Pour en finir avec Donald Trump
Les risques que pose Trump relèvent en large part de l'évolution de la tech • Google déploie une IA de génération vidéo • UBS lance une solution de paiement sur blockchain • 3 millions d’emplois britanniques menacés par l’IA • Pourquoi l’Europe doit oser se mesurer à Big Tech • Bienvenue dans Qant, mardi 12 novembre 2024.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Pour en finir avec Donald Trump
Après le choc, une semaine de réflexion a largement éclairci les raisons qui reportent au pouvoir Donald Trump, avec un programme décomplexé. Cinq tendances à surveiller se dégagent. Elles relèvent de la tech et dépassent largement son mandat, son programme et les seuls États-Unis.
À SURVEILLER 1 : De la démocratie en Amérique. La profonde modification de l’espace public, médiatique et politique de l’ère Trump se fonde sur la délinéarisation des médias et la manipulation des réseaux sociaux : la différence entre 2024 et 2016, c’est aussi celle entre l’IA et le big data, version Cambridge Analytica. Le phénomène est mondial et la transformation de Twitter en réseau de propagande amplifié par les grands réseaux de Meta et Tik Tok (sauvé de la vente forcée par l’élection de Trump) est sous les yeux de tous, même si elle doit encore être étudiée dans les détails. Peut-être l’assaut futur de l’administration Trump contre les institutions de son pays fera-t-il sortir de leur passivité les pays encore à même de réglementer plus sévèrement les médias sociaux. S’y résoudraient-ils, il n’est même pas certain qu’ils le puissent. Pendant la campagne américaine, après l’accrochage entre Elon Musk et le commissaire européen Thierry Breton – remercié depuis –, JD Vance a menacé de sortir de l’Otan si l’Europe forçait X à se plier à la loi.
À SURVEILLER 2 : La tech et le mercantilisme. Les supply chains de Tesla et SpaceX sont soumises aux mêmes contraintes que les autres. 40 % des fournisseurs de batteries électriques à Tesla sont chinois, par exemple. On aura donc ici une première mesure de l’influence réelle d’Elon Musk. Si la hache protectionniste s’abat tout d’abord sur le roquefort, les berlines et le thé vert, la Silicon Valley aura le temps de s’adapter. Mais il arrive que les mêmes causes produisent les mêmes effets. En 1930, le Smoot-Hawley Tariffs Act, sous le président républicain Hoover, a contribué à aggraver la récession américaine et, par le biais d’une guerre commerciale mondiale, à exporter la Grande Dépression partout dans le monde. Big Tech souffrirait tout autant d’une récession mondiale que d’une réelle mobilisation européenne sur l’open source.
L’Europe doit démanteler les Big Tech
Les grandes entreprises technologiques épuisent les ressources de l'Europe ; elles mettent à rude épreuve ses réseaux énergétiques et constituent une menace directe pour son économie. Pour sauver le “Green Deal” » et rétablir la compétitivité, la nouvelle responsable antitrust de l'Union, Teresa Ribera, doit mettre un frein au pouvoir démesuré de ces entreprises.
Par Cori Crider (Open Markets Institute)
“ Il est essentiel de libérer l'économie européenne de l'emprise des monopoles technologiques pour lutter contre la crise climatique et favoriser l'innovation verte.”
“La puissance démesurée des Big Tech entrave le développement de modèles d'IA plus petits et moins gourmands en carbone.”
L’IA menace l’emploi britannique
Le Tony Blair Institute (TBI) estime que l’intelligence artificielle pourrait remplacer entre 1 et 3 millions d’emplois dans le secteur privé au Royaume-Uni, mais que l’augmentation nette du chômage devrait rester de l’ordre de quelques centaines de milliers de personnes, grâce aux nouvelles créations de postes.
Selon le TBI, environ 60 000 à 275 000 emplois pourraient être supprimés chaque année, avec un pic attendu d’ici la fin de la prochaine décennie.
Le rapport souligne que les emplois administratifs, de vente et de finance seront les plus exposés aux transformations induites par l’IA, tandis que des secteurs comme la construction resteront moins touchés.
À SURVEILLER. Le développement de l’IA pourrait augmenter le PIB du Royaume-Uni de 1 % sur cinq ans selon le Tony Blair Institute, mais cela dépendra des investissements privés et des politiques publiques visant à adapter le marché du travail.
Google, Microsoft, OpenAI
Se faire un film du boulot avec Google • Google déploie son nouvel outil de création vidéo, Google Vids, pour la plupart des abonnés de Google Workspace. Alimenté par le modèle d'IA Gemini, Google Vids génère des vidéos à partir de fichiers Google Drive et de descriptions, avec des options de personnalisation incluant des photos, vidéos et enregistrements audios. Veo, le modèle de génération de vidéos à partir de textes, sera lui déployé dans Youtube Shorts. En savoir plus…
Lighton sous les feux de la rampe • La start-up française LightOn, spécialisée en intelligence artificielle générative, a annoncé ce week-end son introduction en bourse sur Euronext Growth. Parmi ses produits phares, Paradigm est une plateforme clé en main d’IA générative qui combine un modèle de langage avec un système d’interrogation de données spécifiques pour fournir des réponses de haute qualité, tandis que Forge offre un accompagnement technologique aux entreprises souhaitant créer ou affiner leurs propres modèles de langage. En savoir plus…
Et un procès de gagné pour OpenAI • Un juge fédéral à New York a rejeté une plainte pour violation de copyright déposée par les médias américains Raw Story et Alternet contre OpenAI, affirmant que les plaignants n'avaient pas démontré de préjudice concret. Raw Story et Alternet accusaient OpenAI d’avoir supprimé des informations de gestion de droits d'auteur, comme les noms d’auteurs et les mentions de copyright, pour entraîner son chatbot, mais le juge a statué que cette utilisation, sans diffusion des œuvres, ne suffisait pas à établir une atteinte au copyright. En savoir plus…
L’IA pour colorer ses mails • Microsoft déploie aujourd'hui des thèmes dynamiques basés sur l'IA pour Outlook, appelés "Themes by Copilot." Réservée aux utilisateurs avec une licence Copilot Pro ou business, cette fonctionnalité permet de personnaliser l'apparence de l'application de messagerie en fonction de thèmes liés à la météo, à des lieux ou à la localisation de l'utilisateur. En savoir plus…
Un Acacia australien de première ampleur
La Banque de réserve d’Australie (RBA) et le Digital Finance Cooperative Research Centre (DFCRC) ont lancé une consultation sur un dollar australien numérique pour le marché de gros et la tokenisation des actifs, avec une date limite de réponse fixée au 11 décembre.
L'initiative s'inscrit dans le projet Acacia lancé en septembre, qui étudiera également les dépôts tokenisés et les monnaies digitales privées. Une monnaie numérique de gros pourrait être émise sur des réseaux blockchain externes, inspirée du projet Helvetia en Suisse (lire Qant du 7 novembre 2023).
Cinq modèles de règlement sont envisagés, intégrant la monnaie numérique, les dépôts tokenisés et les stablecoins adossés à des réserves. Les résultats pourraient entraîner des ajustements réglementaires, avec la participation d’autres agences australiennes.
À SURVEILLER. Ce projet vise à évaluer les impacts potentiels des actifs numériques sur l’efficacité des paiements et des règlements de gros, un enjeu majeur pour la modernisation des infrastructures financières.
UBS
UBS accélère sur la blockchain • La banque suisse UBS a lancé "UBS Digital Cash", une solution de paiement utilisant la blockchain, spécialement conçue pour ses clients institutionnels et corporate. Ce nouvel outil permet de réduire les délais de règlement dans les paiements transfrontaliers, d’améliorer la visibilité des positions de liquidités et de faciliter la gestion des flux de trésorerie grâce à des transactions instantanées et programmables en différentes devises, dont le dollar, le franc suisse, l'euro et le yuan chinois. En savoir plus…
EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :
• Les 5 tendances de fond qui seront exacerbées par la présidence Trump.
• Pour sauver l'économie verte européenne, Bruxelles doit s'attaquer à la domination des Big Tech sur les infrastructures numériques.
Derrière Donald Trump, l’évolution de la tech
Après le choc, une semaine de réflexion a largement éclairci les raisons qui reportent au pouvoir Donald Trump, avec un programme décomplexé. Cinq tendances à surveiller se dégagent. Elles relèvent de la tech et dépassent largement son mandat, son programme et les seuls États-Unis.
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