L'AI Phone après l'iPhone

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.

L’ÉVÉNEMENT

Une Galaxy d’IA et… un anneau

Samsung a présenté hier soir une nouvelle gamme de smartphones dopés à l’IA et une mystérieuse bague connectée. Ils complètent l’offre d’IA présentée au CES la semaine dernière.

Le Galaxy Ring complètera le robot domestique autonome Ballie et l'offre d'IA domotique de Samsung (Source : Samsung)

La nouvelle série de smartphones Galaxy S24, que Samsung a dévoilée hier soir à New York, s’appuie sur les modèles d’IA Gemini de Google. Ils utilisent comme prévu le modèle Gemini Pro de Google pour traduire les conversations en temps réel, permettant à des interlocuteurs de se parler en des langues différentes, et proposent d’autres améliorations notables, notamment concernant l'appareil photo. Le Galaxy Ring, un anneau intelligent axé sur la santé et le bien-être, complète l’offre d’IA portable, largement présentée au CES la semaine dernière (lire Qant du 9 janvier).

Il n’est pas certain que ces nouvelles applications suffiront à redynamiser le marché désormais stagnant des téléphones mobiles. Mais Apple dispose de moins en moins de temps pour rattraper son retard dans l’IA.

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L’EXPERT

La face sombre de Tether et des cryptos

Cible directe d’un rapport de l’ONU critiquant le rôle de l’USDT dans la criminalité, Tether incarne un écosystème crypto qui peine à se réformer.

“La crypto-criminalité se développe dans l’ombre” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Alors que s’ouvre le procès de la SEC contre Coinbase, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) publie un rapport accusant le stablecoin Tether (USDT) d'être largement utilisé dans des activités criminelles, notamment en Asie. Un par un, tous les grands pionniers des cryptos semblent rattrapés par leurs origines aventureuses. Leur mise au pas va de pair avec l’ouverture de la Bourse américaine aux cryptoactifs, via les ETF Bitcoin.

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L’ESSENTIEL : Coinbase, JP Morgan, OpenAI, Quantinuum, Rad AI, Sakana, Stanford, will.i.am

ROBOTS

Aloha, robot

Développé par une équipe de Stanford, Mobile Aloha est capable de réaliser sept tâches complexes permettant de préparer un plat.

Une équipe d'ingénieurs de l'université de Stanford a développé un robot autonome capable de préparer un menu cantonais à trois plats, baptisé Mobile Aloha. Mobile Aloha, acronyme créatif pour "A Low-cost Open-source HArdware teleoperation system for bimanual operation", est construit à partir de composants standard et de pièces imprimées en 3D. Il est capable d’exécuter sept tâches différentes nécessitant une combinaison de mobilité et de dextérité. Ces tâches vont du rinçage des casseroles à la réalisation de "high fives", en passant par la préparation de plats complexes comme le décorticage de crevettes, l'ajout de sauce soja, la cuisson et même le dressage des plats.

Pour apprendre à cuisiner, le robot a été formé par une combinaison d'opérations directes et d'observations. Par exemple, pour maîtriser la cuisson des crevettes, il a été téléopéré à 20 reprises, chaque session incorporant de légères variations. Cette méthode de "co-formation", combinant des données nouvelles et anciennes, a permis au robot d'acquérir les compétences nécessaires pour fonctionner efficacement dans un environnement de cuisine, sans nécessiter les millions d'exemples de formation habituellement requis pour les systèmes d'IA conventionnels.

Cependant, Mobile Aloha présente certaines limites, notamment sa taille et son design qui restreignent son utilisation dans des espaces confinés. Les chercheurs prévoient d'améliorer ces aspects et d'augmenter les capacités d'apprentissage autonome du robot. Ils envisagent également de former leur robot à des tâches plus complexes, comme le tri et le pliage de linge froissé, une tâche particulièrement difficile pour les robots en raison des formes et textures imprévisibles. 

Optimus n'a qu'à bien se tenir (lire Qant du 17 janvier). 

Pour en savoir plus : Github

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

«La taille des LLM n’a pas fini d'augmenter»

Aidan Gomez, l’un des auteurs de l’article de recherche fondateur de l’IA générative, Attention is all you need, et fondateur de la start-up canadienne Cohere, a notamment déclaré pendant le forum de Davos :

Les choses vont s'accélérer. Aujourd’hui nous sommes limités par les architectures et les méthodes que nous utilisons, mais la nouvelle génération de GPUs va être un grand pas en avant, en permettant de faire fonctionner des algorithmes beaucoup plus onéreux.

• L’IA d’OpenAI pour protéger l'Amérique : OpenAI et le Pentagone américain vont s'associer pour développer un logiciel de cybersécurité open-source. Cette collaboration marque un changement de cap par rapport à la position initiale d'OpenAI sur l'utilisation de l'IA à des fins militaires. L'entreprise maintient cependant l'interdiction d'utiliser sa technologie pour créer des armes ou causer des dommages.
  Pour en savoir plus : Bloomberg, The Register

• Quand l’IA anime la radio : Le chanteur américain will.i.am va lancer une émission sur la radio SiriusXM qu'il animera avec un co-animateur IA, qd.pi ("cutie pie"). Débutant le 25 janvier, l'émission hebdomadaire abordera des sujets tels que la musique, la pop culture et l'innovation par l'IA.
  Pour en savoir plus: Hollywood Reporter

• L’IA au service des radiologues : La start-up californienne Rad AI, spécialisée dans l'automatisation de la radiologie par l'IA, vient d'annoncer un partenariat avec Google Cloud. Ce partenariat permettra d'exploiter les modèles de MedLM de Google pour augmenter la précision et personnaliser les rapports radiologiques, de manière à réduire l'épuisement professionnel des radiologues et améliorer les soins cliniques.
  Pour en savoir plus: Forbes

• Sakana se voit en OpenAI japonais : Sakana AI, une start-up d'intelligence artificielle basée à Tokyo et fondée par d'anciens chercheurs de Google, a levé 30 millions d'euros lors d'un tour de financement initial mené par Lux Capital. La société veut positionner Tokyo comme un hub de l'IA, à l'instar de ce qu'OpenAI a fait pour San Francisco. Sans produits actuellement sur le marché, Sakana AI prévoit notamment de développer des modèles de petite taille capables de collaborer en essaim, et notamment des modèles spécifiques pour les langues asiatiques.
  Pour en savoir plus: Bloomberg

“Un robot dans les rues de Tokyo” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

BLOCKCHAINS

• La SEC et Coinbase se retrouvent au tribunal : Le procès contre Coinbase s’est ouvert hier, mercredi. L'enjeu : déterminer si les jetons échangés sur Coinbase sont des valeurs mobilières ou non. Le gendarme boursier américain, la SEC, qui a poursuivi Coinbase en juin, affirme que les cryptos sont bien des actifs et non des monnaies, à l’exception du bitcoin. Si sa thèse est retenue, il en résultera que le dernier des grands exchanges crypto encore debout opère illégalement.
  Pour en savoir plus: Reuters, Blockworks

QUANTUM

• JP Morgan séduit par Quantinuum : JP Morgan Chase vient d'annoncer investir, avec Mitsui & Co et Amgen, 300 millions de dollars dans la start-up de calcul quantique Quantinuum, valorisée désormais à 5 milliards de dollars. Cette société, issue de la fusion entre Cambridge Quantum et Honeywell Quantum Solutions, développe des ordinateurs quantiques à ions piégés. Utilisée par JPMorgan depuis 2020, cette technologie vise à optimiser les portefeuilles d'investissement et à répondre à des problèmes complexes, notamment en finance.
  Pour en savoir plus: The Register

“L’informatique quantique séduit les investisseurs” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

ÉDITION PREMIUM

En exclusivité pour les abonnés :

• Samsung mise sur l’IA pour revitaliser le marché des smartphones

• Le rapport des Nations Unies, plus qu’une mauvaise nouvelle pour Tether

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