L’ÉVÉNEMENT

Trump, arroseur arrosé par l’IA

Un spot du gouverneur de Floride Ron Desantis utilise de fausses images pour mettre en scène une proximité imaginaire entre son rival Donald Trump, du temps où il était président, et Anthony Fauci, le médecin qui a orchestré la réponse des Etats-Unis à la Covid-19.

Trois de ces images ont été générées par l'IA. Source : DeSantisWarRoom, ArsTechnica

Le 5 juin, le compte Twitter "DeSantis War Room" a partagé une vidéo soulignant le soutien de Trump pour Anthony Fauci, ancien conseiller médical en chef de la Maison Blanche et figure-clé dans l'élaboration de la réponse américaine à la Covid-19. Fauci est devenu une figure par la droite populiste et les antivax, et la publicité cherche à rallier cette base à Desantis en dépeignant une chaleur entre Trump et Fauci qui n’a jamais réellement existé.

La vidéo comprend des extraits réels de Trump parlant de Fauci et un collage de six images des deux hommes ensemble. Sur les six images, trois semblent être générées par IA, montrant Trump embrassant Fauci. Les trois fausses images ne donnent aucun résultat dans les recherches d'images inversées et un certain nombre d'indices suggèrent qu'elles ont générées par IA: des textures brillantes et floues, des poses physiquement irréalistes, et une reproduction inexacte de la salle de presse de la Maison Blanche. Au mois d’avril déjà, le Comité national républicain (RNC) avait répondu à l'annonce de la candidature du président américain Joe Biden à sa réélection par une publicité générée par l’IA qui égrenait les catastrophes pendant un second mandat Biden (lire Qant du 27 avril).

Les fausses images ont été identifiées par l'AFP.

Source : De Santis War Room, AFP

Pour en savoir plus : The Verge, Ars Technica

L’ESSENTIEL

ROBOTS

Le chien qui ouvrait les portes

Boston Dynamics vient de mettre à jour Spot. Le robot quadrupède, déjà vendu à plus de 1 000 exemplaires, pourrait ainsi se voir ouvrir de nouveaux marchés.

La société Boston Dynamics a annoncé plusieurs mises à jour pour son chien robotique Spot, qui est désormais capable d'ouvrir les portes tout seul grâce à l'utilisation d'un bras articulé. Ce développement améliore l'autonomie de Spot, qui est largement utilisé comme outil d'inspection autonome. Parmi les autres améliorations, on note un bouton d'arrêt d'urgence physique sur le dos de Spot, de meilleures capacités de surveillance thermique et acoustique pour détecter les problèmes dans les installations industrielles, ainsi que des systèmes d'alerte visuels et sonores pour signaler la présence de Spot aux travailleurs humains à proximité. Ces mises à jour ont pour but de rendre Spot plus facile et sûr à utiliser, et de lui permettre de naviguer plus efficacement sur des terrains difficiles.

Pour en savoir plus : Gizmodo

AR-VR-XR-MÉTAVERS

• Un nouveau plan de marche de Meta, vers le métavers et l’IA : le New York Times vient de révéler le contenu d’une réunion interne où, après une année difficile, Mark Zuckerberg a exposé sa feuille de route pour Meta. Il a présenté une stratégie où les progrès en matière d'intelligence artificielle se combinent avec les plans de Meta pour la réalité virtuelle et l’émergence d’un métavers, tout en réaffirmant son soutien pour les modèles open source (comme Llama), qui permettent de faire levier sur la communauté pour la vérification et les tests. Après avoir ironisé sur l’entrée d’Apple dans la réalité mixte (lire Qant du 6 juin), il a également présenté le Projet 92, qui fonctionnera de manière similaire à Twitter, et des améliorations de Reels, la tentative d’Instagram de faire face à TikTok.

IA GÉNÉRATIVE

• La luciole de Photoshop prend son envol : Adobe annonce l'intégration de son générateur d'images génératif Firefly (voir Qant du 25 mai) pour ses clients d'entreprise, leur permettant de personnaliser le modèle avec leurs propres actifs de marque, et le lancement de son application de conception Adobe Express pour les utilisateurs d'entreprise, qui auront également accès à Firefly.
  Pour en savoir plus : Tech Crunch

• ChatGPT, fais mes courses : Carrefour lance Hopla, un chatbot basé sur la technologie de ChatGPT, pour aider ses clients à faire leurs courses en ligne, optimiser leur budget et proposer des idées de recettes en fonction de leurs besoins alimentaires spécifiques. En février, l’enseigne avait utilisé le chatbot d’OpenAI pour faire parler un avatar dans le cadre de deux vidéos (voir Qant du 7 février).
  Pour en savoir plus : Sud Ouest

BLOCKCHAINS

• Swift entre les blockchains : alors que ses membres se sont doté d’une multitude de blockchains, l’historique réseau interbancaire Swift travaille à leur interconnection. Il collabore avec Chainlink et plusieurs institutions financières majeures pour tester la connexion à divers réseaux blockchain dans le but de faciliter le transfert d'actifs tokenisés.
  Pour en savoir plus : Coin Desk

QUANTIQUE

• Le qubit et le mur du son : Des chercheurs de l'Université de Chicago ont réussi à "diviser" des phonons, mettant en évidence leurs propriétés quantiques à travers un séparateur de faisceau acoustique, ce qui ouvre la voie à la création d'un nouvel type d'ordinateur quantique basé sur des phonons plutôt que sur des photons.
  Pour en savoir plus : Phys Org

ENTRETIEN EXPERT

« Pour s’implanter sur le marché européen, OpenAI et Microsoft doivent lever l’ambiguïté de leurs conditions contractuelles »

Spécialiste du droit du numérique, Elise Dufour est associée au cabinet Bignon Lebray et vice-présidente de l’association Cyberlex. Elle fait le point sur les nombreux démêlés de ChatGPT avec le RGPD et les principes européens sur la protection des données personnelles.

Elise Dufour, dans une libre interprétation par Midjourney de ses photos professionnelles sur Internet

Qant : Par une requête officielle, que nous avons publiée récemment (lire Qant du 5 juin), l’Autorité de surveillance de la protection des données de l’État allemand de Schleswig-Holstein a demandé à OpenAI de répondre à une série de questions sur le traitement des données personnelles effectué dans le cadre de ChatGPT, afin de vérifier si le service respecte les lois européennes et allemandes sur la protection des données. La réponse ne sera sans doute pas rendue publique, mais que faut-il en retenir ? `

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