« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

OpenAI lance o3-mini pour répondre à Deepseek

Alors que le créateur de ChatGPT est en discussions pour lever jusqu'à 40 milliards de dollars, il lance gratuitement son nouveau modèle, o3-mini.

• Hier dimanche, OpenAI a lancé ChatGPT Deep Research, un agent d’IA optimisé pour l’analyse de données et la navigation sur le web. Il permet d’effectuer des recherches documentaires approfondies et complexes, comme des études marché.

• Disponible pour les utilisateurs ChatGPT Pro, et bientôt pour les abonnés Plus et Team, DeepResearch prend entre 5 et 30 minutes pour générer une réponse détaillée, avec citations et résumés explicites.

• Lancé vendredi, le nouveau modèle chain-of-thought d’Open AI, o3-mini, est lui disponible gratuitement à tous les utilisateurs de ChatGPT, avec des plafonds d’utilisation plus élevés pour les abonnés payants.

• Comparé à DeepSeek R1, o3-mini dispose d’une fenêtre de contexte plus importante (200 000 tokens contre 128 000) et d’un meilleur taux de sûreté.

VIDÉO • DeepseekR1 et o3-mini au banc d’essai

• Ces deux lancements semblent avoir été accélérés pour clore la séquence DeepSeek et conforter la levée de fonds en cours.

• Cette levée pourrait doubler selon Bloomberg la valorisation d’OpenAI, la portant à 340 milliards de dollars post-money, contre 157 milliards il y a quatre mois, sur une levée de 6,6 milliards de dollars.

• SoftBank mènera ce tour de table de 40 milliards de dollars, ce qui pourrait en faire le plus grand actionnaire d’OpenAI (lire Qant du 31 janvier), surpassant Microsoft, qui a investi 14 milliards de dollars de parts dans la société.

• Une partie de son investissement sera allouée au projet Stargate, un partenariat à 1500 milliards de dollars entre OpenAI, Oracle, MGX et SoftBank visant à développer des infrastructures pour l’intelligence artificielle.

• À SURVEILLER : L’impact de Deepseek et le fossé autour d’OpenAI. Pour justifier de sa valorisation, OpenAI doit convaincre soit sur la capacité de ses modèles “chain-of-thought” à ériger une véritable barrière à l’entrée, soit sur leur capacité à séduire le grand public. Même si l’épisode DeepSeek sera recontextualisé, il lui faut dans les deux faire face à une forte pression baissière : en moins de deux ans, le coût d’un modèle du niveau de GPT-4 s’est divisé par 1000.

Tous les risques de l’IA : un état des lieux avant le sommet

Un rapport scientifique international met en évidence les menaces potentielles de l'IA, allant de la désinformation aux cyberattaques, en passant par les risques économiques et environnementaux. De quoi nourrir la future déclaration commune du sommet de l’IA.

Les menaces de l’IA • Qant, M. de R. avec Midjourney

Le International AI Safety Report, dirigé par le prix Turing Yoshua Bengio, chercheur à l’université de Montréal, a été rédigé avec la collaboration de 96 experts et bénéficie du soutien de 30 gouvernements ainsi que d’organisations internationales telles que l’ONU et l’OCDE. 

L’objectif de ce rapport est d’établir une compréhension globale des menaces associées à l’IA avancée et de proposer des pistes pour en atténuer les dangers. Or, la montée en puissance des modèles d'IA pose des problèmes de sécurité majeurs, concluent les auteurs.

Eleven Labs entend les voix des VCs

La start-up Eleven Labs, spécialisée en intelligence artificielle audio, atteint une valorisation de 3,3 milliards de dollars après une levée de fonds en série C. Elle prévoit d’investir dans la recherche et le développement de nouveaux produits.

• Eleven Labs vient de lever 180 millions de dollars auprès d'a16z et Iconiq Growth, avec la participation de NEA, World Innovation Lab, Valor, Endeavor Catalyst Fund et Lunate, ainsi que d’investisseurs historiques comme Sequoia Capital et Salesforce Ventures. 

• Fondée à Londres en 2022 par les Polonais Mati Staniszewski et Piotr Dabkowski, et depuis transférée aux États-Unis, la start-up développe une technologie de synthèse vocale avancée. 

• Ses outils sont utilisés notamment dans les secteurs des médias et du jeu vidéo, et par plusieurs grands éditeurs de contenu.

• Eleven Labs élargit son offre avec des outils de génération de voix, d’effets sonores et de doublage en 32 langues, tout en développant une plateforme de conversation IA pour mieux comprendre et transcrire les échanges humains.

• Les fonds serviront à améliorer les modèles d’IA vocale, à développer de nouvelles solutions pour les développeurs et entreprises, et à renforcer la sécurité contre les usages abusifs, comme les deepfakes.

• À SURVEILLER : L’impact des usages malveillants. Les technologies de ElevenLabs ont déjà été impliquées dans des campagnes de désinformation, posant la question de la régulation et des mécanismes de sécurité pour limiter les abus.

DeepSeek, Meta, OpenAI

• DeepSeek en guerre à Washington… • Le Pentagone tente de bloquer l’accès au chatbot chinois DeepSeek après que des employés du Département de la Défense ont connecté leurs ordinateurs professionnels aux serveurs chinois, selon Bloomberg. DeepSeek stocke les données des utilisateurs en Chine, sous une législation qui impose une coopération avec les agences de renseignement du pays. Bien que le Pentagone ait commencé à restreindre l’accès sur certains réseaux, certains employés pouvaient encore utiliser le service. Le 24 janvier, la U.S. Navy avait déjà interdit son utilisation pour des raisons de sécurité et d’éthique, selon CNBC. En savoir plus… 

• … et interdite à Rome • L’Italie a bloqué l’accès à l’application d’IA chinoise DeepSeek selon Reuters, invoquant des préoccupations sur la protection des données des utilisateurs, et a ouvert une enquête sur les entreprises derrière ce chatbot. L’autorité de régulation, le Garante, a jugé insatisfaisantes les réponses de DeepSeek concernant la collecte, le stockage et la notification des données personnelles, après une première mise en garde. Les affirmations de l’entreprise selon lesquelles elle n’opère pas en Italie et n’est pas soumise à la législation européenne n’ont valu de rien. En savoir plus…

• L’IA pour la sûreté nuéclaire • OpenAI va permettre aux laboratoires nationaux américains, rattachés au Département de l'Énergie, d'utiliser ses modèles d'IA pour la sécurité des armes nucléaires et d'autres projets scientifiques. En partenariat avec Microsoft, l’entreprise déploiera un modèle sur le superordinateur du laboratoire de Los Alamos. L’IA sera appliquée à plusieurs programmes de recherche, dont un axé sur la défense nucléaire, qui vise à réduire le risque de guerre nucléaire et à sécuriser les matériaux et armements nucléaires. En savoir plus…

• 4 milliards d’utilisateurs pour Meta AI ? • Mark Zuckerberg a annoncé aux investisseurs, lors de la présentation des résultats de Meta la semaine dernière, que son groupe avait l’intention de déployer auprès de tous les utilisateurs de ses réseaux sociaux. Dans le but d’affiner le déploiement de publicités par l’IA, le groupe prévoit d’investir 65 milliards de dollars dans l’IA et son infrastructure. En savoir plus…

L’USDT de Tether revient à la blockchain Bitcoin

Tether annonce l’intégration de son stablecoin USDT sur le réseau Bitcoin et sa couche 2 Lightning Networks.

• USDT, premier stablecoin en part de marché (66 % du total, soit 140 milliards de dollars), sera désormais disponible sur la blockchain Bitcoin, après avoir été largement déployé sur Ethereum, Tron, Solana et d’autres blockchains.

• Tether avait initialement émis USDT sur Bitcoin via le protocole Omni, avant d’abandonner cette solution en 2023 faute de demande. L’intégration via Lightning Network marque ainsi un retour du stablecoin sur la blockchain. 

• L’intégration repose sur Taproot Assets, une technologie de Lightning Labs permettant d'émettre et d’échanger des actifs numériques sur Bitcoin. 

• Cette initiative vise à faciliter les paiements rapides et sécurisés pour les transferts internationaux et le commerce.

• À SURVEILLER : L'impact sur l’écosystème Bitcoin. Le retour d’USDT sur Bitcoin via Lightning pourrait renforcer l’usage de la blockchain pour les paiements en stablecoins, notamment dans les marchés émergents confrontés à l’inflation.

Figure : des robots humanoïdes plus sûrs et bientôt en nombre

Figure AI met en place un centre dédié à la sécurité des robots humanoïdes tout en prévoyant d’en déployer 100 000 dans les prochaines années.

Le robot Figure 02 de Figure, mis en scène fin novembre sur une chaîne de production BMW.

Figure AI ambitionne de produire 100 000 robots humanoïdes d’ici quatre ans. Son CEO, Brett Adcock, a annoncé avoir signé un contrat avec un deuxième grand client, après BMW. Or, les robots mobiles autonomes (AMR)  peuvent désormais évoluer aux côtés des humains, mais la forme humanoïde introduit de nouveaux risques, notamment du fait de leur taille et de leur mobilité accrue. 

Pour y remédier, Figure AI a annoncé la création du Center for the Advancement of Humanoid Safety, une division interne entièrement dédiée à cet enjeu. Il vise à établir des normes industrielles robustes pour garantir une cohabitation sans risque entre humains et robots.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• L’essor de l’IA pourrait bouleverser l’économie mondiale et aggraver la consommation énergétique. Une gouvernance internationale devient essentielle pour encadrer ces évolutions.

• Figure crée un Centre pour la sûreté des robots humanoïdes.

Tous les risques de l’IA : un état des lieux avant le sommet

Un rapport scientifique international met en évidence les menaces potentielles de l'IA, allant de la désinformation aux cyberattaques, en passant par les risques économiques et environnementaux. De quoi nourrir la future déclaration commune du sommet de l’IA.

Les modèles d'IA à usage général ont nettement amélioré leur capacité à répondre à des questions scientifiques de niveau doctoral. • Source : International AI Safety Report 2025

Le International AI Safety Report, dirigé par le prix Turing Yoshua Bengio, chercheur à l’université de Montréal, a été rédigé avec la collaboration de 96 experts et bénéficie du soutien de 30 gouvernements ainsi que d’organisations internationales telles que l’ONU et l’OCDE. L’objectif de ce rapport est d’établir une compréhension globale des menaces associées à l’IA avancée et de proposer des pistes pour en atténuer les dangers. Or, la montée en puissance des modèles d'IA pose des problèmes de sécurité majeurs, concluent les auteurs. 

L’étude porte principalement sur les systèmes d’intelligence artificielle généralistes, capables d’exécuter une large gamme de tâches dans des domaines variés comme la programmation, la cybersécurité, la santé ou encore la création de contenus. Le rapport identifie trois catégories principales de risques : les usages malveillants, les dysfonctionnements techniques et les impacts systémiques sur l’économie et l’environnement.

Les usages malveillants de l’intelligence artificielle

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