Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Chaque jour, les tendances de la tech et l'IA par Jean Rognetta et Maurice de Rambuteau

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Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique
14 déc. · 6 mn à lire
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Google se prépare à intégrer l’IA dans la recherche

OpenAI signe un deal avec Axel Springer • L’IA de Cisco analyse le trafic chiffré • Le nouvel Optimus est arrivé • Le NYT nomme un directeur éditorial de l’IA • Deutsche Bank prépare un stablecoin euro • Bienvenue dans Qant, qui examine l’intégration de l’IA dans le moteur de recherche de Google, ce jeudi 14 décembre 2023.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.

L’ÉVÉNEMENT

Axel Springer dit oui à l’IA

Pour plusieurs dizaines de millions de dollars, OpenAI utilisera les articles des journaux d’Axel Springer pour entraîner ses modèles et pour que ChatGPT donne des réponses d’actualité.

“Les robots dans la rédaction” (Qant, M. de R. avec Midjourney)“Les robots dans la rédaction” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

OpenAI vient d'annoncer un partenariat avec le groupe de médias allemand Axel Springer. Elle rémunérera à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros par an – d’après le Financial Times – le droit de se servir des archives et de la production de titres comme Bild Zeitung, Die Welt, Business Insider et Politico pour l’entraînement de ses modèles. Quand les réponses de ChatGPT utiliseront ces articles, ils fourniront un lien vers la source.

L'objectif déclaré est donc aussi d'augmenter le trafic vers les sites d'Axel Springer et de générer des revenus d'abonnement. Cette fonctionnalité sera disponible dès la publication de l'article, permettant ainsi l'intégration de l’actualité dans les réponses de ChatGPT. Le contenu d'Axel Springer bénéficiera d'une “position avantageuse” dans les résultats de recherche de ChatGPT, a déclaré à Reuters Tom Rubin, directeur du contenu et de la propriété intellectuelle chez OpenAI.

La presse et la recherche

Une déclaration étonnante, qui semble indiquer que l’entrée d’OpenAI sur le marché du search n’est plus très lointaine, alors que Google lance une expérimentation dans 120 pays pour l’intégration d’une fenêtre d’IA dans sa page de résultats (lire Expert ci-dessous). Le partenariat entre Axel Springer et OpenAI fait suite à un accord similaire conclu en juillet avec l'agence Associated Press, portant sur une partie de ses archives. Il pourrait préluder à de nombreux autres, s’il s’enclenche une guerre entre géants pour l’accès à du contenu original et d’actualité.

Construit autour du tabloïd berlinois BZ, qui en reste l’emblème, et du quotidien conservateur Die Welt, le groupe Axel Springer a accueilli KKR à son capital, dans le cadre d’un LBO minoritaire en 2019. Il avait pris pied dans les médias numériques américains dès 2015, via le rachat de Business Insider, et s’est renforcé en 2021en reprenant Politico.

Son flamboyant PDG, Mathias Doepfner, avait adressé une lettre à ses salariés dans laquelle il expliquait son ambition d'utiliser l'IA pour améliorer l'efficacité de ses titres et faire d'Axel Springer un groupe "digital only" (lire Qant du 6 mars). En juin dernier, la presse allemande annonçait que le quotidien Bild prévoyait de supprimer 20% de ses emplois et d'intensifier son utilisation de l'IA (lire Qant du 22 juin).

Du verbe à l'action, il n'y a qu'un pas.

Pour en savoir plus :

Quand l’IA lit à travers le chiffrement

Cisco vient de présenter un assistant d’IA pour la sécurité doté d’un moteur qui inspecte le trafic sur un réseau sans le décrypter.

“L’IA au service de la sécurité” (Qant, M. de R. avec Midjourney)“L’IA au service de la sécurité” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

Le groupe américain Cisco Systems vient de présenter un assistant IA pour la sécurité, qui comprend une aide à la gestion des firewalls ainsi qu'un "moteur de visibilité cryptographique" alimenté par l'IA. Formé sur l'un des plus grands ensembles de données de cybersécurité au monde, analysant plus de 550 milliards d'événements par jour, l’assistant vise à simplifier la gestion des pare-feux par les administrateurs. Ils peuvent désormais gérer règles et politiques de pare-feu en langage naturel, ce qui simplifie considérablement leur tâche et réduit le risque de règles redondantes et politiques de filtrage mal configurées.

En parallèle, le moteur de visibilité est conçu pour inspecter le trafic dans un datacenter et repérer les éléments transportant les malwares sans les déchiffrer. Il peut également indiquer le système d’exploitation et l’application qui les a générés. 

En novembre dernier, le groupe avait publié une enquête auprès de 8000 entreprises, mettant en exergue un déséquilibre entre les ambitions des entreprises en matière d'IA, et les moyens pris pour y parvenir (lire Qant du 30 novembre).

Pour en savoir plus :

L’ESSENTIEL : Blackrock, Coinbase, DWS, Limewire, Meta, Microsoft, New York Times, S&P, Tesla

ROBOTS

L’Optimus de Tesla fait déjà peau neuve

L’entreprise a présenté la dernière version du robot Optimus, plus rapide, mieux équilibré et capable de mieux manipuler les objets.

Tesla vient de dévoiler Optimus Gen 2 , la nouvelle génération de son robot humanoïde, conçu pour effectuer des tâches répétitives à la place des humains. La première version d'Optimus, présentée en mai dernier, était capable de se déplacer et de saluer, voire même de faire du yoga (lire Qant du 26 septembre et du 22 mai). La deuxième génération marche 30% plus vite et pèse 10 kg de moins, améliorant ainsi son équilibre. Les mains peuvent manipuler des poids importants en restant assez précises pour gérer des objets délicats.

Optimus Gen 2 a été formé à l'aide de réseaux neuronaux de bout en bout. Ses actionneurs et ses capteurs ont été entièrement conçus par Tesla. Cela lui permet d'exécuter de nouvelles tâches, comme le tri autonome d'objets. Tesla prévoit d'utiliser ce robot dans ses propres opérations de fabrication et envisage, une fois son utilité démontrée, de le commercialiser.

Elon Musk, fondateur et CEO de Tesla, a affirmé que le projet Optimus était largement sous-estimé et a prédit que ce robot représenterait une part majeure de la valeur à long terme de Tesla. Il a même avancé que la demande pour Optimus pourrait atteindre entre 10 et 20 milliards d'unités.

Sans rire. 

Pour en savoir plus : Bloomberg

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

  • Un directeur de l’IA dans la rédaction : Le New York Times vient de nommer un directeur éditorial des initiatives en intelligence artificielle, le co-fondateur de Quartz Zach Seward. Il sera chargé de définir les principes d'utilisation de l'IA générative au sein de la rédaction, de créer une équipe pour expérimenter avec les outils d'IA et de concevoir des programmes de formation pour les journalistes.
    Pour en savoir plus:
    Wall Street Journal

  • Microsoft fait Phi de Llama et Mistral : Tout en s’en remettant à OpenAI pour les grands modèles de langage naturel, les LLM, Microsoft s’est lancé dans la conception de petits modèles, baptisés SLM. A l’instar du futur Gemini Nano de Google, les modèles Phi de Microsoft fonctionnent sur des appareils comme les ordinateurs portables ou les smartphones. Doté de 2,7 milliards de paramètres, Phi-2 se targue d’avoir de meilleures performances que Llama 2 et Mistral 7B, avec un biais réduit dans ses réponses. Son usage est actuellement limité à des fins de recherche non commerciale.
    Pour en savoir plus:
    Venture Beat

  • Allô ? C’est l’IA…: Aux États-Unis, où l’utilisation des appels automatisés (“robocalls”) est fréquente dans les campagnes électorales, une start-up vient de lancer Ashley, un modèle capable de tenir des conversations de quelques minutes, personnalisées en plusieurs langues et simultanées, avec un nombre illimité d'électeurs. Civox, la start-up qui s’est créée pour le vendre aux candidats démocrates, dérive sa technologie d’une vingtaine de modèles open source ainsi que d’une autre start-up appartenant à ses fondateurs, Conversation Labs. Shamaine Daniels, candidate démocrate en Pennsylvanie, s’est laissée convaincre la première.
    Pour en savoir plus:
    Forbes

  • L’IA traduit les pensées en paroles : Des chercheurs de l'université de Technologie de Sydney ont présenté BrainGPT, un outil qui offre une nouvelle possibilité de communication pour les personnes que des accidents ont rendues incapables de communiquer normalement. Ce système expérimental lit les pensées des utilisateurs et les convertit en texte lisible. Le dispositif d’interface neuronale directe (plus connue comme BCI, pour brain-computer interface) consiste en un bonnet qui enregistre l'activité électrique du cerveau, relié à un ordinateur. Le système ne nécessite ni électrodes implantées ni caméras de suivi oculaire. Il a déjà été utilisé, expérimentalement, par les forces armées australiennes pour commander un robot.
    Pour en savoir plus:
    New Atlas

BLOCKCHAINS

  • S&P classe les stablecoins : S&P Global, maison mère de l'agence Standard & Poors, vient de présenter une évaluation de la stabilité des stablecoins, attribuant à Gemini (GUSD), Pax (USDP) et USD Coin (USDC) les meilleures notes pour leur qualité d'actifs. Tether (USDT), en revanche, a reçu une note inférieure en raison du manque de transparence de ses actifs. TrueUSD et FRAX ont également été mal notés, le premier pour un manque d'informations et le second pour sa dépendance continue à un algorithme.
    Pour en savoir plus:
    Coin Telegraph

  • DWS prépare un stablecoin euro : Afin de favoriser l'adoption des actifs numériques et de la tokenisation, la branche de gestion d'actifs de Deutsche Bank, DWS, vient de s’associer à Galaxy Digital, pour l'infrastructure technique, et à Flow Traders, pour les services de liquidité. AllUnity, la nouvelle filiale, émettra un stablecoin euro disponible sur toutes les principales blockchains publiques “permissionless”, comme Bitcoin et Ethereum, ainsi que pour des applications de finance décentralisée. Il sera lancé 12 à 18 mois après l’approbation de l'Autorité fédérale de supervision financière allemande.
    Pour en savoir plus:
    Bloomberg

  • BlackRock soigne son ETF : BlackRock vient de réviser sa demande d'ETF Bitcoin auprès de la SEC. Un nouveau modèle de remboursement permettra aux grandes banques de Wall Street d'agir en tant que participants autorisés, en utilisant de l'argent comptant plutôt que des cryptoactifs directement, pour contourner les restrictions les empêchant de détenir des bitcoins dans leurs bilans. BlackRock soutient que ce modèle offre une meilleure résistance à la manipulation du marché, une préoccupation majeure de la SEC. La décision finale du régulateur américain sur cette demande est attendue pour le 15 mars.
    Pour en savoir plus:
    Coin Telegraph

  • Coinbase polit son Diamant loin des États-Unis : Coinbase vient d'annoncer le lancement à Abou Dhabi d’une plateforme de tokenisation pour les actifs numériques. Project Diamond utilise la blockchain de couche 2 de Coinbase, Base, ainsi que la stablecoin USDC, le portefeuille Web3 de Coinbase et la solution de garde Coinbase Prime. Elle cible des institutions enregistrées hors des États-Unis, en raison des démêlés de Coinbase avec la SEC (lire Qant du 8 juin).
    Pour en savoir plus:
    Ledger Insights

  • Traquer les logements vides avec la blockchain : La ville américaine de Baltimore vient d'annoncer le lancement d'un projet pilote utilisant la technologie blockchain pour inventorier ses logements vacants. Actuellement, Baltimore compte environ 13 600 logements vacants, concentrés dans des quartiers défavorisés. Le projet, développé en collaboration avec Medici Land Governance, durera trois ans et coûtera 225 000 dollars. La ville envisage également d'utiliser des smart contracts et la tokenisation pour faciliter l'échange de fractions de propriétés.
    Pour en savoir plus:
    Cities Today

  • Créer de la musique sur une blockchain : Limewire vient de lancer AI Music Studio, qui permet aux utilisateurs de créer et de publier des musiques, les rendant échangeables via les blockchains Polygon et Algorand. L’ancien service américain de partage de fichiers avait atteint 50 millions d’utilisateurs avant d’être interdit en 2010. Sa propriété intellectuelle a été acquise en 2021 par deux entrepreneurs autrichiens, les frères Julian et Paul Zehetmayr, pour créer un marché des NFT musicaux.
    Pour en savoir plus:
    Blockworks

AR-VR-XR

  • Meta renforce l’IA dans ses lunettes : Meta lance un bêtatest privé pour de nouvelles fonctionnalités d'IA sur ses lunettes intelligentes Ray-Ban. Ces fonctionnalités permettent à l'assistant virtuel de Meta d'identifier des objets et de traduire des textes en utilisant les caméras et microphones des lunettes. Le test sera limité à un petit nombre d'utilisateurs aux États-Unis. Mark Zuckerberg a présenté sur Instagram la capacité de l’IA à suggérer des vêtements assortis… À ses lunettes, sans doute.
    Pour en savoir plus:
    The Verge

EXPERT

Google se prépare à intégrer l’IA dans ses recherches

Google lance une expérimentation, baptisée Search Generative Experience, pour intégrer ses modèles de fondation à son moteur de recherche.

“Le robot surfe sur Internet” (Qant, M. de R. avec Midjourney)“Le robot surfe sur Internet” (Qant, M. de R. avec Midjourney)

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