Créer, informer, enseigner : les nouvelles missions de l’IA
L'Arcom étudie des mesures pour encadrer l'usage de l'IA dans l'audiovisuel et le journalisme, sans le bannir • L'IA peut combler le déficit de compétences en multipliant l'offre de formation • Washington étudie un nouveau régime d'export pour ses puces d'IA • Abou Dhabi prépare un stablecoin • Bienvenue dans Qant, mercredi 16 octobre 2024.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
IA et industries créatives : les mesures de l’Arcom
Le rapport de la mission IA de l'Arcom analyse l'impact croissant de l'IA dans les secteurs créatifs et de l'information. Elle propose ses premières recommandations concrètes.
Le rapport de l’Arcom présenté en début de semaine met en lumière cinq sujets où la régulation est nécessaire : l'impact de l'IA sur les métiers et sur les modèles d'affaires, les questions de concurrence et de souveraineté, les enjeux technologiques de transparence et de traçabilité, les médias synthétiques et, enfin, la question environnementale. Pour chacun, Antoine Boilley et Benoît Loutrel, les deux membres du Collège de l'Arcom auteurs du rapport, proposent une volée de mesures techniques. L’ensemble mérite une analyse globale.
Débloquer l'apprentissage par l'IA
Par Justina Nixon-Saintil (IBM)
L’IA peut tout aussi répondre aux besoins inassouvis de formation dans le monde professionnel et au déficit de compétences. Mais elle transformera profondément les emplois de demain et impliquera donc une refonte des cursus éducatifs.
“Selon un rapport récent, près de la moitié des enseignants et des administrateurs scolaires interrogés aux États-Unis qui utilisent actuellement l'IA dans leur travail sont optimistes quant à son potentiel. Mais le manque de formation entrave l'adoption généralisée de l'IA.”
“Chefs d'entreprise et les décideurs politiques devraient collaborer pour offrir aux enseignants une formation gratuite sur les principes fondamentaux de l'IA et ses applications pratiques.”
Washington continue de chercher des puces à Pékin
Le gouvernement américain débat de l'autorisation d'exporter les puces d'intelligence artificielle de Nvidia, tout en maintenant des restrictions strictes contre la Chine, selon Bloomberg.
Ces restrictions visent à empêcher Pékin d'acquérir ces technologies via des pays tiers. Washington a étendu ces mesures à 43 pays, dont le Vietnam et les Émirats arabes unis (EAU).
À SURVEILLER : L’émergence des Émirats dans l’IA commence à rendre cette position inconfortable pour les États-Unis même, partagés entre la volonté de contenir la Chine et celle d’asseoir leur influence dans le monde via leurs micro-processeurs. Microsoft a ainsi investi 1,5 milliard de dollars dans l’émirati G42, qui génère par ailleurs 87 % du chiffre d’affaires la start-up Cerebras (lire Qant du 2 octobre et du 17 avril). On peut prévoir que la prochaine administration américaine se tournera vers un système d'approbation préalable pour les exportations, avec des conditions comme des inspections américaines et des garanties de sécurité, par exemple.
Adobe, Google, Microsoft, OpenAI
Adobe derrière la caméra • Adobe a lancé dans Premiere Pro son modèle vidéo génératif Firefly, présenté à la rentrée (lire Qant du 13 septembre) . Ce dernier permet d'étendre des clips et de générer des vidéos à partir de textes ou d'images. Les clips sont limités à 5 secondes en 720p, et les outils sont conçus pour être "commercialement sûrs" grâce à un entraînement sur des données sous licence. En savoir plus…
Google fait le choix du nucléaire • Google a signé un accord avec la start-up californienne Kairos Power pour utiliser des petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) afin d'alimenter ses centres de données dédiés à l'intelligence artificielle. Le premier réacteur devrait être en ligne d'ici 2030, avec d'autres prévus d'ici 2035. Cette initiative vise à répondre à la demande croissante en énergie des centres de données tout en réduisant les émissions de carbone, alors que l'industrie technologique se tourne de plus en plus vers le nucléaire pour alimenter ses infrastructures. En savoir plus…
Microsoft pousse ses pions chez OpenAI • Le vice-président de la recherche en intelligence artificielle générative de Microsoft, Sébastien Bubeck, quitte l'entreprise pour rejoindre OpenAI, selon The Information. Microsoft a confirmé son départ sans préciser le rôle qu'il occupera chez OpenAI, tout en soulignant que la collaboration se poursuivra à travers ses travaux avec la startup soutenue par Microsoft. En mars 2023, Sébastien Bubeck a été l’auteur principal de Sparks of artificial general intelligence, la première étude sur GPT-4. En savoir plus…
Un stablecoin à Abou Dhabi
L'entreprise émiratie AED Stablecoin LLC a obtenu l'approbation de la Banque centrale des Émirats arabes unis pour émettre l'AE Coin, un stablecoin adossé au dirham, faisant de lui le premier stablecoin réglementé des Émirats Arabes Unis.
L'AE Coin permet des paiements instantanés et sécurisés, et réduit les coûts de transaction pour les entreprises et les particuliers. Il prend également en charge des services de finance décentralisée, comme le prêt et l'emprunt sans intermédiaires.
À SURVEILLER. AE Coin s'inscrit dans la forte stratégie de digitalisation des Émirats, qui sont également un membre fondateur du projet transfrontalier mBridge.
Brasilia
Le Real numérique continue son chemin • La Banque centrale du Brésil lance la deuxième phase de son projet pilote Drex de monnaie numérique, avec un accent sur la confidentialité et la finance décentralisée. Treize cas d'utilisation, dont le financement du commerce international et la tokenisation, sont déjà confirmés, et la banque accepte un nombre illimité de propositions jusqu'au 29 novembre. Des tests en conditions réelles pourraient suivre cette phase. En savoir plus…
Trois baguettes pour un orchestre
Maira, un robot chef d'orchestre à trois bras, a pris la tête de l’orchestre symphonique de Dresde lors d’un concert donné pour marquer le 25e anniversaire de l’orchestre.
L'utilisation de robots dans des concerts d'orchestre n'est pas une nouveauté. Dès 2008, un robot a dirigé l'orchestre symphonique de Detroit et, l’an dernier, un robot au visage humanoïde a pris place sur le podium du Théâtre national de Corée à Séoul. A Dresde cette semaine, cependant, le robot Maira se distingue par ses trois bras articulés, une avancée technologique qui lui permet de mener des œuvres d’une complexité rythmique que les chefs humains ne peuvent atteindre seuls.
EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :
• Pour l’Arcom, l'intelligence artificielle, en pleine expansion dans les secteurs créatifs et de l'information, nécessite malgré tout un encadrement strict pour en maximiser les bénéfices tout en limitant ses risques.
• Pour exploiter pleinement le potentiel de l'IA dans l'éducation, des efforts collectifs sont nécessaires pour former les enseignants, adapter les parcours professionnels et créer des cadres communs autour des compétences technologiques.
• Maira, un robot doté de trois bras, dirige des compositions complexes nécessitant une coordination impossible pour un chef d'orchestre humain.
IA et industries créatives : les mesures de l’Arcom
Le rapport de la mission IA de l'Arcom analyse l'impact croissant de l'IA dans les secteurs créatifs et de l'information. Elle propose ses premières recommandations concrètes.
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