des dirigeants la classent parmi leurs trois principales priorités. Cependant, seulement 25 % des entreprises affirment tirer une valeur significative de leurs initiatives en IA, révélant un fossé persistant entre ambitions et résultats.

Les grandes entreprises, en particulier celles qui génèrent plus de 500 millions de dollars de revenus annuels, consacrent jusqu'à 5 % de leurs revenus à l'IA, bien au-delà des budgets IT traditionnels. Une entreprise sur trois prévoit d'investir au moins 25 millions de dollars dans l'IA cette année, dont 6 % prévoient des budgets qui dépassent les 100 millions de dollars. Ces investissements reflètent une intensification de l’adoption de l’IA générative, avec une hausse prévue de 60 % des dépenses au cours des trois prochaines années.

Investissement des entreprises dans l'IA par pays • Source: BCG AI Radar 2025

Meta, MiniMax, Zhipu

  • Les derniers jours hyperactifs de Joe Biden • Zhipu, une start-up chinoise qui développe des LLM similaires à ceux d'OpenAI, vient d’être ajoutée à la liste noire des États-Unis. Une licence sera donc nécessaire aux Américains pour commercer avec la start-up, soutenue par Tencent et Alibaba, et valorisée en décembre dernier à près de 3 milliards de dollars, pendant une levée de 140 M$. Cette décision complète une série de mesures américaines visant à limiter l'accès de la Chine à des technologies avancées. À la différence du cessez-le-feu à Gaza, Donald Trump n’en revendique pas la paternité, ce qui laisse planer des questions sur la pérennité des mesures. Zhipu, en tout cas, a déclaré sur Wechat, qu’elle n’attendait “aucun impact substantiel”.  En savoir plus…

  • MiniMax veut devenir grand • La société chinoise MiniMax (lire Qant du 6 mars 2024), soutenue par Alibaba et Tencent, présente trois nouveaux modèles d'IA propriétaires : MiniMax-Text-01, MiniMax-VL-01 (un modèle multimodal texte-image) et T2A-01-HD (un modèle de synthèse vocale optimisé pour la qualité). Ces modèles, qui incluent des capacités avancées comme une fenêtre de contexte de 4 millions de tokens et la génération audio multilingue, sont accessibles via GitHub et Hugging Face, bien que sous une licence restrictive. En savoir plus…

  • L’IA de Meta parle 101 langues • Meta a lancé SeamlessM4T, un modèle d'IA open-source capable de traduire directement la voix entre 101 langues, avec une précision supérieure de 23 % aux modèles existants. Utilisant une méthode de "data mining parallèle" pour associer sons et textes à travers des millions d'heures d'audio multilingue, SeamlessM4T permet des traductions speech-to-speech plus rapides et efficaces, ouvrant la voie à une interprétation simultanée entre langues. En savoir plus…

120 millions pour un humanoïde “deutsche Qualität”

La start-up allemande Neura Robotics, spécialisée dans la création de robots capables de « voir, entendre et toucher », a levé 120 millions d'euros pour renforcer ses capacités en matière de perception et d'interaction humanoïde.

Neura Robotics, fondée en 2019 et basée à Metzingen, en Allemagne, a annoncé avoir levé 120 millions d’euros auprès d’un consortium d’investisseurs internationaux. Ce tour de table a été conduit par Lingotto Investment Management, filiale d’investissement de la famille Agnelli. Parmi les autres participants figurent le Volvo Cars Tech Fund, BlueCrest Capital Management et InterAlpen Partners.

Dans un secteur dominé par des acteurs asiatiques et américains, Neura Robotics cherche à renforcer la place de l’Europe dans la robotique avancée. Elle considère que l’Allemagne dispose des atouts nécessaires pour devenir un leader mondial dans ce domaine, notamment grâce à son expertise dans les technologies matérielles et son industrie manufacturière.

À la recherche du firewall de l’IA

Cisco lance AI Defense, une solution conçue pour protéger les applications d’IA contre les menaces émergentes, les fuites de données et l’utilisation abusive.

  • Contrairement aux solutions limitées à un modèle d’IA spécifique, Cisco AI Defense proposera à partir du mois de mars des contrôles transversaux pour plusieurs modèles, intégrés au Security Cloud de Cisco, une plateforme qui centralise les outils de sécurité de l’entreprise.

  • Cette approche “network-centric” lui permet de créer une couche unifiée de sécurité qui intercepte tout le trafic entrant et sortant vers les modèles d’IA, à travers des clouds aussi bien publics que privés.

  • Elle cible donc aussi bien la sécurisation du développement et du déploiement des applications d’IA, ainsi que la surveillance et la protection de leur utilisation en entreprise. 

  • La solution offre des outils comme la validation automatisée des modèles, la sécurité en temps réel et la détection des vulnérabilités, pour protéger les systèmes d’IA contre des risques comme les injections de commandes et les fuites de données.

  • Le plus innovant : “l’AI Algorithmic Red Team”, qui teste automatiquement les modèles sur des centaines de vulnérabilités potentielles et génère des recommandations pour des guardrails de sécurité.

  • Pour sécuriser l’accès, AI Defense identifie les outils d’IA autorisés et non autorisés, applique des contrôles d’accès stricts et garantit la conformité des données sensibles dans des environnements multicloud.

  • À SURVEILLER : Le déploiement en mars. Cisco mise gros sur AI Defense. La solution doit justifier les rachats de Robust Intelligence et Splunk (lire Qant du 20 mars 2024) et le partenariat avec ScaleAI qui ont permis son existence. Mais elle doit aussi permettre à Cisco de s’imposer comme un acteur-clé de l’IA tout comme les firewalls, voici un quart de siècle, ont assis son leadership dans les réseaux et la sécurité.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Les agents IA autonomes émergent comme un levier clé, qui pourra tripler les gains de productivité, estime le BCG.

• Levée record pour l’allemande Neura Robotics : des robots capables de "voir, entendre et toucher".

IA : l'écart entre ambition et réalité

Les entreprises investissent massivement dans l'intelligence artificielle en 2025, mais peinent encore à en tirer pleinement parti, selon le AI Radar du BCG.

Investissement des entreprises dans l'IA par pays • Source: BCG AI Radar 2025

En 2025, l'intelligence artificielle reste une priorité stratégique pour les entreprises mondiales. Selon le rapport "AI Radar 2025" du BCG, 75 % des dirigeants la classent parmi leurs trois principales priorités. Cependant, seulement 25 % des entreprises affirment tirer une valeur significative de leurs initiatives en IA, révélant un fossé persistant entre ambitions et résultats.

Focus des entreprises leaders

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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