« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » Paul Virilio

Waymo voit (très) grand

• Waymo, la filiale de conduite autonome d’Alphabet, a bouclé un tour de table de 5,6 milliards de dollars (environ 5,3 Md€) pour étendre son service de VTC autonome. Ce financement, principalement souscrit par Alphabet, a été ouvert à quelques investisseurs de Wall Street et de la Silicon Valley : Andreessen Horowitz, Fidelity, et Tiger Global.

• Son service de robotaxis est déjà présent dans cinq villes américaines : San Francisco, Phoenix, Los Angeles, Austin et Atlanta (en partenariat avec Uber). Mais pour s’étendre vers le nord et des villes au climat moins favorable, des progrès en matière de conduite autonome doivent encore être réalisé.

• À SURVEILLER. Top départ. Malgré les rodomontades du fondateur de Tesla, Waymo n’a plus de rival sérieux dans la course au déploiement des robotaxis aux États-Unis, puis dans le monde, après la sortie de route de Cruise/ General Motors (lire Qant du 10 novembre 2023). Restent des obstacles règlementaires – qui sont fait pour être levés –, économiques et technologiques. Chaque Jaguar de Waymo coûte environ 200 000 dollars, dont le quart à peu près pour le dispositif de conduite autonome. La mise à l’échelle nécessitera donc un investissement massif, alors que nouveaux concurrents se pressent au portillon, dont Zoox d’Amazon et de nombreuses start-up.

Haro d’IA sur la présidentielle américaine

La Russie, la Chine et l’Iran rivalisent de deepfakes pour influencer l’opinion publique aux États-Unis. Avidement repris par les sympathisants de Donald Trump, ils contribuent sans doute aux progrès de la campagne de celui-ci.

Le faux Matthew Metro (à gauche) a accusé Tim Waltz d’attouchements pédophiles dans sa jeunesse • Source : Washington Post

Il y a douze jours, le compte certifié de Matthew Metro sur X-Twitter a publié une vidéo rapidement devenue virale où cet ancien élève du candidat démocrate à la vice-présidence Tim Waltz l’accusait de harcèlement sexuel pendant son adolescence. 

Le Washington Post a depuis montré qu’il s’agissait d’un deepfake, nourri à partir du compte Facebook dormant du véritable Matthew Metro et des sources du renseignement américain ont indiqué à Wired que des “acteurs d’influence russe” étaient à l’origine de l’opération. 

La Russie en effet, mais aussi la Chine et l’Iran, ont intensifié leurs efforts pour interférer dans les élections présidentielles américaines (lire Qant du 25 octobre). Lors des campagnes de 2016 et 2020, des tentatives similaires avaient déjà été constatées, mais 2024 apporte une sophistication accrue dans les méthodes employées. 

D’après les experts de Microsoft, la dernière semaine de campagne pourrait être cruciale.

L’étoile de GPT-5 commence à clignoter

• OpenAI prévoit de lancer d'ici le mois de décembre un nouveau modèle d'intelligence artificielle, au nom de code d’Orion, selon un scoop de The Verge. Le démenti opposé successivement à Techcrunch par la société ne porte guère que sur le nom du modèle. Déjà, pour Strawberry, lancé sous le nom de GPT-o1, Sam Altman s’était livré à un jeu de tweets allusifs et démentis. La même tactique de préparation semble être à l’œuvre :

• Il devrait s'agir de GPT-5, dont on indique qu'il sera jusqu'à 100 fois plus puissant que GPT-4. L’entraînement, appuyé en partie sur des données synthétiques créées par GPT-o1, se serait terminé au mois de septembre. Le modèle serait ouvert à partir de fin novembre aux entreprises partenaires, sur Microsoft Azure, pour des développements spécifiques. La tentation de marquer les deux ans de Chat-GPT, le 30 novembre, doit être forte.

• À SURVEILLER. La gouvernance et la puissance. ChezOpenAI, on compte arriver à l’AGI en combinant les 2 modèles, Orion/GPT-5 et Strawberry/GPT-o1, indiquent les sources de The Verge. La réorganisation de la start-up se poursuit. L’équipe d’AGI Readiness, dédiée aux enjeux de sécurité liés aux intelligences artificielles avancées, vient d’être dissoute.

Cohere, Google, Rapsberry Pi

• Google marque ses photos IA • Google Photos introduit une section d’informations qui indique si une image a été modifiée par une IA générative. Dans la section “Détails” de chaque image, un nouvel onglet “Infos AI” signalera si des outils comme Magic Editor, Magic Eraser ou Zoom Enhance ont été utilisés, en ajoutant la mention “Édité avec Google AI” ou “Créé par Google AI” pour plus de transparence. Cette mise à jour intervient alors que Google Photos permet désormais des modifications complexes tout en conservant la qualité Ultra HDR, grâce à un modèle de machine learning. En savoir plus… 

• Cohere parle toutes les langues (ou presque) • Cohere for AI, le laboratoire de recherche à but non lucratif soutenu par Cohere, vient de lancer Aya Expanse, une famille de LLM multilingues avancés. Disponibles en versions de 8 et 32 milliards de paramètres, ces modèles couvrent 23 langues, en intégrant des innovations comme l’utilisation de données synthétiques et des retours d'enseignants pour améliorer les performances, avec pour objectif de garantir une meilleure diversité culturelle et linguistique dans les réponses de l’IA. En savoir plus…

• Un chapeau IA à un prix de framboise • Raspberry Pi, connu pour ses petits ordinateurs monocartes abordables, a lancé de nouveaux accessoires axés sur l'intelligence artificielle, notamment l'AI HAT+, une carte qui permet d'ajouter des capacités d'IA à faible coût aux Raspberry Pi. En savoir plus…

Une Brics+ après l’autre

• Après avoir tenté de mobiliser sur le lancement d’une monnaie commune, le sommet des Brics de la semaine dernière a présenté un nouveau projet : un système de clearing commun basé sur la blockchain.

• Les neuf pays du groupe ont annoncé la création de Brics Clear, une infrastructure de marché qui veut utiliser une technologie de registre ditribuée (DLT) pour la compensation et la conservation, afin de réduire leur dépendance envers les chambres occidentales, comme Euroclear et Clearstream.

• Brics Bridge, également basé sur une DLT, veut faciliter les transactions transfrontalières en monnaies locales. Cette infrastructure de paiement reliera directement les systèmes bancaires des pays membres, en intégrant les monnaies numériques des pays membres.

• Ce système se distingue de Brics Pay, un joint-venture entre les pays fondateurs (Brésil, Russie, Inde et Chine, ainsi que l’Afrique du Sud), pour créer un système de communication interbancaire alternatif à Swift.

• À SURVEILLER : Sanctions occidentales. Le projet d’une monnaie numérique commune pour les Brics est apparu au sommet de 2022, après que la Russie ait été exclue de Swift et du système financier international en rétorsion pour l’invasion de l’Ukraine. Repris en 2023 et maintenant à Kazan, il avance de pair avec les travaux de la Chine sur l’e-yuan (lire Qant du 29 janvier) et de la Russie sur le “roborouble”avancent à grands pas. Le rouble numérique pourrait être lancé dès l’année prochaine.

Le billet de la potentielle monnaie des Brics présenté par Vladimir Poutine lors du sommet de Kazan • Source : Sputnik

Kraken fait preuve d’Optimism

• La plateforme d'échange de cryptomonnaies Kraken prévoit de lancer sa propre blockchain, nommée « Ink », au premier trimestre 2025. Elle veut permettre l'accès à des applications de finance décentralisée comme le trading, le prêt et l'emprunt. Une version de test sera disponible d'ici la fin de l'année.

• Lnk sera intégrée à l'Ethereum Superchain, un réseau qui compte désormais une cinquantaine de blockchains interconnectées (toutes des surcouches “layer 2” d’Ethereum). Kraken agira d'abord en tant que séquenceur unique pour Ink, gérant les transactions et générant des revenus, avec l'objectif de décentraliser cette fonction progressivement.  

• À SURVEILLER : Coinbase. La Superchain et et ses sous-jacents, l’OP Stack et l’OP Mainnet, ont été élaborés par les équipes d’Optimism en partenariat avec celle de Base, la blockchain de Coinbase. Or, Kraken est en train de s’affirmer comme l’un des principaux de Coinbase. Mais dans la finance décentralisée, l’optimisme est toujours de mise.

Binance, Nigeria

• Lagos libère un cadre de Binance • Un tribunal nigérian a ordonné la libération de Tigran Gambaryan, un dirigeant américain de Binance détenu depuis fin février (lire Qant du 1er mars), après l'abandon des charges de blanchiment d'argent à son encontre. Les charges contre Binance, un échange crypto accusé de blanchiment d'argent pour plus de 35 millions de dollars, viennent rappeler le rapport de la police suédoise publié le mois dernier soulignant le rôle croissant des fournisseurs de services d'échange de crypto-monnaies dans le blanchiment d'argent. En savoir plus…

Apple veut sortir du casque

• Apple développe un projecteur capable d'afficher des contenus en réalité augmentée et réalité virtuelle directement sur des surfaces, comme des murs ou des tables, sans avoir besoin d'un casque. 

• Ce projecteur, qui pourrait prendre la forme d'une ampoule, utiliserait des technologies de détection optique pour analyser l'espace et ajuster les projections en conséquence. 

• À SURVEILLER : L’accessibilité. L'objectif semble être d'offrir une expérience immersive pour les personnes autour d'un utilisateur de Vision Pro, voire de proposer l’appareil indépendamment, pour des projections holographiques. Dans les deux cas, il s’agit de rendre la réalité mixte plus accessible, tout en réduisant les contraintes des casques actuels.

650 millions pour élargir son Horizon

Horizon Robotics, une entreprise chinoise spécialisée dans la conduite autonome, a levé 650 millions d’euros dans la plus importante introduction en bourse de l’année à Hong Kong.

L’entreprise chinoise Horizon Robotics a récemment réalisé l’introduction en bourse la plus importante de l’année 2024 à Hong Kong, en levant 5,4 milliards de dollars de Hong Kong (environ 650 M€). Fondée en 2015 par d’anciens employés de Baidu, Horizon Robotics se spécialise dans les technologies avancées de conduite autonome et d’assistance à la conduite (Adas) pour véhicules de tourisme, en s’appuyant sur des algorithmes, des logiciels et des processeurs spécifiques.

Grâce aux capitaux levés, Horizon Robotics prévoit de renforcer ses efforts en recherche et développement, ainsi que d’étendre ses partenariats avec les grands constructeurs automobiles et fournisseurs de premier rang pour le déploiement de son système de conduite autonome SuperDrive, produit en masse à partir de l’an prochain.

EN EXCLUSIVITÉ POUR LES ABONNES :

• À l’approche des élections américaines, les tentatives d’influence et les deepfakes s'intensifient. Pour les sources étrangères, ils semblent provenir principalement de la Russie, de la Chine et de l’Iran.
• L’entreprise chinoise Horizon Robotics lève 650 millions d’euros pour ses projets de conduite autonome.

Haro sur la présidentielle américaine

À l’approche des élections présidentielles américaines, Microsoft alerte sur des tentatives accrues de la part de la Russie, de la Chine et de l’Iran pour influencer l’opinion publique aux États-Unis. Utilisant des notamment l’IA, ces pays visent à déstabiliser le processus électoral et à semer le doute parmi les électeurs.

Un deepfake largement relayé montre un faux garde forestier accusant Harris d’avoir tué un rhinocéros en Zambie • Source : Microsoft Threat Analysis Center

Dans un rapport publié la semaine dernière, le Microsoft Threat Analysis Center (MTAC) avertit que la Russie, la Chine et l’Iran ont intensifié leurs efforts pour interférer dans les élections présidentielles américaines de 2024 (lire Qant du 25 octobre). Ce rapport s’appuie sur des observations faites lors des élections de 2016 et 2020, où des tentatives similaires avaient déjà été constatées, mais souligne une sophistication accrue dans les méthodes employées cette année. En plein contexte de tensions géopolitiques mondiales, cette ingérence prend une ampleur nouvelle, avec pour objectif de diviser davantage l’électorat américain et de déstabiliser le processus démocratique.

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