La chimère quantique et la photo IA

Apple et Google s’opposent sur la retouche photo par l’IA • La menace quantique se précise • Le FSB s’alarme de la tokenisation • Des deepfakes russes et chinois tentent de peser sur la campagne américaine • Le robot Honey Badger devient amphibie • Bienvenue dans Qant, vendredi 25 octobre 2024.

« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Apple bride l’IA dans ses photos…

  • Apple a exprimé ses préoccupations concernant l'impact de l'IA sur l'authenticité des photos, alors que la nouvelle fonctionnalité "Clean Up" d'iOS 18.1 permet de supprimer des objets ou des personnes des images. 

  • Apple marque les images modifiées avec des métadonnées pour indiquer qu'elles ont été altérées. À Cupertino, on a longuement débattu de l'ajout de cet outil, qui reste plus limité que ceux de Google ou Samsung, afin de préserver la fiabilité des photos.

  • À SURVEILLER : La confiance dans l’image. La généralisation de l’IA dans la prise de photo remet en question le concept même de photo souvenir ou photo de presse. L'évolution des outils pourrait aggraver la perte de confiance du public envers le contenu visuel et sa fiabilité, en l’absence d’une solution claire et aisée d’authentification.

… Pendant que Google l’accélère

  • Google Photos permet désormais des modifications complexes tout en conservant la qualité Ultra HDR sur les smartphones à partir du Pixel 8. Auparavant, les modifications avancées comme Magic Eraser entraînaient la création d'une copie en qualité SDR, en raison de la complexité des métadonnées associées à l'Ultra HDR. 

  • Google a résolu ce problème en développant un modèle de machine learning capable de reconstruire les zones manquantes de la Gain Map, une carte de luminosité essentielle à la restitution HDR. Ce modèle, décrit comme léger et rapide, a été entraîné sur des milliers d'images HDR pour anticiper les métadonnées HDR après l'édition. 

  • À SURVEILLER : La C2PA. Tout comme Adobe, Microsoft et OpenAI, Google est membre de la Coalition for Content Provenance and Authenticity (C2PA), qui développe un standard pour vérifier aisément l’authenticité et la provenance des divers types de médias, sans vouloir la rendre obligatoire. Parmi les membres français, on note en particulier l’AFP et Publicis.

Alphabet, Genmo, Microsoft, Qualcomm

Le nouveau modèle text-to-video Mochi 1 • Source : Genmo

  • Un Mochi et 28 millions pour GenmoLa start-up californienne Genmo vient d'annoncer la sortie de Mochi 1, un modèle open-source de génération de vidéos. Doté de 10 milliards de paramètres, il est capable de suivre de manière précise les instructions textuelles des utilisateurs et de produire des vidéos fluides en 480p à 30 images par seconde. Genmo a levé 28,4 millions de dollars (26,3 M€) pour développer Mochi 1. En savoir plus…

  • Un assistant vocal dans la voiture • Qualcomm vient d'annoncer un partenariat avec Alphabet pour proposer une combinaison de puces et de logiciels permettant aux constructeurs automobiles de développer leurs propres assistants vocaux basés sur l'IA. Ce projet s'appuie sur le système Android Automotive OS de Google et les puces Snapdragon de Qualcomm. En parallèle, Qualcomm a présenté deux nouvelles puces, dont l'une sera utilisée par Mercedes-Benz dans ses futurs véhicules. En savoir plus…

  • L’IA, arme de Pékin et Moscou pour influencer Washington • Microsoft a révélé hier dans un rapport que la Russie utilise des vidéos deepfake générées par IA pour discréditer la vice-présidente Kamala Harris à l'approche des élections américaines, notamment en la montrant faussement impliquée dans des activités illégales. En parallèle, la Chine mène des opérations d'influence ciblant plusieurs candidats républicains, amplifiant des messages antisémites et accusant certains d'entre eux de corruption, notamment les représentants Michael McCaul et Barry Moore. En savoir plus…

Un deepfake de la vice-présidente Kamala Harris créé par des acteurs d'influence russes • Source : Microsoft Threat Analysis Center

La Chine confirme la menace quantique

Pour la première fois, des chercheurs chinois ont utilisé un ordinateur quantique pour briser un chiffrement RSA. Pas encore de quoi fouetter un chat, fût-il de Schrödinger, mais cela confirme les inquiétudes qui poussent vers la sécurité post-quantique.

Une découverte quantique en Chine • Qant, M. de R. avec Midjourney

“Des scientifiques chinois piratent le cryptage [Internet] lors d'une expérience de calcul quantique” titrait triomphalement le South China Morning Post il y a deux semaines. De fait, une équipe de chercheurs de l’université de Shanghai a frappé un grand coup, en utilisant un ordinateur quantique pour attaquer avec succès un chiffrement RSA.

Les détails de cette attaque n’indiquent aucune menace immédiate pour la sécurité des systèmes cryptographiques modernes. Mais cette percée pourrait revitaliser le marché de la sécurité post-quantique.

Shenzhen

  • La porte quantique se téléporte• Des chercheurs chinois de la Southern University of Science and Technology à Shenzhen, en Chine, ont réussi à téléporter une opération quantique multiqubits, la porte Toffoli, entre trois parties physiquement distinctes d’un réseau quantique photonique. L’expérience a atteint une fidélité de l’ordre de 70 %. La faisabilité de la téléportation de portes quantiques complexes pourrait faciliter l’émergence du calcul quantique distribué. En savoir plus…

Le FSB alerte le G20 sur la tokenisation

  • Le Financial Stability Board, créé par le G20 en 2009, vient de publier un rapport adressé au G20, qui décrit les avantages potentiels de la tokenisation, tels que l'amélioration de l'efficacité et de la transparence, mais surtout met en garde contre ses risques.

  • Le FSB souligne notamment les problèmes de liquidité, les effets de levier et les déséquilibres de maturité, les doutes sur les prix et la qualité des actifs, ainsi que l'interdépendance, la complexité croissante et les fragilités opérationnelles qui caractérisent l’état actuel de la tokenisation. 

  • À SURVEILLER : De minimis non curat praetor – pour l’instant. Le FSB juge que l’adoption actuelle de la tokenisation est trop faible pour poser un risque systémique. Mais il sous-entend très clairement que son expansion probable rendra nécessaire une intervention des régulateurs.

Hanoï, New Delhi

  • La roupie numérique plutôt que le bitcoin • L'Inde envisage d'interdire les cryptomonnaies privées comme le bitcoin et l'ether tout en explorant l'adoption d'une roupie numérique selon le média indien Hindustan Times. Les autorités estiment que la CBDC peut offrir les mêmes avantages que les cryptomonnaies, mais sans leurs risques, et le gouvernement pourrait opter pour des régulations plus strictes, voire une interdiction complète des actifs numériques privés. En savoir plus…

  • Hanoï s’ouvre à la blockchain • Le Vietnam a dévoilé une "Stratégie nationale sur la blockchain", qui vise à renforcer son écosystème cryptographique et à établir un cadre juridique adapté. Le plan inclut le développement d'infrastructures, la création de centres de tests et la reconnaissance légale des actifs numériques. En savoir plus…

Le robot qui courait au fond de l’eau

Le robot quadrupède Honey Badger de MAB Robotics est désormais capable d’évoluer aussi bien sur terre que sous l’eau, ouvrant la voie à de nouvelles applications dans les missions de sauvetage et d’inspection.

L'entreprise polonaise MAB Robotics vient de publier des images de son robot quadrupède, le Honey Badger (“blaireau à miel"), évoluant aussi bien sur terre que sous l'eau. Cette nouvelle version amphibie, d’un robot conçu dès l'origine pour opérer dans des environnements difficiles, élargit considérablement son champ d'application, des missions de recherche, de sauvetage et d'inspection sous-marines, jusqu’aux environnements industriels et aux égouts.

Robotize

  • Robotize dans le giron de Panasonic • Zetes, filiale du groupe Panasonic spécialiste des solutions de gestion de la chaîne d'approvisionnement, a acquis 50 % des parts du roboticien danois Robotize. Les robots mobiles autonomes de ce dernier permettront de développer des solutions intégrées pour améliorer l'efficacité logistique et faire face à la pénurie de main-d'œuvre. En savoir plus…

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• Des scientifiques chinois ont affirmé avoir brisé un chiffrement RSA avec un ordinateur quantique. L’exploit reste limité à des clés peu complexes mais il renforce les perspectives de la cryptographie post-quantique.
• Conçu pour opérer dans des environnements difficiles, le robot Honey Badger de MAB Robotics combine mobilité terrestre et sous-marine.

Une menace quantique venue de Chine

Pour la première fois, des chercheurs chinois ont utilisé un ordinateur quantique pour briser un chiffrement RSA. Cela confirme les inquiétudes qui mènent à la sécurité post-quantique mais, pour l’instant, il n’y pas de quoi fouetter un chat. Fût-il de Schrödinger.

Une découverte quantique en Chine • Qant, M. de R. avec Midjourney

“Des scientifiques chinois piratent le cryptage [Internet] lors d'une expérience de calcul quantique” titrait triomphalement le South China Morning Post il y a deux semaines. De fait, une équipe de chercheurs de l’université de Shanghai a frappé un grand coup, en utilisant un ordinateur quantique pour attaquer avec succès un chiffrement RSA. L’algorithme de Rivest-Shamir-Adleman (RSA) est en effet au cœur de la sécurité sur Internet : il correspond au S dans les adresses “HTTPS://". Dès 1994, Peter Shor a montré qu'un ordinateur quantique suffisamment puissant pourrait pénétrer les chiffrements à clé publique, dont le RSA. Depuis, on attend l’ordinateur en question, même si IBM a réussi quelques factorisations simples en 2001, avec un calculateur à 7 qubits. 

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Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Qant: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Par QANT: Révolution cognitive et Avenir du numérique

Jean Rognetta

Binational franco-italien, économiste de formation, Jean devient journaliste au milieu des années 1990, après avoir fait ses premiers pas dans l’édition et la technologie. Il débute sa carrière au groupe Tests, leader de la presse informatique, puis se spécialise en financement de l’innovation et des PME. Il couvre le sujet pour Les Echos et Capital Finance de 2000 à 2015. En 2016, il rejoint le magazine Forbes et devient directeur de la rédaction de l’édition française.
Pendant la crise financière, il lance l’association PME Finance, à l’origine notamment du PEA-PME et de l’amortissement du corporate venture, ainsi que partiellement de la libéralisation du crowdfunding. Elle fusionne en 2015 avec le groupement d’entrepreneurs Croissance Plus.
Depuis 2020, Jean a lancé la revue SAY, édition française de Project Syndicate, dont il reste contributing editor, le supplément Corporate Finance du Nouvel Économiste et la collection Demain! aux Editions Hermann.

Maurice de Rambuteau

Diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ Paris) et de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP BS), Maurice de Rambuteau a fait ses premières armes de journaliste dans le sport, pour le site et le magazine SoFoot, puis au sein de la rédaction football de L'Equipe. Il s'est ensuite tourné vers le journalisme économique au sein de la rédaction de La Croix, avant de donner libre cours à sa passion pour la technologie en rejoignant Qant en juin 2022 pour un premier tour d’horizon de l’IA générative. Depuis, il a percé les mystères des blockchains et du métavers et, surtout, passé des dizaines de modèles d’IA au banc d’essai.

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