Eric Schmidt : “Un approvisionnement durable en électricité à l’appui de l’IA, c’est l’intérêt de l’Amérique”

AMD porte le fer contre Nvidia dans l’IA la recherche de médicaments • 200 000 emplois bancaires menacés par l’IA dans le monde • Movement Labs veut ressusciter Move, le langage de Libra • Eric Schmidt illustre la nécessité stratégique de l’IA et l’énergie pour les États-Unis • Bienvenue dans Qant, vendredi 10 janvier 2025.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Le duel Nvidia-AMD se déplace dans la santé

AMD investit dans une société de découverte de médicaments, Absci, pour promouvoir l’utilisation de ses puces d’intelligence artificielle dans le secteur de la santé, un domaine où le géant des semi-conducteurs rivalise avec Nvidia.

  • Absci, spécialisée dans la découverte de médicaments grâce à l’IA, vient de recevoir un investissement de 20 millions de dollars de la part d’AMD, selon le Wall Street Journal. L’accord inclut une prise de participation dans Absci via un placement privé. 

  • Pour AMD, l’enjeu de ce partenariat est d'élargir son influence dans les sciences de la vie, un secteur gourmand en puissance de calcul pour accélérer le développement de médicaments.

  • Absci, qui utilise actuellement plus de 470 puces Nvidia pour ses activités, commencera à intégrer les GPU d’AMD, ce qui pourrait réduire ses coûts d’infrastructure et accélérer ses cycles d’innovation. 

  • EN FILIGRANE : AMD a présenté au CES ses nouvelles GPU sur une architecture RDNA 4, destinées à concurrencer Nvidia aussi bien dans l’IA que dans les cartes graphiques.

  • À SURVEILLER : L’extension du domaine de la concurrence. Ce partenariat marque la première incursion d’AMD dans un marché ciblé également par Nvidia, qui a par exemple investi 50 millions de dollars dans Recursion Pharmaceuticals en 2023 pour soutenir la découverte de médicaments assistée par l’IA. Un exemple parmi d'autres du nouveau rôle de l'IA de moteur de la recherche scientifique, incarné par les prix Nobel de physique et de chimie décernés l'an dernier à de grandes figures de l'intelligence artificielle.

Panasonic, Therabody

  • L’IA pour mieux récupérer … • Therabody, entreprise texane spécialisée dans le bien-être, a annoncé lors du CES 2025 le lancement de Coach, une plateforme numérique de récupération basée sur l'IA. En partenariat avec Garmin, Coach analyse les données des utilisateurs provenant de montres connectées et d'applications comme Apple Health ou Google Fit, pour proposer des plans de récupération personnalisés en temps réel, adaptés à leurs objectifs et activités physiques. En savoir plus… 

  • … et gérer son quotidien • Panasonic a présenté au CES 2025 son assistant numérique Umi, un coach bien-être personnalisé basé sur l'IA Claude d'Anthropic. Conçu pour aider les familles à fixer des objectifs, créer des routines et gérer des tâches via une application mobile, Umi offre également des fonctionnalités pour les aidants de personnes âgées en partenariat avec l’AARP. Prévu pour un lancement aux États-Unis en 2025, Umi s’appuiera sur des collaborations avec des marques spécialisées dans le bien-être, comme Calm et SleepScore Labs, pour promouvoir des habitudes de vie saines. En savoir plus…

Nous avons besoin d'énergie pour l'IA, et de l'IA pour notre énergie

La consommation d'énergie des systèmes d'intelligence artificielle est appelée à monter en flèche. Garantir un accès suffisant à l'électricité devient donc une priorité absolue. Mais le secteur privé n'y parviendra pas tant que les décideurs politiques n'auront pas éliminé les obstacles réglementaires obsolètes.

Par Eric Schmidt, ancien CEO et président de Google/Alphabet, et président du Special Competitive Studies Project.

Eric Schmidt • D.R.

“À mesure que les progrès de l’IA s’accélèrent, une nouvelle contrainte intervient : ses prochaines avancées consommeront d’immenses quantités d’énergie. L’IA est très gourmande en électricité : une seule requête sur ChatGPT consomme par exemple dix fois plus d’énergie qu’une recherche classique sur Internet. Or, l’IA étant de plus en plus utilisée, ses besoins énergétiques sont voués à augmenter. Si la demande dépasse l’offre, le développement de cette technologie sera compromis.”

L’IA menace 200 000 emplois bancaires dans le monde

Selon un rapport de Bloomberg Intelligence, l’intelligence artificielle pourrait entraîner la suppression de 200 000 emplois dans le secteur bancaire mondial d’ici trois à cinq ans, tout en augmentant significativement les bénéfices des banques.

  • Selon Bloomberg Intelligence, l’augmentation de la productivité grâce à l’IA pourrait générer jusqu’à 180 milliards de dollars de bénéfices supplémentaires pour les banques d’ici 2027. 

  • Par exemple, la rentabilité moyenne avant impôts de HSBC et Standard Chartered, à Hong Kong, devrait augmenter de 9 % à 25 % ; celle des trois banques mineures, BOCHK, Hang Seng et BEA, de 8 % à 17 %.

  • La productivité moyenne des établissements bancaires devrait augmenter de 5 %, causant une réduction nette de 3% des effectifs d’ici 3 à 5 ans, soit 200 000 emplois. Sur les 93 banques interrogées, cependant, certaines se montrent bien plus pessimistes : un quart s’attend à une réduction de 5% à 10%.

  • La plupart des métiers seront transformés mais les postes de back-office et de middle-office sont les premiers menacés par l’automatisation de tâches répétitives. Le service client et la gestion des KYC ne sont pas loin derrière, au fur et à mesure que les chatbots se perfectionnent.

  • À SURVEILLER : Le consensus pessimiste. Dans une étude de juin dernier,Citi Global Perspectives and Solutions estimait que 54 % des emplois bancaires pourraient être automatisés alors que la rentabilité augmentera de 9% d’ici 2028, faisant de la banque le secteur le plus exposé à l’impact de l’IA.

ARC Prize Foundation, Based Hardware, Microsoft

  • Le Français qui surveille l’AGI En 2019, le chercheur en IA François Chollet – alors employé chez Google – a présenté le test le plus complet pour déterminer si un modèle d’IA a atteint le niveau humain, l'intelligence artificielle générale (AGI). L’an dernier, il a promis un prix d’un million de dollars au créateur du premier modèle qui l’atteindra. Pour le pérenniser, il vient de cofonder en ce début d’année l’ARC Prize Foundation, une organisation à but non lucratif visant à développer des benchmarks pour évaluer l’intelligence artificielle générale (AGI). Cette initiative, basée sur son test ARC-AGI, ambitionne de réduire l’écart entre les capacités humaines et celles des systèmes d’IA, tout en collaborant avec des laboratoires de pointe pour créer des standards industriels. En savoir plus…

  • Bing fait marche arrière • Microsoft a décidé de revenir à une version antérieure du modèle Dall-e utilisé par son générateur d'images Bing AI après des plaintes sur la baisse de qualité des résultats depuis une mise à jour en décembre 2024. Un responsable de la recherche chez Microsoft, Jordi Ribas, a confirmé que certains des problèmes signalés avaient été reproduits en interne et que le retour à l'ancien modèle serait progressif, prenant plusieurs semaines. En savoir plus…

  • Au CES, un assistant IA fixé sur le crâne • La start-up californienne Based Hardware a dévoilé lors du CES 2025 un appareil portable alimenté par l’IA, Omi, conçu pour améliorer la productivité. Ce dispositif, qui peut être porté en collier ou fixé à la tête à l'aide d'un "interface cérébrale", permet d’activer un assistant IA sur son smartphone en disant "Hey Omi" et offre des fonctionnalités comme la création de listes de tâches, la planification de réunions et des résumés de conversations, tout en s’appuyant sur une plateforme open source pour garantir la transparence des données. En attendant d’être intégré à des lunettes. En savoir plus…

Movement Labs se hâte pour devenir la première licorne crypto de l’année

Movement Labs, qui développe un layer 2 sur Ethereum, s'apprête à boucler une levée de 100 millions de dollars, valorisant l’entreprise à 3 milliards de dollars dans le contexte de la reprise des marchés crypto.

  • Movement Labs, fondée en 2022 à San Francisco par deux anciens étudiants de Vanderbilt University, est l’une des trois start-up à avoir repris le langage Move que Meta avait développé pour sa tentative ratée d’implantation dans les cryptos, Libra. 

  • Alors qu’Aptos et Sui veulent créer des blockchains de niveau 1 (L1), Movement Labs développe une manière de finaliser les transactions dans son L2 (basé sur Ethereum), plus rapidement que les roll-ups comme Optimism et moins cher qu’un ZK roll-up. 

  • Après avoir réuni 30 millions de dollars en avril et déployé son mainnet en décembre, la start-up serait en train de boucler un tour de série B de 100 millions de dollars, sur une valorisation de 3 milliards, selon Fortune

  • Mené par CoinFund et le Nova Fund de Brevan Howard, le tour inclura des participations en actions et le rachat de jetons natifs Move selon Reuters

  • Lancé le mois dernier, le jeton Move a déjà atteint une capitalisation de 2,25 milliards de dollars.

  • À SURVEILLER : La deuxième vie de Move. Movement Labs développe également le Move Stack, un framework de couche d'exécution compatible avec les rollups tels qu'Optimism, Polygon et Arbitrum. Move, le langage basé sur Rust qui avait été créé par Meta avant que son projet ne déraille, pourrait ainsi se voir appelé à un nouveau destin.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Eric Schmidt plaide pour des réformes réglementaires afin d'accélérer le développement des infrastructures énergétiques aux États-Unis.

Nous avons besoin d'énergie pour l'IA, et de l'IA pour notre énergie

La consommation d'énergie des systèmes d'intelligence artificielle est appelée à monter en flèche. Garantir un accès suffisant à l'électricité devient donc une priorité absolue. Mais le secteur privé n'y parviendra pas tant que les décideurs politiques n'auront pas éliminé les obstacles réglementaires obsolètes.

Par Eric Schmidt, Eric Schmidt, ancien CEO et président de Google/Alphabet, et président du Special Competitive Studies Project.

Eric Schmidt • D.R.

« Il faut mille hommes pour inventer un télégraphe, une machine à vapeur, un phonographe, un appareil photographique, un téléphone, ou toute autre chose importante », écrivait Mark Twain en 1903. Cette observation demeure en grande partie valable aujourd’hui. L’invention de l’intelligence artificielle a nécessité plusieurs dizaines d’années de travail, de la part de milliers de scientifiques, d’ingénieurs ainsi que d’acteurs industriels, et de nombreux efforts seront encore nécessaires dans les années à venir pour développer cette technologie.

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

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Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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