Field AI crée un LLM dont les signaux Lidar sont une modalité • Un quatrième état de la matière pour Microsoft • Thinking Machines Lab sort du bois avec 12 anciens d’OpenAI • SongGen génère simultanément musique et paroles • Un autre fossé se creuse entre Washington et Bruxelles : la monnaie numérique • Bienvenue dans Qant, jeudi 20 février 2025.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
La start-up californienne Field AI, qui développe un modèle d’IA multimodal et multirobot, est en train de finaliser la levée de plusieurs centaines de millions de dollars sur la base d’une valorisation de 2 milliards de dollars, selon The Information. Ce montant quadruple sa valeur en moins d’un an. Elle avait réuni à l’été dernier 100 millions sur une valeur de 500 millions de dollars, auprès d’investisseurs comme Nvidia, le VC Khosla Ventures et le fonds souverain singapourien Temasek.
Par comparaison, son concurrent Skild AI est en négociations avec Softbank sur une valorisation de 4 milliards de dollars (lire Qant du 30 janvier 2025 et du 11 juillet 2024). Et Physical Intelligence a levé 400 millions de dollars en novembre dernier, sur une valeur d’entreprise de 2 milliards. Ces trois start-up se démarquent par une approche purement logicielle à la robotique.
Field AI a été fondée par d’anciens chercheurs de la Nasa, de la Darpa et de Google DeepMind. Elle développe un Field foundation model, semblable à un LLM multimodal et multirobot, qui inclut les données des senseurs Lidar comme une modalité, aux côtés du texte, des images et de la voix.
Faut-il prendre au sérieux les menaces commerciales de Donald Trump ? Les Européens sont-ils armés pour y répondre ? Que penser de l’accord de libre-échange UE-Mercosur ?
Pour y voir plus clair sur ces sujets complexes d’une brûlante actualité, nous vous recommandons chaudement de vous abonner à BLOCS, la première newsletter francophone dédiée au commerce international. Chaque mercredi, cette lettre préparée par trois jeunes journalistes forts d'une expérience de plusieurs années de correspondance à Bruxelles, offre gratuitement un condensé utile, digeste et départi de toute considération idéologique de l’actualité des échanges mondiaux.
Microsoft vient de présenter le processeur Majorana 1, basé sur le premier “topoconducteur” au monde, qui veut succéder aux semiconducteurs en imposant une architecture topologique.
Gravé sur de l’arséniure d’indium (InAs) et de l’aluminium, le topoconducteur fonctionne dans un nouvel état de la matière – ni solide, ni liquide, ni gazeux, mais “topologique”.
Il peut ainsi observer et contrôler les particules de Majorana pour produire des qubits plus fiables.
Ce nouvel état topologique et le topoconducteur sont décrits dans l’article Interferometric single-shot parity measurement in InAs–Al hybrid devices, paru hier dans Nature.
Contrairement à Google et IBM, qui misent sur la multiplication des qubits existants pour corriger les erreurs, Microsoft développe une architecture plus stable dès sa conception, grâce aux qubits topologiques.
Le topoconducteur permet d’intégrer huit qubits topologiques sur une seule puce, mais Microsoft prévoit d’atteindre l’objectif d’un million de qubits, ce qui ouvrirait la voie à des ordinateurs quantiques capables de résoudre des problèmes complexes en chimie, logistique ou cybersécurité.
À SURVEILLER : La fin de l’hiver quantique ? Cette annonce spectaculaire de Microsoft arrive après le lancement de Willow par Google, qui avait montré que le bruit des qubits physiques pouvait augmenter plus lentement que leur nombre. On reste assez loin, cependant, de produits opérationnels.
A thinking machine • Qant, M. de R. avec Midjourney
Thinking Machines Lab vise à rendre les systèmes d’IA plus compréhensibles, personnalisables et adaptés aux expertises humaines.
Plus d’une douzaine d’anciens chercheurs et cadres d’OpenAI ont rejoint le projet mené par Mira Murati, ancienne CTO d’OpenAI, dont John Schulman, cofondateur d’OpenAI et désormais directeur scientifique, et Barret Zoph, ancien vice-président de la recherche devenu CTO.
L’entreprise veut adopter une approche nouvelle en privilégiant la collaboration humain-IA plutôt que des systèmes entièrement autonomes.
Murati est en discussion pour lever environ un milliard de dollars.
À SURVEILLER : Modèle de diffusion. De l’ancienne équipe d’OpenAI, qui a créé le GPT original, ses chats et successeurs, il ne reste plus guère que Sam Altman et le président Greg Brockman. L’équipe d’origine se retrouve aujourd’hui, principalement, dans Anthropic, Safe Superintelligence et Thinking Machines.
La vie Llama • Meta vient d'annoncer l'organisation de LlamaCon, la première conférence de l'entreprise dédiée aux développeurs travaillant sur l’IA générative, le 29 avril prochain. Meta prévoit de présenter de nouveaux outils et cas d’usage, avec des sessions techniques et des échanges avec ses équipes. Cette conférence complète Meta Connect, son événement annuel pour les développeurs, prévu en septembre. En savoir plus…
Mais que dit DeepSeek à ByteDance ? • Le régulateur sud-coréen de la protection des données affirme avoir identifié des échanges de données entre la start-up DeepSeek et ByteDance, propriétaire de TikTok. Cette annonce intervient après le retrait de DeepSeek des stores Apple et Google en Corée du Sud en raison de préoccupations liées à la protection des données (lire Qant du 18 février). Pour l’instant, Séoul n’a pas confirmé l’ampleur des données concernées mais conseille aux utilisateurs d’éviter d’entrer des informations personnelles sur l’application. En savoir plus…
Mesurer les talents de développeur de l’IA • OpenAI a dévoilé SWE-Lancer, un benchmark destiné à évaluer les performances des modèles de langage dans le développement logiciel en freelance. Il repose sur 1 400 missions réelles de programmation extraites d’Upwork, une plateforme de travail indépendant, dont la rémunération totale dépasse 1 million de dollars. Ces tâches, allant de simples corrections de bugs à des développements complexes, sont évaluées par des ingénieurs et managers expérimentés. OpenAI met à disposition une version open-source et un sous-ensemble public, SWE-Lancer Diamond, afin d’explorer l’impact économique de l’IA sur le travail des développeurs. En savoir plus…
Le think-tank Atlantic Council met en lumière une opposition notable entre les États-Unis et l'Union européenne sur l'avenir des monnaies numériques.
L'administration Trump soutient les stablecoins, considérés comme un levier pour renforcer le rôle international du dollar. À l’inverse, elle estime que les monnaies numériques constituent une menace pour la stabilité financière.
L’Europe adopte une position opposée, défendant l’idée que l’euro numérique offre une meilleure stabilité financière, tandis que les stablecoins et les cryptomonnaies posent des risques systémiques.
EN FILIGRANE : La dédollarisation. La part du dollar dans les réserves mondiales est passée de 71 % en 2001 à 54,8 % aujourd’hui. D’après l'Atlantic Council, l’adoption à grande échelle des stablecoins pourrait freiner cette dédollarisation. Du moins Trump peut-il l’espérer.
À SURVEILLER : L’euro et la livre numériques. Le Royaume-Uni connaît la même vive opposition interne à la monnaie numérique que les États-Unis, venue des mêmes cercles. En revanche, en Europe, les options technologiques et législatives sur l’euro numérique devraient être fixées cette année. Le déploiement peut être possible dès 2027. S’il n’est pas trop tard.
L’odyssée de Pi • Reeve Collins, cofondateur de Tether, prépare le lancement de Pi Protocol, un nouveau stablecoin permettant aux émetteurs de générer du rendement, d’après Bloomberg. Attendu au second semestre 2025, ce projet décentralisé fonctionnera sur Ethereum et Solana. Contrairement à Tether, qui centralise les profits de l’USDT, Pi Protocol récompensera ses utilisateurs via un jeton de gouvernance (USPi) et des actifs du monde réel comme des obligations. Son CEO, Bundeep Singh Rangar, assure que le protocole garantira une sur-collatéralisation pour limiter les risques. En savoir plus…
L’IA joue au virtuose • Qant, M. de R. avec Midjourney
Depuis deux ans, déjà, on sait que l'IA sait chanter. Dès le printemps 2023, une chanson créée sur TikTok et interprétée par une IA comme un faux duo entre les rappeurs canadiens Drake et The Weeknd avait défrayé la chronique (lire Qant du 11 mai 2023). A l'époque, Spotify avait retiré des dizaines de milliers de morceaux produits par une start-up spécialisée dans l'IA, Boomy, sans véritablement rassurer les majors. L'année suivante, plusieurs labels dont Universal, Sony et Warner, intentent une action en justice contre les start-up Suno et Udio, spécialisées dans la génération de musiques par IA, pour violation de droits d'auteurs (lire Qant du 25 juin 2024).
Depuis, la génération automatique de musique, et plus particulièrement de chansons comprenant à la fois des paroles et un accompagnement instrumental, progresse mais reste un défi technique important. Les approches existantes adoptent généralement des modèles à plusieurs étapes, où la synthèse vocale et l'accompagnement musical sont traités séparément avant d'être fusionnés. Cette stratégie se traduit par des processus d'apprentissage et d'inférence complexes et parfois rigides. L'équipe de chercheurs duShanghaiAILaboratory, à l'origine de SongGen, propose une alternative avec un modèle en une seule étape, qui vise à produire simultanément la voix et l'accompagnement. Ce qui permet des progrès significatifs.
Fonctionnement général de SongGen • Source : Zihan Liu et al.
La start-up californienne Field AI, qui développe un modèle d’IA multirobot, est en train de finaliser la levée de plusieurs centaines de millions de dollars sur la base d’une valorisation de 2 milliards de dollars, selon The Information. Ce montant quadruple sa valeur en moins d’un an. Elle avait réuni à l’été dernier 100 millions sur une valeur de 500 millions de dollars, auprès d’investisseurs comme Nvidia, le VC Khosla Ventures et le fonds souverain singapourien Temasek.
Par comparaison, son concurrent Skild AI est en négociations avec Softbank sur une valorisation de 4 milliards de dollars (lire Qant du 30 janvier 2025 et du 11 juillet 2024). Et Physical Intelligence a levé 400 millions de dollars en novembre dernier, sur une valeur d’entreprise de 2 milliards. Ces trois start-up se démarquent par une approche purement logicielle à la robotique.
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