Pendant que la Suisse et la Corée préfigurent les monnaies numériques de l'avenir, un robot-domestique s'appuie sur les modèles d'OpenAI. Bienvenue dans Qant, qui crée des vidéos avec Runway, ce lundi 27 novembre 2023.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Chaque jour, les journalistes de Qant illustrent les tendances de fond qui animent la tech. Ils s’appuient sur Kessel Média et utilisent l’IA générative depuis mars 2022.
“Une pièce de monnaie numérique” (Qant, M. de R. avec Midjourney)
Il n’y a jusqu’à présent dans le monde que 11 monnaies numériques : seuls le Nigéria et une dizaine d’États caribéens, dont les Bahamas et la Jamaïque, en ont lancé. En revanche, d’après l’Atlantic Council, 130 pays travaillent sur le projet : d’ici à 2030, des monnaies majeures, comme l’euro et le yuan, auront sans doute basculé.
Déjà, la blockchain de la bourse de Zurich, SIX Digital Exchange (SDX), vient d’accueillir une émission obligataire de 100 millions de francs suisses numériques (e-CHF), émise par le canton de la ville. D'une durée de 11 ans avec un coupon de 1,45%, il s’agit du premier actif de long terme libellé dans une monnaie numérique et librement échangé sur un marché, non pas en test mais en production.
Or, le canton de Zurich lui-même ne fait pas partie du pilote de l’e-CHF (lire Qant du 7 novembre). Il devra donc recevoir des francs suisses sonnants et trébuchants. Les obligations zurichoises transiteront donc pour partie sur la blockchain SDX, en monnaie numérique, et pour partie sur la plateforme traditionnelle de SIX, baptisée SIS CSD. Ces deux systèmes de règlement-livraison sont radicalement différents. Le premier est instantané (T0), le deuxième règle à deux jours (T+2). Comme les obligations sont nativement numériques, l’inscription sur la blockchain fera foi, mais la coexistence des deux plates-formes promet d’être complexe, qu’il s’agisse du marché interbancaire, comme ici, ou de l’utilisation de la monnaie par le grand public.
Pour sa part, la Banque de Corée (BOK) a annoncé le mois dernier un projet de développement d’un won numérique “de gros”, destiné au marché interbancaire. Elle vient de lancer un deuxième pilote, qui simulera l'intégration du won numérique dans le marché des permissions carbone. Mais ce nouveau pilote marque surtout une avancée dans la “monnaie de détail”.
L’an prochain, 100 000 Coréens pourront utiliser le won numérique pour acheter des biens et des services. Plus précisément, ils pourront les payer avec des jetons de dépôt (deposit tokens), dont l'utilisation sera limitée, à l’instar d’un bon d'achat ou d’un ticket-restaurant. Les participants seront recrutés via les banques partenaires courant 2024, afin que le pilote se déroule au quatrième trimestre.
Le premier pilote, qui avait commencé en 2020, s’est conclu cet été avec des réserves techniques sur la blockchain choisie. En tant que voucher, cependant, le won numérique devrait aisément l’emporter sur ses équivalents en monnaie scripturale. Et la technologie des blockchains continue de s’améliorer.
En particulier, la technologie des preuves à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proofs) semble faire des progrès intéressants, avec le lancement de plusieurs rollups à connaissance nulle (ZK-rollups). Celles-ci veulent améliorer l'efficacité des blockchains en réduisant l'espace de bloc nécessaire pour une transaction et en exécutant plus de transactions hors chaîne. Les ZK-rollups réduisent la nécessité d’accéder au réseau principal Ethereum (et les frais qui en découlent) en déplaçant le calcul et le stockage d'état hors chaîne. Le premier pilote comptait justement, parmi ses nombreux partenaires, Zkrypto pour les preuves zero-knowledge et OnTher pour la mise à l’échelle de layer 2 (et puis encore, Kona I pour les cartes prépayées, Dream Security pour l'authentification, GroundX, NGLE, KPMG, Kakao Group, Samsung Electronics, S-core…).
On observe le même bouillonnement dans l'interopérabilité des blockchains et surtout la tokenisation des actifs réels (lire par exemple Qant du 7 novembre et du 10 novembre). En matière d’innovation, le futur déploiement des monnaies numériques semble ainsi prendre le relais des cryptos.
Pour en savoir plus :
A la grande conférence de l’association professionnelle américaine IEEE, en octobre dernier, une équipe composée notamment de chercheurs des universités de Stanford, Princeton et Columbia a présenté un bras robotique relié à un modèle d’OpenAI, text-davinci-003. Pour être un peu ancien, le LLM ne permet pas moins au TidyBot de ranger les objets avec une précision d'environ 85%, en se basant sur des préférences préalablement apprises. Le robot utilise le modèle pour identifier les catégories d'objets et les ranger en fonction des instructions fournies.
Le TidyBot est doté d'une plateforme à roues motorisées, d'un bras articulé à sept joints et d'une pince à deux doigts pour manipuler divers objets. Il montre encore des lacunes dans la manipulation d'objets de formes complexes et dans des espaces inconnus. Les chercheurs y travaillent et ils cherchent surtout à lui apprendre à coopérer avec d'autres robots pour accomplir des tâches plus complexes.
Pour en savoir plus :
Jimmy Wu et al., TidyBot: Personalized Robot Assistance with Large Language Models, Arxiv.org, octobre 2023
The Clueless, une usine à influenceuses IA : Aitana López, une mannequin virtuelle créée et animée par intelligence artificielle, a récemment dépassé les 120 000 abonnés sur Instagram. Elle génère jusqu'à 10 000 € par mois pour son “AIgence”, The Clueless à Barcelone. L’avatar, qui représente une jeune femme de 25 ans aux cheveux roses, est devenu le visage de marques comme Big, une entreprise de compléments alimentaires sportifs. L'agence, qui envisage d'utiliser ces modèles virtuels pour démocratiser l'utilisation des mannequins et faire baisser les prix du marché, a déjà créé un second modèle virtuel nommé Maia.
Pour en savoir plus: Fortune
Microsoft Research retourne à Florence : Microsoft Research vient d'introduire Florence-2, un nouveau modèle de fondation pour la vision par ordinateur, utilisant une représentation unifiée pour diverses tâches de vision et de langage. Ce modèle, qui intègre une architecture séquence-à-séquence et un grand ensemble de données annotées, vise à fournir une représentation universelle pour de nombreuses tâches visuelles, améliorant les performances et l'efficacité de l'entraînement par rapport aux modèles traditionnels.
Pour en savoir plus: MarkTechPost
L’IA débarque en Formule 1 : La Fédération Internationale de l'Automobile vient d'annoncer l'introduction d'un système d'intelligence artificielle utilisant la vision par ordinateur pour vérifier si les voitures franchissent les lignes blanches délimitant la piste. L'IA analyse le nombre de pixels qui franchissent ces lignes, évaluant leur forme. La FIA veut ainsi réduire les violations nécessitant une évaluation manuelle, pour filtrer automatiquement les cas évidents de violation ou non des limites de piste.
Pour en savoir plus: Media
La Californie veut contrôler l’utilisation de l’IA par ses fonctionnaires : Le bureau du gouverneur de Californie vient de publier des lignes directrices pour l'utilisation sécurisée de l’IA générative par les employés de l'État. Il interdit notamment d'utiliser des solutions GenAI gratuites et non approuvées et il impose de réécrire les contenus générés par l'IA.
Pour en savoir plus: Keyt
Payer ses impôts en cryptomonnaie : La ville de Lugano, en Suisse, intègre le protocole de “proof of stake” (preuve d'enjeu) de Polygon dans son application de paiement crypto, MyLugano. Cela permettra aux habitants de payer les impôts et les services en cryptomonnaie. La capital du Tessin, où habite le directeur général du stablecoin Tether, entend devenir un important centre européen pour l'adoption de la blockchain. La ville lance également une collection de NFT sur le réseau Polygon.
Pour en savoir plus: Coin Telegraph
Qui a volé les millions de Justin Sun : Des pirates informatiques ont dérobé environ 115 millions de dollars en cryptomonnaies des plateformes HTX et Heco Chain. Toutes deux sont liées à l'entrepreneur Justin Sun, fondateur de la blockchain Tron et propriétaire du site peer-to-peer BitTorrent. La plateforme d’échange HTX, anciennement connue sous le nom de Huobi, a perdu environ 30 millions de dollars, tandis que la blockchain Heco a été victime d’un détournement de 85,4 millions de dollars en cryptoactifs, principalement libellés en tethers (USDT) et en éthers. En réaction, HTX a suspendu temporairement les dépôts et retraits, mais elle s'engage à compenser les pertes subies à cause de cette attaque.
Pour en savoir plus: CNBC
Des téléviseurs, des téléphones, des réfrigérateurs… et des lunettes : Samsung vient de déposer une marque pour des "lunettes Samsung" au Royaume-Uni, couvrant une gamme de produits incluant des casques de réalité virtuelle et augmentée, des smartphones et des lunettes intelligentes. Samsung pourrait donc bien développer des lunettes intelligentes avec une intégration possible avec ses téléphones et montres Galaxy. On sait par ailleurs que Samsung travaille sur un casque XR en partenariat avec Google et Qualcomm, prévu pour une sortie limitée fin 2024.
Pour en savoir plus: UploadVR
“Le robot tient la caméra” (Qant, M. de R. avec Midjourney)
Le premier modèle de Runway, Gen1, permet de modifier des vidéos déjà existantes en y appliquant des surcouches IA, Gen2 va plus loin. Annoncé en mars dernier (lire Qant du 21 mars), Gen2 permet de créer des vidéos à partir de simples invites textuelles. Et depuis le lancement de Gen2, les courts-métrages créés à partir du logiciel se multiplient. Runway prévoit même de lancer un festival du film IA en mai prochain (lire Qant du 27 octobre). Mais peut-il être pris en mains sans formation préalable au montage ou même à l’audiovisuel ?
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