Quand l’IA change la France
OpenAI se fait hacker Sora • Anthropic simplifie l’intégration des modèles d’IA • Nvidia s’adonne à la musique par IA • Le Royaume-Uni lance la réforme de sa régulation des cryptos • Un drone volant reproduit les virages des rapaces • Roland Berger étudie les changements sociétaux que cause l'IA • Bienvenue dans Qant, mercredi 27 novembre 2024.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio
Avant l’heure, ce Sora l’heure quand même
Un accès non autorisé à Sora, le générateur de vidéos d'OpenAI, vient d’être ouvert sur la plateforme Hugging Face par un groupe se désignant comme Sora PR Puppets.
Le groupe critique OpenAI pour son manque de transparence et accuse l’entreprise de sous-rémunérer les artistes impliqués dans le programme d’accès anticipé. Il dénonce également un contrôle strict sur les contenus générés, limitant leur diffusion à des fins de promotion.
À SURVEILLER. Mais après l’heure, ce ne Sora plus l’heure. OpenAI fait face à une concurrence accrue dans la génération textuelle de vidéos, notamment Runway (lire Qant du 20 septembre) ou encore Google, qui déploie sur Youtube le modèle text-to-video Veo. Les studios de Los Angeles n’ont jamais été si courtisés par les ingénieurs du nord de la Californie.
L’IA change la France en profondeur
Le cabinet Roland Berger et VivaTech analysent les multiples impacts de l’intelligence artificielle sur la société, tout en proposant des recommandations pour concilier innovation technologique et responsabilité sociétale.
Un futur rempli d’IA • Qant, M. de R. avec Midjourney
Roland Berger vient de publier une étude basée sur les données du Good Hack à VivaTech 2024, sur le thème “Comment l’IA peut-elle devenir un instrument au service de l’intérêt général ?”. Le cabinet y analyse l'impact sociétal de l'intelligence artificielle. Il explore la perception de l'IA par le public français, soulignant à la fois son potentiel positif (santé, environnement, emploi) et ses risques (désinformation, impact environnemental, pertes d'emplois). L'étude examine également les défis éthiques et réglementaires posés par l'IA, en particulier concernant la propriété intellectuelle et la protection des données. Enfin, elle formule des recommandations pour une utilisation responsable de l'IA, mettant l'accent sur la complémentarité homme-machine et la nécessité de réglementations appropriées.
Mieux connecter les modèles d’IA aux bases de données
Anthropic vient de mettre à disposition en open source le Model Context Protocol (MCP), un outil facilitant la connexion des modèles de langage à des bases de données et outils externes.
Le MCP simplifie l’intégration des LLM avec des systèmes tiers en éliminant le besoin de créer du code personnalisé pour chaque source de données, grâce à un protocole standardisé. Il sera intégré à de nombreuses plateformes de codage, dont Replit, Codeium, Sourcegraph et Zed.
Parmi les premiers utilisateurs figurent Block, une fintech créée par Jack Dorsey (ex-Twitter), et Apollo, connue pour sa plateforme de gestion des ventes. Ces entreprises utilisent MCP pour automatiser des tâches via des assistants d'IA connectés à des outils cloud ou des environnements de développement.
À SURVEILLER : Le développement d’agents. Après avoir présenté Computer Use, qui permet à Claude d’exécuter des applications sur l’ordinateur qui l’interroge, Anthropic présente un protocole qui harmonise l’accès aux données. La start-up pose ainsi les bases d’une informatique IA-centrique.
Google, Nvidia, Thomson Reuters
Toccata et Fugatto en Nvidia majeur • Nvidia vient de présenter "Fugatto", un modèle d'IA audio capable de générer des sons entièrement nouveaux en combinant des traits acoustiques issus de sa base de données. Entraîné sur 20 millions d'échantillons audio, Fugatto peut générer toute sorte de mélanges comme un air de saxophone ou le bruit d’une machine industrielle. Son système "ComposableART" permet de contrôler précisément les caractéristiques des sons et de créer des compositions adaptées à des usages comme la musique, les jeux vidéo ou la publicité. En savoir plus…
Place aux jeunes et à l’IA • Une enquête réalisée par Google Workspace révèle que 93 % des travailleurs de la génération Z (12-27 ans) utilisent au moins deux outils d'IA générative par semaine pour des tâches comme la révision de documents, la prise de notes ou le démarrage de projets complexes. En comparaison, 79 % des "millenials" (28-39 ans) déclarent faire de même. Alors que l'adoption globale de l'IA semble stagner chez les adultes américains, les jeunes générations se démarquent par une utilisation plus ouverte et fréquente, ce qui pourrait annoncer des gains de productivité à long terme, mais aussi des risques pour l'emploi. En savoir plus…
o1-mini dans un assistant juridique • L'agence de presse Thomson Reuters a intégré le modèle o1-mini d’OpenAI dans son assistant juridique CoCounsel, ce qui marque une première personnalisation en entreprise de ce modèle. Cette IA est conçue pour traiter des tâches complexes comme la détection d’erreurs subtiles dans les documents légaux, surpassant les capacités des modèles précédents comme GPT-4. Cette stratégie, qui combine plusieurs IA spécialisées (OpenAI, Google Gemini, Anthropic), a conduit à une augmentation de 1 400 % du nombre d’utilisateurs de CoCounsel en un an, transformant des processus clés comme l’analyse documentaire et la recherche juridique. En savoir plus…
Londres veut réformer les cryptos
L’Autorité de conduite financière (FCA) du Royaume-Uni a présenté un calendrier pour la régulation des cryptoactifs, avec une mise en œuvre complète prévue d’ici 2026. La publication des règles finales et des déclarations de politique est attendue cette année-là.
Cette année, les documents de discussion aborderont la réglementation sur les stablecoins, les procédures d’admission et les abus de marché. En 2025, l'accent sera mis sur les plateformes d'échange, les prêts et le staking.
Les données de la FCA montrent une croissance de l’adoption des cryptomonnaies au Royaume-Uni. En août dernier, la valeur moyenne détenue par les investisseurs britanniques a atteint 1 842 livres (environ 2 125 €), contre 1 595 livres (environ 1 840 €) un an plus tôt.
À SURVEILLER : Londres après Hong Kong. Les ETF bitcoin ont déjà déclenché une concurrence croissante sur les cryptos entre les centres financiers mondiaux . L’élection de Donald Trump ouvre des perspectives nouvelles à l’émergence d’une cryptofinance et Hong Kong a déjà lancé un projet ambitieux en la matière.
Un nouveau stablecoin euro
Schuman entonne la mélodie des stablecoins • Schuman Financial, start-up crypto fondée par d'anciens cadres de Binance Europe, a lancé Europ, un stablecoin adossé à l’euro et conforme à la réglementation Mica. Basée en Suisse, l’entreprise vise à construire une infrastructure blockchain régulée pour digitaliser les services financiers en euros. Europ, garanti par des réserves en euros à un ratio de 1:1, sera d’abord déployé sur les blockchains Ethereum et Polygon, avec des plans d’intégration supplémentaires. Ce lancement fait suite à une levée de fonds de 7,36 M€ et à l’obtention d’une licence française d’émetteur de stablecoin délivrée par l’ACPR. En savoir plus…
Le drone qui se prenait pour un rapace
Un robot volant en forme d’oiseau s’inspire des rapaces pour réaliser des manœuvres complexes en vol.
Doté d’ailes “morphables” et d’une queue capable de pivoter, le LisRaptor vient d’être présenté à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Ce drone volant est équipé d’un squelette bio-inspiré, fabriqué avec des matériaux légers et recouvert de structures en mousse imitant des plumes. Ses ailes peuvent changer de forme en longueur, tandis que sa queue, capable de pivoter sur son axe, joue un rôle central dans ses capacités de manœuvre. Cette conception permet au drone d’imiter le comportement de rapaces comme les faucons, qui ajustent leur queue pour effectuer des virages sans bouger leurs ailes.
Neuralink, les études et les RP
Contrôler un bras par la pensée • Neuralink, la société d'implants cérébraux d'Elon Musk, lance une étude de faisabilité pour tester si son dispositif N1 peut permettre à une personne de contrôler un bras robotisé par la pensée. Ce système, une BCI (interface cerveau-ordinateur) sans fil implanté chirurgicalement dans le cerveau, lit et décode les signaux neuronaux. Cela pourrait à l’avenir offrir aux personnes paralysées la capacité d'effectuer des tâches simples de manière autonome, à condition de résoudre, notamment, des questions de calibration. Et cela offre un effet immédiat en relations publiques. En savoir plus…
EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :
• Roland Berger et Viva Technology dressent un état des lieux de la France en mutation à cause de l’IA. Et une liste au père Noël de mesures à prendre.
• A l’EPFL, le robot Lisraptor vole (presque) comme un faucon.
L’IA change la France en profondeur
Le cabinet Roland Berger et VivaTech analysent les multiples impacts de l’intelligence artificielle sur la société, tout en proposant des recommandations pour concilier innovation technologique et responsabilité sociétale.
Roland Berger vient de publier une étude basée sur les données du Good Hack à VivaTech 2024, sur le thème “Comment l’IA peut-elle devenir un instrument au service de l’intérêt général ?”. Le cabinet y analyse l'impact sociétal de l'intelligence artificielle en France. Il explore la perception de l'IA par les Français – du moins, ceux qui ont participé à Vivatech –, sensibles à la fois à son potentiel positif (santé, environnement, emploi) et ses risques (désinformation, impact environnemental, pertes d'emplois). L'étude examine également les défis éthiques et réglementaires posés par l'IA, en particulier concernant la propriété intellectuelle et la protection des données. Enfin, elle formule des recommandations pour une utilisation responsable de l'IA, mettant l'accent sur la complémentarité homme-machine et la nécessité de réglementations appropriées.
57% des participants à Vivatech utilisent l'IA tous les jours • Source : Roland Berger-VivaTechnology
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